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Ecologie - Page 749

  • Pollution aux nitrates : vers une condamnation de la France par l'Europe

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    Défenseur de l'environnement portant un masque de tête de cochon pour protester contre l'envahissement de la plage d'Hillion par les algues vertes, dues à l'utilisation des nitrates. Bretagne, baie de Saint-Brieuc, août 2011. PHOTO AFP

    La lutte contre la pollution des eaux par les nitrates reste l'un des gros points faibles de la France en matière d'environnement, avec la lutte contre la pollution de l'air.  Concernant les nitrates, l'insuffisance de l'action française en la matière risque désormais de coûter cher au pays.

    Un projet de décret à contre-temps des exigences européennes

    Un projet de décret "relatif aux programmes d'actions à mettre en œuvre en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d'origine agricole" a été mis en consultation depuis le 29 mars dernier : il ne s'agit ni plus ni moins que de prolonger jusqu'au 1er janvier 2014 les plans d'actions départementaux dans les zones vulnérables qui sont en vigueur. Or, ils auraient dû  être remplacés le 1er juillet 2013, dès cette année donc, par un nouveau plan national et programmes d'actions régionaux....

    Un arrêté pour préciser le programme national

    Selon la Lettre Cadre du site des Cadres territoriaux du 11 avril, le Ministère indique cependant que l'arrêté précisant le programme national va bientôt sortir. Il indiquera les conditions d'épandage (sols en pente, détrempés, inondés, gelés, enneigés...), les interdictions (moins de 5 m des cours d'eau) et les obligations (couverture pendant les intercultures longues). Il sera opposable aux agriculteurs, mais les programmes régionaux ne devraient être connus que fin 2013, au mieux.

    pollution eau,nitrate,agriculture intensive,europe,commission européenne,condamnationQui est responsable de la pollution de l'eau par les nitrates ?

    Toute l'agriculture française n'est pas responsable de la pollution des eaux. La coupable c'est surtout l'agriculture intensive des grandes cultures et de l'élevage hors sols de porcs et de volailles,  situés à plus des trois-quarts en zone vulnérables Les grandes cultures se trouvent à 80 % en zone vulnérable, les élevages de porcs et de volailles à 73 %. Si la pollution continue d'augmenter, selon une enquête de "l'UFC Que Choisir" du mois d'avril, il y a cependant des points positifs. Quelques zones d'élevage qui étaient classées en zone vulnérable en sont sorties en 2012. Dans la région, c'est le cas d'Adour-Garonne, où le nombre d'élevages concernés à diminué de 15 % et où le pourcentage de communes en zone vulnérable est désormais de 34 %. Ces sorties de zone vulnérable sont néanmoins très rares et ne concernent que 617 communes sur l'ensemble du territoire français, souligne "Que Choisir".

    pollution eau,nitrate,agriculture intensive,europe,commission européenne,condamnationUne facture de 60 millions d'euros

    L'échec de la France dans la lutte contre la pollution de l'eau par les nitrates pourrait coûter cher. La France qui est au cœur d'une procédure contentieuse avec l'Europe pour laquelle le jugement devrait intervenir au plus tard en août 2013. Depuis 2012, la Commission européenne accuse la France de "ne pas avoir pris les mesures efficaces pour lutter contre la pollution des eaux par les nitrates".  La condamnation par la Cour du Luxembourg est donc quasi certaine. Une amende de 28 millions d'euros et une astreinte de 117.882 euros par jour c'était la sanction réclamée contre la France en 2007, pour application insuffisante de la directive nitrates. On y avait échappé de justesse, mais cette fois-ci, les pénalités pourraient s'élever à 60 millions d'euros et plus de 150.000 euros par jour ! La facture étant à régler par l'Etat, c'est-à-dire par le contribuable, qui dans sa très grande majorité, n'est pas le pollueur... Et qui paie en outre déjà pour l'assainissement de l'eau potable : la double peine, en quelque sorte.

    pollution eau,nitrate,agriculture intensive,europe,commission européenne,condamnationCondamnation pour les algues vertes sur les plages

    À cela s'ajoutent les factures dues aux jugements prononcés par les tribunaux français. Ainsi, la Cour Administrative d'Appel de Nantes vient de condamner l'État à verser 12.430 euros à la commune de Tréduder (Côtes d'Armor) pour le ramassage et le traitement des algues vertes sur ses plages : les juges ont conclu à la carence de l'État. Quant auTribunal administratif de Rennes, il vient d'enjoindre à quatre préfets bretons de compléter les quatrièmes programmes d'actions départementaux pour lutter contre les algues vertes.

