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Nature - Page 386

  • Biodiversité. Des centaines de nouvelles espèces découvertes en Amazonie : les photos du WWF

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    Le Callicebus caquetensis est  l'une des découvertes les plus étonnantes des scientifiques en Amazonie. Il fait partie de la famille des singes titi, vit dans le bassin amazonien et... il ronronne comme un chat. Photo WWF UK/ Javier Garcia  

    L'Amazonie n'a pas fini de nous étonner : ces quatre dernières années, différentes équipes internationales de scientifiques y ont découvert des centaines de nouvelles espèces remarquables.

    258 plantes, 84 poissons, 58 amphibiens, 22 reptiles, 18 oiseaux et 1 seul mammifère. Il y aurait, au total, 441 nouveaux venus dans la forêt amazonienne depuis 2010, sans compter les innombrables découvertes d'insectes et d'autres invertébrés. Le WWF (World Wide Fund for Nature) en a publié la liste sur internet, le 23 octobre, avec une sélection de photos.

    10% des espèces connues dans le monde vivent en Amazonie

    L’Amazonie abrite près de la moitié des forêts tropicales restantes sur la planète et au moins 10% des espèces connues dans le monde.  30 millions de personnes y vivent ainsi que des milliers d’espèces animales, telles que le jaguar, le dauphin de rivière, le lamantin, la loutre géante, le capibara, la harpie féroce, l’anaconda ou encore le piranha. Les nombreux habitats uniques de cette région importante sont riches de nombreuses espèces encore inconnues, que les scientifiques continuent de découvrir à une cadence surprenante.

    La déforestation, menace pour la biodiversité...

    La plupart des nouvelles espèces découvertes par les scientifiques n'ont que peu de représentants et vivent exclusivement en Amazonie, ce qui les rend particulièrement vulnérables à des menaces comme la déforestation. Malgré les efforts entrepris pour sa conservation, l’Amazonie perd en effet en moyenne 27.000 km2 de surface boisée chaque année à cause de la poursuite de l’abattage continuel des arbres, de l’exploitation minière et de la reconversion des terres.

    ... et pour la régulation du climat mondial

    Pour le réseau international du WWF, particulièrement engagé dans la préservation de l'Amazonie avec son Initiative globale " Living Amazonia ", ces nouvelles découvertes confirment l'importance des aires protégées et de leur gestion durable. L'organisation environnementale rappelle que le rythme actuel de destruction des écosystèmes représente une menace sérieuse.  Si la forêt continue de disparaître , l’Amazonie souffrira notamment de la diminution des précipitations et de l’augmentation de périodes de sécheresse. Cela aura un impact significatif sur la biodiversité de la région, pas seulement pour les richesses naturelles et les personnes qui en dépendent pour vivre, mais aussi pour la régulation du climat mondial : la forêt amazonienne est le poumon vert de la planète.

    Focus sur les trois découvertes les plus étonnantes 

    callicebus-caquetensis_4506614.jpegLe singe Caquetá titi (Callicebus caquetensis ) a été découvert en 2010 dans le département colombien de Caquetá. Le Callicebus caquetensis est l'une des quelques 20 espèces de singes titi que l’on retrouve en Amazonie. Les bébés singes, selon les scientifiques, possèdent une caractéristique attachante: quand ils sont contents, ils ronronnent comme des chats.

    allobates-amissibilis-r-philippe-kok_partenaireBanniere.jpgL'Allobates amissibilis. Le nom latin de la grenouille grosse comme un ongle signifie "qui peut se perdre". La petite grenouille a été découverte dans la forêt Iwokrama en Guyane , une zone qui sera bientôt ouverte au tourisme.

    piranhas vegetarien ometes-camunani-r-tommaso-giarrizzo_medium.jpgLe piranha végétarien (Tometes camunani ) a été découvert pour la première fois en 2013 dans la région du Trombetas au Brésil.


