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Environnement - Page 532

  • Nucléaire : nouveau gros pépin pour Areva à l'EPR de Flamanville

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    Le chantier de l'EPR de Flamanville. Photo AFP 

    Pas de chance pour Areva : l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française a annoncé ce mardi avoir été informée par le groupe français d'une anomalie de la composition de l'acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur nucléaire de l'EPR de Flamanville (Manche).

    Une zone à localiser

    Cuve-EPR_large.jpgDans un communiqué, l'ASN précise que des tests réalisés fin 2014 par le groupe nucléaire ont démontré "la présence d'une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique plus faibles qu'attendues". Pas franchement rassurant : la cuve d'un réacteur nucléaire est un équipement particulièrement important pour la sûreté, puisqu'elle contient le combustible... Areva indique qu'elle prévoit de réaliser, à partir d'avril 2015, une nouvelle campagne d'essais afin de connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques, ont précisé les sages du nucléaire. Dans un communiqué commun, EDF et Areva s'engagent à apporter à l’ASN "toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés", ajoutant que les travaux du chantier de Flamanville se poursuivent.

    Ségolène Royal veut de la "transparence"

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieDans un communiqué, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie du Développement durable et de l'Energie, qui avait juré, en 2011, "Moi, j'arrête Flamanville", dans l'hypothèse où elle accèderait à l'Elysée, a déclaré "prendre acte du rapport de l'ASN sur cette anomalie" et a demandé à "AREVA d'y donner, sans délai, les suites qui s'imposent". En clair, un nouveau contrôle sur les équipements de l’EPR de Flamanville et de nouveaux essais. La ministre a dit "attendre les résultats de ces nouveaux essais qui se feront sous le contrôle de l'ASN, de l'IRSN et du groupe permanent d'experts dédiés aux équipements nucléaires" pour le mois d'octobre et a précisé qu'ils seront rendus "publics", pour "garantir la plus grande transparence sur le sujet".


    Cinq ans de retard et un budget qui dérape

    Le réacteur EPR de Flamanville, dont la construction a commencé en 2007, était initialement prévu pour être connecté au réseau d'électricité en 2012, mais il n'a cessé d'être retardé et d'accumuler les contretemps, ce qui fait dire à ses opposants qu'il constitue un "gigantesque ratage industriel". EDF, qui exploitera cette centrale, avait annoncé le 18 novembre dernier un nième nouveau retard dans sa construction, reportant encore sa mise en service d'un an, à 2017. Dans un communiqué, l'électricien avait alors attribué ce report aux "difficultés" rencontrées par Areva, notamment pour assurer la livraison de certaines pièces telles que le couvercle et les structures internes de la cuve du réacteur. Si le démarrage de l'EPR est constamment retardé, son coût, lui, s'envole littéralement : dernière estimation en date, en décembre 2012, le budget, initialement fixé à 3,3 milliards d'euros, avait grimpé à 8,5 milliards d'euros...  Un dérapage qui contribue par ailleurs à plomber lourdement Areva qui a annoncé le 5 mars dernier une perte abyssale de 4,9 milliards d'euros pour 2014. 

    100% d'énergies renouvelables en 2050 en France, selon les Verts, pour l'Ademe, c'est possible

    epr,flamanville,asn,incident,anomalieCette nouvelle anomalie apporte du vent aux pales des éoliennes d'Europe Ecologie-Les Verts qui réclame une nouvelle fois, dans un communiqué, l’arrêt du chantier de l’EPR. Pour les écologistes, plus que jamais,  "l’avenir est au développement des énergies renouvelables". S'il est déchiré sur sa stratégie à adopter vis-à-vis de son retour éventuel au gouvernement, le parti dirigé par Emmanuelle Cosse est unanime sur la question du nucléaire et enfonce le clou : "Alors que l’on a, dès à présent, produit énormément de déchets nucléaires au mépris de la santé des générations futures, le démantèlement des centrales obsolètes représente un gisement d’emplois considérable et une opportunité importante pour construire une nouvelle filière industrielle". Les écologistes disent attendre désormais "la publication de l’étude de l’Ademe montrant que la France a les moyens d’atteindre un objectif de 100% d’énergies renouvelables en 2050".

    Indépendamment de toute prise de position idéologique sur le nucléaire, on est en droit de se poser des questions sur la fiabilité et la maîtrise par ses constructeurs de l'EPR, présenté pourtant comme un bijou de la technologie nucléaire française. D'autant plus que le site Flamanville n'est pas le seul à accumuler les ennuis : un litige sur la construction sur son alter ego finlandais oppose actuellement Areva et son client Teollisuuden Voima (TVO). D'autres EPR étant actuellement en construction en Chine, l'ASN a déclaré avoir informé ses homologues étrangères concernées par la construction d'un réacteur EPR du dernier souci de leur frère jumeau français.

