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Nucléaire - Page 57

  • Centrale nucléaire du Blayais : bilan de l'année 2012 "assez satisfaisant"

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    La centrale nucléaire de Blaye (Gironde) Photo DR

    L'Autorité de sûreté nucléaire poursuit son tour de France des centrales.  Après avoir taclé Civaux la semaine dernière, les sages du nucléaire étaient à Bordeaux, le mardi 28 mai, pour rendre leur verdict sur la centrale girondine qui, entrée en service en 1981, est l'une des trois plus anciennes de France, avec Fessenheim (Haut-Rhin) et Tricastin (Drôme).

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    Les inspections "post Fukushima" de l'ASN à Civaux (Vienne), Blaye (Gironde) et Golfech (Tarn), ont vocation à contrôler dans le grand sud-ouest les actions correctives exigées des centrales depuis la catastrophe nucléaire japonaise de 2011. Les mentions "satisfaisant" et encore moins "très satisfaisant" ne font pas partie cette année du vocabulaire de l'ANS. La centrale nucléaire de Blaye peut donc se réjouir d'obtenir l'appréciation : "assez satisfaisant" pour sa sûreté. Ce qui la "détache positivement de l'ensemble des centrales d'EDF", pour reprendre les termes précis de l'institution. Et nous réjouit aussi, par la même occasion...

    Blaye fait mieux que Civaux et Golfech

    En langage de madame tout le monde, cela veut dire que la sécurité du  site de Blaye est supérieure à la moyenne des installations françaises. Supérieure à la moyenne ne signifie pas non plus que tout est parfait et qu'il n'y a aucun risque. L'ASN a déjà fait valoir que le risque zéro n'existait pas en matière de nucléaire, qu'un accident était toujours possible et qu'il fallait aussi s'attendre à ce qu'un jour ou l'autre, elle exige la fermeture d'un ou de plusieurs réacteurs français. D'où la nécessité, selon elle, d'entamer la transition énergétique. Mais pour Blaye, le jugement est plutôt rassurant : même si  "quelques écarts" ont néanmoins été constatés, ils sont "sans conséquences notables", selon Anne-Cécile Rigail, la responsable Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes du gendarme du nucléaire français. Ouf, on respire !

    civaux 2.jpgCivaux : manque de rigueur et en retrait par rapport à l'appréciation générale "assez satisfaisant"

    En effet, dans la Vienne, la situation est moins rose : l'ASN considère que  "les performances de la centrale de Civaux en matière de sûreté et de protection de l'environnement sont en retrait par rapport à l'appréciation générale que l'ASN porte sur EDF". On se souvient qu'en janvier dernier, une fuite de tritium avait été constatée à Civaux. L'ASN a relevé des défauts d'application des règles de conduite des réacteurs, des lacunes dans le traitement des dossiers de maintenance et a exigé "plus de rigueur". En langage de madame tout le monde : "Attention, Civaux, ça ne va pas..." Quant à Golfech, si le jugement est comme pour Blaye "assez satisfaisant", l'ASN a également noté "un manque de rigueur lors de certaines opérations d'exploitation". Le site "n'est pas suffisamment réactif dans le traitement des événements pouvant avoir un impact sur l'environnement", et il "doit améliorer sa surveillance sur les prestataires, lors des opérations de maintenance".

    rigail.jpg48 incidents significatifs

    L'an passé, la centrale de Blaye a été inspectée à vingt reprises par les agents de l'ASN, a indiqué Anne-Cécile Rigail (photo ci-contre). Au total, le site a enregistré 48 incidents significatifs, dont six de niveau 1 sur les huit que compte l'échelle INES, le septième et dernier niveau correspondant à une catastrophe de type Tchernobyl ou Fukushima. Tous les autres ont été classés niveau 0. Globalement, "l'évaluation est donc plutôt positive".  A titre d'exemple, la responsable a cité le bon déroulement des opérations de maintenance lors des arrêts de réacteurs, en particulier lors de la visite décennale du réacteur n°1, de mars à juillet. En 2013, le réacteur n°2 fera lui aussi l'objet d'une visite décennale. Les générateurs de vapeur des réacteurs 2 et 4 seront également changés.

