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Economie - Page 238

  • Réchauffement climatique: Obama mouille sa chemise pour son pays et la planète

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    Barack Obama à Georgetown, Washington, le 25 juin 2013. Photo AFP

    Mardi 25 juin, Obama a eu très chaud. Si l'été reste cette année en France une date virtuelle sur le calendrier, il faisait 35°C à Washington lorsque le président américain a dévoilé son plan d'action nationale pour combattre le réchauffement climatique. Avant de s'envoler pour une tournée en Afrrique, il a renouvelé sa promesse de 2009 de s'attaquer aux émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales au charbon, de promouvoir davantage les sources d'énergie propre et d'agir pour mieux protéger les Américains des effets du réchauffement.

    "Le prix de l'inaction" contre le réchauffement

    Selon la Maison-Blanche, ce plan climat devrait permettre aux Etats-Unis d'atteindre l'engagement du président de 2009 de réduire, d'ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre de 17% par rapport à leur niveau de 2005. "Les Américains, partout dans le pays, payent déjà le prix de l'inaction" contre le réchauffement, a martelé M. Obama, soulignant que 2012 avait été l'année la plus chaude jamais enregistrée aux Etats-Unis. Il faut dire que les Etats-Unis paient un lourd tribu au changement climatique. Sécheresses extrêmes, ouragans, tornades et incendies géants, vagues de froid sans précédent : les phénomènes climatiques extrêmes d'une extrême violence s'y succèdent sans relâche ces dernières années et pour les Américains, l'ouragan Sandy qui a meurtri l'orgueilleuse New York, est bien symbolique de l'entrée dans une nouvelle ère, celle du réchauffement climatique, où tout peut arriver. Le coût de Sandy est estimé à 19 milliards de dollars et les projections de dégâts de futurs ouragans similaires à Sandy pourraient atteindre 90 milliards de dollars aux alentours de 2050...  Pour préserver l'avenir de New York, son maire, Michael Bloomberg, vient d'ailleurs d'annoncer pour la ville le plan d'adaptation au changement climatique le plus ambitieux et poussé jamais réalisé, pour un montant de 15 milliards de dollars.

    plan climat,lutte,réchauffement climatique,etats-unis,charbon,énergies vertes,discours,obama"Nous devons agir"

    "La question est de savoir si nous aurons le courage d'agir avant qu'il ne soit trop tard et la manière dont nous répondrons aura un profond impact sur le monde que nous laisserons... à nos enfants et nos petits-enfants", a ajouté Obama.  "En tant que président, en tant que père et en tant qu'Américain, je suis ici pour vous dire que nous devons agir", a-t-il martelé dans un discours prononcé en plein air à l'Université Georgetown de Washington, en renvoyant dans leurs 22 les climatosceptiques qui nient la réalité du changement climatiqu, nombreux au Congrès américain, qui remettent en question le constat scientifique selon lequel les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant des activités humaines contribuent à un réchauffement dangereux de la planète.

    La déclaration de guerre d'Obama au réchauffement climatique

    C'est comme si Obama voulait rattraper le temps perdu durant son dernier mandat en matière de protecton de l'environnement et du climat. Il avait en effet beaucoup déçu les électeurs américains en ne tenant pas ses promesses de campagne dans ce domaine. Sur les marches de l'université de Georgetow, le président s'est beaucoup épongé le front en présentant un plan climat ultra musclé, où il a notamment ordonné à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de travailler étroitement avec les Etats, l'industrie et les autres parties prenantes pour établir des normes de pollution au gaz carbonique pour les centrales au charbon.  Ces normes devraient être prêtes d'ici juin 2014 et finalisées un an plus tard.

