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Politique - Page 222

  • Energie et climat. La Communauté urbaine de Bordeaux rejoint les meilleurs élèves de l'Europe

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    Laure Curvale reçoit le label européen Cit'ergie, Grenoble, 31 janvier 2013 Photo DR

    L'agglomération bordelaise a reçu le label européen Cit'ergie, le 31 janvier dernier, en récompense de sa politique énergétique durable.  Ce label a été remis à Laure Curvale, vice-présidente de la Cub chargée du Plan Climat à l’occasion des Assises de l’Energie 2013, qui se déroulaient à Grenoble. Heureuse, l'élue écologiste de Pessac ? Assurément :  "Je suis fière que la Cub ait reçu le label européen Cit'ergie car c'est la reconnaissance de la qualité de son plan climat, voté en 2011. La Cub est la plus grosse agglomération de France à obtenir ce label et rejoint le club des collectivités exemplaires d'Allemagne ou des pays scandinaves !", a-t-elle confié à Ma Planète.

    La Cub en pointe

    La Communauté urbaine de Bordeaux est la première agglomération française de cette taille à obtenir cette récompense européenne de haut niveau, qui a pour objectif de valoriser les politiques énergétiques durables. Au-delà de la reconnaissance de l’excellence de son  Plan Climat, un projet territorial de développement durable dont l'objectif premier est la lutte contre le changement climatique. Il doit permettre à l'agglomération bordelaise de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et de s'adapter aux conséquences du changement climatique. 80 % des actions sont à ce jour engagées : avec le label européen qui les reconnaît,  la Cub peut voir confortée la pertinence de son projet de métropole sobre.

    Cit'ergie, un label pour quatre ans

    cub,bordeaux,agglomération bordelaise,plan climat,label européen,cit'ergieImpliquée dans le processus Cit’ergie depuis 9 mois, la Cub a pu bénéficier de l’expertise d’un conseiller pour lancer cette démarche, avec l’adhésion des équipes concernées. Le label obtenu sera à nouveau remis en jeu dans 4 ans. Selon Vincent Feltesse, président de la Cub et Laure Curvale, plusieurs actions ont fait pencher la balance en faveur de la Communauté urbaine, comme l’opération « 50 000 logements », la réalisation d’un quartier « zéro énergie » (ZAC Bastide Niel), le plan patrimoine durable qui fixe des objectifs ambitieux de réduction des consommations énergétiques et les actions engagées en faveur du développement des transports en commun (phase 3 du tramway et Tramtrain…)...

    Cathy Lafon

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    • Le Label European  Energy Award, kesako ?

    Depuis 2003, le label European Energy Award récompense les collectivités européennes (plus de 500 collectivités l’ont reçu à ce jour) engagées dans un processus de management par la qualité de leur politique énergie climat.  Ce label se décline en France sous l’appellation Cit’ergie, il est géré par l’Ademe. Concrètement : pas de statuette en or à brandir, ni de chèque à la clé : juste l'ardente obligation de poursuivre ses efforts, pour pouvoir conserver le label dans quatre ans....

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  • Les écolos sont en deuil : Stephane Hessel est mort

    nécrologie,hommage,écologiste

    Stéphane Hessel 15 août 2011 à Toulouse Photo archives Michel Amat Sud Ouest

    Stéphane Hessel est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'âge de 95 ans. Le monde de l'écologie le pleure. Ma Planète lui rend hommage.

    nécrologie,hommage,écologisteHomme de gauche et profondément écologiste, Stéphane Hessel l a été diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et un militant politique français engagé dans tous les combats pour la défense des droits de l'homme. Ancien déporté et co-rédacteur pour l'ONU du premier volet de la Déclaration universelle des droits de l'homme, son manifeste "Indignez-vous !" paru en 2010 a connu un énorme succès international et été vendu à quatre millions d'exemplaires et traduit en 34 langues. Porté non par les médias, mais par un phénoménal bouche-à-oreilles. Ce court essai pose avec une humanité et une bienveillance inouïes les bonnes questions sur les scandales actuels du monde et de nos sociétés. On sait que Stéphane Hessel est depuis considéré comme le « père » des mouvements de révolte sociale, à l’œuvre cette année un peu partout dans le monde et souvent auto-baptisés « les indignés ». Les jeunes y occupent le premier rôle.