    Sous-traitance et transparence: doit mieux faire

    Par rapport à 2011, où l'on en avait relevé 35, le nombre d'incidents a néanmoins pas mal augmenté en 2012. Par ailleurs, le gendarme du nucléaire épingle aussi le site girondin pour "quelques écarts", sans conséquences, lors d'opérations nécessitant la manipulation d'un gammagraphe (appareil de contrôle utilisant de l'uranium appauvri, ndlr) et dans la conduite d'interventions d'employés dans des zones où les radiations sont élevées. Blaye doit également progresser dans la surveillance des sous-traitants qui interviennent sur le site, a souligné Mme Rigail et améliorer son suivi des prescriptions environnementales, ainsi que l'information des pouvoirs publics lors d'événements susceptibles d'affecter l'environnement. 

    Blaye : une centrale sous haute surveillance écologiste

    Située à quelque 50 km au nord de Bordeaux, en bordure de l'estuaire de la Gironde, la centrale de Blaye dispose de quatre réacteurs de 900 MW chacun et emploie environ 1.900 personnes. Les écologistes et les associations environnementales dont Tchernoblaye, réclament régulièrement sa fermeture, notamment depuis l'inondation, fin 1999, d'une partie du site sous l'effet conjugué d'une tempête et d'une forte houle. Peut-être est-ce aussi en partie grâce à leur pugnacité en matière d'exigence de sûreté que Blaye fait finalement partie des centrales françaises les mieux, ou les moins mal notées...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), est une autorité administrative indépendante créée par la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire (dite « loi TSN »). Elle est chargée de contrôler les activités nucléaires civiles en France. L’ASN assure, au nom de l’État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l’environnement des risques liés aux activités nucléaires. Elle contribue à l’information des citoyens. Le site de l'ASN : cliquer ICI.
    • La division de Bordeaux de l’ASN constitue une des onze divisions territoriales de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Elle assure le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes. Le site de l'ASN Bordeaux: cliquer ICI.

    L'ASN BORDEAUX EN CHIFFRES

    • 23 agents.
    • 3 régions. Un parc étendu d’activités et d’installations à contrôler en Aquitaine, Poitou-Charentes etMidi-Pyrénées : avec les 3 centrales nucléaires d’EDF de Golfech, Blayais et Civaux ;  environ 7200 appareils médicaux de diagnostic (radiologie) ;  109 services de scannographie ;  23 services de radiothérapie ;  130 laboratoires de recherche.
    • 61 inspections  ont été réalisées en 2012 dont : 20  sur la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) ;  22  sur la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) ; 19  sur la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).
    • 141 inspections ont été réalisées en 2012 dans le domaine du nucléaire de proximité en Aquitaine, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées dont :  64 en Aquitaine ; 47 en Midi-Pyrénées ; 30 en Poitou-Charentes.
  • Nucléaire : et ces centrales, sommes-nous capables de les démanteler ? Réponse mardi 21 mai sur ARTE

    démantèlement arte nucleaire.jpg

    Photo DR Eclectic Presse

    Un état des lieux alarmant sur les dangers de la déconstruction des sites nucléaires : c'est le constat que fait ce soir sur  ARTE un documentaire de Bernard Nicolas.

    Si la Cour administrative d’appel de Nancy a rejeté jeudi 16 mai une requête visant à fermer immédiatement la centrale de Fessenheim, cette dernière, la plus vieille de notre parc électro- nucléaire, le sera nécessairement d'ici la fin du mandat de François Hollande. Mais sommes-nous réellement capable d’opérer son démantèlement ? Pas si sûr, comme le montre « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », le dernier film de Bernard Nicolas. Le réalisateur de « Médiator, histoire d’une dérive » et de « France Télécom Orange, malade à en mourir », déjà diffusés par ARTE passe au crible les pays qui ont tout misé sur l’énergie  nucléaire. De la France aux États-Unis en passant par l’Allemagne, ils  se  trouvent aujourd’hui confrontés à un nouveau défi : le démantèlement de leurs centrales vieillissantes ou définitivement mises à l’arrêt. Il y a quarante ans, leurs concepteurs n’avaient pas prévu que, devenus trop vieux et donc dangereux, ces réacteurs devraient être un jour démontés, et qu’il faudrait stocker leurs déchets hautement radioactifs.  

    Démantèlement d'une centrale nucléaire mode d'emploi. Vidéo AFP

    Des risques non maîtrisés

    Si les opérateurs et les autorités de la sûreté nucléaire assurent pouvoir maîtriser ce processus de démantèlement, la réalité semble tout autre.  Dans la nouvelle enquête de ce spécialiste de l’investigation on découvre l’aventurisme des politiques de démantèlement en cours, reposant sur des techniques complexes que nul ne maîtrise à ce jour, en dépit des déclarations rassurantes des autorités et des gestionnaires du nucléaire.

