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Politique - Page 226

  • Quand les aéroports ont la poisse... En Allemagne, le projet berlinois bat de l'aile

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    Vue aérienne du chantier du futur aéroport berlinois Willy-Brandt Dr

    Dans la famille des aéroports européens à haut risque écologique et susceptibles de lourdes dérives budgétaires, il n'y a pas que le projet français de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Demandez à voir la carte de son cousin berlinois, et vous ne serez pas déçus du voyage.

    Biodiversité : l'Europe veille au grain pour ses oiseaux

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémiquePour les opposants français du futur site nantais, le projet du nouvel aéroport berlinois (Brandeburg-Willy-Brandt), destiné à remplacer trois aéroports, celui de Tempelhof fermé en 2008 , celui de Tegel à l'ouest, et de Schönefeld à l'est, c'est une affaire qui vaut de l'or : il présente l'avantage et la particularité de compter l'Europe et Bruxelles comme principaux opposants. Du lourd, donc. La Commission européenne envisage en effet d’engager des poursuites contre l’Allemagne au nom de la mise en danger par l’évolution du projet de plusieurs espèces animales protégées.

    Des études d'impact devenues non conformes

    Concrètement, le gestionnaire de l'aéroport de Berlin aurait changé les couloirs aériens par rapport aux tracés d’origine. Bruxelles a donc échangé des courriers, le 11 janvier, avec le gouvernement allemand pour lui signifier que les nouvelles trajectoires de vol n’étaient plus conformes à l’étude d’impact et qu’elles survolaient des lacs et d’autres habitats précieux pour plusieurs espèces d’oiseaux protégées. Selon Joe Hennon, porte-parole de la Commission européenne, «une des options serait de lancer une procédure officielle pour infraction, mais nous n’en sommes pas encore là», précise le Journal de l'Environnement.

    Un aéroport qui bat de l'aile

    "Avec ces défenseurs de scarabées et autres petites bêtes soit-disant en péril, on ne peut plus rien faire !" diront les plus écolo-sceptiques. A Berlin, l'écologie n'est pourtant qu'un tout petit grain de sable dans le fiasco final d'un nouvel équipement à l'utilité contestable et dispendieux pour certains, et dont le coût devient assurément pharaonique. "Désastre", "débâcle" : la presse allemande et l'opinion publique ont la dent dure pour qualifier un chantier devenu, selon Challenge, "la risée de toute l'Allemagne". Il est vrai que, outre ses récentes mésaventures environnementales, le projet berlinois ne cesse de cumuler avanies et retards.

    Tout raser et reconstruire ?

    projet,aéroport,transport aérien,retard,coût,biodiversité,europe,commission européenne,allemange,conflit,polémique Prévu pour être inauguré en 2011, il ne devrait pas être opérationnel avant 2014, voire 2015, alors que les travaux ont commencé en 2006. Les normes de sécurité n'ont pas été respectées et certains experts estiment même qu'il faut raser le bâtiment et tout recommencer ! Avec la possible plainte de Bruxelles, il enregistre un cinquième  retard, qui a provoqué la démission, le 7 janvier dernier, du maire de Berlin Klaus Wowereit de la présidence du conseil de surveillance de l’aéroport, après l’annonce d’un nouveau report. Nommé le 14 janvier à sa place,  Matthias Platzeck (photo ci-dessus, le président social-démocrate du Land de Brandebourg a pris le chantier personnellement en main et veut tout faire pour remettre sur pied un projet dont le surcoût est pour l’instant estimé à 1,5 milliards d’euros. Le budget initial a débordé, pour dépasser les 4 milliards d’euros...

    La ligne bleue des Vosges

    A Notre-Dame-des-Landes, les opposants ont désormais les yeux rivés sur la ligne bleue des Vosges : les compagnies aériennes allemandes qui misaient beaucoup sur la nouvelle infrastructure exigent maintenant des contreparties. Et, signe des temps, Lufthansa vient de demander que l'aéroport actuel de Berlin, Tegel, soit, en partie, rénové...

     Cathy Lafon

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  • Abeilles et pesticides : l'Europe s'inquiète enfin

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    Coup dur pour l'industrie des pesticides, mais vraie bonne nouvelle pour les petites ouvrières de la pollinisation, nos amies les abeilles, et pour les apiculteurs et les défenseurs de l'environnement : la Commission européenne pourrait proposer d'interdire l'utilisation de certains pesticides après les conclusions "inquiétantes" rendues aujourd'hui par l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur leur impact létal pour les abeilles.

