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Environnement - Page 804

  • Fil vert. Une deuxième autoroute de la mer entre la France et l'Espagne

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     A Montoir (Nantes-Saint-Nazaire) le terminal de la première  liaison maritime avec Gijon (Espagne) DR

    Le projet d'une deuxième autoroute de la mer entre la France et l'Espagne semble aujourd'hui confirmé.

    Feu vert pour une ligne maritime Vigo-Nantes-Le  Havre

    A l'issue du 22ème sommet franco-espagnol, qui a réuni le président français François Hollande et le premier ministre espagnol Mariano Rajoy, les deux chefs d'Etat, dans une déclaration commune, ont précisé que leurs deux pays, en matière de transports, avaient la volonté de mettre en oeuvre "de façon immédiate" une autoroute de la mer reliant Vigo, Nantes et le Havre avec une connexion vers Algesiras, au sud de l'Espagne. Aucune précision n'a cependant été donnée sur un éventuel opérateur de la ligne ou sur un montage financier à base d'aides nationales ou européennes. le principe de cette deuxième liaison maritime, proposée par Acciona Trasmediterránea avait été retenu par la France et l'Espagne, et attendait l’accord de la Commission européenne sur les aides d’Etat.

    Les résultats très encourageants de la première autoroute de la mer

    Pour mémoire, la première autoroute de la mer franco-espagnole, qui relie Nantes-Saint-Nazaire à Gijon, est ouverte depuis septembre 2010. Elle a bénéficié à son démarrage d'une aide bilatérale franco-espagnole de 30 millions d'euros. Un seul navire exploite cette  ligne régulière franco-espagnole, qui transporte les camions et les remorques afin que ces derniers décongestionnent les autoroutes traversant les Pyrénées et la façade atlantique. La liaison est assurée par le groupe français Louis Dreyfus Armateurs. Leur navire, qui peut recevoir 150 remorques et 500 passagers, effectue plusieurs traversées par semaine et après plusieurs mois d’activités, les résultats sont très encourageants avec un trafic en augmentation constante.

    Reporter de la route vers la mer près de 100.000 poids-lourds chaque année.

    Prévues par le Grenelle de l’environnement, ces autoroutes sont soutenues par les pouvoirs publics,  dans le cadre de leurs politiques environnementales et énergétiques. Leur objectif à moyen terme, entre la France et l’Espagne, est de reporter de la route vers la mer près de 100.000 poids-lourds chaque année, soit 5% du trafic actuel. Ainsi, la première liaison St Nazaire-Gijon a pu bénéficier d’une subvention européenne de 4,5 millions d’euros ainsi que d’aides financières des Etats français et espagnol à hauteur de 15 millions chacun. Si ce report modal de transport permet en effet de décongestionner les réseaux routiers tout en diminuant leur usure, il a surtout pour but de réduire les émissions de CO2, la pollution de l'air et la facture énergétique liée aux carburants fossiles. C'est bien dans ce cadre que s'exerce l'aide européenne, qui ne subventionne plus les réseaux autoroutiers.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Découvrir le reportage en images sur l’autoroute de la mer Gijon-St Nazaire : cliquer ICI
    • Sur le site du ministère de l'Ecologie et du Développement durable,  consulter le dossier "Autoroutes de la Mer : une réalité et des projets en cours" : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

     

  • Initiative. Repas bio : les cantines de l'agglo bordelaise sont exemplaires

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    Le bio à l'école, une affaire qui marche en Gironde, à Bègles, Bordeaux et Mérignac (Photo AFP)

    La ville de Bègles avait été distinguée en juin dernier par l'Arbio (Association interprofessionnelle au service des opérateurs bio d'Aquitaine) pour son engagement en faveur du bio, dans la restauration scolaire. Samedi 13 octobre, c'était au tour des villes de Bordeaux et  Mérignac de recevoir le label "Territoire BIO engagé", pour leurs efforts en matière de nourriture bio dans leurs cantines.

    arbio.jpgBordeaux-Mérignac : le goût du bio

    Les deux villes ont une cuisine centrale commune (le SIVU Bordeaux-Mérignac) qui alimente les écoliers des écoles maternelles et élémentaires, mais aussi les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants municipaux et les repas livrés à domicile. Soit la bagatelle de 20.000 repas par jour et de 3 millions de repas par an ! En juin dernier, elle a atteint le taux de 23,6 % de bio dans le volume total de ses achats, dépassant ainsi l'objectif de 20 % fixé par le Grenelle de l'environnement.

