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Nature - Page 300

  • Des dauphins échoués au Japon, victimes de Fukushima ?

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    Dauphins échoués sur une plage au Japon. Photo AFP

    Depuis plus d'un mois, de nombreux échouages de dauphins se produisent sur les côtes japonaises, où des centaines de mammifères ont été retrouvés morts.

    Près de 160 dauphins d'Electre (Peponocephala electra – espèce menacée de dauphins des eaux tropicales et subtropicales qui évoluent en eau profonde) s'étaient échoués le 10 avril une plage du Japon, dans la localité d'Hokota, dans la préfecture d'Ibaraki, à 100 kilomètres au nord-est de Tokyo. Les habitants et les garde-côtes avaient tenté de les secourir.


    Une centaine de dauphins s'échouent sur une... par lemondefr

    Empoisonnement par radiation

    Le phénomène inquiète les scientifiques qui ont voulu enquêter pour essayer de l'expliquer. Selon les sites internet Fukushima Diary  et Japan Safety, trente chercheurs  japonais ont ainsi autopsié 17 de ces animaux retrouvés morts sur une plage non loin du site de la catastrophe nucléaire Fukushima. Les scientifiques du Muséum national des sciences, affirment n'avoir rien vu de pareil : les poumons de ces dauphins étaient blancs, ce qui, selon eux, est une indication du manque de sang acheminé vers les organes, dû à un empoisonnement par radiation. 

    Les radiations, causes des maladies ischémiques

    D'après Yuko Tajima, qui dirige les recherches, "les poumons de la majorité d'entre eux étaient blancs pour cause d'ischémie, une maladie vasculaire qui diminue l'apport sanguin vers un organe. Non traitée, elle peut mener à la mort". La scientifique japonaise ajoute qu'il a été démontré que les radiations ionisantes à petites doses et sous certaines conditions sont considérées comme étant un des mécanismes de base des maladies ischémiques. Les risques de cancer provoqués par les effets des radiations ont été révélés après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, et récemment, on a découvert que le risque de maladie  ischémique lié aux radiations serait statistiquement plus grand que le nombre de cancers. En 1990, le ministère de la santé biélorusse avait déjà dévoilé dans un rapport l'aggravation du nombre de personnes affectées par ces maladies: "Le nombre d'adultes atteints par les maladies ischémiques cardiaques est de 2 à 4 fois plus élevé en comparaison avec les années précédentes".

    On peut donc s'attendre à ce type de constatations dans la région de Fukushima dans les années à venir.

    Cathy Lafon

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  • Pesticides: le plaidoyer de Greenpeace en faveur de l'agriculture biologique

     

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    Epandage agricole. Photo archives AFP

    Après la publication, le 11 mai, de son rapport intitulé "Santé: les pesticides sèment le trouble" qui établit les conséquences sur la santé de l’exposition aux pesticides, Greenpeace plaide en faveur de l’interdiction progressive des pesticides chimiques de synthèse et de la généralisation des pratiques agroécologiques

    Les agriculteurs, premières victimes des pesticides

    pesticides,maladie,danger,étude,rapport,greenpeaceLes pesticides, on en mange avec les légumes et les fruits qui en sont aspergés, même si on les lave soigneusement. On les respire, dans l'air après leur pulvérisation, et à la maison ou au jardin si l'on utilise certains produits chimiques. Enfin, on en boit des résidus dans l'eau que l'on consomme, lorsqu'elle est contaminée par les polluants agricoles, aussi traitée et purifiée soit-elle.

    En France notamment, troisième pays au monde pour l'utilisation des phytosanitaires, nul ne peut échappe à l’exposition aux pesticides. Toutefois, comme l'ONG le souligne, les agriculteurs et leurs familles, en première ligne car utilisateurs et consommateurs, font partie des populations les plus exposées à des risques de pathologies graves. "Il est honteux que ceux qui nous nourrissent souffrent autant de l’usage intensif des pesticides", s'indigne Suzanne Dalle de Greenpeace France, en appelant à "désintoxiquer notre modèle agricole" et "à donner les moyens aux agriculteurs de mettre en place des alternatives".

    Facteurs de risques sanitaires importants

    pesticides,maladie,danger,étude,rapport,greenpeaceDans son rapport , l’ONG revient sur le constat déjà effectué sur les dangers de l'exposition aux produits chimiques utilisés par l'agriculture intensive, mis en valeur par les études de Générations futures et de nombreux instituts de recherche, y compris à l'étranger.

    En France, où l’Institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a notamment publié en juin 2013, une vaste expertise collective scientifique en ce sens, Génération futures a spécifiquement mis en valeur, en février de la même année, l'existence de ce risque pour les salariés de  la vigne.