     Cathy Lafon 

    PLUS D'INFO 

  • Eaux radioactives, déchets, espèces invasives : bons baisers de Fukushima

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    Le tsunami du 11 mars 2011 qui a frappé le nord-est du Japon, a donné naissance à un continent de déchets qui se déplace vers la côte Ouest des Etats-Unis. Photo archives  AFP 

    Selon certains scientifiques, les eaux contaminées de Fukushima devraient mettre encore quelques mois pour traverser le Pacifique et atteindre, en 2014, les côtes nord-américaines. Pour d’autres,  c’est un véritable continent de déchets issus du tsunami du 11 mars 2011 qui est attendu lui, dès la fin de l'année 2013, sur la côte ouest des Etats-Unis. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la planète est loin d'en avoir fini avec les conséquences du tsunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

    débris,fukushima,radioactivité,océan,centrale nucléaire,tsnunamiUne carte interactive pour suivre les particules radioactives

    Les particules radioactives issues de la pollution provoquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima, vont errer durant une dizaine d’années dans les océans du monde, selon les chercheurs du Centre of Excellence for Climate System Science (CECSS) qui ont publié sur internet une étude sur le sujet, en août dernier.  Les courants au large du Japon accélèrent la dilution des eaux radioactives, qui perdent donc en concentration radioactive et se dispersent, rapporte l'étude.  "Les observateurs de la côte ouest des USA pourront mesurer une augmentation des matières radioactives trois ans après  l’événement", estiment les scientifiques qui ont mis en place une carte interactive  permettant de visualiser l’évolution d’un produit, quel qu'il soit, porté par les courants marins. Les premières traces de la pollution radioactive de Fukushima présente dans les eaux de l'océan Pacifique devrait donc arriver en 2014 aux Etats-Unis. Que deviendront les innombrables fuites d'eau contaminées qui s'échappent du site dans l'océan depuis la catastrophe (le 22 juillet dernier, l'opérateur Tepco parlait de 390 tonnes par jour) ? L'étude du CECSS n'aborde pas la question.

    Y at-il un danger pour la population américaine ?

    Pas vraiment, d'après Erik van Sebille, co-auteur de l'étude, qui précise : "Cependant, les habitants de ces côtes ne seront pas affectés par les concentration de matériaux radioactifs car elles resteront en dessous des normes de l’OMS une fois qu’elles quitteront les eaux japonaises". Un élément qui reste cependant à vérifier... 

    debris fukushima.jpgLes déchets du tsunami japonais : le 51ème Etat américain

    Selon un article publié par le site "Terra Eco" le 7 novembre, la NOAA (administration américaine de protection des océans) s'attend, elle, à voir un véritable continent de déchets venu du Japon aborder la côte ouest américaine, à la fin de l'année 2013. Une plaque de détritus de la taille du Texas se situe actuellement au nord est des îles d'Hawaï. Déjà surnommé le 51e État des Etats-Unis, l'énorme masse flottante qui ressemble à un amas de rouille, est constituée d’une quantité phénoménale de débris dus au tsunami (carte NOAA ci contre): véhicules, maisons, pontons, quais entiers... Avec, cadeau, des espèces animales invasives. Trois d'entre elles inquiètent plus particulièrement les chercheurs américains : la moule bleue, l’algue brune connue sous le nom de wakamé, et l’étoile de mer, "Asterias amurensis".  Les deux dernières figurent sur la liste des cent espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes au monde, établie en 2000 par l’Union internationale pour la conservation de la nature. 


    La NOAA 
    minimise le risque de la radioactivité éventuellement présente dans les débris en provenance du Japon.  Elle a néanmoins lancé un appel à la population américaine afin que les promeneurs préviennent les autorités dès qu’ils trouvent un objet rejeté par les flots. Certes, s'il est radioactif, mieux vaut ne pas le prendre, même avec des pincettes. A moins d'être armé d'un compteur Geiger, pour faire ses propres relevés. Sympa, la balade sur la plage...