    Un label, pas un concours

    Opération unique en France, "Territoire BIO engagé" n'est pas un concours, mais un label, remis par l'Arbio. Pour pouvoir l'afficher, les collectivités locales doivent apporter la preuve qu’elles ont atteint l’un des deux objectifs chiffrés par le plan « Horizon 2012 » ou les deux : 6% de surface agricole cultivée en production biologique et/ou 20% de l’approvisionnement des restaurations collectives en produits bio.

    « Le Bio, bon pour la nature, bon pour nous »

    A l'heure de la Semaine du goût, la formule de l’Agence Bio a le mérite de souligner les avantages que chacun de nous peut attendre de ce mode de production qui protège les sols et les ressources naturelles, mais aussi la santé des agriculteurs et des habitants d’un territoire. Des tout petits aux personnes les plus âgées.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le SIVU Bordeaux Mérignac  : cliquer ICI
      Le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique est un établissement qui associe les communes de Bordeaux et de Mérignac. Il prépare près de 20.000 repas chaque jour pour restaurer les enfants des écoles maternelles et élémentaires, les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants du personnel municipal et les livraisons à domicile (13.000 par jour à Bordeaux). Des chiffres impressionnants : 3 millions de repas par an, 200 points de livraison, 94 agents sur le site et un budget d’environ 13 millions d’euros, dont 7 millions dédiés à l’alimentaire.
    • Les produits bio, de la production à la transformation, sont contrôlés par des organismes indépendants permettant d’attester le strict respect de la règlementation bio.
    • L’Aquitaine est la 5ème région française en nombre d’exploitations bio, avec 2160 producteurs. Elle est, avec Midi-Pyrénées, la région qui a le plus progressé (+ 500 exploitations en 2010). Les surfaces cultivées en bio ont progressé de plus de 40% en un an, pour représenter près de 57 000 hectares(4,1 % de la surface agricole utile régionale).  (Sources : Chiffres 2010 et 2011 de l’Agence Bio).
    • Le site internet d'Arbio : cliquer ICI
    • Le site internet de l'Agence bio : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Peut-on nourrir le monde sans pesticides ? Oui, pour Marie-Monique Robin

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    Marie-Monique Robin, journaliste-militante. Photo archives AFP

    La Semaine du goût, organisée en France du 15 au 22 octobre, ponctuée mardi 16 octobre par la Journée mondiale de l'alimentation, est l'occasion de réfléchir à nos modes d'agriculture et d'alimentation.

    Peut-on nourrir les milliards de Terriens avec une agriculture plus écologique et sans engrais chimiques ? Marie-Monique Robin y croit dur comme fer. Après des enquêtes à charge sur Monsato ou les pesticides, la journaliste a parcouru les continents pour témoigner des réussites de l'agroécologie.  

    "Les Moissons du futur", dont la version écrite est paru 11 octobre et dont la version filmée sera diffusée le 16 octobre sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010).

    "Aujourd'hui, si on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides"

    "Après ces films, j'ai participé à des dizaines de conférences où on me demandait: mais est-ce qu'on peut nourrir le monde sans pesticides?", raconte cette fille d'agriculteurs. Après avoir rencontré des agronomes, agriculteurs et experts sur tous les continents, du Japon au Mexique en passant par l'Allemagne, le Malawi, le Kenya ou les Etats-Unis, elle livre un verdict sans appel : non seulement on peut produire en quantités suffisantes sans polluer les sols, dit-elle, mais "si aujourd'hui on ne peut pas nourrir le monde, c'est à cause des pesticides..."

