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Logement - Page 16

  • Initiative. "Gladys", la première péniche écolo, a vu le jour à Toulouse

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    Mise à l'eau de la "Gladys", la  pénichette écolo toulousaine, à Pont-Jumeaux, le 11 mai. Photo AFP

    A Toulouse, en matière d'écologie, on ne se contente pas de l'ordinaire. On se souvient du trottoir producteur d'énergie couplé à un lampadaire de rue. Pas si simple : la mise au point technique du système de dalles productrices d'électricité a duré huit mois, avant de fonctionner en avril 2010. Depuis octobre 2009, les lampadaires d'une rue toulousaine sont équipés de détecteurs de mouvement. Avantages: économies, réduction des gaz à effet de serre et... moins de pollution lumineuse. Enfin, le 2 janvier 2012, Toulouse testait des plots solaires pour éclairer la place du Capitole. A croire qu'il règne chez nos voisins toulousains un micro-climat propice aux inventeurs de l'écologie.

    La Ville rose se devait de couver la naissance d'un projet véritablement novateur en relation avec la Garonne, son fleuve, et son canal du Midi. C'est chose faite depuis le 11 mai dernier, avec la mise à l'eau à Pont-Jumeaux de "Gladys", un bateau qui marie transport, tourisme fluvial et habitat écoloqique. Un ménage à trois durable, promis à un bel avenir : avec "Gladys", est née la péniche  "la" plus propre, "la" plus écologique, bref : "la" péniche nouvelle génération. 

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    "Gladys" en construction Photo DR

    Mais qui est "Gladys" ?

    "Gladys" est un prototype. Première péniche de plaisance propulsée par l'énergie solaire, "Gladys" est la réponse faite "bateau" aux problématiques du développement durable pour la navigation intérieure ou côtière. C'est aussi le fruit de la rencontre du rêve de "douceur de vivre durable" de Jean-Alain Sarrado, toulousain de 63 ans, parti à la retraite le jour de la Sainte-Gladys, passionné d'environnement et de nouvelles technologies, et du savoir-faire d'un professionnel de la construction navale, Claude Philippe, qui a côtoyé dans sa jeunesse Eric Tabarly. Excusez du peu.

    Les caractéristiques et les mensuration d'une vraie reine de beauté "durable"

    Gladys.20120402.sdb.pngPetite et mignonne. Pénichette au look rétro de 15 mètres de long sur 4 de large, « Gladys » s'inspire des « Narrow boats », les bateaux typiques des canaux anglais. À l'intérieur, la surface habitable est de 44 m2. L'intérieur de la coque en acier est habillé de sapin du Jura. Ce T2 flottant comporte un coin nuit une kitchenette, une salle de douche, un W-C écologique… Le carré tout en bois ouvre sur le pont arrière, qui fait office de terrasse. Le poste de pilotage est à l'avant, en plein air. Créée sur mesure en 15 mois, "Gladys" concentre tout ce qui se fait aujourd'hui de mieux en terme de solutions environnementales, pour traiter la pollution des eaux, les rejets de CO2,  le tri des déchets … Qu'on se le dise : "Gladys" a "la" réponse écolo à tout.

    Autonomie et exemplarité environnementale

    Entièrement made in France, ce qui ne gâche rien, la péniche écolo dispose pour sa propulsion, d'un moteur électrique de 10 kW seulement, alimenté par un « parc de batteries» au gel, ces dernières étant chargées ou rechargées par 25 panneaux photovoltaïques de toute dernière génération. Ces batteries alimentent aussi l’électroménager, la station de production d’eau potable, le traitement des eaux grises. L’eau chaude est produite directement et indépendamment du reste du réseau par un système de chauffe-eau solaire.

    gladis1.jpgLes eaux grises rejetées par la péniche seront plus propres que celles pompées pour être traitées et utilisées. Voilà un critère qui compte, quand on voit la pollution des canaux en général et celle du canal du Midi en particulier, où flottent bien trop de déchets, quand ils n'encombrent pas le fond du chenal.