     Cathy Lafon

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  • Biodiversité : c'est le grand inventaire de la forêt amazonienne

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    Vue aérienne de la foret amazonienne au Brésil. Photo DR

    Combien d'arbres compte la forêt amazonienne ?  Langue au chat  ? 390 milliards d'arbres de 16.000 espèces, ni plus, ni moins, selon le premier recensement effectué par les scientifiques sur  la plus grande étendue forestière tropicale au monde. L'étude a été publiée le 18 octobre dernier dans la revue "Science", au terme d'un travail de recherche qui aura duré dix ans.

    Very big job. D'autres chiffres : pour répondre à cette question cruciale pour la biodiversité amazonienne mais aussi donc mondiale, 143 experts, dont six français, réunis dans le réseau ATDN (Amazon Tree Diversity Network) venus de 88 institutions dans le monde, ont contribué à faire 1.170 inventaires sur autant de parcelles, afin de couvrir l'ensemble du massif forestier sud-américain. 

    Encore un autre chiffre : il y a 55 fois plus d'arbres adultes dans ce territoire, qu'il n'y a d'êtres humains sur la planète...

    Enfin un dernier pour la route, afin de bien prendre la mesure de l'ampleur du travail des scientifiques  : l'étendue du bassin de l'Amazone correspond à la taille des 48 Etats américains mis côte à côte...

    carte foret amazonie.jpgLa fin du trou noir

    La vastitude du territoire concerné et les difficultés du terrain avaient restreint jusqu'alors le recensement des arbres du poumon vert de la planète, qui couvre neuf pays (Brésil, Pérou, Colombie, Guyane française, Suriname, Bolivie, Vénézuela, Guyana, Equateur). Pour les membres des équipes du projet, le manque d'informations élémentaires sur le plus grand peuplement forestier tropical au monde, et sur le reste de sa flore, nuisait aux efforts de conservation de la flore amazonienne. "Le plus grand puits tropical de dioxyde de carbone de la planète était un trou noir pour les écologistes et les conservateurs qui ne pouvaient pas savoir quelles espèces d'arbres risquaient le plus de disparaître", note Nigel Pitman, un scientifique du Field Museum, le Musée d'histoire naturelle de Chicago, un des auteurs de cette inventaire forestier. Un manque crucial comblé.  "Désormais les espèces les plus courantes d'arbres en Amazonie sont identifiées et quantifiées" relève Hans ter Steege, un chercheur au Centre Naturalis Biodiversity aux Pays Bas, auteur de ces travaux, qui précise que les informations recueillies sont "très utiles pour mener des recherches supplémentaires et pour les décideurs politiques".

    foret amazonie.jpg6.000 espèces d'arbres rares potentiellement menacés d'extinction

    Cette forêt n'est finalement pas plus touffue que nos forêts françaises. Selon les scientifiques qui ont dénombré, mesuré et cartographié sur le terrain près de 700.000 arbres, avant de passer leurs données à la moulinette de la statistique, elle compte 500 arbres par hectare en moyenne. Selon le modèle mathématique utilisé dans cette recherche, les trois-cinquièmes des espèces représentent seulement 0,12% du nombre total d'arbres : l'Amazonie compterait donc environ 6.000 espèces d'arbres rares, représentées par moins de mille individus vivants, ce qui les met en danger d'extinction selon les critères de  l'International Union for Conservation of Nature (IUCN). Autre précision, la moitié des arbres de la forêt amazonienne appartiennent à seulement 227 espèces et les plus courantes d'entre elles, dites "hyper-dominantes" ne comptent que pour 4% de la forêt totale amazonienne.

    Anticiper les conséquences du réchauffement climatique

    La pression des activités humaines a déjà fait perdre à la forêt amazonienne près du cinquième de sa superficie en moins de cinquante ans et le réchauffement climatique en cours pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le poumon de la planète. Selon les auteurs de l'étude : la surabondance des essences observées présente un avantage : leur étude devrait permettre de mieux anticiper la réaction de la forêt au changement climatique.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • "Hyperdominance in the Amazonian Tree Flora",  article publié dans la revue Science le 18 octobre 2013 : cliquer ICI
    • Le réseau ATDN : cliquer ICI