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Environnement - Page 524

  • Sentinelle de Ma Planète. Le coup de gueule de Nicolle, l'amie des chats

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    Loréa, une chatte victime d'un acte de barbarie au Temple, en Gironde. Photo Quatre pattes détresse

    Une chatte criblée à bout portant de 14 coups d’une carabine à air comprimé, en pleine tête. Elle s'appelle Loréa et cela s'est passé le 27 mars dernier, dans l'après-midi, au Temple, en Gironde, non loin du Porge.

    Une horreur dénoncée par Nicolle Fons, membre de l'association Quatre pattes détresse, créée en 1999 par Marie-France Lacombe, où elle s'occupe plus particulièrement des chats. L'association girondine dont le siège est au Pian-Médoc, vient en aide aux animaux en détresse ou en danger, victimes de violences, en assurant leur sauvegarde et en payant les soins vétérinaires nécessaires à leur survie. Elle donne aussi des conseils sur l'adoption, la stérilisation des animaux, etc.

    Une chatte disparue, retrouvée criblée de plombs

    CHATTE TETE.jpgLa chatte, qui vivait depuis 7 ans chez Marie-Christine, une bénévole de l'association, "avec Gatito, Pilou et Gypsie", raconte Nicolle, avait disparu de son jardin le vendredi 27 mars après-midi.  Le 5 avril, un cabinet vétérinaire du Porge (33) a appelé Marie-Christine, pour lui annoncer qu’"un homme, très ému, avait apporté cette petite chatte, trouvée ainsi dans son jardin, à cinq maisons de celle de sa maîtresse". En sang, et en état de choc, la tête criblée de plombs, l'animal était dans un état critique.

    Sadisme et barbarie

    Loréa a vraisemblablement été tenue par le cou, pendant qu'on tirait sur elle (image de la radio du crâne de la chatte ci-contre). Un véritable acte de barbarie gratuit, commis au moins par deux personnes, selon Nicolle, qui se serait déroulé route de Labedade au Temple. Une plainte a été déposée à la gendarmerie de Lacanau.

    Les animaux, des êtres vivants et sensibles

    Il semble que cela échappe encore à un certain nombre d'êtres humains, mais, s'ils ne parlent pas, les animaux sont des êtres vivants, doués de sensibilité et capables de souffrir.  La loi française le reconnaît en outre officiellement depuis le 28 janvier 2015, où l’Assemblée nationale a voté en lecture définitive le projet de loi relatif à la modernisation du droit. L’animal est désormais reconnu comme un « être vivant doué de sensibilité » dans le Code civil (nouvel article 515-14) et n’est plus considéré comme un bien meuble (article 528). Ainsi, il n’est plus défini par sa valeur marchande et patrimoniale mais par sa valeur intrinsèque. Un vote qui met fin à plus de 200 ans d’une vision archaïque de l’animal dans le Code civil et une réforme portée par la Fondation 30 Millions d’Amis.

    Nicolle, qui précise que deux autres chats ont déjà disparu dans le même secteur ces deux derniers mois, dénonce l'"ignominie" dont a été victime Loréa, veut alerter les internautes, de Gironde et d'ailleurs, "pour, dit-elle, que cela ne se reproduise pas".

    Cathy Lafon

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  • Art et innovation. La France fait danser les arbres à la Biennale de Venise

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    A Venise, un projet scientifique et artistique 100% made in France, va révéler tout ce que les arbres ont de vivant. Sur la photo, un tilleul à danser, à Peesten, en Allemagne. DR

    C'est magique, féérique, incroyable... Dans le pavillon français de la Biennale de Venise qui s'ouvre ce samedi, des arbres vont évoluer et se mouvoir au milieu du public, au rythme des conditions météorologiques, de leur physiologie et de leur sève.

