Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Industrie - Page 137

  • "Germes tueurs, le fléau de l'élevage intensif": une enquête explosive signée Arte

     télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loi

    © NDR/Thurn Film

    A force de gaver les animaux d'antibiotiques, l'élevage industriel donne naissance à de redoutables bactéries que nous retrouvons dans nos assiettes et qui résistent à ces médicaments. De quoi, à terme, remettre en cause l'existence même des antibiotiques.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loi"Les antibiotiques, c'est pas automatique"

    Si un nombre croissant d’individus subissent l’assaut de bactéries multirésistantes, la faute en revient en partie à l'utilisation excessive des antibiotiques par les êtres humains. Le phénomène est désormais bien connu et dénoncé en France par la campagne sanitaire : "Les antibiotiques, c'est pas automatique". Mais aussi, on le sait moins, par l'administration massive des antibiotiques aux animaux élevés industriellement. Avec le risque d’une transmission de bactéries résistantes des animaux aux hommes.  "Germes tueurs : le fléau de l'élevage intensif", l'enquête de Frank Bowinkelmann et Valentin Thur diffusée par Arte ce jeudi 9 janvier, lève le voile sur un phénomène méconnu et inquiétant, qui fait froid dans le dos.

    L'augmentation constante des bactéries multirésistantes

    En septembre 2013, la « Salmonella Kentucky » rejoignait la « New Delhi métallo-beta-lactamase » dans la liste des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Cette souche connaît une explosion sans précédent depuis 2006, selon une étude publiée en mai dernier dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Résistante aux fluoroquinolones, antibiotiques puissants utilisés massivement chez l'homme comme chez l'animal, sa zone de contamination s'est progressivement élargie à toute l'Afrique et au Moyen-Orient. Ce n'est qu'un exemple récent parmi d'autres de l'augmentation constante des bactéries résistantes aux antibiotiques, mise en avant en novembre 2013, par un rapport de l'agence américaine "Centers of Disease Control and Prevention" (CDC).

    25.000 décès par an en Europe

    Les résistances augmentent dans le monde entier, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe. Chaque année aux États-Unis, 2 millions d'infections et 23.000 décès sont causés par ces bactéries. En Europe aussi, les germes qui résistent aux antibiotiques causent environ 25.000 décès par an, dus à l'une des cinq bactéries multirésistantes les plus fréquentes. Les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne et la France sont ainsi touchés par l’explosion d’infections difficiles à soigner, car résistantes aux médicaments.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiAu banc des accusés, l'administration massive d'antibiotiques aux animaux

    L'enquête d'Arte s’appuie sur les éclairages de chercheurs, d’éleveurs responsables, de vétérinaires et de médecins de plusieurs pays européens, pour dénoncer la pratique de l’administration vétérinaire massive d’antibiotiques aux animaux, autant à titre curatif que préventif. C'est un chercheur néerlandais qui a, le premier, tiré la sonnette d’alarme en 2004 après avoir identifié la présence du SARM (stathylocoque doré résistant à la méthicilline) dans des élevages porcins. Les volailles produites à la chaîne suscitent aussi la méfiance : sont-elles infestées d’entérobactéries tout aussi coriaces ? En outre, en dehors du contact direct avec le bétail, les bactéries se propagent via les cheminées d’aération des bâtiments d’élevage ou les épandages de fumier dans les champs, ce qui peut contaminer d’autres cultures, qu’elles soient bio ou pas.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiLa riposte de la France

    L'accélération du phénomène inquiète l'OMS, qui évoque le risque réel d'une paralysie de la médecine moderne: sans antibiotiques, plus de chirurgie, plus de greffes d'organe, plus de chimiothérapies, plus de barrière thérapeutique pour empêcher la propagation des contagions... La France, consciente du problème depuis 2011 avec le plan d’action "Ecoantibio 2012-2017", prépare une riposte à l'antibiorésistance chez les humains. En mai dernier, un rapport visant à l'"Encadrement des pratiques commerciales pouvant influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires" était remis au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. La réforme prévue par le projet de loi d'avenir pour l'agriculture que les députés examinent depuis le 7 janvier, vise ainsi notamment à lutter contre l'antibiorésistance, par la baisse des ventes d'antibiotiques destinés aux animaux.

