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Politique - Page 232

  • Initiative. Une pétition pour le Parc marin de l'estuaire de la Gironde-Pertuis Charentais

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    Le projet du parc marin estuaire de la Gironde (photo)-pertuis charentais dans l'attente. Photo archive Sud Ouest  / Etienne Beguin

    "Sud Ouest" s'en est fait l'écho le 17 novembre dernier, la création du Parc naturel marin de l'estuaire de Gironde et du Pertuis Charentais est remise en question.

    Paul Giacobbi, le nouveau président du conseil d’administration de l’agence des aires marines protégées, s'interroge en effet sur la création de l’aire marine protégée «  estuaire de la Gironde – pertuis charentais ».  Il déclare "arriver dans une situation de contradiction de fond, entre les engagements politiques et juridiques forts pris par la République- en matière de création et gestion des aires marines protégées- et des moyens qui ne sont pas en adéquation."

    Les trois raisons des associations locales pour le maintien du projet

    Le collectif Une Pointe pour tous, qui soutient ce projet depuis l'origine (2008), monte au créneau pour le défendre. Il estime en effet que ce projet est essentiel pour l’avenir de la région pour trois raisons essentielles.

    D’abord, parce que, selon ses membres, l’estuaire n’est pas un territoire écologique « déjà protégé » dans son ensemble.  Ensuite, parce que ce projet devrait permettre à l’ensemble des acteurs de la zone d’être mieux informés et même "associés", au sein du conseil de gestion, aux grandes décisions de gestion de ce vaste espace estuarien. Enfin, parce qu’il ouvrirait pour la première fois une possibilité d’aborder de façon globale et cohérente les problèmes d’aménagement du territoire sur le plus vaste estuaire d’Europe. Zone où, bien évidemment, les interactions (amont-aval, rive gauche-rive droite, activités touristique-exploitation halieutique, industries- préservation de l’environnement) sont très nombreuses et complexes.

    Interpellation des élus

    Le collectif demande aux élus et collectivités départementales et régionales de confirmer clairement leur soutien au principe de création du parc marin et à Delphine Batho, ministre de l’environnement, "de prendre en compte la volonté clairement exprimée depuis quatre ans de la population des deux rives et de l’essentiels des acteurs économiques de la zone quant à l’importance pour l’avenir de cette zone de la création du parc naturel marin. Et de valider le travail effectué depuis quatre ans par la mission de préfiguration de l’aire marine protégée."

    Un audit

    Parellèlement, le collectif souhaite que soit effectué un audit  des intervenants et programmes publics actuels de la gestion de la zone estuarienne, afin de "rationaliser et de positionner le nouvel organisme en limitant au maximum  les doublons en terme de personnels et de frais de fonctionnement."

    Une pétition

    Le collectif lance également une pétition, pour la création de l'aire marine protégée, qui rappelle qu'une Aire Marine Protégée (AMP) est une zone maritime où des mesures spécifiques sont mises en œuvre pour protéger le milieu marin. Outil de concertation entre les différents acteurs oncernés par le développement de la zone (citoyens, élus, porteurs de projets mais
    aussi pêcheurs, chasseurs, etc.), elle organise un plan de gestion dont l’objectif premier est la
    préservation de la biodiversité. L’établissement d’une AMP ne vise donc pas la sanctuarisation
    d’un lieu : les activités traditionnelles peuvent s'y poursuivre.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site "Une Pointe pour tous" : cliquer ICI
    • Contact : Association « Une pointe pour tous », BP n° 1 – 33123 LE VERDON SUR MER
    • La pétition du collectif sur internet : cliquer ICI

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  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : "Que se passe-t-il donc à Nantes ?"

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    Nouvelles opérations des forces de l'ordre pour déloger les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes         Photo AFP, 24 novembre 2012

    Les lecteurs de "Sud Ouest" ne cesseront jamais de nous surprendre par leur sagesse et leur expertise. En pleine bataille "Notre-Dame-des-Landes", Ma Planète vous invite à lire un courrier sur le sujet, adressé au Médiateur de Sud Ouest et publié aujourd'hui en page Débats du journal.

