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Industrie - Page 148

  • Thierry Mugler, le parfumeur écolo qui "ressource" les flacons

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    Avec la Source de Thierry Mugler, on recharge son flacon de parfum à la parfumerie Photo DR

    Le couturier Jean-Paul Gaultier avait agacé les écolos avec la publicité écologiquement incorrecte du parfum "Le Beau Mâle", qui utilisait une peau d'ours polaire blanc, espèce animale menacée d'extinction. Thierry Mugler les réconcilie avec l'industrie du luxe, en leur montrant qu'elle peut être éco-responsable : fini de jeter les magnifiques flacons des parfums Mugler quand ils sont vides ! Désormais, on les obtient gratuitement, on les conserve et on les recharge en précieux liquide.

    La Source aux parfums

    Quoi de plus joli que le flacon en verre de notre parfum favori, superbement dessiné ? On est souvent autant amoureux de ce contenant, que de son contenu et s'en débarrasser quand il est vide, même s'il va au recyclage, est un vrai crève coeur. Il y a vingt ans, le parfumeur lançait la Source. Ce système écolo, joliment appelé "ressourçage", alors très novateur pour le monde du luxe, offrait la possibilité de recharger les flacons en parfum. Mugler est passé cette année à la vitesse supérieure en renouvelant son engagement responsable avec la Source Quadruple, qui permet aux addicts de ses parfums stars de recharger les flacons de leurs fragrances préférées : Angel, Angel eau de toilette, Alien et Womanity. 

    Mugler redécouvre la "consigne" en mode chic...

    "La Source Quadruple" ? Mais comment ça marche ? Ma Planète vous met au parfum. Vous connaissez le principe des bouteilles "consignées", qui existait avant, dans "l'ancien temps" ?  Quand on achetait une bouteille de vin ou de lait en verre, une fois vide, on la rapportait à l'épicerie du coin pour la faire remplir à nouveau. Ca ne date pas d'hier, ni même d'avant hier. Ensuite, jusque dans les années 70, avant que l'on entre définitivement dans la société du "tout jetable", la consigne, c'était la petite somme d’argent de l’ordre de 10 à 30 centimes que l’on payait lors de l'achat de la boisson. Cette somme était restituée au client, lorsqu'il rapportait le contenant vide : bouteilles, fûts de bière... Qui était ensuite recyclé. La pratique est redevenue à la mode, aujourd'hui, dans la plupart des salles de concerts et les festivals éco-responsables où, pour boire sa bière, on paie la consigne de son gobelet en plastique, qu'on récupère en le restituant.

    mugler la source 2.jpg... et l'écologie sent délicieusement bon !

    Le couturier parfumeur Mugler s'est inspiré de ce système plutôt malin  : pour l'achat d'un "ressourçage", la marque offre un flacon vide, présenté sous étui carton ondulé, que l'on recharge directement à la source Mugler disponible dans la parfumerie, avec la fragrance désirée. Ce dispositif est mis en place dans un certain nombre de points de vente agréés qui participent à l'opération. Leur liste est à découvrir sur le site : sourcemugler.com. La marque fait cette offre du 27 août au 30 novembre 2013. On ne paie que le "ressourçage", hors prix du flacon et du packaging, dont on sait combien ils pèsent dans le prix d'achat des parfums. L'opération vise à sensibiliser les clients à  un geste plus responsable, en économisant le verre des flacons, mais aussi  plus économique : en choisissant cette option, on fait une économie de 40% par rapport au prix d'un flacon neuf rempli !

    Ecologique, économique et chic : pour la planète et pour notre portefeuille, vive la Source ! A quand les Saint-Laurent,  Guerlain, Chanel,  Dior et autres grandes marques de parfums en mode rechargeable ?

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

  • Planète vidéo. 2 minutes pour comprendre la situation à Fukushima

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    Des experts et des élus inspectent les installations censées contenir les fuites d'eau radioactives, le 6 août 2013, à la centrale nucléaire de Fukushima (Japon) Photo archives AFP

    Depuis quelques mois, l'opérateur japonais Tepco multiplie les annonces inquiétantes au sujet de fuites d'eau radioactives à la centrale de Fukushima Daiichi.

    Les enceintes de confinement des réacteurs et plusieurs réservoirs laissent échapper environ 300 tonnes d'eau contaminée chaque jour qui se déversent dans la mer depuis la centrale nucléaire accidentée deFukushima. Ce chiffre a été donné par le gouvernement japonais le mercredi 7 août. Pire, l'exécutif est persuadé que les fuites durent depuis deux ans. Tepco peine à identifier l'origine des fuites et surtout à les circonscrire.

    Quelle est l'origine de cette eau et que deviennent ces rejets radioactifs ? Réponses avec une très courte et très pédagogique vidéo réalisée par Le Monde, mise en ligne sur le site internet du journal.