    L'Europe va écrire aux fabricants des pesticides incriminés

    "L'EFSA a rendu mercredi des conclusions inquiétantes sur l'impact de trois types de produits sur le nectar et le pollen", a expliqué Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen en charge de la Santé et des Consommateurs. Une lettre va être adressée "cette semaine" aux groupes Bayer et Syngenta, qui produisent les pesticides comportant les trois néonicotinoïdes incriminés (clothianidine, imidaclopride et thiamethoxam), notamment le Cruiser OSR, pour leur demander de réagir à ce rapport, a annoncé Frédéric Vincent, précisant que les deux groupes avaient "jusqu'au 25 janvier pour répondre".

    Des Etats européens, dont la France, ont déjà interdit, totalement ou pour partie, l'usage de ces pesticides

    pesticides,abeilles,efsa,europe,apiculture,commission européenneCertains Etats membres n'ont pas attendu l'avis de l'EFSA et ont déjà pris des mesures au plan national. En France, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a ainsi retiré le 29 juillet 2012, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza. Reste son usage pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été à ce stade définitivement banni.  L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.

    Un impact létal avéré sur les abeilles

    La Commission européenne souhaite arrêter une ligne de conduite au niveau de l'UE, pour aller si nécessaire vers une interdiction des produits incriminés. Au fil des ans, les études scientifiques ont permis d'établir que les pesticides dits "systémiques" ou "néonicotinoïdes" ont bien un impact létal sur les abeilles, qu'ils désorientent, au point que certaines ne savent plus revenir à leurs ruches. En une quinzaine d'années, leur mortalité est passée de 5 à 30%.

    L'Europe prendra "les mesures qui s'imposent"

    Les apiculteurs, qui ont déjà obtenu le retrait du Régent et du Gaucho (Bayer), vont se réjouir des conclusions de l'EFSA. En revanche, comme on peut s'y attendre, c'est la soupe à la grimace pour les fabricants qui insistent de leur côté sur l'impact économique de la suppression de leurs pesticides. Quant à la Commission européenne, elle continue son travail politique et a décidé d'inscrire le sujet à l'ordre du jour de la réunion du comité permanent de l'UE en charge de ces questions prévue le 31 janvier. "La Commission, avec les Etats membres, prendra les mesures qui s'imposent", a conclu le porte-parole.

    Décidément, la planète qui pleure souvent, a quelques raisons de sourire en ce début 2013...

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Les conclusions de l'EFSA sur son site : cliquer ICI

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  • Climat. "Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir"

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    Pollution de l'air en Chine, à Wuhan Photo DR

    Le 1er janvier a ouvert l'acte II du protocole de Kyoto, contraignant les pays industrialisés signataires à s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), selon les dispositions de l'accord de Doha, signé le 9 décembre 2012. Efficace pour luter contre le réchauffement climatique ? Ou pas ? Ma Planète publie aujourd'hui le point de vue de Jean Sireyjol, président de l'association écologiste bordelaise, TacaCathy Lafon

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    Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir

    Doha prolonge le protocole de Kyoto pour 15 % des émissions deCO2

    Le maigre résultat de la conférence de DOHA, c’est de prolonger jusqu'en 2020 le principe du protocole de Kyoto, mais cette fois avec encore moins de pays concernés, la Russie, le Canada et le Japon refusant cette prolongation. Maigre résultat quand on voit que cet « accord » ne concerne que 15% des émissions de CO2 (rappel : les USA sont toujours en dehors, ainsi que tous les pays en  voie de développement).

    En fait, si on prend le temps d'y réfléchir, est-il absolument illogique qu’on n’arrive pas à se mettre d'accord sur des quotas de CO2 attribués à chaque pays ?

    Quelle règle pour attribuer le quota de CO2 de chaque pays ?

    Le principe du protocole de Kyoto est en gros le suivant : les scientifiques nous demandent de diviser par 2 les émissions mondiales de CO2 d’ici 2050, fixons des quotas de CO2 à chaque pays, pour progressivement atteindre cette cible. Oui, mais voilà, quelle règle utiliser pour attribuer le quota de chaque pays pour, par exemple, les 10 années à venir ?