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    REPERES EN CHIFFRES

    • En 2010, la surface agricole utile en France couvre 27 millions d'hectares, dont 15 millions classés en zone vulnérable, soit 56 %. Les grandes cultures sont à 80 % en zone vulnérable, les élevages de porcs et de volailles à 73 %, les bovins lait à 54 %.

    LEXIQUE

    • Nitrates  : les nitrates (NO3) sont des composés d’azote. L' azote est un élément chimique, un des composants principaux du vivant avec le carbone, l’oxygène et l’hydrogène.Pour absorber l’azote nécessaire à leur développement, les plantes ont besoin de nitrates, qui proviennent de deux sources : l’humus (matière organique du sol) et lesengrais azotés : engrais minéraux ou engrais organiques (produits notamment par les élevages : lisier et fumier).Seule une partie de l’azote est absorbée par les plantes, et le reste se diffuse dans la nature (eau, sol, air). L’eau chargée en nitrates ruisselle depuis les champs, rejoint les rivières puis la mer où elle constitue une cause majeure de pollution. Prendre en compte la quantité de nitrates déjà apportée par le sol doit permettre d’estimer la quantité d’engrais nécessaire aux plantes et de limiter au maximum cette pollution.
    • Zone vulnérable aux nitrates. Les zones vulnérables aux nitrates découlent de l’application de la directive « nitrates » qui concerne la prévention et la réduction des nitrates d’origine agricole. Cette directive de 1991 oblige chaque État membre à délimiter des « zones vulnérables » où les eaux sont polluées ou susceptibles de l’être par les nitrates d’origine agricole. Elles sont définies sur la base des résultats de campagnes de surveillance de la teneur en nitrates des eaux douces superficielles et souterraines. Des programmes d’actions réglementaires doivent être appliqués dans les zones vulnérables aux nitrates et un code de bonnes pratiques est mis en oeuvre hors zones vulnérables.
  • Coup de coeur. Le "coeur" du Ferret vu du ciel (Gironde)

    coeur ferret.jpg

    Le "coeur" du Ferret vu du ciel par Google Earth DR

     foret,onf,photographie,protection forêt,google earthNon, la photo ci-dessus n'est pas signée Yann Arthus-Bertrand,  chasseur photographique des paysages exceptionnel de la planète en danger, auteur de "La planète vue du ciel"  et président-fondateur de la fondation environnementale Goodplanet. Elle répond cependant au clair et évident mot d'ordre de Goodplanet : "Mettre l'écologie au coeur des consciences".

    Ce coeur sylvestre, photographié par Google Earth, bat dans la forêt girondine, sur la parcelle 76, avenue du Truc-Vert, en bordure du village de Petit-Piquey, sur le bassin d'Arcachon, en Gironde.

    coeur arthus.jpgUn message d'amour

    Clin d'oeil et hommage au célèbre coeur naturel photographié par Yann Arthus-Bertrand (photo ci-contre), le coeur du Ferret est un nouveau et beau message d'amour à la forêt et à la planète, envoyé au début de l’année 2012, quelques semaines avant sa retraite, par Jean-Pierre Duval, responsable de l’Office national des forêts (ONF).  « Le renouvellement nécessaire de la forêt se fait par coupe rase, impressionnante mais nécessaire tous les soixante ans, a-t-il expliqué à "Sud Ouest".  Pour atténuer l’effet visuel depuis la route, nous avons décidé de la limiter en bordure, puis l’idée de cette forme est venue, comme un clin d’œil positif à la nature que nous entretenons, même si la coupe est toujours perçue comme un traumatisme. »

    "Forêt d'exception"

    L'aménagement et le déboisement ont été effectués par la société qui a acheté le bois en février 2012. Un beau symbole pour cette forêt qui postule avec sa sœur de La Teste-de-Buch au label de « Forêt d’exception ».

    Cathy Lafon

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  • Transport urbain. Un "aérotram" pour relier l'aéroport de Mérignac?

     téléphérique aérien londres.jpg

    Le téléphérique aérien de Londres a été inauguré en juin 2012 par le maire, Boris Johnson, juste avant les Jeux Olympiques. Photo DR

    A Toulouse, le projet d'un téléphérique urbain, l'"Aérotram", est né en octobre 2012. Dans l'agglomération bordelaise, Michel Sainte-Marie propose à son tour d'installer un mode de transport similaire pour relier l'aéroport situé à Mérignac, la ville dont il est le maire. 

    Quelle desserte de l'aéroport pour les transports en commun ?