    L'insoluble quesdéchets nucléaires arte.jpgtion des déchets

    Entre problèmes techniques à répétition, risques permanents de contamination pour l’homme et l’environnement, et surtout impossibilité de stocker en toute sécurité des déchets nucléaires (dont certains resteront dangereux pendant des centaines de milliers d’années). La question est bien d’actualité : le projet controversé d’enfouissement des déchets hautement radioactifs à Bure (Meuse), pour lequel le débat public vient de s’ouvrir, tente de répondre à ce problème insoluble. La première réunion publique autour du  Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), développé par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) a lieu cette semaine, le jeudi 23 mai. Bernard Nicolas revient au passage sur leur coût exorbitant, qui a été totalement sous-évalué – ce qui, en période de restrictions budgétaires, rend le problème encore plus insurmontable. Le réalisateur dénonce également le lobbying, parfois outrancier, d’opérateurs nucléaires qui pratiquent le chantage à l’emploi ou subventionnent à tour de bras, pour faire accepter aux populations la proximité de centres de stockage de déchets.

    lepage.jpgInventer l’avion sans penser à la piste d’atterrissage...

    Au fil des témoignages – physiciens, militants d’associations  antinucléaires, mais aussi salariés du nucléaire –, on découvre l’imprévoyance totale d’une industrie qui se targue pourtant d’une expertise scientifique sans faille. Comme si on avait fait voler des avions, sans prévoir qu’il faudrait qu’ils atterrissent… Un documentaire à charge ? Avant tout une enquête sans concessions qui dresse un bilan préoccupant de l’état du parc nucléaire dans les pays développés. Dont la France. Le documentaire sera suivi d’un débat avec la participation de l'eurodéputée Corinne Lepage, avocate spécialisée dans la défense de l'environnement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • « Centrales nucléaires, démantèlement impossible », de Bernard Nicolas. ARTE + 7, 21 mai 2013, 20h 50. Rediffusions : samedi 25.05 à 12h30 et jeudi 06.06 à 9h00.

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  • Planète vidéo : visites virtuelles dans la zone interdite de Fukushima

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    Namie, ville dans la zone interdite de Fukushima. DR Google StreetView

    Fukushima, zone interdite depuis mars 2011. Que sont devenus les villes, les villages et la campagne abandonnés par les hommes qui ne peuvent plus y vivre, à cause de la radioactivité ? Deux réponses, en images et en vidéos.

    Les images de Google

    Le système de cartographie illustrée StreetView,  du géant américain de l'internet Google, fait visiter une ville fantôme, Namie-machi, située à quelques kilomètres de la centrale de Fukushima, évacuée depuis deux ans. A Namie, une ville d'autrefois 21.000 habitants, il n'y a plus âme qui vive. Le temps s'y est arrêté, le 11 mars 2011, jour de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, que l'on peut apercevoir des toits de la ville. Google y a envoyé ses voitures surmontées de caméras à 360 degrés et grâce à ses images, depuis le 27 mars dernier, il est possible de se promener virtuellement sur Google map, dans une partie de la zone interdite de Fukushima.

    "Memories for the Future"

    centrale nucléaire,fukushima,google streetviewCes images permettent à Google d'étoffer son site « Memories for the Future », qui regroupe de nombreux clichés du Japon pris après les catastrophes de 2011. L'exemple de Nami-machi est particulièrement révélateur des dégâts sur le long terme dans la préfecture de Fukushima : « Avec le danger nucléaire persistant, nous n'avons pu réaliser que des travaux superficiels pendant les deux dernières années » explique le maire de la ville, qui souhaite que les images présentes sur Street View soient vues par le plus grand nombre, pour que puisse être mesurée « la considérable gravité de la situation ».

    Voici une vidéo montée par Lemonde.fr,qui donne un aperçu de ces images qui traduisent le silence de mort qui y règne à Namie.  Surréaliste et angoissant.


    Visite virtuelle dans la zone interdite de... par lemondefr

    La vidéo de Tepco, en direct de la centrale 

    De son côté, Tepco, la compagnie Tokyo Electric Power Company, a installé une caméra qui filme 24 h sur 24 le site de la centrale de Fukushima Daïchi. Encore plus sinistres que celles de Google, ces images sont accessibles en direct sur le site internet que Tepco a ouvert pour Fukushima. Cliquer ICI

    Cathy Lafon

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    • Namie, Futaba District, Fukushima Prefecture, sur Google map : cliquer ICI
    • Le site consacré par Tepco à Fukushima : cliquer ICI


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