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Eau - Page 87

  • Sciences : le manchot empereur victime du réchauffement climatique

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    Le manchot empereur est l'une des espèces animales particulièrement menacée par le réchauffement climatique. Photo DR

    Le manchot empereur est le seul animal à se reproduire durant l'hiver Antarctique. Autre particularité, l'oiseau des grands froids éternels qui n’a pas de prédateur naturel, ne vole pas. Bien qu’elle soit protégée, une étude de chercheurs du CNRS de La Rochelle (Charente-Maritime) montre que cette espèce devrait voir ses populations fortement décliner en Antarctique d’ici à 2100 et que les deux tiers des colonies actuelles de manchots empereurs pourraient voir leurs effectifs chuter de 50%… 

    Le réchauffement climatique

    Qui est le coupable ? Vous avez deviné : le changement climatique. C’est ce que montre une étude menée par une équipe internationale comprenant des chercheurs du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS / Université de La Rochelle), sous la direction de l'écologiste Henri Weimerskirch, publiée en juin dernier dans la revue "Nature Climate Change". Ces prévisions se basent sur les scénarios d’évolution de la concentration des glaces de mer de l'Antarctique en relation avec le changement climatique.

    La glace, indispensable à la survie du manchot empereur

    La glace de mer est crucimanchot empereur,cnrs,la rochelle,étude,réchauffement cllimatiqueale pour la survie et la reproduction du manchot empereur (Aptenodytes forsteri), et au final pour la croissance de ses population. Et pour cause : cette espèce se reproduit et élève ses petits presque exclusivement sur cet élément. De plus la glace est indispensable au développement du premier maillon de la chaîne alimentaire du manchot : le phytoplancton, cet ensemble d’organismes végétaux qui tapisse le dessous de la banquise. Celui-ci est ingéré par le krill, des petites crevettes des eaux froides mangées par les poissons qui nourrissent à leur tour le manchot, qui mange aussi du krill.

    Classer le manchot empereur "espèce en danger"

    manchot empereur,cnrs,la rochelle,étude,réchauffement cllimatiqueEn tenant compte des modèles climatiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prédisant l’évolution future de la glace autour de l’Antarctique, Henri Weimerskirch (photo ci-contre)et son équipe ont pu modéliser l’évolution démographique possible des 45 colonies de manchots empereurs connues en Antarctique.  Et le résultat est affligeant: si le taux de croissance annuel de ces populations est majoritairement positif jusqu'en 2040, toutes les colonies vont commencer à décliner à partir de 2080. En 2100, l’espèce pourrait avoir chuté de 19%, avec 2/3 de ses populations diminuant de plus de 50%...  "C’est la première fois qu’on arrive à obtenir des prédictions d’évolution démographique globales pour le manchot empereur, concernant non pas une colonie en particulier mais l’ensemble des populations constituant cette espèce", souligne Henri Weimerskirch, qui conclut : "Nos résultats pourraient amener l’Union internationale pour la conservation de la nature – UICN – à classer le manchot empereur comme espèce en danger, à cause du changement climatique".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Consulter l'étude : "Projected continent-wide declines of the emperor penguin under climate change", par Jenouvrier Stéphanie, Holland Marika, Stroeve Julienne, Serreze Mark, Barbraud Christophe, Weimerskirch Henri et Caswell Hal, "Nature Climate Change" le 29 juin 2014 : Cliquer ICI
    • Contact communication : Bruno Michaud, Centre d'études biologiques de Chizé - CEBC (CNRS / Université de La Rochelle). Tél. : 05.49.09.67.43 - Email : bruno.michaud@cebc.cnrs.fr

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  • Initiative: Seawax, la peinture écolo qui préserve la mer et les pêcheurs

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    Après deux années de recherche, Seawax Marine Coatings a lancé la commercialisation d'une peinture antifouling (antisalissure) 100% écologique, destinée à protéger les bateaux en mer. Révolutionnaire, le nouveau produit est sans danger pour l'homme et pour l'écosystème marin.  Pour accompagner la levée de ses fonds, elle a fait appel à une société parisienne qui dispose d'un relais à Bordeaux : Happy Capital, une plateforme de financement participatif.