    A Bordeaux, la question de la desserte de l'aéroport par les transports en commun, longue et peu pratique aujourd'hui, fait débat depuis des années. Pour l'améliorer, il n'y a pas trente-six solutions : il faudrait rallonger la ligne entre les Quatre Chemins, à Mérignac et l'aéroport, situé de l'autre côté de la rocade bordelais. Soit 4 km en ligne droite. Mais quel mode de transport collectif sur cette ligne ? Un bus sur une voie en site propre ? Un tram, bien plus coûteux, comme le demande Alain Juppé, maire de Bordeaux ? En ces temps de rigueur budgétaire, rien n'est encore tranché. Mais le besoin est là, de plus en plus pressant : gagner du temps de transport pour les usagers, certes, mais aussi réduire la pollution engendrée par le trafic automobile et les émissions de gaz à effet de serre est une autre urgente nécessité pour la Cub. Sanitaire et climatique.

    sainte marie.jpgEt si on construisait plutôt un "aérotram" ?

    Hier, le maire de Mérignac, a proposé une solution alternative, en marge de la cérémonie de soudure du premier rail de l'extension du tram sur sa commune : et pourquoi pas un "aérotram"?

    "Aérotram", kesako ? Il s'agit d'un transport urbain aérien par câble,  petit frère du téléphérique,  tram aérien, télécabine et métrocâble déjà connus.

    Brest, Toulouse, Barcelone, New York, Singapour, Rio de Janeiro, Londres...

    transport en commun,téléphérique aérien,intermodalité,aéroport,tramway,bus,téléphérique,collectif,mérignac,bordeauxEn France, Grenoble dispose déjà d'un téléphérique urbain, depuis 1934. Deux grandes villes françaises, Brest et Toulouse viennent d'opter aussi pour cette modalité, intégrée dans l'offre de transport en commun de leur territoire, rejoignant ainsi le club prestigieux mondial de grandes métropoles qui, comme BarceloneNew York, Rio de Janeiro, Singapour, Taipe, Caracas, Portland, Cologne et, depuis les les JO, Londres (ci-contre) disposent déjà d'un téléphérique urbain. A Brest, les études ont déjà commencé, afin de franchir la rivière qui traverse la ville en téléphérique en 2015.

    L'"Aérotram" de Toulouse


    Projet de téléférique à Toulouse par teletoulouse-wizdeo

    A Toulouse, c'est le nom du téléphérique qui doit relier trois sites en 2017, l'Oncopole, le CHU de Rangueil et l'UPS. Le projet a été présenté le 9 octobre 2012, lors d'un colloque sur les transports aériens par câble.

    Comment ça marche ?

    Reliée à trois câbles (deux de support et un de traction) sur cinq pylônes, la ligne de 2,6 km de long, comportera trois gares aériennes (Oncopole, CHU et UPS) desservant ainsi trois sites médicaux et universitaires majeurs en dix minutes (avec une fréquence d'une minute et demi en heure de pointe), au lieu d'une demi-heure à trois-quarts d'heure par la route actuellement (route d'Espagne, périphérique sud, chemin des étroits et coteaux de Pech David ou route de Narbonne).

    "Le moyen de transport le plus écologique"

    A Annecy, un projet de transport par câble entre Annecy et La Balme de Sillingy, le FIL, est également né. Il n'a pas encore été adopté par les collectivités locales. Son objectif : désengorger un des plus beaux endroits des Alpes asphyxié par circulation automobile. Pour les concepteurs du FIL, ce type de transport est aujourd'hui la meilleure solution pour assurer une mobilité écologique et durable.

    44 millions d'euros à Toulouse

    Pour Michel Sainte-Marie, "l'aérotram peut s'inscrire dans un paysage urbain en pleine mutation".  Il est moins coûteux qu'un tram et bien plus souple : sa fréquence et sa capacité s'adaptent aisément aux flux variables d'usagers de la zone aéroportuaire et hôtelière.

    Deux fois moins cher qu'un tramway classique

    A Bordeaux, aucun chiffrage n'a pour l'heure encore été établi, ni aucune étude de faisabilité concrète étudiée. Trop tôt.  On a cependant un élément de référence avec Toulouse, où le projet  de liaison aérienne remplace les projets pharaoniques, pont et tunnel autoroutier, imaginés un temps pour franchir à la fois Garonne et coteaux de Pech David. Selon le maire de la ville, Pierre Cohen, "cette liaison aérienne permettra un transport en commun rapide et efficace en maillage avec le reste du réseau Tisséo". A quel prix ? L'appel d'offres pour désigner fabricant et architecte conseil pour ce projet s'élève à 44 M € tout compris. Soit deux fois moins cher qu’un tramway classique. 

    La Cub va-t-elle s'intéresser à cette alternative très écologique au duo classique bus/tram, au moins pour en étudier faisabilité et opportunité ?

    A suivre.

    Cathy Lafon

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    • Les téléphériques urbains : dossier réalisé par les élus Modem à Nantes : cliquer ICI