    La transition vers une économie basée sur de l'énergie propre

    Ce dialogue entre l'EPA et les différents acteurs devra permettra au final d'élaborer des règles fondées sur le bon sens qui auront le soutien de l'industrie et permettront une transition vers une économie basée sur de l'énergie propre, selon la Maison-Blanche.  Obama a aussi proposé huit milliards de garantie de prêts pour encourager des investissements dans des technologies innovantes dans les énergies fossiles et l'efficacité énergétique. 

    plan climat,lutte,changement,réchauffement climatique,etats-unis,charbon,énergies vertes,discours,obamaRéduire la pollution carbonique de 3 Gt

    Il demande que suffisamment de permis soient accordés pour des projets d'énergie renouvelable, solaire et éolienne, sur des terres fédérales pour produire assez d'électricité pour plus de six millions d'habitations d'ici 2020.Toutes ces actions conjuguées devraient permettre de réduire la pollution carbonique d'au moins trois milliards de tonnes (3 Gt) en cumulé d'ici 2030, soit la moitié des émissions annuelles des Etats-Unis. Le président Obama a enfin indiqué que le projet controversé de pipeline Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis ne serait approuvé que s'il ne générait pas un accroissement des émissions de gaz à effet de serre : il est donc suspendu à son bilan carbone.

    Remettre la question du climat à l'ordre du jour

    Le plan du président américain, très ambitieux est approuvé par 66% d'Américains qui vivent désormais au quotidien les conséquences du changement climatique. Il a aussi rassuré ceux qui désespéraient de ses intentions : les groupes environnementalistes ont tous salué son initiative. Obama. "Avec cette stratégie nationale, le président Obama remet la question du climat à l'ordre du jour (...) alors que le réchauffement climatique affecte la société entière et exige une action étendue", a notament estimé Andrew Steer de l'ONG World Resources Institute.

    L'Amérique vient de déclarer la guerre à un autre ennemi qu'Al-Qaida : les industries polluantes du charbon et des hydrocarbures et les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre. Sera-t-il plus puissant et plus difficile à combatttre que le groupe terroriste islamiste ? Gagner ce combat écologique est l'un des enjeux majeurs de l'avenir de la planète bleue :  les Etats-Unis restent le pays le plus émetteur au monde de CO2 par habitant et le deuxième derrière la Chine qui caracole en tête du top ten des pays les plus pollueurs.  La "Chinamérique" pèse pour 40% des émissions mondiales de gaz à effet de serre...

    Cathy Lafon

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    Quatre mesures phares du plan climat d'Obama

    • Centrales à charbon : l'agence de protection de l'environnement américaine établira des normes d'émissions de CO2 d'ici à 2015.
    • Energies renouvelables : les terres fédérales devront accueillir des projets éoliens et solaires afin de fournir de l'électricité à six millions de foyers d'ici à 2020.
    • 8 milliards de dollars de prêts : le développement de technologies propres sera soutenu par des fonds publics.
    • Fin des subventions aux énergies fossiles: les installations " fossiles " dans les pays pauvres ne seront plus financées sauf s'il n'existe pas d'alternative.

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  • Mais qu'est-ce qui se cache derrière ma facture d'électricité? Réponse avec Mafacturedufutur.com

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    Une éolienne près de la centrale nucléaire de Jaenschwalde, en Allemagne. Photo AFP

    Les tarifs de l'électricité vont augmenter en juillet. Et ce n'est que le début. Mais pourtant, ne vivions nous pas jusqu'à présent avec une électricité pas chère, grâce au nucléaire ? Que se passe-t-il donc ? Est-ce que ces augmentations sont inéluctables ? Ou pas ? Réponses avec Greenpeace, sur Mafacturedufutur.com.