    nécrologie,hommage,écologisteStéphane Hessel, grand lauréat du premier prix Mychkine 2012

    L'auteur du best-seller "Indignez-vous !" a reçu le 31 janvier 2012 au Théâtre de l'Odéon à Paris,  le premier prix Mychkine, pour l'ensemble de son oeuvre. En présence notamment de Daniel Cohn-Bendit, historique rouquin blanchi sous le harnais de l'écologie. Ce nouveau prix était destiné à récompenser les personnalités qui se sont distinguées "par leurs contributions exemplaires à l'instauration d'un climat de générosité". Le prix avait-il été créé sur mesure pour son premier lauréat? Vu le contexte ambiant, on peut se poser la question.


    Stéphane Hessel par franceinter

    Le "sage" de Notre-Dame-des-Landes

    Tout récemment, Stéphane Hessel, défenseur des sans-papiers, qui avait soutenu dans le passé le combat des occupants du Larzac puis celui des faucheurs volontaires est intervenu publiquement dans le conflit de l'aéroport de  Notre-Dame-des-Landes, en proposant de faire office de "médiateur". Le 5 novembre 2012, dans une interview accordée au site Reporterre, le "sage" appelait le Premier ministre à reconsidérer sa position sur le projet d’aéroport. Souhaitant la fin des violences policières, l'auteur de "Indignez vous !" jugeait le projet "ni économiquement nécessaire ni écologiquement innocent". Au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui défend le projet, Hessel demandait de "bien réfléchir",  et l'appelait  "avec respect",  à "tenir compte de l'émotion provoquée, de la volonté citoyenne de faire autrement".

    La suite de "Indignez-vous !"

    « Engagez-vous ! », publié en 2011, est un livre d’entretiens avec un jeune écologiste, Gilles Vanderpooten, qui donne des réponses et des solutions aux questions soulevées par « Indignez-vous ! ». La première réponse, selon Hessel, étant, on l’a compris, l’engagement écologique. Elle s’adresse avant tout aux jeunes générations, mais pas seulement.

    Les pistes de l'espoir politique

    nécrologie,hommage,écologisteEnfin, dans   « Le chemin de l’espérance », co-écrit en 2011 avec le sociologue et philosophe Edgar Morin, Hessel ouvre les pistes concrètes d’un espoir politique, pour sortir de la triple crise économique, sociale et écologique à laquelle l’humanité toute entière est confrontée en ce début de XXIème siècle.

    L'essai repose sur une analyse conceptuelle fondamentale de la mondialisation : on ne peut et il ne faudrait d’ailleurs surtout pas la rejeter en bloc. Il s’agit d'en garder le meilleur (l’ouverture aux autres), tout en réformant et en transformant le pire (dont la toute puissance de la finance internationale et la corruption). Pour Stéphane Hessel et Edgar Morin, 184 ans à eux deux, il y a nécessité et urgence tout à la fois à "mondialiser" et à "dé-mondialiser", à « développer » et à « envelopper » (ou protéger). Autrement dit, il est bon de poursuivre la mondialisation qui nous permet de devenir une communauté d’être humains de toutes origines, solidaires de notre planète dont la vie conditionne la nôtre (notre «Terre-mère »)  tout en sauvegardant les intérêts vitaux des patries et des régions, et la protection des cultures vivantes (la diversité culturelle).

    Extrait. Qu'est-ce que "être écologiste" ? Dans « Engagez vous ! », Stéphane Hessel en donne une belle définition.  