    Les résultats de l'étude effectuée sur les résidus de pesticides agricoles présents dans les cheveux des habitants de Listrac, avaient provoqué un électrochoc dans le Médoc, en Gironde. Fongicides, herbicides, engrais, pesticides : la viticulture conventionnelle, il faut le rappeler, est le premier utilisateur de produits chimiques dans l'Hexagone. "L’exposition à certains pesticides représente un facteur de risque supplémentaire non négligeable de contracter de nombreuses maladies chroniques, y compris différentes formes de cancers et de maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson et celle d’Alzheimer, et de développer des malformations congénitales", rappelle ainsi Greenpeace.

    Les femmes et les enfants d'abord

    pesticides,maladie,danger,étude,rapport,greenpeace"Il existe également un solide faisceau de preuves selon lesquelles l’exposition aux pesticides serait associée à l’affaiblissement du système immunitaire et à des déséquilibres hormonaux", souligne encore l’ONG qui enfonce le clou : "les associations statistiques entre l’exposition à certains pesticides et l’incidence de certaines maladies sont irréfutables et ne doivent pas être ignorées".

    En plus des agriculteurs, le rapport met l’accent sur l’impact sur les foetus, lorsque les femmes enceintes sont exposées, et les jeunes enfants, plus vulnérables, une conséquence mise en valeur par des études effectuées notamment aux Etats-Unis. Parmi les effets possibles enregistrés sur les enfants exposés figurent un poids et une taille réduits, un quotient intellectuel plus faible, des modifications de comportement, des leucémies plus fréquentes. Les femmes exposées sont plus sujettes aux fausses couches.

    La solution : passer progressivement à une agriculture 100% "écologique"

    pesticides,maladie,danger,étude,rapport,greenpeacePour l'ONG, pas de demi-mesure : pour  une santé protégée et une alimentation saine, il faut passer à une agriculture écologique et biologique, autrement dit, sans pesticides. Or, si la France a lancé en 2008 un plan Ecophyto, dont l’objectif était de réduire de 50% des pesticides en 10 ans, la consommation de pesticides n'a cessé d'augmenter ces 7 dernières années...  "Les stratégies impliquant une simple réduction de l’utilisation de certains pesticides ne suffiront pas pour protéger la santé humaine", conclut Greenpeace qui lance cette semaine une grande campagne d'information et de mobilisation auprès des Français.

    Une journée nationale de sensibilisation et d'information

    Ce samedi 16 mai, des militants de l'ONG iront ainsi à la rencontre des habitants de 21 grandes villes de l'Hexagone, afin de les informer sur les impacts sanitaires des pesticides mais aussi sur les manières d’agir pour rejoindre le mouvement pour une agriculture et une alimentation plus saines. A Bordeaux, la sensibilisation s'effectuera Quai des marques, près du départ de la navette fluviale,  de 15h à 18h.  D'autres actions auront lieu à La Rochelle, Angers, Avignon, Chevreuse, Clermont-Ferrand, Dijon,Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Poitiers, Rennes, Rouen, St Dié des Vosges, Strasbourg, Toulouse, Versailles...

    Une pétition et un moratoire contre les pesticides toxiques pour les abeilles

    Greenpeace n'est pas la seule ONG à batailler contre les pesticides. De leur côté, quelques semaines avant le passage au Sénat de la loi biodiversité et alors que le gouvernement prépare le nouveau plan Ecophyto, la Fondation Nicolas Hulot, Générations Futures, Humanité et Biodiversité, lancent une pétition contre les pesticides néonicotinoïdes. Leur objectif : "obtenir un moratoire sur ces substances neurotoxiques pour les pollinisateurs et faire une nouvelle fois de la France le leader de ce sujet au niveau européen".

    Cathy Lafon

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     PLUS D'INFO

    • Les pesticides, c'est quoi ? Les pesticides chimiques de synthèse sont des substances chimiques ou des mélanges de substances destinés à lutter contre les nuisibles tels que les insectes, les champignons, les moisissures ou les mauvaises herbes. Ces substances chimiques destinées à tuer des organismes vivants, sont également connues sous le nom plus glamour de "produits de protection des plantes" ou "produits phytosanitaires". Ils sont le plus souvent classés en fonction des nuisibles visés. Les insecticides luttent contre les insectes nuisibles (et d'autres qui passent par là), les herbicides, contre les mauvaises herbes, les fongicides, contre les champignons. Les pesticides peuvent également être classés en fonction de leur famille chimique, dans les catégories des organophosphorés (OPP), des organochlorés (OCP), des carbamates et des néonicotinoïdes, tristement célèbres pour les ravages qu'ils effectuent dans les colonies d'abeilles.
    • Pour signer la pétition contre les pesticides néonicotinoïdes,  c'est ICI
  • Télévision. Ce soir, sur Arte, votez Jim Rogers à Fort McMurray !