    Les particuliers sont les premiers touchés

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa Commission de régulation de l'énergie (CRE) a estimé que les tarifs réglementés de l'électricité devaient augmenter fortement pour couvrir les coûts de production et de commercialisation d'EDF, eux-mêmes en forte progression, dans un rapport mis en ligne le 4 juin dernier.  Selon les calculs du régulateur, le tarif bleu d'EDF, destiné aux particuliers, devrait ainsi augmenter de 6,8 à 9,6 % cet été, puis d'environ 3,2 % en 2014 comme en 2015. Selon ses calculs, il faudrait en plus ajouter un rattrapage de 7,6 % (qui pourrait être étalé dans le temps) pour compenser la hausse nettement insuffisante de ce même tarif l'an dernier.  Si une réévaluation tarifaire doit avoir lieu en juillet, comme chaque année,  François Hollande a dit exclure de rattraper "immédiatement" le retard accumulé sur les hausses de tarifs. La porte-parole du gouvernement, Nadja Vallaud-Belkhacem a  insisté :  "Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie est une contribution sur laquelle nous allons travailler. Mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que la hausse qui sera décidée au mois de juillet prendra en compte un équilibre indispensable (...) entre la couverture des coûts d'EDF et la préservation du pouvoir d'achat des ménages". Reste que nos factures vont augmenter. Et que ça risque de continuer.

    Energie : l'heure des choix

    Nous savons que nous sommes à l’heure des choix pour décider de quelles énergies et de quelle électricité pour le futur de la France. Greenpeace profite du contexte de la hausse annoncée des tarifs de l'électricité pour faire vivre le débat national sur la transition énergétique, en lançant sur internet une campagne originale, comme seule l'ONG environnementale en a le secret : Mafacturedufutur.com.  Le site est destiné à dévoiler les dessous du futur de notre facture d'électricité, dans un mini webdoc concernant le choix de notre avenir énergétique, qui nous implique dans un jeu interactif : je choisis d'avoir une facture nucléaire ou je choisis une facture projet E (comme Energie ou Eléctricité), dans un scénario de sortie progressive du nucléaire. Car c'est là où le bât blesse : il va vraiment falloir choisir...

    Pas de futur sans nucléaire

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocSi j'opte pour continuer avec le nucléaire, je découvre pourquoi ma facture devient salée et le sera de plus en plus. Prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires vieillissante: au minimum 55 milliards d’euros, leçons de Fukushima : de coûteux travaux en perspective, EPR : 8,5 milliards d’euros au minimum. Au bas mot, 78 milliards d'euros, pour rester dans le nucléaire. De plus, le nucléaire ne suffisant pas seul, il faudra quand même investir aussi dans les renouvelables... C'est cher tout ça ! Mais, comme je considère, à l'instar de nos décideurs, que c'est "la seule option possible", alors j'écris ma petite lettre en ce sens au patron d'EDF (photo ci-dessus) :

    "Cher M. Proglio,
    J’ai consulté les documents à ma disposition. Et mon choix est fait : je souhaite rester au tout nucléaire, et j’en accepte le prix tant financier que potentiellement humain, etc. etc."

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocEnergie : le choix existe

    A moins que dans un salutaire sursaut de lucidité, je ne me ravise pour changer d'option, en réalisant que le nucléaire, c'est vraiment trop cher et que, en outre, les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire sont incompatibles. Inutile de préciser que c'est ce qu'espère Greenpeace, qui explique : ces deux modes d'énergie nécessitent en effet des systèmes électriques différents, une gouvernance différente, un modèle économique différent. Il faut donc choisir : un euro dépensé ne pourra l’être sur les deux options à la fois. Mais si je choisis l'option sortie du nucléaire, baptisée projet E par Greenpeace, ma facture d'électricité baisse.  Pourquoi ?  Parce que le projet E prévoit des investissements massifs dans les économies d’énergie, la rénovation des logements, la suppression des chauffages électriques. La multiplication par 3 de l’éolien et par 2 du solaire d’ici 2017. La fermeture progressive des vieilles centrales nucléaires qui diminue le risque d’accident majeur, la production des déchets nucléaires et permet l’étalement des coûts de démantèlement.