    "Les Moissons du futur", un film porteur d'espoirs

    Contrairement à ses deux films précédents, "Les Moissons du futur" n'est pas à proprement parler une enquête mais davantage un film/livre de témoignages, au ton plus léger. Une illustration aussi des conclusions d'un rapport publié en mars 2011 par Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'ONU pour le droit à l'alimentation. Développer l'agroécologie, méthode basée sur le renouvellement des sols en bannissant les engrais chimiques, peut permettre d'améliorer les rendements dans les régions les plus pauvres tout en étant plus adapté au changement climatique, énonçait en substance ce document. "Les projets agroécologiques ont montré une augmentation moyenne des rendements de 80% dans 57 pays en développement, avec une augmentation moyenne de 116% pour tous les projets africains", affirmait son auteur. 

    Les réussites de l'agroécologie

    Marie-Monique Robin est donc partie "sur le terrain, à hauteur d'hommes" voir à quoi ressemblaient ces réussites. Elle s'intéresse, par exemple, à l'agroforesterie, méthode consistant à planter au milieu des cultures, des arbres capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. "Les études montrent que les systèmes agricoles les plus productifs sont ceux qui présentent une densité importante d'arbres", rapporte la journaliste.

    Au Kenya, une plante plus efficace qu'un pesticide

    Au Kenya, la réalisatrice raconte comment des agriculteurs ont remplacé les insecticides par la technique du "push-pull" pour combattre un parasite, la pyrale du maïs: ils ont planté entre leurs rangs de céréales du desmodium, une plante dont l'odeur fait fuir le papillon indésirable, et en lisière de champs de l'herbe à éléphant, qui attire l'insecte mais tue ses larves ! Des techniques à première vue simples mais qui nécessitent en amont un sérieux travail de recherche, allant souvent au-delà du cahier des charges de l'agriculture biologique: "Cette agriculture intensément écologique, c'est très moderne, ce n'est plus l'âge de pierre", rappelle l'ingénieur agronome Marc Dufumier.

    Le "Bonheur est dans l'assiette" !

    alimenation,pesticidesUne agriculture saine, c'est aussi la gourmandise d'une gastronomie renouvelée. Outre les "Moissons du futur", la chaine Arte diffuse également cette semaine un documentaire en cinq volets : "Le bonheur est dans l'assiette". Tout autour du monde, cinq hommes s'appuient sur les traditions culinaires et agricoles et mettent en valeur l’écosystème de leur région pour régaler leurs convives et réfléchir à notre destin alimentaire. Les vertus de l'agroécologie sont également conviées à la table de ces inventeurs de la cuisine de demain qui, à leurs principes, joignent le geste, la démarche et l’action. L'Aquitain Arnaud Daguin qui valorise les superbes produits du pays Basque et encourage l’approvisionnement en filières courtes, inaugure la série ce soir, à 19 h. Si 19 heures, c'est trop tôt, ou si on préfère le son sans les images, on peut aussi ré-écouter avec profit la passionnante émission "On va déguster", consacrée dimanche 14 octobre à "La gastronomie durable !", en compagnie justement d'Arnaud Daguin...

     Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.

    A VOIR

    • Diffusion du documentaire le 16 octobre à 20H50 sur Arte, disponible en DVD à partir du 24 octobre.
    • Diffusion du documentaire :  "Le bonheur est dans l'assiette", du 15 au 19 octobre, Arte, 19 h.

    A ECOUTER

    • "La gastronomie durable !", "On va déguster", France Inter, dimanche 14 octobre 2012 : cliquer ICI

    A SAVOIR

    • Qu'est-ce que l'agroécologie : cliquer ICI
    • Le rapport de l'ONU sur l'agroécologie et le droit à l'alimentation : cliquer ICI