    seawax.png«Agir ensemble et protéger les océans »

    Les peintures antifouling sont majoritairement composées d‘éléments chimiques empêchant la colonisation des algues et des coquillages sur la coque des bateaux. Dans tous les cas ces peintures rejettent systématiquement des molécules toxiques et polluantes, aussi, si leur protection est efficace, elles constituent un danger important pour la vie aquatique et la santé humaine. Après plusieurs années de travail et 250.000 euros d'investissement, la société Seawax, née à Saint-Raphaël en Méditerranée, a réussi à mettre au point un antifouling respectueux de la nature. Bien loin des produits concurrents conçus à base de biocides, celui ci propose un procédé anti-adhérent, empêchant les organismes vivants d’envahir la coque des navires. Facile d’utilisation, sain pour l’homme et la planète, Seawax a également l’avantage de diminuer les frottements de l’eau sur la coque, favorisant sa glisse et sa vitesse tout en réduisant la consommation de carburant.

    Financement participatif

    Cette première mondiale innovante répond à l'un des problèmes de pollution cruciaux pour la vie des océans et obéit aux dernières normes internationales. Détenteur de six brevets, Seawax s’assure un avantage concurrentiel significatif : le marché de l’antifouling représente en effet un chiffre d’affaires de 38 millions d'euros en Europe et de 1,3 milliards d'euros dans le monde. Pionnière dans le domaine de l’antifouling et 100% écologique, Seawax veut en profiter pour gagner des parts de marché en France puis à l’international. Aussi, pour accompagner son développement, la société opère actuellement une levée de fonds avec la plateforme de financement participatif Happy Capital, pour un montant de 300.000 €. Chacun peut soutenir les valeurs de l'écologie et défendre la nature et les océans en devenant actionnaire, moyennant un investissement minimal de 500 euros.

    Cathy Lafon

     

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  • Que se cache-t-il dans votre boîte de thon ? Réponse avec Greenpeace

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    Comment continuer à déguster du thon en boîte sans nuire aux ressources  halieutiques de la planète ? Réponse avec Greenpeace DR

    Greenpeace, en guerre contre la surpêche qui menace la survie des océans, dénonce ce mois-ci la pêche industrielle au thon en expliquant sur son site comment elle fonctionne. Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut plus acheter du tout ce délicieux poisson, roi des boîtes de conserve. L'ONG en profite pour faire l'un de ces hit-parades dont elle a le secret, pour indiquer aux consommateurs les marques de boîtes de thon les plus respectueuses de la vie sur la planète.  A vos stylos !

    "Le thon, c'est bon !"

    Le saviez-vous ? 9 Français sur 10 ont une boîte de thon dans leur placard. Chaque année, les habitants l'Hexagone en achète 421 millions. C'est dire ! Mais que se cache réellement derrière cette petite boîte en ferraille si pratique pour agrémenter nos salades ? Langue au chat ? Les  DCP, nous apprend Greenpeace, dans un webdoc impressionnant.  En clair, les "dispositifs de concentration de poissons".  Un sigle qui fait froid dans le dos, car il désigne une méthode de pêche industrielle hautement destructrice pour les ressources halieutiques et notamment le poisson que nous surnommons "le steack de la mer".

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    Les DCP : kesaco ?

    La pêche industrielle au thon utilise des abris artificiels en mer, "dispositifs de concentration de poissons", qui fonctionnent sur le principe de la chaîne alimentaire et sont un triste exemple de la surexploitation des océans.  Les petits poissons qui s'y réfugient attirent les plus gros, nourriture des thons, les plus gros poissons carnassiers.  Les thoniers senneurs déploient ensuite un très grand  filet (la senne), ratissent large et récoltent tout ce qui porte écailles (ou pas) et qui bouge dans la mer. En maximisant ainsi leurs techniques de pêche, ils font aussi de sérieux dégâts dans la biodiversité marine.

