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Eau - Page 110

  • Bassin d'Arcachon : bienvenue au nouveau parc naturel marin!

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    Le bassin d'Arcachon, vue aérienne du banc d'Arguin, juillet 2013. Photo archives "Sud Ouest"/ Laurent Theillet

    C'est la bonne nouvelle de la semaine ! Les écolos et les amoureux du bassin d'Arcachon nagent dans le bonheur depuis samedi dernier. Le 26 octobre, Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, a en effet annoncé à Ajaccio, à la veille de la clôture du 3e Congrès mondial des Aires protégées, la création d'un parc naturel marin  sur le bassin d'Arcachon.  Ce site naturel deviendra le sixième du genre en France. 

    bassin d'arcachon,pnm,parc naturel marin,protectionUn "parc naturel marin", c'est quoi ?

    Le statut de parc naturel marin (PNM) créé en 2006, est l'une des quinze catégories d'aires marines protégées en France. Il a pour objectif "la connaissance du milieu", "la protection des écosystèmes", et "le développement durable des activités liées à la mer". Le premier parc naturel marin a été créé en mer d'Iroise en septembre 2007, suivi de ceux de Mayotte, du Golfe du Lion, des Glorieuses dans l'océan Indien (photo ci-contre), et celui des estuaires picards et de la mer d'Opale. En tout, dix parcs naturels marins sont prévus.

    philippe martin souriant.jpgLe bassin d'Arcachon : un "site exceptionnel" à préserver, sans le mettre sous cloche

    Le décret annonçant la création du nouveau PNM devrait être signé "dans les prochaines semaines". "Dans ce site exceptionnel de la côte atlantique, le mode de gouvernance et d'action du parc permettra d'assurer la conciliation entre des usages multiples et concurrents, et la préservation des milieux marins", a indiqué le ministre de l'Ecologie, reprenant les conclusions de la mission d'études pour la création d'un Parc naturel marin sur le bassin d'Arcachon. Mise en place en février 2010, par l'Agence des Aires marines protégées installée à Arcachon, elle a nécessité une trentaine de réunion et séminaires, réuni près de 240 personnes et 150 organisations, et défini des objectifs pour "protéger le milieu marin, assurer son développement durable et solidaire en conciliant les divers usages professionnels et de loisirs) et mieux connaître le Bassin pour mieux le gérer."

    "La grande udaverat.jpgnité"

    L'élu écolo Michel Daverat (photo ci-contre), seule personnalité du bassin d'Arcachon à y participer en sa qualité d'administrateur de l'Agence des aires marines protégées, au nom de l'association des régions de France, ne boude pas son plaisir. Le conseiller régional aquitain EELV note que le parc national marin est  l’"aboutissement de plusieurs années de bataille", menées pour faire comprendre qu'il est "une solution pour résoudre un certain nombre de problèmes sur le bassin d’Arcachon." Il se dit confiant dans ce "très bon outil", qui va bénéficier, selon lui de la "grande unité autour de ce projet entre les professionnels, les plaisanciers, les associations de protection de l’environnement, les maires, qui y sont venus petit à petit".

    La Méditerranée, aussi

    Le très riche patrimoine naturel marin de la Méditerranée n'a pas été oublié. Le ministre a également annoncé à Ajaccio la mise à l'étude d'une nouvelle aire marine protégée autour du Cap Corse et, conjointement avec le prince Albert de Monaco, la création d'un "fonds fiduciaire" qui "contribuera à la constitution d'un réseau écologique d'aires marines protégées en Méditerranée" que "les ministres de Tunisie, d'Italie, de Monaco et de Chypre, autour de Philippe Martin, appellent de leurs voeux".

    Protéger 10% des océans d'ici à 2020

    Ouvert le 21 octobre à Marseille, en présence d'experts, le Congrès mondial des Aires protégées s'est achevé le week-end dernier. Ce rendez-vous international a réuni durant cinq jours près de 1.300 participants représentant 87 nations, sur le thème des aires marines protégées, de la gestion et de la protection des océans. Ce congrès constitue l’un des derniers points d’étape afin d’atteindre les objectifs internationaux de protéger 10% des océans d’ici à 2020.