    Le point sur l'actualité "Notre-Dame-des-Landes" du jour

    Notre-Dame-des-Landes, paisible localité française du bocage nantais, ou nouveau "territoire occupé" ?  Vu du Japon ou de Bamako, on peut se poser la question. Les opérations des forces de l'ordre se poursuivent aujourd'hui dans la zone du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), où une importante opération d'expulsion et de destruction de squats d'opposants a débuté vendredi matin. Les premières escarmouches ont débuté ce matin, peu après 9h00, les forces de l'ordre lançant des premières salves de grenades lacrymogènes, auxquelles les opposants ont répondu par des jets de pierres et de bouteilles en verre. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d'une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où d'intenses affrontements s'étaient déroulés vendredi entre les gendarmes et les quelque 500 opposants à l'aéroport, squatteurs installés désormais sur la zone.

    Mais que se passe-t-il en France ces jours-ci  ?

    Envoyée à "Sud Ouest" par Louis Bonnaud Delamare, d'Espelette (64), la lettre suivante est une véritable "tribune libre", qui remet en perspective le dossier du projet d'infrastructure nantais avec des chiffres et des éclairages nouveaux tout en montrant les liens qu'il a aussi avec l'actualité des infrastructures de la région, si on réfléchit bien.

    Que se passe-t-il donc à Nantes ?

    Les Nantais ont actuellement un aéroport idéal situé à 10 minutes du centre-ville par tramway ou par voiture et avec 7 100 places de parking.

    Cet aéroport géré par Vinci a vu 3,3 millions de passagers l'an dernier mais arriverait à saturation rapidement à 3,5 millions parce qu'il n'a qu'une seule piste.

    Ayant un très large intérêt à construire de toutes pièces un nouvel aéroport plutôt qu'à développer l'actuel, Vinci l'a entretenu a minima et surtout n'a pas cherché à le développer. Pourtant, avec la création d'un nouveau terminal il aurait porté immédiatement sa capacité à 5 millions, sans compter un développement ultérieur. Vinci propose donc et obtient son nouvel aéroport d'une capacité de 5 millions de passagers pouvant être portée à 9 en 2050. Ce qui est curieux, très curieux, c'est que l'aéroport de Genève, qui est encore beaucoup plus enclavé dans la ville que celui de Nantes, n'a lui aussi qu'une seule piste. Il a pourtant accueilli l'an dernier 13 millions de passagers, soit quatre fois plus que Nantes ! Cela revient à dire qu'actuellement l'aéroport de Genève dépasse déjà de 4 millions de passagers la capacité maximale prévue en 2050 par Vinci pour son nouvel aéroport. Ou encore que Nantes pourrait accueillir actuellement sans problème ces 13 millions de passagers si le gérant avait assuré son travail.

    Mais, rappelez-moi, ne serait-ce pas ce même gérant qui va nous faire payer 13 euros l'aller-retour sur notre nationale 10 encore gratuite mais sans échappatoire pour aller d'Espelette à Bordeaux, un an avant l'achèvement des travaux ?

    Louis Bonnaud Delamare, Espelette (64)

  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : les opposants évacués par la force

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    Réoccupation du site de Notre-Dame-des-Landes, 17 novembre 2012, photo archives/AFP

    A la veille d'une nouvelle manifestation à Nantes contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a lancé vendredi 23 novembre à l'aube, une opération d'évacuation des squatteurs du site, montrant sa détermination de mener coûte que coûte le projet et ignorant la proposition des écologistes de nommer un médiateur.

    "Coûte que coûte"

    "Une importante opération est actuellement menée en plusieurs points sur la zone d'implantation de l'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes", a déclaré ce matin le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, présent sur place. Le gouvernement, qui assure que le projet "se fera" coûte que coûte, veut afficher ainsi la plus grande fermeté. Moins d'une semaine après la manifestation géante de "réoccupation" du site, quelque 500 gendarmes menaient vendredi dès l'aube une "importante opération" d'évacuation d'environ 500 squatteurs qui se sont réinstallés sur le site du futur aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, y construisant barricades et habitations.


