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Nature - Page 297

  • Réchauffement climatique: les concentrations en pollen d'ambroisie allergisant pourraient quadrupler en Europe d'ici à 2050

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    Le réchauffement climatique fait aussi le malheur des allergiques. Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier 

    Rhinites, conjonctivites et crises d'asthme : avec le réchauffement climatique en cours, les allergiques ne sont pas près de laisser tomber mouchoirs, aérosols et traitements antihistaminiques. Explications.

    Les pollens, marqueurs du changement climatique

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    Carte de vigilance du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) datée du  juin 2015.

    Vingt millions de français, soit près d'un tiers de la population, sont allergiques aux pollens. Un phénomène à l'augmentation exponentielle : l'Hexagone ne comptait que 3,8% d'allergiques en 1968. Et le cauchemar n'est pas fini : l'OMS prévoit qu'une personne sur deux sera touchée d'ici à 2050, notamment en raison du changement climatique, ce que valide l'étude scientifique française réalisée sur le pollen d'ambroisie, publiée le 25 mai dernier, dans la revue "Nature Climate Change".  Qu'on se le dise : tout comme l'élévation du niveau des océans, les pollens sont bel et bien un indicateur important du réchauffement climatique . Leur concentration suit en effet la courbe de la hausse des températures moyennes de la planète qui continuent de grimper.

    Quatre fois plus de pollen d'ambroisie dans l'air en 2050

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes concentrations dans l'air du pollen d'ambroisie à feuilles d'armoise, une plante très allergisant, pourraient même avoir quadruplé en Europe à l'horizon 2050, selon les chercheurs du CNRS, du CEA, de l'INERIS et du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui ont travaillé en collaboration avec plusieurs instituts européens. Le changement climatique serait responsable des deux tiers de cette augmentation, le tiers restant étant dû à la colonisation naturelle de la plante (ruissellement et cours d'eau), renforcée par les activités humaines (transport routier, pratiques agricoles). Pour la santé humaine, la perspective est loin d'être anodine.

    Ambrosia artemisiifolia, l'ennemie jurée des allergiques

    Sous le joli nom d'Ambrosia artemisiifolia ne se cache pas l'ambroisie, boisson des dieux dans la mythologie grecque, mais une plante herbacée invasive d'origine nord-américaine, qui a pour signe distinctif un pollen très allergisant qui déclenche principalement des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et des crises d'asthme souvent graves. Le pic de pollinisation de cette plante, qui a déjà colonisé en France la Bourgogne, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes, a lieu en août et en septembre, allongeant ainsi, pour toutes les personnes sensibles, la période des allergies jusqu'à l'automne.

    Plus de répit pour les allergiques

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementAprès les pollens des graminées, du plantain ou encore du bouleau qui explosent au printemps et peuvent durer jusqu'en juillet, selon la météo et les régions du pays, les allergiques subissent une deuxième lame de pollens allergisants à la fin de l'été avec l'ambroisie. C'est cadeau. Le nez et les bronches de celles et ceux qui ont la malchance d'être aussi aussi allergiques le reste de l'année aux acariens et qui vivent en zone urbaine, n'ont alors plus de répit : la pollution de l'air aux particules fines provoque également des problèmes respiratoires, plus ou moins graves, chez ces personnes sensibles.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    L'évolution géographique de la contamination de l'air par les pollens dépend de plusieurs facteurs : la capacité de la plante à atteindre de nouveaux territoires via différents moyens de dispersion de ses graines, et le changement climatique qui permet à la plante de s'épanouir sur ces nouveaux territoires, expliquent les chercheurs. "Plusieurs études ont déjà montré que le réchauffement climatique permettra à l'ambroisie de s'établir dans des régions où le climat ne lui était auparavant pas favorable, soulignent-ils, sans toutefois quantifier l'augmentation des concentrations de son pollen dans l'air ambiant", précisent-ils. Grâce à leurs derniers travaux, c'est désormais chose faite.

    La méthode

    C'est grâce à plusieurs types de modèles numériques que les scientifiques ont pu quantifier l'effet du climat et des différents modes de dispersion des graines sur la concentration atmosphérique en pollen. Les premiers modèles simulent le changement climatique en fonction de la quantité de gaz à effet de serre qui pourrait être émise dans les années à venir par les activités humaines. Les seconds modélisent l'invasion de la plante, la production et le relâchement des pollens, et leur dispersion dans l'air.