    Cathy Lafon

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  • Le réchauffement climatique affole les ours bruns de l'Est de la Russie

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    Les ours du Kamtchatka sortent de leur hibernation plus tôt que d'habitude. DR

    Le changement climatique a des conséquences parfois inattendues. Cette année, conséquence d’un hiver nettement plus doux que d’habitude, les ours bruns des îles Sakhaline et Kouriles, dans le Kamtchatka, l’extrême-orient russe, sont sortis prématurément de leur sommeil hivernal et s’approchent des lieux habités, en quête de nourriture. C'est que, lorsque l'ours sort de son hibernation, il a la dalle. Et cette année, la nourriture que lui réserve habituellement la nature (végétation, poissons...) n'est pas encore au rendez-vous. Aussi, les humains qui vivent dans des zones habitées et gorgées de bonnes choses à manger, particulièrement alléchantes pour les ursidés, sont-ils priés de faire attention.

    Le réveil prématuré des ours

    Surnommées la "Terre des ours", ces deux îles, peuplées de plus d’un demi-million d’habitants, comptent toutes deux une importante population d’ours bruns. Le 30 mars dernier, des employés d’une station de ski de Sakhaline ont alerté les autorités locales après que des touristes ont aperçu un ours avec ses petits. Une équipe de chasseurs a été dépêchée sur place afin d’explorer le territoire et placer des appâts.

    Ne pas nourrir les ours

    ours,réchauffement climatiqueLes autorités ont appelé la population à « ne pas laisser de déchets dans la forêt, dans les maisons et dans les jardins » ou encore de ne pas photographier ou nourrir les prédateurs. Les vidéos montrant des gens en train de nourrir des ours sauvages sont en effet  légion sur l’internet russe. « La question de l’élimination des animaux ne se pose pas encore », affirment les autorités locales, en se basant sur l’avis de spécialistes. « Si la famille (d’ours) ne réagit pas à l’appât et si elle s’approche davantage des habitations, alors il faudra envisager de les abattre », préviennent-elles néanmoins. Affamés, les ursidés ont tendance à s’approcher des agglomérations et peuvent s’attaquer aux populations. On espère bien qu'il ne faudra pas en venir là : les malheureux ours, espèce protégée, ne sont en rien responsables du réchauffement climatique... Les hommes, en revanche, oui.  

    L'hiver le plus doux jamais observé depuis 34 ans

    Dans un communiqué du 2 mars, le Centre hydrométéorologique de Russie annonce qu’un hiver aussi doux n’avait jamais été observé depuis la création de l’organisme en 1891.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Insolite. Le panda a une mémoire d'éléphant

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    Panda géant dans la réserve de Wolong en Chine. DR

    Beaucoup d'histoires circulent sur les pandas géants mais, jusqu'à présent, on savait peu de choses sur les Ailuropoda melanoleuca, leur petit nom savant, si ce n'est qu'ils engloutissent des quantités astronomiques de bambous et que leur espèce est menacée. Ces cousins des ours qui vivent uniquement dans le centre de la Chine, dans des forêts particulièrement denses, sont vénérés par les Chinois qui interdisaient, jusqu'en 2006, toute collecte de données à distance à leur sujet. Un sérieux obstacle pour les chercheurs qui manquaient furieusement d'informations sur l'animal emblématique de l'ONG WWF. Difficile dans ces conditions de les protéger.

    Une étude exceptionnelle

    Oui, mais ça, c'était avant. Depuis le 27 mars dernier, l'étude "Space use by endangered giant pandas" (Utilisation de l’espace par les pandas géants, espèce menacée), publiée dans le "Journal of Mammalogy" par des chercheurs de l'université d'Etat du Michigan (Etats-Unis) nous dit tout ou presque  apprend beaucoup sur les pandas géants. Exceptionnelle en soi, elle surprend aussi par ses conclusions qui vont à l'encontre des idées reçues sur les sympathiques ursidés au pelage noir et blanc.

    GPS

    etude,chine,panda,mémoire,alimentatonPour les étudier, entre 2010 et 2012, les scientifiques ont appareillé de colliers GPS une petite colonie située dans la réserve naturelle de Wolong (Chine). Ils ont ainsi pu suivre trois femelles adultes (Pan Pan, Mei Mei et Zhong Zhong), une jeune femelle (Long Long) et un mâle (Chuan Chuan) dont la position leur était communiquée toutes les quatre heures. Objectif: comprendre leurs déplacements, leur interaction avec leurs congénères, leur répartition et estimer leur surface vitale, afin de mieux les protéger.

    La mémoire étonnante du panda

    Première surprise : les chercheurs ont découvert que les pandas ne sont pas si solitaires et peuvent vivre en groupe toute l'année. Pour la recherche de leur nourriture, ils sont par ailleurs rattachés à une trentaine de sites sur lesquels ils reviennent jusqu'à six mis après leur première visite. Ces "noyaux" (core area) qu’ils défendent et fréquentent régulièrement, sont en effet leur garde-manger. Les pandas mémorisent en effet l’emplacement des bambouseraies les plus prolifiques pour pouvoir y retourner lors de la repousse du bambou, jusqu'à six mois après leur première visite... Lorsque l'on ingurgite jusqu'à 20 kg nourriture par jour, c'est un détail qui a son importance. La mémoire étonnante que possède cet animal volumineux est la deuxième surprise de l'étude. 

    Cathy Lafon

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