    La sève de l'art

    biennale de venise,france,arbres,cnrs,robotique,musiqueNous avons généralement du mal à réaliser que les arbres sont des êtres vivants, parce qu'ils n'émettent pas de sons et qu'ils n'ont pas l'air de bouger. Et pourtant, une vie secrète intense les anime. La traduire en mouvements perceptibles par les humains, c’est l’étonnant projet artistique auquel ont participé des chercheurs du CNRS et de l’université de Toulouse dans le cadre de «Rêvolutions», une installation de Céleste Boursier-Mougenot (photo ci-contre). Né à Nice en 1961, l'artiste qui vient du monde de la musique et du son, a été choisi pour représenter la France à la Biennale d’art contemporain de Venise 2015 qui ouvrira ses portes le 9 mai prochain.

    Art, science et technologie

     «Rêvolutions» est un projet ambitieux dont l’objectif est de doter des arbres d’une autonomie de mouvement fondée sur leur propre « perception » de l’environnement. Il résulte d’un dialogue fertile entre art, science et technologie et propose une représentation originale et poétique sur le vivant et le mouvement. Pour ce faire, une équipe de scientifiques de Toulouse a travaillé à la mise au point d’un dispositif permettant de connaître la vitesse de montée de sève et d’un système robotique nouveau transmettant cette information à des plateformes mobiles contrôlées par ordinateur. Sans le concours de ces chercheurs,  «Rêvolutions» n'aurait jamais vu le jour.

    Le bruit secret des arbres

    biennale de venise,france,arbres,cnrs,robotique,musiquePour notre plus grand bonheur, les imaginaires de nombreux artistes, comme Myazaki, au cinéma, et Tolkien, dans "Le Seigneur des anneaux", ont aimé donner la vie aux arbres, vénérés dans le passé comme des êtres vivants par les druides. Au tour de Céleste Boursier-Mougenot. Selon le Figaro du 16 février dernier, son installation sculpturale et sonore devrait "faire bouger tout doucement les arbres et capter leur bruit secret". Un projet très ambitieux qui fera du pavillon Francia, un bâtiment antique suranné, un "îlot organique", à l'intérieur et à l'extérieur duquel "les arbres mobiles de “transHumUs inventent une chorégraphie en oscillant lentement sur eux-mêmes et engendrent leur partition sonore à partir de courants électriques basse tension qu'ils produisent", expliquait l'artiste au Figaro.

    Lovés dans de vastes sofas, les visiteurs pourront suivre leurs évolutions dans la pénombre de deux camera obscura qui renvoient une image inversée des arbres et des nuages... Un rêve éveillé qui renvoie à aussi la nécessité absolue d'aimer et de protéger les beautés de la nature. Et un magnifique message subliminal.

    Cathy Lafon

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    • La mise en mouvement des arbres a été réalisée avec le soutien de deux roboticiens - Jean-Paul Laumond et Michel Taïx - et d’un doctorant - Guilhem Saurel - du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS), dans le cadre d’une convention avec l’Institut Français. Pour quantifier la physiologie des arbres, l’artiste a collaboré avec Jérôme Chave du laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et Valérie Le Dantec du Centre d'études spatiales de la biosphère (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/IRD/CNES).
    • Le projet « Rêvolutions », accompagné par la commissaire Emma Lavigne, a été sélectionné par l’Institut français, opérateur du pavillon français à la Biennale deVenise, et le ministère de la Culture et de la Communication. Il est produit par l’agence Eva Albarran & Co. Tout sur Rêvolutions : cliquer ICI
  • Subglacior : l'arme fatale de la science explore les archives de l'histoire du climat

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    Version miniature de la sonde Subglacior en test dans l'Antarctique, en décembre 2014. Photo LGGE/CNRS/IPEV

    "Quand je serai grand(e), je serai paléoclimatologue !" Il y a peu de chance, voire aucune, pour que votre petit dernier ou sa cousine lâche l'information à la table du prochain déjeuner familial. Et pourtant : réchauffement climatique oblige, la paléoclimatologie, la science qui consiste à comprendre les mécanismes de l'évolution du climat de la planète depuis la préhistoire, devient un métier d'avenir. D'autant que les technologies mises à la disposition des chercheurs ne cessent de progresser.