    L'emballement des pollens d'ambroisie

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes chercheurs ont ainsi déterminé que le facteur d'augmentation des concentrations du pollen d'ambroisie serait en moyenne de quatre, d'ici 2050. Mais aussi établi que le changement climatique était doublement responsable pour les deux tiers du phénomène. La hausse des températures, avec des automnes et des hivers plus doux, favorise l'expansion de l'ambroisie au Nord et au Nord-Est de l'Europe, renforcée à son tour par l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, facteur du développement de la végétation. Bref, si dans l'Antarctique la fonte des glaciers devient irréversible, dans nos campagnes et nos villes les émissions de pollen de l'ambroisie s'emballent.

    Le bouleau aussi

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLa mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas que le pollen des plantes comme l'ambroisie qui se multiplie. La saison des pollens des arbres, platanes, thuyas ou encore bouleaux, joue aussi désormais les prolongation. Le RNSA a ainsi observé une augmentation de 20% des pollens de bouleau ces vingt dernières années.

    Obtenus dans le cadre du projet européen ATOPICA, les résultats de l'étude sur l'ambroisie doivent aussi permettre de mieux prévoir les concentrations de pollen et d'inscrire la plante dans les alertes de prévention contre l'allergie. "Il est aujourd'hui nécessaire de mettre en place une gestion coordonnée de cette plante invasive au niveau européen par un suivi sur le long terme des pollens et une cartographie de la présence des plantes", alertent encore les chercheurs, qui ne cherchent pas pour le plaisir de chercher mais pour améliorer nos conditions de vie. Et qui trouvent. La preuve.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

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    • Pour lire l'étude "Effects of climate change and seed dispersal on airborne ragweed pollen loads in Europe" publiée par Nature Climate Change : cliquer ICI. Elle a pour auteurs le  Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ), le Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/Ecole Polytechnique/UPMC/ENS Paris), appartenant tous deux à l'Institut Pierre Simon Laplace, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/EPHE), et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) en collaboration avec l'université de Vienne, l'International Center For Theoretical Physics et l'Institut de recherche de Rothamsted.

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Climat : la fonte de l'Antarctique s'accélère et devient irréversible

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    Un glacier dans l'Antarctique en 2007. Archives AFP

    Ca chauffe sérieusement pour la planète. A six mois de la COP21, la grande Conférence internationale sur le climat de Paris (30 novembre-15 décembre 2015), les signaux d'"alerte rouge" se multiplient du nord au sud, et clignotent dans tous les sens.

    De l'Inde à l'Antarctique

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreDepuis la mi-mai, l'Inde subit une vague de chaleur sans précédent qui avait tué ce samedi plus de 2.200 personnes en une dizaine de jours. Les températures, de + 4°C à +5°C par rapport aux normales saisonnières, ont atteint lundi dernier 47° C dans l'Andhra Pradesh, un Etat située au sud-est du pays, le plus touché par la catastrophe météorologique. Dans l'ouest de l'Antarctique, selon une étude publiée par la revue américaine "Science" le 22 mai dernier, la fonte des glaciers du pôle Sud qui s'est accélérée brusquement depuis 2009, devient irréversible et contribue de manière importante à la hausse du niveau des océans : la calotte de l'Antarctique de l'Ouest contient à elle seule assez de glace pour ajouter 3 mètres au niveau des océans.

    56 milliards de tonnes de glaces par an

    Au total, selon les chercheurs, ce sont 56 milliards de tonnes de glace qui fondent dans cette région chaque année et dont les eaux rejoignent l'océan. Soit plus du tiers de la perte totale de masse de la calotte  polaire, évaluée à 142 milliards de tonnes par an par le Giec, de 2003 à 2011.  En 5 ans, les glaciers de l'Ouest de l'Antarctique se sont convertis en 300.000 milliards de litres d'eau, de quoi contribuer à une hausse de la mer Méditerranée de 12 centimètres.

    Le glacier Larsen en voie disparition

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreQuant au célèbre glacier Larsen(photo NASA ci-contre),une épaisseur de plus de 200 m, situé sur flanc est de la péninsule antarctique depuis 10.000 ans, il est en passe de disparaître. Il a déjà perdu deux morceaux – le « A » en 1995 et le « B » en 2002.  La partie la plus rapprochée de la côte a tellement fondu depuis 20 ans qu'elle risque de disparaître maintenant à son tour d'ici à 2020, selon une recherche du British Antarctic Survey publiée la semaine dernière.