    « Etre écologiste, c’est se rendre compte – ce qui depuis est devenu une évidence - que l’homme n’est pas le maître de la nature, mais qu’il est un objet naturel, et par conséquent que l’évolution de la planète est un cadre dans lequel lui-même évolue. Comprendre comment évolue la nature, quels sont les risques qu’elle court, soit par elle-même, soit par l’action des sociétés humaines, c’est ouvrir la voie à une stratégie intelligente pour préserver les équilibres indispensables sans lesquels la survie des sociétés humaines n’est pas possible. C’est la façon dont j’envisage le changement : le nouvel homme n’est plus l’homme de la Bible auquel Dieu dit : « Tu seras le maître de la nature », mais c’est l’homme instruit par une meilleure connaissance du fonctionnement de cette nature ». Classe. 

    Cathy Lafon

    ►REPERES

    « Indignez-vous ! », Stéphane Hessel.  Editions Indigène, 3 € - « Engagez-vous ! »,  Stéphane Hessel. Editions de l’aube, 7 € - « Le chemin de l’espérance », Stéphane Hessel, Edgar Morin. Editions Fayard, 5 €. En vente dans toutes les librairies. De préférence près de chez vous.

    ►LIRE AUSSI

  • Listrac-Médoc (Gironde) : le danger des pesticides pour les travailleurs de la vigne et les riverains

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    Epandage de pesticides dans les vignes  DR

    Ca va faire causer en Gironde. L'enquête APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, de l'association Générations futures, sur "l'exposition aux pesticides chez les salariés viticoles et les riverains vivant au coeur des vignes du Bordelais " a été rendue publique mardi 19 février. Accessible sur le site internet de l'association, elle concerne le le terroir des châteaux Fourcas-Dupré, Clarke et  Moulin d'Ulysse que recouvre Listrac-Médoc, appellation d'origine contrôlée, riche en crus bourgeois. Et elle révèle que l'exposition des travailleurs de la vigne à des pesticides dangereux y est très importante. Coïncidence, une autre étude, rendue publique le 14 février et relayée par La Vigne, constate la présence de résidus de pesticides dans 90% des vins...

    L'enquête APAChe, menée en collaboration avec Marie-Lys Bibeyran, la soeur d'un salarié viticole, décédé d'un cancer en 2009 bibeyran.jpg

    Marie-Lys Bibeyran se bat pour la reconnaissance comme maladie professionnelle du cancer de son frère, salarié viticole, décédé en 2009 d'un cancer foudroyant Photo archives Céline Dupeux Sud Ouest

    Générations futures, spécialiste des effets des produits phytosanitaires sur la santé et l'environnement, s'est appuyée sur les données du laboratoire d'analyses Kudzu Science obtenues entre mi-octobre et mi-novembre 2012, sur une population test de 25 personnes : quinze salariés viticoles de Listrac-Médoc, cinq riverains des vignes, et cinq témoins vivant loin des vignes. L'association a travaillé également  avec Marie-Lys Bibeyran, dont le frère, Denis, ouvrier agricole en Médoc, est décédé à 47 ans d'un cancer foudroyant des voies biliaires en 2009. Avant de mourir, il avait évoqué ses soupçons sur l'impact des pesticides qu'il utilisait sur sa santé.

    La bataille de la reconnaissance de ce cancer comme maladie professionnelle

    « Denis était à la fois salarié dans un château sur Listrac et exploitait deux hectares pour son compte", détaillait en 2011 Marie-Lys dans "Sud Ouest". "Sur le domaine du château, il était chauffeur de tracteur et effectuait tous les traitements phytosanitaires depuis vingt-cinq ans. Dans ses vignes, il faisait toutes les tâches et employait les mêmes produits qu'au château. Il avait une très bonne hygiène de vie et aucune raison de déclencher un cancer. Il se croyait tout à fait préservé en vivant à la campagne. » Pourtant, en période de traitement des vignes, témoignait un collègue, Denis subissait d'étranges saignements de nez à répétition… Depuis 2011, Marie-Lys, elle-même saisonnière, s'est lancée dans la bataille pour obtenir la reconnaissance de ce cancer comme maladie professionnelle. Il s'agit de la première demande de reconnaissance de maladie professionnelle impliquant les pesticides introduite post-mortem en Gironde.