    Evacuation de squatteurs opposés au projet... par BFMTV

    "Ca attaque de partout"

    Selon un opposant joint au téléphone par l'AFP, "ça attaque de partout".  Depuis des années, des opposants au projet se sont installés sur le site du futur aéroport, déterminés à y rester. "Cette opération vise à évacuer trois sites occupés illégalement : Le Rosier, La Lande de Rohanne et la Châtaigneraie", a détaillé Pierre-Yves Brandet, qui a également expliqué que serait menée "la saisie et l'évacuation des matériaux, outils et matériels de chantier".  La ferme du Rosier est entourée d'importantes barricades et de tracteurs, la Châtaignerie et la Lande de Rohanne sont les lieux où les opposants avaient collectivement construit de nouvelles habitations samedi 17 novembre, lors d'une grande manifestation, ayant réuni entre 13.500 (selon la police) et 40.000 manifestants selon les organisateurs. Ils avaient dit leur intention de construire d'autres structures de ce type sur le site.

    "Un projet d'intérêt général"

    projet,aéroport,manifestation,conflit,expulsion"Notre-Dame-des-Landes est un projet d'intérêt général et pas un projet personnel. L'aéroport se fera", a assuré Jean-Marc Ayrault, dans une interwiew à Paris-Match jeudi. L'ancien député-maire de Nantes, qui a porté depuis plusieurs années ce projet et continue à Matignon de le défendre bec et ongles, explique que la région "va gagner encore en population" et a donc "besoin d'être accessible".

    Deux visions du monde

    "Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n'est pas la nôtre", a également mis en garde M. Ayrault dans Paris-Match, précisant que "dans un Etat de droit", "quand les décisions sont prises, quand tous les recours sont épuisés, la loi doit être respectée".

    projet,aéroport,manifestation,conflit,expulsionLes opposants "protestent contre un projet qui a valeur de symbole, puisque c'est un projet du XXe siècle qui est totalement contraire aux engagements du président de la République sur la transition énergétique", rétorque aujourd'hui le député écologique Noël Mamère, sur BFM-TV. De fait, Notre-Dame-des-Landes est bel et bien devenu le conflit emblématique de deux visions de la "modernité" qui s'affrontent. Pour le gouvernement, il s'agit de poursuivre des politiques liées à un développement traditionnel de la croissance, qui envisage toujours plus d'infrastructures, de déplacements, de transports. Il entend désormais briser frontalement l'autre conception de la "modernité" qu'expriment les opposants au projet d'aéroport, qui proposent une autre forme de croissance définie comme "durable", destinée, selon eux, à préserver l'avenir de la planète. Le XXIème siècle des uns ne serait donc définitivement pas celui des autres et les motifs de divergences si profonds, qu'on ne saurait plus se parler et encore moins négocier ?

    Y aura-t-il encore des écologistes au gouvernement à Noël ?

    "On ne peut être qu'à la fois accablé et révolté par l'attitude du gouvernement, parce qu'il répond par la force" après une manifestation "qui a rassemblé 40.000 personnes pacifiques non violentes", a réagi ce matin Noël Mamère sur l'antenne de BFM-TV.   "Nous avions " demandé "au Premier ministre de nommer un médiateur. Ils préfèrent la force et les matraques, il a fait un choix, nous en ferons un aussi", a affirmé l'élu écologiste.  "C'est à la fois de la provocation et c'est en même temps un risque considérable qu'est en train de prendre le gouvernement, parce que - comme nous l'avons dit à plusieurs reprises - ils sont en train de créer les conditions d'un nouveau Larzac", a-t-il conclu.

    Et peut-être aussi de faire exploser un gouvernement de gauche fragilisé et éprouvé par un contexte économique et social bien difficile, que complexifie l'urgence des multiples équations environnementales qui se posent en ce début de siècle  : climat, énergie, biodiversité, agriculture, santé.... Le partenariat construit par le Parti socialiste avec les écologistes pourra-t-il tenir encore longtemps dans ces conditions ? C'est la question que certains écolos, dont Noël Mamère, commencent à poser ouvertement.

    Cathy Lafon

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