    Un objectif qui ne sera atteint que si l'on parvient à remettre en question en France les méthodes de l'élevage intensif, en prenant le tournant du bio et de l'agroécologie. Une vraie révolution verte en perspective...

    Cathy Lafon

    LE DOCUMENTAIRE

    PLUS D'INFO

  • Un jour, peut-être, votre voiture roulera à l'énergie solaire

    innovation,ford,véhicule,voiture électrique,prototype

    Le projet Ford C-MAX Solar Energi, un véhicule avec des panneaux solaires / Crédits : Ford

    La voiture électrique présente l'avantage d'émettre beaucoup moins de CO2 que ses soeurs aînées qui roulent au pétrole. Elle se popularise et se démocratise, mais son développement reste limité, en particulier par le manque de points de recharge en énergie. Par ailleurs, comme elle se nourrit essentiellement d'électricité, les écologistes lui font le grand reproche d'encourager l'énergie nucléaire potentiellement dangereuse, dont la question de la gestion des déchets reste, en outre, une problématique entière.

    innovation,ford,véhicule,voiture électrique,prototypeFord le fera

    Mais il ne faut pas oublier que les énergies renouvelables produisent elles aussi de l'électricité... L'avion Solar Impulse vole à l'énergie solaire et le catamaran géant PlanetSolar (ci-contre) navigue au solaire. Pourquoi nos voitures ne rouleraient-elles pas au solaire ? La question n'est pas fantaisiste: cela devrait être un jour possible. Le constructeur automobile américain Ford, qui estime avoir vendu plus de 85.000 voitures électriques et hybrides en 2013, a annoncé le 2 janvier qu’il allait présenter un prototype de voiture électrique dont la batterie se recharge avec un panneau solaire installé sur son toit.

    Exploiter l'énergie du soleil

    « Au lieu de tirer l’énergie pour sa batterie d’une prise électrique, la Ford C-MAX Solar Energi Concept exploite l’énergie du soleil », explique Ford dans son communiqué. Afin de réduire la durée nécessaire pour charger la batterie, une lentille spéciale est utilisée pour concentrer la lumière et « agit comme une loupe en dirigeant des rayons intenses vers les panneaux solaires sur le toit », détaille-t-il. Cette technologie permet d’obtenir autant d’énergie sur une journée que quatre heures de chargement sur le réseau électrique classique, assure Ford, qui précise toutefois que le véhicule conserve la possibilité de se connecter, si besoin, sur une prise de courant.

    Comment ça marche ?

    Basée sur la C-Max Energi, une voiture hybride brancha­ble que Ford commercialise déjà comme petit véhicule familial, la C-Max Solar Energi sera capable d’une autonomie approximative de 35 kilomètres en mode tout électrique, alimentée unique­ment par des panneaux solaires apposés sur son toit.Une fois la batterie complètement déchargée, un moteur à essence prendra le relais et sera capable de mener la voiture sur plus de 400 km. C’est la compagnie californienne Sun Power qui sera chargée de la fabrication des cellules photovoltaïques intégrées directement dans le toit du véhicule.  La C-Max Solar Energi a été conçue en coopération avec l’institut technologique de Géorgie,  Georgia Tech, une université spécialisée dans ce domaine, qui a créé le concentrateur solaire, une gigantesque lentille formée d’un verre approuvé pour les phares maritimes.

    Un prototype

    Cette voiture écologique du futur n'est encore qu'un prototype que Ford doit dévoiler cette semaine, au Salon d’électronique international CES 2014, qui se tient aux Etats-Unis, à Las Vegas. Des tests dans diverses conditions reproduisant des situations réelles doivent être réalisés par la suite, afin de déterminer si le concept peut être décliné sur des voitures effectivement mises en production.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES : LE MARCHE FRANCAIS DES VOITURES ELECTRIQUES 