    Sublgacior : une révolution

    Dernière en date, Subglacior. Le super héros du XXIème siècle est une sonde expérimentale, qui a pour papa le CNRS et pour maman la Fondation BNP Paribas, qui en finance la mise au monde. Destinée à permettre aux chercheurs d'obtenir en un temps record les enregistrements climatiques les plus anciens, Subglacior plongera en 2017, si tout va bien, tout au fond de la calotte polaire de l'Antarctique, à 3 km au-dessous de sa surface. La sonde extraira alors des carottes d'échantillons de glaces préhistoriques, remontant à 1,5 millions d'années, dont les scientifiques examineront la composition. Les glaciologues du CNRS, qui travaillent depuis 2011 sur le projet, n'hésitent pas à parler d'une "révolution": les capacités hors normes de Subglacior vont leur permettre de remonter le temps du climat et d'analyser les changements climatiques anciens. Pour mieux prévoir ceux qui nous attendent.

    "Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir"

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe réchauffement climatique en cours a remis au goût du jour la belle citation du poète antillais Aimé Césaire. Pour pouvoir modéliser les conséquences des évolutions climatiques provoquées par les activités humaines et avoir une idée de ce que pourrait être le climat du futur, la science s'intéresse désormais de très près à tous les éléments qui contiennent les traces naturelles qui témoignent du climat du passé. Fossiles de coquillages, graines, sédiments, poussières, terres, glaces... autant d'archives naturelles du climat dont l'exploration a déjà permis aux chercheurs de montrer qu’une modification radicale de la variabilité climatique se serait produite sur Terre, il y a un million d’années environ. Le climat serait alors passé de périodes de glaciations peu intenses mais fréquentes (tous les 40.000 ans) à des glaciations plus longues et plus prononcées (tous les 100.000 ans). Oui, mais pourquoi ?

    Quel temps faisait-il sur Terre il y a 1,5 million d'années ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreCette transition du climat survenue à l'époque du mi-Pléistocène, pourrait s’expliquer par un changement majeur de la concentration en CO2 dans l’atmosphère terrestre, un peu comme le vit la planète aujourd'hui, avec le réchauffement climatique. C'est pour le vérifier et ainsi résoudre l’une des dernières grandes énigmes des climats passés, que les glaciologues ont besoin de pouvoir atteindre les couches de glace les plus anciennes de l'histoire de la Terre, afin d’analyser la composition des bulles d'air, les concentrations de gaz à effet de serre et les poussières qu’elles contiennent. Et c'est là que Subglacior intervient. Avec les technologies classiques, il aurait fallu quatre ans de forage pour un résultat aléatoire. La nouvelle sonde permettra en seulement deux à trois mois, d’explorer la glace jusqu’à 3 km de profondeur et de collecter des données préhistoriques précises et en temps réel sur le terrain.

    Subglacior, comment ça marche ?

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreLe principe de la sonde Subglacior repose sur une technologie laser française innovante, qui permet de mesurer en temps réel, sur un instrument embarqué dans un carottier, des paramètres clés comme les isotopes de l'eau et la concentration en méthane de l'air piégé dans la glac. Grâce aux progrès de la spectroscopie laser, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs ont réussi à miniaturiser l’instrument laser pour le faire tenir dans un tube de moins de 5 centimètres de diamètre qui va plonger au coeur des profondeurs millénaires de la glace de l'Antarctique. Les données qu’il va acquérir seront transmises en continu vers la surface, via une technologie électronique embarquée dans la sonde et un câble électroporteur spécifique de 3.500 mètres de longueur.

    changement climatique,réchauffement,cnrs,sonde,glace antarctique,subglacior,co2,émissions gaz à effet de serreAprès quatre années de développement et des premiers tests effectués en Antarctique durant les deux hivers derniers, à la base franco-italienne Concordia (photo ci-contre), une prochaine expédition aura lieu l'hiver 2015-2016, avant la validation et le déploiement de la sonde au cours d'une campagne hivernale spécifique prévue en 2016-2017.

    Cathy Lafon

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    • Le budget total pour la construction de la sonde s'élève à près de 3,2 millions d'euros ; le mécénat de la Fondation BNP Paribas, à 100.000 euros.