    Dans ce cadre, la France devrait débloquer "plus de 20 millions d'euros" pour soutenir durant les deux prochaines années des projets de protection du milieu marin en Méditerranée, mais aussi dans le Pacifique ou dans les Caraïbes.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Le site de l'Agence des aires marines protégées : cliquer ICI
    • Le statut de parc naturel marin : cliquer ICI
    • Pour retrouver la liste des parcs naturels marins : cliquer ICI
  • Planète vidéo. Notre-Dame-des-Landes : "Le tarmac est dans le pré"

    France 3 s'intéresse lundi 28 octobre au conflit qui entoure le projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL pour les intimes), dans un documentaire inédit :  "Le Tarmac est dans le pré". Déjà diffusé en avant-première le vendredi 26 octobre sur internet par France 3 Pays de Loire avec un débat sur les réseaux sociaux relayé par France info, il fait le buzz sur le web.


    "Le tarmac est dans le pré" le documentaire... par France3PaysdelaLoire

    Pas si simple

    Signée Thibault Férié, l'enquête décortique les arguments des pro et des anti-NDDL dans un dossier devenu emblématique pour les écologistes.  Deux camps inconciliables et deux conceptions du monde qui s'opposent depuis 1965, dans la bataille du futur aéroport du Grand-Ouest. La querelle des anciens et de modernes, le retour à la bougie contre l'avenir radieux du progrès ? A l'heure de la triple crise économique, sociale et environnementale, avec la double nécessité de réduire les émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique et de préserver les ressources énergétiques en voie de raréfaction, ce n'est pas si simple.

    Les forces en présence dans la "mère" des batailles écologistes

    A notre gauche : des élus de tous bords, de Loire-Atlantique et d'ailleurs, des écolos, des altermondialistes, mais aussi de simples citoyens qui défendent un territoire naturel et agricole et dénoncent un "grand projet d'infrastructure inutile", voire anti-économique  : selon les études qu'ils ont commanditées,  l'aéroport existant de Nantes pourrait parfaitement être rénové et agrandi.  A notre droite: un front d'autres élus de tous bords, de Loire-Atlantique et d'ailleurs, avec à leur tête le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien député-maire de Nantes, mais aussi Vinci, un très gros groupe du BTP et d'autres entreprises.

    acipa logo.jpgEt au milieu, la ZAD

    L'enjeu du conflit, c'est la ZAD.  Pour les aménageurs  : la "Zone d’Aménagement Différé" et pour les opposants à l'aéroport ,(les Zadistes) :  la"Zone À Défendre".  Mais avant tout, un espace naturel de 1.600 hectares où travaillent et vivent des agriculteurs attachés à la défense de leurs terres, désireux de développer une agriculture péri-urbaine. Zone naturelle à l'écosystème fragile, la ZAD était aussi un territoire défendu par l'Europe dans le cadre des Directives  EauHabitats et Oiseaux, jusqu'au 17 septembre dernier où Bruxelles a fait savoir qu'y construire un aéroport ne mettrait pas la France en infraction avec la loi européenne sur l'environnement... Comprenne qui pourra. Un mois plus tard jour pour jour,  le Conseil d'Etat dans son arrêt du 17 octobre, en rajoutait une couche, en rejetant le recours du "Collectif des élus qui doutent de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes". Le collectif contestait la décision implicite de refus du Premier ministre d'abroger le décret du 9 février 2008 déclarant d'utilité publique les travaux nécessaires à la réalisation du projet.

    Mal barrée

    L'affaire semble désormais bien mal barrée pour les "anti-NDDL", même s'ils n'ont pas renoncé pour autant à la lutte. L'inauguration de l'"Ayraultport", comme le surnomment ses opposants aura-t-elle bien lieu en 2017, comme prévu, une fois les derniers recours en justice épuisés ? La lutte du pot de terre contre le pot de fer s'achèvera-t-elle dans les miettes du plus faible, comme bien souvent? 

    Bien connu des réseaux sociaux sous le mot dièse #NDDL, l'"affaire Notre-Dame-des-Landes" est devenue l'emblème d'un véritable choix de société, doublé d'un enjeu politique qui fait dire à José Bové sur twitter

    josé bové.pngSur aéroport Notre Dame des Landes "au premier coup de pioche les Verts doivent quitter le gouvernement" (10:16 AM - 22 Oct 2013 José Bové @josebove)

    Cathy Lafon

    PRATIQUE Rendez-vous sur France 3, lundi 28 octobre, à 23h20, pour un décryptage de #NDDL.