    Les stocks de thons tropicaux en péril

    Entre 1990 et 2000, les DCP ont augmenté les prises de thons tropicaux, thon albacore, de100%,l'espèce aujourd'hui la plus consommée en France. Inutile de préciser que cela constitue un sérieux problème pour l'état des stocks de ces poissons, d'autant plus que les thoniers senneurs pêchent aussi les thons juvéniles,  qui n’ont pas encore eu le temps de grandir et de se reproduire. Mais pas seulement. Les DCP sont d'autant plus destructeurs qu'ils sont non sélectifs. Les filets remontent indifféremment à la surface de la mer des quantités de poissons non visés, comme des requins, des raies ou des tortues. Ces "prises accessoires", qu'on appelle chez les hommes des "victimes collatérales", sont ensuite rejetées à la mer par les pêcheurs, mortes ou mourantes. Le gâchis environnemental et alimentaire est énorme, mais aussi cruel.  Avec pour conséquence qu'aujourd'hui, il ne reste plus que 35% à 55% des stocks de thon albacore existants avant la pêche industrielle... Bref, Greenpeace alerte : la pêche industrielle  met nos océans en péril, pille leurs ressources et menace les espèces qui y vivent. 

    Phare d'Ekmül et Système U, premiers de la classe verte du thon

    surpeche,thon,greepeaceMais, amis gourmets friands de thon, tout espoir n'est pas perdu ! Vous pouvez manger du thon "responsable". Greenpeace a fait son enquête pour produire un classement des marques de boîtes de thon disponibles en grandes surfaces, qui respectent les ressources naturelles par les techniques de pêche qu'utilisent leurs fournisseurs. Seul le groupe Leclerc n'a pas répondu à l'enquête. Alors, pour les marques Phare d'Ekmül  (qui existe en bio) et Système U, selon l'ONG, on y va sans problème ! La totalité des thons vendus en conserve par Phare d'Ekmûl et 60 % de ceux commercialisés par Système U, ont été pêchés à la ligne de traîne ou à la canne : les thons sont ciblés, ont eu le temps de se reproduire et cette technique de pêche évite toute victime collatérale.

    Peuvent (beaucoup) mieux faire

    Moins vertes : les boîtes Carrefour et Auchan proposent du thon pêché pour plus de la moitié grâce aux DCP. A vous de voir.

    surpeche,thon,greepeaceDoivent absolument changer de comportement

    Enfin, carrément rouges, les célèbres conserves Petit Navire (quel placard peut s'enorgueillir de n'en avoir jamais accueilli une seule ? Pas celui de Ma Planète, en tout cas). Leader du marché français du thon en boîte, avec plus d'un quart des ventes du secteur... Mais aussi les boîtes Saupiquet, Connétable ou celles distribuées par Intermarché.  Si l'on a une conscience écolo et que l'on aime le thon (ce n'est pas incompatible), on évitera donc ces boîtes qui utilisent pour se remplir des techniques de pêche industrielle non sélectives.

    surpeche,thon,greepeaceVive le thon bio !

    Greenpeace ne l'évoque pas précisément, mais il existe plusieurs marques de thon en conserve labellisées produit de l'agriculture biologique, accommodées parfois à l'huile d'olive, bio, comme il se doit : Phare d'Ekmül, bien sûr, mais aussi Le Moulin du Naturel, Bonneterre, Koskas et fils, Casa Di Cecco, Jean de Luz...  et Ortiz, du groupe Naturgie. Marque de thon en conserve préférée de Ma Planète, Ortiz élabore ses délicieuses conserves de poissons de manière artisanale, en respectant les arts de la pêche traditionnelle et durable. On les trouve même conditionnées en jolis bocaux de verre réutilisables... qui dit mieux ?

    Bonnes courses et bon appétit !

    Cathy Lafon

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    EN SAVOIR PLUS

    •  Pour tout comprendre aux DCP,  visualisez le webdoc de Greenpeace en cliquant ICI

    • Greenpeace a interrogé les 10 premières marques du marché français de thon en boîte sur leurs performances environnementales. Choix de l'espèce, techniques de pêche, traçabilité... tout a été passé au crible. Ces marques représentent à elles seules 75% du marché français.

    • Le classement de Greenpeace des marques de boîtes de thon :

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