    Une enquête locale mais pas nationale

    L'enquête de Générations Futures, précisent ses auteurs, prend en compte un nombre limité de "cobayes", et ne reflète donc pas l'état moyen de la contamination dans l'ensemble des vignes françaises.  Elle ne concerne qu'un territoire, celui de Listrac-Médoc en Gironde, où elle établit  de façon manifeste la présence accrue de résidus d'herbicides, d'insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l'étude, en comparaison du groupe témoin de dix personnes n'exerçant pas ce métier.

    veillerettte.jpgL'exposition à des pesticides dangereux est très importante

     « L'exposition des travailleurs agricoles à des pesticides dangereux est très importante », souligne l'association Générations Futures. L'analyse des cheveux des 25 personnes objets de  l'étude, montre également que les pesticides « ne contaminent pas que les professionnels ». « Le simple fait de vivre à proximité des zones cultivées, à moins de 250 mètres, ce qui est sans doute le lot de millions de familles françaises, augmente votre exposition », met en garde François Veillerette, le porte-parole de l'association (photo ci-contre).

    45% des molécules retrouvées sur les salariés sont "cancérigènes possibles"

    Sur les cheveux testés, 35 molécules ont été recherchées (34 matières activespesticides, un métabolite) dont 27 actuellement autorisées sur la vigne. Selon les analyses, on retrouve 11 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les salariés viticoles que chez les non professionnels habitant loin des vignes (6,6 pesticides en moyenne contre 0,6) et 4 des 15 salariés présentent 10 pesticides différents. On observe 5 fois plus de résidus de pesticides en moyenne chez les non-professionnels de la vigne habitant près des vignes que ceux habitant loin des vignes. Plus de 45 % des molécules retrouvées sont classées cancérigènes possibles en Europe ou aux Etats-Unis et plus de 36 % sont suspectées d'être des perturbateurs endocriniens.

    pesticides,viticulture,enquête,listrac-médoc,générations futuresRéduire l'usage des pesticides et renforcer la protection des travailleurs

    Les résultats de cette enquête visent à engager les pouvoirs publics à « prendre des mesures fortes en s'attaquant à l'usage intensif des pesticides ». A quelques jours de l'ouverture du Salon de l'Agricutlure, le 23 février, le message est fort. « La réduction de l'usage des pesticides, pourtant inscrite dans le marbre du plan Ecophyto 2018, n'est toujours pas en route en France », déplore François Veillerette de Générations Futures, qui demande également la révision de l'homologation des produits. Outre le renforcement des équipements de protection des travailleurs agricoles, l'association milite pour le respect de distances de pulvérisation minimales par rapport aux habitations et pour la mise en place d'études d'exposition.

    90% des vins contiennent des résidus toxiques

    pesticides,viticulture,enquête,listrac-médoc,générations futures Une autre étude, rendue publique le 14 février et relayée par La Vigne, constate la présence de résidus de pesticides dans 90% des vins.  Selon Pascal Chatonnet (photo ci-contre), directeur du laboratoire bordelais Excell: « Seulement 10% [des vins analysés] ne contiennent aucun pesticide. Dans les 90% restants, Excell a trouvé la présence d’au moins une matière active, le plus souvent de la famille des fongicides. Et le laboratoire a pu détecter jusqu’à neuf pesticides simultanément dans un vin. » Un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts...  Sauf si le vin est bio ou produit en biodynamie, cela va de soi.

    En octobre 2012, une mission sénatoriale avait estimé que les dangers et les risques sanitaires des pesticides demeuraient sous-évalués et mal pris en compte. Marie-Lys  Bibeyran ne dit pas autre chose : "Le danger est sous-estimé. Mon frère n'était pas le seul à avoir des saignements de nez".

    Cathy Lafon

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    REPERES

    • La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2,7%.
    •  780.000 hectares de vignobles français représentent 3,7 % de la surface agricole utile du pays, mais consomment environ 20 % des pesticides.

    Elaboré en 2008, le plan Ecophyto 2018 prévoit :

    • la réduction de moitié, à l’horizon de 10 ans, si possible, de l’emploi de pesticides de synthèse (plan ECOPHYTO 2018).
    • le passage en agriculture biologique à 6 % de la surface agricole utile en 2010, en visant 20 % en 2020.

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