    L'injustice de la méthode "Kyoto"

    La méthode utilisée à Kyoto est de prendre comme point de départ les émissions actuelles de CO2 de chaque pays. Tout de suite apparait le gros problème des énormes différences d’émissions de CO2 par habitant selon le niveau de richesse des pays. En 2010 (chiffre Agence Internationale de l’Energie) l’Américain moyen a émis 19 tonnes de CO2 quand l’Indien en était à 1,5tonne. Est-il réellement possible de trouver un accord en disant, par exemple, l’Américain va descendre à 15 t et lIindien ne va pas dépasser 2 tonnes d’ici 10 ans, et après on se fixe de nouveaux objectifs ? Imaginez-vous la foire d’empoigne pour négocier ceci entre tous les pays, et rebelote 10 ans après ?

    Pourquoi les pays qui émettent beaucoup de CO2, par habitant (les pays riches) auraient-ils  le « droit » de continuer à émettre beaucoup (même en diminuant), alors que les pays pauvres seraient contraints à ne pas trop augmenter leurs émissions, bien que celles-ci restent très inferieures par habitant à celles des pays riches ?

    La seule règle juste

    En fait, la seule règle juste, c’est que chaque être humain sur Terre a droit au même quota de CO2. Mais avec cette règle juste (et implicitement admise), les inégalités d’émissions actuelles par habitant rendent inextricable la définition de quotas de CO2 équitables entre les différents pays. Pas étonnant que, depuis 1992, le seul accord qu'aient accouché toutes les grandes réunions de négociation sur le climat, ne soit qu’un protocole non engageant signé par quelques pays riches, principalement européens, attachés à sauver l’apparence d’une action politique pour protéger le climat.

    L'échec du marché européen des quotas de CO2 

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneLe marché européen des quotas de CO2 (European Trading Scheme) est la déclinaison au niveau de l’Union Européenne du protocole de Kyoto. Là aussi les quotas ont été attribués aux entreprises en fonction de leurs émissions de CO2, carrément une prime au pollueur ! Ce marché européen des quotas ne marche pas (sans parler des fraudes liées à la prime au pollueur) car il y a trop de quotas disponibles et aujourd’hui la tonne de CO2 se négocie à 6,5€. 1 litre de carburant contient environ 700 grammes de carbone, ce qui donne après combustion environ 2,5 kg de CO2, soit moins de 2 centimes par litre de carburant au tarif du marché des quotas. Avec un tel tarif, pas étonnant qu’on n’arrive pas à financer des projets de réduction des émissions de CO2.

    C’est ce qui vient d’arriver au projet ULCOS de captage de CO2 pour Florange (voir Le Monde du 7/12/2012).

    Un marché des quotas n’est efficace que si le prix du quota est significatif, sinon ce marché est un échec et n’aboutit à rien.

    Changer de point de vue pour négocier un prix sur le carbone

    Devant ce double constat d’échec, échec pour se mettre d’accord sur des quotas par pays et échec du marché européen des quotas, n’est-il pas temps de changer complètement de point de vue ?

    Plutôt que de négocier des quotas impossibles à définir, pourquoi ne pas négocier un prix sur le carbone ?

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneUn prix sur le carbone, mis dès l’extraction du baril de pétrole, du m3 de gaz ou de la tonne de charbon, reversé par le pays producteur au Fonds Climat, et automatiquement répercuté dans le prix de vente du baril de pétrole (ou du m3 de gaz, ou de la tonne de charbon).

    Irréaliste, utopie d’écologiste ? Eh bien non, c’est ce que vient de proposer Rafael Correa, le Président de l’Equateur, pays  exportateur de pétrole (Le Figaro 26/11/2012).

    Les avantages du  prix sur le carbone  :

    • Il renchérit les produits et services nécessitant beaucoup de carbone, rendant les solutions économes en carbone financièrement plus intéressantes, ce qui réduit les émissions de CO2.
    • Il récolte des fonds très importants pour financer les projets d’adaptation au changement climatique et aussi redistribuer cet argent vers les foyers modestes pour faire face à ce cout carbone .

    Pour éviter le pire du réchauffement climatique, voici venu le temps des idées fraiches :  oublions les quotas de CO2, négocions le prix du carbone !

    Jean Sireyjol Président de l’association citoyenne taca (agir contre le réchauffement climatique)

    Mail : contact@taca.asso.fr

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    • Tout sur le réchauffement climatique avec Ma Planète : cliquer ICI

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