    La fonte des glaces en Antarctique, comment ça marche?

    Le réchauffement des océans, en faisant fondre la partie flottante de l'extrémité du glacier - la plate-forme - lui permet d'avancer plus facilement vers la mer. Cette accélération fait reculer la ligne d'échouage du glacier qui sépare la partie du glacier qui repose sur le socle rocheux de sa partie flottante. Elle se retrouve alors dans une zone où la pente du sol favorise l'écoulement d'un courant chaud vers la base du glacier. Comme avec la fonte du glacier, l'eau de mer touche une surface de glace de plus en plus étendue, le phénomène s'accélère naturellement. Ses conséquences pourraient être catastrophiques à terme pour la hausse du niveau des mers et pour l'équilibre climatique de la planète, car tous les glaciers de la péninsule se terminent par une langue de glace dans la mer.

    cop21,réchauffement climatique,fonte,glaciers,glaces,antarctique,calotte glacièreLa péninsule Antarctique est l'une des régions du monde qui se réchauffent le plus rapidement, avec une hausse des températures de +  2,5 ° Celsius depuis 50 ans. L'an dernier, le glaciologue et climatologue Eric Rignot, de l'UC Irvine-NASA, l'un des plus grands spécialistes de la question, estimait qu'un tiers de la calotte occidentale pourrait avoir fondu d'ici 100 ou 200 ans. Le scientifique français, installé en Californie, indiquait en outre que le phénomène semblait irréversible.

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanete

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    • Pour lire l'étude"Dynamic thinning of glaciers on the Southern Antarctic Peninsula"publiée dans Science : cliquer ICI

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  • Cui Cuizz : le jeu en ligne pour apprendre à reconnaître les oiseaux tout en s’amusant !

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    Une mésange bleue dans un nichoir. Photo Chantal Ronguet, LPO

    "Dis maman, c'est quoi cet oiseau dans le jardin ?" "Heu, attends... Une mésange ? Non, un moineau ! En fait, c'est bête, mais j'en sais rien." Amis des oiseaux, halte à la frustration : "Cui Cuizz", un jeu en ligne gratuit et accessible en ligne sur le site de la LPO, fera de vous un ornithologue avisé.

    Un jeu en ligne gratuit  pour les novices

    Mésange à longue queue, bergeronnette printanière, troglodyte… Pas facile de mettre un nom sur ces  petites bêtes à plumes, même si on les croise souvent. Le plus rageant, c'est que pour comprendre ce qui menace les oiseaux qui nous entourent et apprendre à les protéger, la première étape, c'est aussi de savoir les identifier. Une raison plus que suffisante pour inciter la Ligue de protection des oiseaux (LPO) à mobiliser une équipe de bénévoles autour d’un projet collaboratif pour développer un jeu d’identification qui s’adresse avant tout aux novices. Résultat : Cui Cuizz.

    Cui Cuizz, comment ça marche ?

    cuiz.pngPlateforme de jeux d’initiation à l’ornithologie, Cui Cuizz s’adresse à tous ceux, petits et grands qui souhaitent apprendre à identifier les 120 oiseaux les plus communs, à travers leurs caractéristiques physiques, leur apparence et leur chant.

     Deux modes de jeu sont disponibles : un mode « Exploration » et un  mode « Jeux ». Le premier permet de s’entraîner et d'accéder à des fiches espèces ; une fois cette phase réussie, on peut passer à des missions sur des  espèces supplémentaires.  Avec le second, les plus gros compétiteurs auront à identifier un maximum d’espèces pour réaliser le meilleur score possible. Le but ? Atteindre le podium des meilleurs observateurs d’oiseaux !

    cuiz 2.pngChaque joueur peut en effet s’enregistrer pour disposer d’un compte qui mémorise ses scores et sa progression : meilleurs scores obtenus, espèces débloquées… un tableau de classement vous permettra même de comparer votre progression à celle de vos amis.

    Un "Guide ornitho" personnalisé

    Enfin, pour parfaire vos connaissances, un « Guide ornitho » personnalisé est automatiquement alimenté en fonction des missions réussies. Chaque joueur a ainsi accès à l’ensemble des espèces qu’il a lui-même débloquées et qu’il peut trier selon les critères de son choix. Un outil efficace pour reconnaître les oiseaux en fonction des caractéristiques qui attirent l'œil, une fois sur le terrain.

    Passionnés d’oiseaux ou simples curieux : à vos souris ! 

    Cathy Lafon

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