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    "Fort McMurray", le film. Photo Arte

    Après le jeu documentaire "Fort McMoney", destiné à dénoncer le désastre écologique de l'exploitation des sables bitumineux du Canada, et le livre "BRUT, la ruée vers l'or", qu'il cosigne avec Melina Laboucan-Massimo, Naomi Klein, Rudy Wiebe et Nancy Huston, David Dufresne sonne une nouvelle fois l'alarme.  Le  journaliste, créateur et réalisateur français, retourne à Fort McMurray, au nord de l'Alberta, au travers d'un documentaire, "Fort McMoney - Votez Jim Rogers !" qui enfonce le clou, en entrant dans l'intimité de la ville.

    "Fort McMoney", Une première du genre sur le web

    Fort-McMurray_Alberta_oilsands.jpgAu départ, "Fort McMoney", outre l'histoire de Fort McMurray, c'est aussi une révolution sur internet dans le monde du web-doc, un objet numérique atypique, entre web-documentaire et jeu vidéo. Imaginé par David Dufresne, un Français installé à Montréal, le jeu-documentaire gratuit proposait en décembre 2013 aux internautes de s'impliquer dans les débats et de faire valoir leurs arguments sur une question précise: celle de l’exploitation pétrolière des sables bitumineux du Canada, plus précisément dans l'Alberta, à Fort McMurray, et de ses dramatiques conséquences environnementales et sociales. En menant une véritable enquête journalistique, avec ses errements, ses bugs et ses trouvailles, dans un jeu au long cours qui se déroule en trois parties, de quatre semaines chacune.

    Fort McMurray, acte II

    fort mcmurray.jpgCe soir, Arte nous propose de revenir un an et demi-plus tard sur les lieux du jeu documentaire. Le héros du film de Dufresne diffusé à 22h55, le truculent trappeur Jim Rogers, annonce l'issue catastrophique de ces exploitations d'hydrocarbures non conventionnelles. Le seul personnage natif de la ville pourrait bien avoir raison. Dans la période où le prix du baril était incroyablement haut, le pétrole de Fort McMurray, bien que difficile à extraire, restait rentable. La ville-champignon albertaine a connu un véritable boom. Des travailleurs migrants sont arrivés de partout dans le monde, pour y trouver un emploi. En quelques années, la population est passée de 10.000 à 100.000 habitants, sans compter les quelque 50.000 personnes (dont 83 % sont des hommes) qui s'entassaient dans des camps de travail. 

    De la ville-champignon à la ville-fantôme ?

    FORT-MCMURRAY-HOUSING-large.jpgEn sept mois à peine, le baril de pétrole a chuté de 60 dollars canadiens (environ 45 euros). Aujourd'hui, avec le marché et la chute des cours, le coût de production devient presque plus élevé que le prix de vente... Il y a désormais 20% de logements inoccupés, là où  il n'y en avait que 2%. Le camping que l'on voyait dans le jeu documentaire est vide. Au moins 20.000 emplois ont été supprimés depuis l'automne et les camps de travailleurs ont fermé. Restent la puanteur ambiante et la laideur des paysages ravagés par les installations pétrolières. Quant à Fort McMurray, la ville est en passe de se transformer en ville-fantôme, tout comme les participants au jeu Fort McMoney le pressentaient...

    L'eldorado canadien, c'est fini

    Version moderne de la ruée vers l'or, l'extraction coûteuse et ultra-polluante du pétrole des sables de l'Alberta, après avoir dévasté durablement l'environnement et les écosystèmes de la région, se transforme en désastre économique. Ceux qui y ont fait des fortunes rapides et gagné de 150.000 à 200.000 dollars canadiens par an, ont quitté les lieux, sans se préoccuper des conséquences à long terme de leur travail sur le site.

    Les optimistes, comme la maire de la ville, Melissa Blake, qui estime que les prix de l'or noir repartiront à la hausse, prévoient de diversifier l'économie de la ville. Pour les réalistes, dont David Dufresne et Jim Rogers, candidat malheureux aux élections municipales, l'âge d'or de l'eldorado pétrolier canadien est bel est bien fini. Enfin, pour les générations futures du pays qui a refusé de signer le Protocole de Kyoto, reste un héritage lourdement empoisonné. Est-il encore temps de voter Jim Rogers, à Fort McMurray ? Pas sûr...

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Fort McMoney, votez Jim Rogers !", un documentaire de David Dufresne (France, 2014, 52 min) diffusion le 12 mai, à 22h50, sur Arte.

    POUR JOUER AU JEU DOCUMENTAIRE "Fort McMoney" :  cliquer ICI

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