    Un vert paradis à 170 000 €, pas encore à vendre

    Pour l'heure, "Gladys" est le coin de paradis flottant de Jean-Alain Sarrado. Sa péniche sera-t-elle un jour accessible à la vente pour le grand public ? Son coût actuel est cher : sa conception a coûté à son heureux propriétaire 170.000 €, soit 70.000 € de plus qu'une pénichette standard équivalente, mais qui serait à propulsion diesel et rejeterait ses eaux usées dans le canal. Comme toujours, l'écologie qui n'est pas encore standardisée a un coût, renforcé par le choix des "ingrédients entrant dans sa composition", selon les mots de son propriétaire. Le "made in France" et la qualité des matériaux ont aussi leur prix.

    Rêvons un peu : se la jouer "hommes et femmes du Picardie" en mode développement durable et embarquer sur une "Gladys" louée pour les vacances, pour flotter mollement le long du Canal du Midi, dans le meilleur respect de l'environnement possible, ou bien l'adopter comme péniche d'habitation, amarrée à Bordeaux, Toulouse ou ailleurs... Mais ne rêvons pas trop. "Gladys n'est pas à vendre car je l'ai reçue hier et je souhaite en profiter encore quelques années...", nous confie Jean-Alain Sarrado.

    Pour voguer sur "Gladys", il faudrait que ses concepteurs sautent le pas de l'industrialisation. « On a fait du sur mesure. Il faudrait une standardisation, mais cela prendra encore quatre à cinq ans »,  estime sur le site de "Ouest  France", l'architecte naval Claude Philippe, patron du petit chantier CNA de Quimperlé (Finistère) qui produit depuis 29 ans environ cinq bateaux par an avec cinq salariés et qui a construit "Gladys". A suivre.

    Cathy Lafon

    ►  PLUS D'INFO

    • Comment visiter  Gladys ? On peut la voir à Toulouse. Pour la visiter, il faut réserver, car  son tonnage  est limité administrativement pour chaque visite à une dizaine de personnes simultanément. Et il y a beaucoup de monde sur les rangs.
    • Contact grand public et réservations pour les visites : Jean-Alain Sarrado :  06.81.74.05.58 - jeanalainsarrado@yahoo.fr
    • Le site du chantier naval CNA Yachting : cliquer ICI



     

  • Risques naturels : de nouveaux quartiers à Bordeaux un jour sur pilotis ?

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    Bordeaux, quartier des Bassins à flot. Photo SO/ Stéphane Lartigue

    Le réchauffement climatique en cours multiplie les phénomènes métérologiques extrêmes :  tempêtes, pluies violentes et torrentielles, sécheresses... Et contribue également à la montée du niveau des océans, tout en aggravant l'érosion des côtes. Le premier impact est humain, avec toutes les souffrances qui découlent de ces événements naturels dramatiques : vies supprimées ou radicalement bouleversées. Mais l'accroissement des risques naturels a aussi des conséquences économiques et financières importantes, pour le secteur des assurances, comme pour les collectivités locales et l'Etat : cette problématique est devenue la préoccupation majeure de nombreux élus français.

    Dans ce contexte, comment concilier le développement des territoires et la prévention des risques ? Pour les villes, l'équation n'est pas insoluble: construire autrement sera une réponse appropriée.

    Le risque inondation

    La question était abordée à Bordeaux, les 19 et 20 janvier dernier, dans le cadre des premières assises nationales des risques naturels, en présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie. Élus, État, collectivités, associations et scientifiques ont planché pour réfléchir aux moyens de mieux protéger les populations face aux événements climatiques. En France et dans le grand Sud Ouest, les dernières catastrophes naturelles en date le montrent, le risque inondation et de submersion marine, lié notamment aux tempêtes, est un risque naturel majeur : après les tempêtes Martin (1999) et Klaus (2009), nous avons tous en mémoire Xynthia, qui a ravagé le nord de notre région en 2010 et, par chance, frappé moins durement la Gironde et nos autres départements, sans toutefois les épargner totalement.

    Bordeaux: 16 communes de la CUB concernées par le risque inondation

    Les chiffres sont éloquents: une commune sur trois est en zone inondable en France, soit 17 millions d'habitants, selon le Centre européen de prévention des risques d'inondation (Cepri).  En Gironde, la Communauté urbaine de Bordeaux est particulèrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux.