     

    Cathy Lafon

    • LES ARTICLES DE MA PLANETE.FR SUR FUKUSHIMA : cliquer ICI
  • JO-2020 : ce sera Tokyo, malgré, ou plutôt avec Fukushima

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    Le Japon accueillera les Jeux Olympiques 2020 Photo AFP

    Après 1964, Tokyo accueillera de nouveau les Jeux Olympiques  en 2020. Au Japon, c'est une bonne nouvelle pour les antinucléaires qui espèrent que ce choix contraindra leur gouvernement  à mettre des bouchées doubles pour trouver des solutions aux problèmes insurmontables jusque là de la centrale de Fukushima.

    Un signe de solidarité avec le peuple japonais

    La flamme olympique sera de retour au Japon, 56 ans après les derniers Jeux. En 2020, Tokyo deviendra ainsi la seule ville d'Asie à organiser deux fois de suite les JO d'été. Le Comité international olympique a élu Tokyo au deuxième tour avec 60 voix pour, contre 36 en faveur d'Istanbul. Madrid l'européenne, autre candidate en lice avec Istanbul, a été écartée dès le premier tour.

    fukushima cata.jpgFukushima n'a pas fait d'ombre à la candidature japonaise

    L'accident de la centrale nucléaire de Fukushima au nord de Tokyo pouvait faire de l'ombre au dossier nippon, ou bien au contraire favoriser la candidature du pays du soleil levant. C'est ce deuxième scénario qui a eu la faveur de la communauté internationale du sport, qui trouve là l'occasion de marquer sa solidarité avec le peuple japonais victime, en mars 2011, de la plus grande catastrophe nucléaire de l'humanité après Fukushima. 

    shinzo abe.jpgLa pression internationale pour résoudre la crise nucléaire de Fukushima

    Certains interpréteront ce choix comme un soutien international indirect à l'industrie nucléaire : les Japonais ont visiblement su rassurer les membres du CIO sur les risques environnementaux et sanitaires soulevés par la pollution radioactive de Fukushima. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe (photo ci-dessus) s'est d'ailleurs déplacé en personne à Buenos Aires pour écarter les craintes du jury. Mais on peut avoir une grille de lecture différente des conséquences du choix du CIO (Comité international olympique). Le Japon s'engage implicitement, dès à présent, à tout mettre en oeuvre pour résoudre au mieux, dans la mesure du possible, les conséquences dramatiques de la catastrophe nucléaire de 2011. On pense notamment aux fuites d'eau contaminées et à la pollution radioactive qui continuent de se répandre sur le site de Fukushima et dans lle proche océan, sans que l'opérateur Tepco n'ait encore trouvé de solution. Le gouvernement japonais et Shinzo Abe sont également désormais contraints à la transparence concernant Fukushima. Enfin, le Japon pourrait ainsi s'ouvrir à l'étranger et accepter enfin l'aide de l'expertise internationale sur ce dossier, ce qu'il a toujours refusé de faire jusqu'à présent, au risque de faire la preuve de son incompétence.

    Fukushima à la loupe

    Nul ne s'attend à ce que le site de Fukushima soit nettoyé de toute pollution nucléaire dans sept ans, en 2020 : c'est tout bonnement impossible. Dans le nord-est du Japon, la radioactivité provoquée par certains composants, durera, hélas, des décennies, voire des centaines d'années, sur terre, sur mer et dans les airs.  En revanche, on peut s'attendre désormais à ce que les pays des différentes délégations sportives surveillent la situation de l'évolution de la centrale ravagée de Fukushima comme le lait sur le feu en observant à la loupe les futurs relevés de radioactivité à Tokyo et dans l'archipel tout entier. Et qu'ils  obtiennent aussi les autorisations nécessaires pour se rendre à Fukushima, s'ils le souhaitent.

    Du bien au moral des Japonais

    Pour la plupart des médias japonais, plutôt taiseux sur Fukushima, le dossier de Tokyo a séduit grâce aux nombreuses infrastructures sportives déjà en place. Certains mettent aussi en avant la densité du réseau de transports dans la capitale, la sécurité dans la rue pour les touristes et les délégations étrangères. Tout cela a certainement joué en faveur du Japon. Quoiqu'il en soit, le choix du CIO va contribuer à relancer l'économie japonaise en panne. En outre, il ne peut que faire du bien au moral de la population nipponne en lui permettant de réintégrer de fait la communauté humaine mondiale dont elle pouvait se sentir quelque peu exclue depuis 2011, tout en mettant la pression sur son gouvernement pour qu'il accepte la réalité de l'horreur des maux nucléaires de Fukushima et passe à la vitesse supérieure pour les panser.

    On peut donc crier : "Banzai, banzai !", avec les Japonais.

    Cathy Lafon

    A ECOUTER SUR FRANCE INTER, l'analyse de Frédéric Charles depuis Tokyo : "Ces Jeux vont faire oublier Fukushima"