    Et je peux alors envoyer mon petit courrier en ce sens à Monsieur Proglio :

    "Cher M. Proglio,
    Après consultation et lecture des différents scénarios, j’ai fait mon choix. Je veux changer de voie et entrer dans la transition énergétique. La transition énergétique n’est pas qu’une posture. C’est une vision de la France de demain. Parce que le nucléaire est risqué, et la preuve en a été faite ces 30 dernières années, etc, etc."

    Un véritable scénario de transition énergétique, ludique et interactif

    Comme on n'a pas de référendum en vue, où chacun d'entre nous pourrait voter afin de décider du choix de l'avenir énergétique de notre pays, et comme le gouvernement n'a pas vraiment donné au fameux débat sur la transition énergétique le peps et le dynamisme nécessaire pour vulgariser un sujet plutôt aride, on ne peut que saluer l'initiative pédagogique et  ludique de Greenpeace, qui met  en ligne un véritable scénario de transition énergétique, construit par quinquennat de 2012 à 2032 et présenté sous forme d'infographies interactives. Avec tous les chiffres clés pour comprendre. Le moindre de son intérêt n'est pas de nous faire réaliser que le choix du nucléaire est un choix exclusif, en ce sens qu'il n'autorise pas financièrement de développer concomitamment les énergies renouvelables. Après, comme on dit, c'est à chacun de voir.

    greenpeace,énergie,transition énergétique,projet,jeu,webdocLa voix de Sophia Aram

    Jolie cerise sur le gâteau : l'ONG a fait appel à la voix de l'humoriste Sophia Aram pour lancer Mafacturedufutur.com avec un spot qui tourne sur les chaînes de radio. Délicieux... Rien que ça, ça donne envie de cliquer et d'écrire à M. Proglio. Pour lui dire quoi ? A vous de voir.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) : cliquer ICI
    • Le projet E : kesaco ? Le Projet E est un outil permettant d'explorer en détail le scénario de Transition Energétique proposé par Greenpeace; en naviguant dans les données et dans les années, chacun peut découvrir une trajectoire de fourniture d’énergie techniquement réalisable et pas plus coûteuse que la trajectoire conventionnelle.
    • Pour naviguer dans le Projet E, cliquez ICI et découvrez : par quinquennat, de 2012 à 2032 les données comparatives du "scénario conventionnel" et du scénario Greenpeace sont côtes à côtes, à égalité, permettant de faire le différentiel entre production / consommation / coûts des investissements.
    • Le site Mafacturedufutur.com: cliquer ICI
    • Greenpeace en action pour la transition énergétique. L'ONG a distribué au public le 24 juin dans 17 villes de France dont Bordeaux, un parodique 02 minutes comportant une fausse interview d'Henri Proglio pdg d'EDF et sensibilisant les citoyens au chox de la facture d'électricité pour le futur soit quasi uniquement nucléaire soit prioritairement efficacité énergétique et renouvelables. Et samedi prochain 29 juin, à Bordeaux,  Greenpeace donne rendez-vous au public au Grand théatre, à 15 h, pour l'inciter à exprimer son choix entre les deux types de facture d'électricité du futur.
  • Planète vidéo. Au fait, c'est quoi le gaz de schiste ?

    Le gaz de schiste. On en parle. On est pour, on est contre. Oui,  mais, au fait, c'est quoi le gaz et le pétrole de schiste ?
     
    Réponse avec TerreTv, qui a posé la la question à Caroline Pinet, co-fondatrice du collectif "Stop Pétrole de Schiste 77". Explications.
     

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO
    • "C'est quoi le gaz de schiste ? " est un épisode de la série "C'est quoi ?", encyclopédie vidéo de TerreTv. A retrouver tous les mercredi sur Terre TV. © Science Frontieres Production / TerreTv 201. Réalisatrice - journaliste : Céline KNIDLER. Intervenante: :  Caroline Pinet (Co-fondatrice du collectif). Catégories : Energie fossile, C'est Quoi