    Après Xynthia, une circulaire du 5 juillet 2011 a durci les autorisations de construire dans les communes soumises au risque inondation : des propriétaires qui avaient des terrains en zone constructible sont aujourd'hui en zone orange et n'ont plus le droit de faire des extensions. Comment éviter que le principe de précaution, qui ne saurait être remis en question, ne gèle certains territoires, dévaluant les biens immobiliers et empêchant l'augmentation de la population ? Comment éviter que les contraintes réglementaires ne dissuadent également les entreprises de s'installer, en freinant le développement économique des territoires ?  Ces questions inquiètent à juste titre les élus locaux, et notamment ceux de la Communauté urbaine de Bordeaux. 

    Repenser l'urbanisme : une responsabilité politique

    Compte tenu de l'évolution du climat, le risque ne va pas diminuer et les réglementations iront en se durcissant. Contester le principe de précaution en le considérant comme abusif, ou espérer des mesures dérogatoires administratives pour continuer à construire comme si de rien n'était, serait une pure perte de temps, en outre moralement et écologiquement condamnable. La solution sera de pévenir et de s'adapter au risque, en repensant les modèles d'urbanisme.  En Allemagne, comme à Hambourg, des quartiers entiers et même des tours de bureaux sont construits sur pilotis. De même aux Pays-Bas, où le système des Waterschappen, et de nouveaux modèles de construction de maisons sur pilotis, amphibies, ou flottantes, préviennent et s'adaptent au risque.

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     Maison sur pilotis, création du studio d'architecte hollandais +31 Architects,  sur l'Amstel à Amsterdam

    La  France doit progresser dans la "culture du risque" et apprendre à construire et à densifier son habitat, en construisant des bâtiments avec des matériaux permettant rapidement un retour à la normale, après des inondations. Ce pourrait être l'avenir des prochains projets urbains de Bordeaux, aux Bassins à flots (rive gauche) notamment, ou dans le secteur autour des débouchés du futur pont Bacalan Bastide (rive droite). Cela suppose aussi de mettre hors d'eau les réseaux électriques, d'assainissement, de télécommunication et d'impliquer EDF, La Lyonnaise des eaux...

    Des habitats "résilients"

    Avec un peu de retard (c'était prévu pour la fin 2011), le ministère de l'Ecologie doit fournir, dans quelques mois, un référentiel technique aux constructeurs pour élaborer des habitats « résilients ». Soit, en langage de tous les jours, des habitats et des équipements capables de retrouver un fonctionnement et un développement normal, après avoir subi une perturbation écologique importante. Quant aux élus locaux, une de leurs responsabilités politiques en matière de développement durable, est bien d'intégrer aujourd'hui les risques dans tous les projets et documents d'urbanisme, dans le cadre des PPRI (plan de prévention des risques inondations) et des PAPI (Programmes d’Actions de Prévention des Inondations). Pour les urbanistes et architectes, ces outils sont indispensables pour l'élaboration de projets immobiliers durables.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI

    Le concept écologique de "résilience" : cliquer ICI

     Xynthia, sur Sudouest.fr : cliquer ICI

    Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI

    Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI

    Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

  • L'initiative

    déchet,tri sélectifDéchets. Une solution aux difficultés du tri sélectif en milieu urbain : Paris expérimente le vide-ordures sélectif à domicile.

    Paris Habitat OPH s'est déjà engagé depuis 2010 dans une expérimentation du compostage collectif. Depuis un an, le premier bailleur européen expérimente également avec la Région Ile-de-France et Eco-Emballages, un système de vide-ordures sélectif. L'équipement a  été installé dans un immeuble de 26 foyers dans le 25ème arrondissement. Il est constitué d'un boitier de commande installé près de la trappe du vide-ordures, et il est installé soit dans l'appartement, soit sur le palier. Selon la Lettre d'information du réseau Environnement, le premier retour d'expérience est bon. Après une phase de sensibilisation-communication, l'étude a porté sur deux volets : une enquête de satisfaction des habitants et un suivi des performances de la collecte sélective. Une comparaison avec un bâtiment témoin non équipé a permis de faire apparaître de nombreux points positifs. Le système s'avère simple et efficace.

    En savoir plus :

    ► Retrouvez toute l'histoire de la collecte des déchets à Paris sur Planète Echo.

    Cathy Lafon