    • Les ventes de voitures électriques et hybrides ont connu une forte progression l’an dernier en France et représentent 3,1% de part de marché. Elles se sont envolées de 55% à 8.779 unités, tirées par la Renault Zoé, la Nissan Leaf et la Bluecar de Bolloré utilisée dans le cadre du système d’autopartage Autolib’ en région parisienne et bluely à Lyon, selon un communiqué de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique. En 2020, le parc roulant électriques et hybrides (voitures particulières et véhicules utilitaires légers) en France devrait dépasser les 800.000 véhicules.
    • Le nombre d’utilitaires légers électriques a bondi de 42% à 5.175, avec le Renault Kangoo II en tête, selon le communiqué.
    • La progression des ventes de modèles hybrides est encore plus forte. Elles ont quasiment doublé pour atteindre 41.389 véhicules, dont 28.676 dotés d’une motorisation essence et 12.713 dotés d’une motorisation diesel, selon l’Avere. Si ces chiffres sont en forte hausse, ils ne représentent qu’une goutte d’eau des 1,79 million de voitures neuves écoulées l’an dernier dans l’Hexagone.
  • Photovoltaïque: vers un nouveau record mondial en 2014

    photovoltaïque,croissance,chiffre

    Un polder photovoltaïque de 1 kilomètre carré devrait voir le jour au Japon, dans le sud du pays. © Kyocera Corporation

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Les installations de panneaux photovoltaïques dans le monde vont poursuivre une croissance à deux chiffres en 2014, après une année 2013 meilleure que prévu, notamment grâce au Japon, selon les prévisions annuelles du cabinet américain IHS.

    Entre 40 et 45 gigawatts en 2014

    Selon le cabinet spécialisé, les nouvelles capacités de production d’électricité photovoltaïque atteindront un nouveau record compris entre 40 et 45 gigawatts l’an prochain. En 2013, le marché a dépassé les 35 gigawatts, soit un nouveau sommet après 31,2 GW en 2012 et 27,5 GW en 2013. « L’explication, qui est aussi un des enjeux principaux de 2014, vient d’un pays: le Japon », deuxième marché national dans le monde en 2013 derrière la Chine, explique IHS. Quelque 6,3 GW de panneaux solaires ont été installés en 2013 dans l'archipel nippon, un marché tiré par l’arrêt des réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima. Et contrairement aux prévisions de l’an dernier, le marché en valeur ne s’est pas contracté comme en 2012, progressant au contraire de 7% à 83 milliards de dollars. L’an prochain, ce chiffre  pourrait encore grimper.

    photovoltaïque,croissance,chiffreLe Japon post-Fukushima mise sur les énergies renouvelables

    Depuis l'accident nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011, le Japon se tourne à marche forcée vers d'autres sources d'énergie. Après le parc d'éoliennes flottantes au large de Fukushima, le géant de l'électronique Kyocera a lancé un nouveau projet : la construction de la plus grande centrale photovoltaïque flottante du monde, aux abords de la ville de Kagoshima (sud du pays). Au total, la société nipponne compte déployer dans le port de Nanatsujima, sur un peu plus de 1 km2, près de 29.0000 panneaux solaires qui seront maintenus à la surface par des flotteurs en plastique. Une fois mise en activité, la centrale de Kagoshima aura une puissance de 70 mégawatts. De quoi satisfaire la consommation électrique de 22. 000 familles.

    La Chine en tête

    La Chine, premier marché au monde du photovoltaïque devant le Japon, reste la meilleure élève de la classe.  Elle devrait poursuivre sa course en avant dans le solaire en installant 9,3 GW, contre 8,6 GW, mais rester donc en dessous de l’objectif officiel des 12 GW pour 2014.  Le marché américain, le troisième au monde, devrait également croître lui aussi, à 6,4 GW contre 5,5 GW en 2013.

    La France au 8ème rang mondial

    « A l’inverse, l’Allemagne, jadis un leader mondial, restera à une terne 4e place et son marché se réduira de nouveau après des baisses drastiques de ses tarifs de soutien », note IHS, qui prédit 3,7 GW en 2014 après 3,8 GW en 2013. Le pays européen où la croissance du solaire devrait être la plus forte serait, selon ses prévisions, le Royaume-Uni, qui passerait de 1,3 GW en 2013 à 1,7 GW, prenant à l’Italie la cinquième place mondiale. Le marché français afficherait lui une légère progression à 0,8 GW, et remonterait au 8e rang mondial.

    L'essor du stockage d'électricité photovoltaïque

    Dans les autres tendances, IHS souligne à la fois l’essor du stockage d’électricité photovoltaïque (qui devrait quadrupler à 753 mégawatts en 2014), la stabilisation des marges des grands fabricants chinois de panneaux, qui se sont améliorées ces derniers mois, et l’émergence du marché sud-américain, qui devrait quintupler à 1,4 GW l’an prochain.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI