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Nucléaire - Page 37

  • Gaz à effet de serre : on asphyxie la planète

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    Après 2012, l'atmosphère a connu en 2013 de nouveaux pics de pollution par les gaz à effet de serre. En mars dernier, la Chine qui est le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre au monde, a pris des mesures drastiques pour y remédier.  Photo AFP

    Nouvelle alerte pour le climat : les gaz a effet de serre ont atteint des concentrations records en 2013 et leur présence dans l'atmosphère a augmenté à une vitesse inégalée depuis la mise en oeuvre des premières mesures fiables, a annoncé l'ONU, le 10 septembre dernier.

    Le climat est en train de changer

    michel jarraud.jpgLa publication de l'étude publiée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), intervenait à quelques jours du sommet sur le climat que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a prévu de réunir à partir de ce mardi 23 septembre à New York. Objectif : donner un élan politique aux négociations internationales, en vue d'un accord global pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, destiné à t être scellé à Paris fin 2015 pour une entrée en vigueur en 2020, suffisamment ambitieux pour limiter le réchauffement de la planète.  "Nous savons avec certitude que le climat est en train de changer et que les conditions météorologiques deviennent plus extrêmes à cause des activités humaines telles que l'exploitation des combustibles fossiles", écrit Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM (photo ci-dessus), dans un communiqué accompagnant ce bulletin.

    CO2 nuages.jpgL'homme, premier responsable

    D'après l'OMM, "les concentrations du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du protoxyde d'azote (N20) ont atteint de nouveaux pics en 2013". En outre, les observations révèlent que le taux d'accroissement du CO2 atmosphérique d'origine humaine entre 2012 et 2013 représente la plus forte augmentation annuelle depuis 1984. Des données préliminaires laissent supposer que cela pourrait être dû à la réduction des quantités de CO2 absorbées par la biosphère terrestre alors que les émissions de ce gaz continuent de croître. 

    Vers l'amplification du changement climatique

    co2.jpgLe dioxyde de carbone est le principal responsable du réchauffement climatique. Sa concentration dans l'atmosphère a augmenté en 2013 de 2,9 ppm (parties par million) en un an. Aussi, pour William Collins, professeur de météorologie à l'université de Reading, ces résultats devraient se traduire par "une amplification du changement climatique à l'avenir". Une chose est sûre: le forçage radiatif (la capacité de la Terre à conserver l'énergie du Soleil ou à la renvoyer dans l'espace), qui a pour effet de réchauffer le climat, s'est accru de 34% entre 1990 et 2013 à cause des gaz à effet de serre persistants (comme le CO2, le CH4 et le N20). Celles de méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre et de protoxyde d'azote, autres facteurs importants de réchauffement, sont respectivement inchangées depuis cinq et dix ans.  Environ 40% des rejets de CH4 dans l'atmosphère sont d'origine naturelle (zones humides, termites, etc.) et 60% d'origine humaine (élevage de bétail, riziculture, exploitation des combustibles fossiles, décharges, combustion de biomasse...).

    L'acidification des océans

    ocean acidification.jpgPremière victime des émissions de gaz à effet de serre, l'océan qui absorbe aujourd'hui environ le quart des émissions totales de CO2, soit environ 4 kg de CO2 par jour et par personne, et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l'accroissement du CO2 atmosphérique. Mais l'absorption du CO2 par les océans entraîne une acidification de l'eau de mer et une détérioration de l'écosytème marin. Ainsi "le rythme actuel d'acidification des océans semble sans précédent depuis au moins 300 millions d'années." "Le dioxyde de carbone demeure pendant des centaines d'années dans l'atmosphère et encore plus longtemps dans l'océan", avertit Michel Jarraud.

    Des solutions existent

    réchauffement climatique,onu,rapport,omm,co2,gaz à effet de serre,océan,acidificationL'objectif est de limiter à 2°C le réchauffement de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle. Or les émissions actuelles mettent la Terre sur une trajectoire de 4 à 5°C de plus à la fin du siècle par rapport à l'ère pré-industrielle.  Selon Michel Jarraud, la communauté internationale a pourtant les moyens de limiter le réchauffement à 2°C, objectif que l'Onu s'est fixé en 2010, ce qui "laisserait une chance à notre planète et (...) un avenir à nos enfants et petits-enfants". Des solutions existent en effet.  200 villes européennes interdisent les véhicules les plus polluants dans certaines zones, où les particules fines ont baissé dans certains endroits jusqu'à 40%. Les énergies fossiles principales responsables des gaz à effet de serre, peuvent être remplacées par des énergies renouvelables, hydraulique, éolienne, solaire... qui devraient ainsi permettre à l'UE de produire 20% de son énergie d'ici à 2020.  "L'ignorance ne peut plus justifier l'inaction", conclut le secrétaire général de l'OMM.

    "Le temps commence à manquer"

    Peut-on encore éviter un réchauffement climatique de 4 à 5 °C de plus à la fin du siècle, avec l'augmentation du niveau de la mer et son cortège de tempêtes et d'inondations ? Seule une décroissance radicale des émissions de gaz à effet de serre permettra d'inverser la tendance actuelle. Pour l'heure, les habitants de la planète Terre n'en prennent pas le chemin... "Nous avons été un peu surpris par ces résultats qui, s'ils sont confirmés, sont très préoccupants", relève Michel Jarraud qui souligne: "Les émissions de CO2 passées, présentes et futures auront des conséquences cumulées aussi bien sur le réchauffement climatique que sur l'acidification des océans. Les lois de la physiques ne sont pas négociables. Le temps commence à manquer".

     Cathy Lafon

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    La Chine est le plus gros pollueur de la planète, avec plus de 6.000 millions de tonnes de CO2 rejetées dans l'air, avec les Etats-Unis qui rejettent à eux seuls près de 20% du CO2 présent dans l'air. Ces deux pays ont enclenché des mesures pour y remédier.

  • Energie nucléaire: en Allemagne, on démantèle bien les réacteurs

     

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    Manifestation antinucléaire à Neckarwestheim II (Allemagne), mars 2013. Photo archives AFP

    L'opérateur EnBW de la centrale nucléaire d’Obrigheim, nichée dans la vallée du Neckar (sud-ouest), a cessé de produire de l’électricité en mai 2005 après 37 ans de service, dans le cadre de la sortie de l’atome décidée au début de la décennie par le gouvernement de Gerhard Schröder et réaffirmée ensuite par Angela Merkel.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe démantèlement d'une centrale nucléaire : un travail de très longue haleine

    Trois ans plus tard, le démantèlement effectif des réacteurs d'Obrigheim (photo ci-contre) a commencé en 2008, au terme d’une longue phase de préparation qui implique la planification et la validation par les autorités concernées de toutes les étapes, dans les moindres détails. Le sectionnement de chacune des petites tiges coupées ce jour-là est consigné un par un, tout comme l’ordre dans lequel il doit être effectué. En tout, ce sont 275.000 tonnes de matériel qui devaient être mises en pièces, dont moins de 1%, environ 2.000 tonnes, sont radioactives. Il ne s'achèvera que vingt ans après : "le tout devrait être bouclé entre 2020 et 2025", estime Manfred Möller, responsable des opérations sur le site. Les bureaux et entrepôts, pour beaucoup déjà vides, pourraient un jour intéresser d’autres utilisateurs, et peut-être même la coupole caractéristique qui abritait le réacteur.

    Pas de licenciements

    Le site n’emploie plus que 170 des 300 personnes qui y travaillaient mais le tout s’est fait sans licenciements, précise M. Möller. S’y ajoutent quelque 150 salariés de sous-traitants. Avec Obrigheim, EnBW se fait la main. L’opérateur, qui a longtemps compté le français EDF parmi ses actionnaires, devra en effet, comme ses concurrents allemands, arrêter progressivement toutes ses centrales nucléaires et les démanteler.

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueLe dernier réacteur nucléaire allemand s'arrêtera en 2022

    Deux de ses quatre autres réacteurs ont déjà été stoppés sur ordre du gouvernement après la catastrophe de Fukushima survenue en 2011, les deux autres ont encore quelques années devant eux. Celui de Neckarwestheim II (photo ci-contre) sera le dernier réacteur allemand à s’arrêter en 2022, parmi les neuf encore en activité sur le territoire. En Allemagne, les opérateurs financent le démantèlement de leurs centrales grâce à des provisions constituées au fil des ans. EnBW a ainsi mis de côté plus de 7 milliards d’euros, les quatre opérateurs allemands (EON, RWE, Vattenfall, EnBW) en tout quelque 30 milliards d’euros.

    L'insoluble question du stockage des déchets radioactifs

    EnBW estime en avoir jusqu'en 2040 d’ici à ce que tout soit terminé. Avec une énorme inconnue et un problème à résoudre qui n'est pas propre à l'Allemagne, mais reste le problème n°1 à long terme de l'industrie nucléaire partout dans le monde : celui du traitement des déchets. Ainsi, l'Allemagne ne s’est toujours pas doté d’un site définitif de stockage des déchets hautement radioactifs. Le processus de recherche d’un site adéquat, qui a déjà pris des années, a été remis à zéro par le gouvernement d’Angela Merkel. En attendant, les opérateurs stockent les déchets dans des sites provisoires.

    Un nouveau champ d'activité économique

    énergie nucléaire,démantèlement centrale,allemagne,sortie du nucléaire,transition énergétiqueL’expérience du chantier d’Obrigheim profitera à EnBW en interne, mais il pourrait aussi aider à développer « un nouveau champ d’activité », explique le porte-parole de la société, Ulrich Schröder (photo ci-contre). Le démantèlement des centrales nucléaires a de beaux jours devant lui en Allemagne, et aussi à l’étranger : "Nous avons maintenant une vraie compétence en démantèlement, en gestion et recyclage des résidus", estime Ulrich Schröder.

    L'exemple allemand le montre : sortir du nucléaire ne s'improvise pas. Après l'avoir décidé en 2005, le pays n'arrêtera son dernier réacteur que 17 ans après, en 2022, et en ce qui le concerne, l'opérateur EnBW, n'en finira avec le démantèlement de ses centrales que 35 ans  plus tard, vers 2040. Parmi les clés de l'équation : le financement du coût du démantèlement, prévu de longue date en Allemagne par les opérateurs eux-mêmes et la question du stockage des déchets, mais aussi la montée en puissance de nouvelles sources d'énergies et l'émergence d'une nouvelle activité économique génératrice d'emplois et de bénéfices : le démantèlement des réacteurs.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

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  • Au Japon, une très forte vague de chaleur fait des morts

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    A Tokyo, les piétons utilisent des parapluies pour se protéger du soleil. Ici, le 11 juillet 2014.  Photo AFP

    Une très forte vague de chaleur sévit cet été sur le Japon. Elle a fait 8 morts et conduit 1.810 personnes à l’hôpital, dont 10 dans un état inconscient, au cours de la seule journée du 26 juillet, selon les données diffusées par la chaîne de télévision publique NHK.

    39°C à l'ombre

    Comme la veille, la température avait largement dépassé samedi dernier les 35 degrés à l’ombre dans de nombreuses régions du Japon, avec des pointes à près de 39 degrés par endroits. L’Agence de météorologie nipponne a de nouveau mis en garde contre les risques de nouvelles pointes de température dans toutes les régions du sud et du centre du Japon, d’ouest en est. Elle prévoit en outre des changements brutaux de temps avec des risques de violentes pluies soudaines sporadiques.

    canicule,vague de chaleur,bilan,victime,chiffre,japonUne vague de chaleur qui s'accentue

    Tous les ans, des milliers de Japonais sont victimes de malaises dus aux températures élevées et à la « lourdeur suffocante de l’air ». Les lieux publics et une grande majorité des habitations sont équipés de climatiseurs, mais certaines personnes âgées rechignent à les utiliser ou ne savent pas s’en servir, et se laissent ainsi déshydrater. Si cette vague de chaleur est donc assez habituelle en cette saison, elle s’est accentuée ces derniers jours pour battre des records hors norme et quotidiennement, les Japonais sont des centaines à devoir recevoir des soins médicaux à l'hôpital et à être pris en charge par une ambulance. Ainsi, la semaine dernière, selon l’Agence nipponne des feux et désastres, près de 3.200 personnes avaient déjà dû être emmenées dans des hôpitaux et trois étaient  décédées, portant alors le total des morts à 14 depuis le début de la saison, un bilan qui s’est nettement alourdi depuis. En 2013, le Japon avait déjà enregistré une vague de chaleur historique avec des températures allant jusqu'à 40 degrés pendant plusieurs jours. Des milliers de Japonais avaient été hospitalisés et au moins 70 d'entre eux étaient morts.

    Compte tenu de l’arrêt de l’ensemble des 48 réacteurs nucléaires de l’archipel, les autorités demandent certes de faire des économies d’énergie, mais elles insistent néanmoins sur la nécessité de climatiser chez soi modérément pour éviter les incidents de santé. A l’inverse, les lieux accueillant le public (commerces, restaurants, salles de spectacle) ont tendance à faire tourner les climatisations à fond, au point que les clients ont carrément froid...

    Cathy Lafon avec l'AFP

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