    LIRE AUSSI

  • Gaz de schiste : la loi qui interdit la fracturation hydraulique est validée

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    Il n'y aura pas de documentaire "Gasland" à la française, grâce au Conseil constitutionnel qui a validé la loi interdisant la fracturation hydraulique. Photo "Gasland" DR

    Ouf ! Enfin une bonne nouvelle pour le gouvernement et les écologistes : le Conseil constitutionnel a validé vendredi la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLe gouvernement respire

    Avec des députés PS qui se trompent de boutons en votant contre un article de loi sur la réforme des retraites, le récent bug informatique sur le décompte des chômeurs en août et la chute vertigineuse dans l'opinion publique de François Hollande, il n'aurait plus manqué que cette loi  - un des rares engagements du président en matière d'écologie à être tenu clairement et fermement-  soit retoquée, pour que la fête soit complète...

    La décision réjouit les écologistes

    Associations et élus mettent en effet à l'index la technique de fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, en raison de son impact environnemental  désastreux et irréversible, comme le montre "Promised land",  le film de Gus van Sant et Matt Damon.

    La QPC de Schuepbach rejetée

    La société texane Schuepbach, à l'origine de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise le 11 octobre au Conseil constitutionnel, contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherches de Nant (Aveyron) et de Villeneuve-de-Berg (Ardèche).  Mais le Conseil constitutionnel a rejeté sa demande : les dispositions de la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire la recherche et l'exploitation de ces hydrocarbures à partir de la fracturation hydraulique et à abroger les permis de recherche nécessitant le recours à cette technique "sont conformes à la Constitution".

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLa géothermie profonde n'a rien à voir avec la fracturation hydraulique

    A l'audience, le 24 septembre, l'avocat de la société texane avait notamment estimé que l'annulation des permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que ce grief ne peut être retenu dans le cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation hydraulique. Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", en faisant valoir que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde. Un motif, là encore, rejeté par les Sages, pour qui la fracturation hydraulique utilisée "pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement". Le Conseil juge ainsi justifiée, du fait de "la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche", l'existence d'une loi propre aux hydrocarbures.

    Contents, les écolos

    rivasi.jpgCertes, les industriels n'ont pas dit leur dernier mot. Le pétrolier américain se bat en France pour d'autres permis et les collectifs anti-gaz de schiste maintiennent leur vigilance. Mais, une fois n'est pas coutume, le bonheur est aujourd'hui dans le pré des écolos. Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, se réjouit de ce que "la loi ainsi interprétée montre une volonté de développer des énergies renouvelables plutôt que de recourir à des énergies fossiles limitées et portant atteinte à la santé et à l’environnement". La députée apporte cependant un bémol: "la bataille n’est pas terminée. En effet, suite à l’abrogation de ces deux permis de Nant et de Villeneuve de Berg, Schuepbach comptait réclamer 1 milliard d’euros d’indemnisation à l’Etat", rappelle l'eurodéputée, pour qui il ne faut pas entrer dans ce "jeu de dupes".

    La reconnaissance du droit à la souveraineté environnementale

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcL'écologiste José Bové a la moustache qui frétille en saluant une "triple victoire" : celle de "la démocratie", celle des "citoyens et des collectifs qui dès 2010 se sont opposés aux permis d’exploration de gaz de schiste", et enfin, celle du "droit de l’environnement sur les intérêts des compagnies pétrolières". Selon l'eurodéputé du Larzac, cette décision impose aussi d'aller "vers une véritable transition énergétique".

    corinne lepage.jpgQuant à Corinne Lepage, présidente de Cap 21, elle ne boude pas non plus son plaisir et estime que la décision des Sages est une "bonne nouvelle, pour l'environnement, mais aussi pour l'économie". L'eurodéputée rappelle que l'exploitation des gaz de schiste déjà déficitaire aux Etats-Unis serait d'un coût très élevé en Europe, sans compter le coût environnemental et l'impact sur les exploitations agricoles.

    La vague verte

    Du coup, François Hollande et Philippe Martin en profitent pour surfer sur la vague du succès.  "L'interdiction de la fracturation hydraulique est générale et absolue" et "la loi du 13 juillet 2011 est désormais juridiquement inattaquable" estime le ministre de l'Ecologie. Quant à François Hollande, il salue la décision des Sages :"Cette loi était plusieurs fois contestée, elle est maintenant incontestable." Heureux, le Président et son gouvernement : ce n'est pas non plus si souvent...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • C'est la première fois que la Conseil constitutionnel était amené à se prononcer sur la loi d'interdiction sur la fracturation hydraulique du 13 juillet 2011, adoptée au terme de plusieurs mois de mobilisation en France contre les gaz et pétrole de schiste. Votée sous un gouvernement de droite, elle a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir en 2012.

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