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Le dérèglement climatique va bouleverser l'organisation globale actuelle des espèces vivant dans l’océan. Photo AFP
Pour les chercheurs, le réchauffement climatique est une réalité qui ne fait pas débat. Avec notamment des conséquences importantes sur les écosystèmes des océans. En revanche, difficile pour eux d'en prédire avec confiance les effets attendus sur la biodiversité marine. Le suivi scientifique actuel des systèmes biologiques marins ne couvre en effet qu’une infime fraction de l'immensité des océans.
Pour parvenir à calculer les effets du dérèglement climatique, une équipe internationale, conduite par le CNRS et impliquant en France des chercheurs de Sorbonne Université, a utilisé un nouveau modèle numérique. Les résultats de leur étude, pilotée par Grégory Beaugrand et publiée ce 25 février 2019, dans la revueNature Climate Change, montrent une accélération des altérations biologiques avec des conséquences pour l’exploitation des ressources halieutiques marines, pêche et aquaculture, et donc à terme pour les économies des sociétés humaines.
La surpêche contribue à l'effondrement de la biodiversité. Photo archives AFP
Au moment où les ministres de la pêche se réunissaient à Bruxelles pour négocier les quotas de 2019, l’UFC-Que Choisir dénonçait, le 17 décembre 2018, enquête de terrain accablante à l’appui, les mauvaises pratiques de la grande distribution en matière de pêche durable, enexhortant les pouvoirs publics à durcir les quotas de pêche mais aussi à rendre l’étiquetage sur la durabilité de la pêche enfin explicite. Il y a urgence : selon les résultats de cette enquête, 86 % des poissons présents dans les étals des grandes surfaces enquêtées sont pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités. Ce qui impacte lourdement sur l'environnement et constitue pour l'avenir des ressources halieutiques une menace intolérable, à l'heure où la biodiversité s'effondre.
Le bassin d'Arcachon, vue aérienne du banc d'Arguin, juillet 2013. Photo archives "Sud Ouest"/ Laurent Theillet
C'est la bonne nouvelle de la semaine ! Les écolos et les amoureux du bassin d'Arcachon nagent dans le bonheur depuis samedi dernier. Le 26 octobre, Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, a en effet annoncé à Ajaccio, à la veille de la clôture du 3e Congrès mondial des Aires protégées, la création d'un parc naturel marin sur le bassin d'Arcachon. Ce site naturel deviendra le sixième du genre en France.
Un "parc naturel marin", c'est quoi ?
Le statut de parc naturel marin (PNM) créé en 2006, est l'une des quinze catégories d'aires marines protégées en France. Il a pour objectif "la connaissance du milieu", "la protection des écosystèmes", et "le développement durable des activités liées à la mer". Le premier parc naturel marin a été créé en mer d'Iroise en septembre 2007, suivi de ceux de Mayotte, du Golfe du Lion, des Glorieuses dans l'océan Indien (photo ci-contre), et celui des estuaires picards et de la mer d'Opale. En tout, dix parcs naturels marins sont prévus.
Le bassin d'Arcachon : un "site exceptionnel" à préserver, sans le mettre sous cloche
Le décret annonçant la création du nouveau PNM devrait être signé "dans les prochaines semaines". "Dans ce site exceptionnel de la côte atlantique, le mode de gouvernance et d'action du parc permettra d'assurer la conciliation entre des usages multiples et concurrents, et la préservation des milieux marins", a indiqué le ministre de l'Ecologie, reprenant les conclusions de la mission d'études pour la création d'un Parc naturel marin sur le bassin d'Arcachon. Mise en place en février 2010, par l'Agence des Aires marines protégées installée à Arcachon, elle a nécessité une trentaine de réunion et séminaires, réuni près de 240 personnes et 150 organisations, et défini des objectifs pour "protéger le milieu marin, assurer son développement durable et solidaire en conciliant les divers usages professionnels et de loisirs) et mieux connaître le Bassin pour mieux le gérer."
"La grande unité"
L'élu écolo Michel Daverat (photo ci-contre), seule personnalité du bassin d'Arcachon à y participer en sa qualité d'administrateur de l'Agence des aires marines protégées, au nom de l'association des régions de France, ne boude pas son plaisir. Le conseiller régional aquitain EELV note que le parc national marin est l’"aboutissement de plusieurs années de bataille", menées pour faire comprendre qu'il est "une solution pour résoudre un certain nombre de problèmes sur le bassin d’Arcachon." Il se dit confiant dans ce "très bon outil", qui va bénéficier, selon lui de la "grande unité autour de ce projet entre les professionnels, les plaisanciers, les associations de protection de l’environnement, les maires, qui y sont venus petit à petit".
La Méditerranée, aussi
Le très riche patrimoine naturel marin de la Méditerranée n'a pas été oublié. Le ministre a également annoncé à Ajaccio la mise à l'étude d'une nouvelle aire marine protégée autour du Cap Corse et, conjointement avec le prince Albert de Monaco, la création d'un "fonds fiduciaire" qui "contribuera à la constitution d'un réseau écologique d'aires marines protégées en Méditerranée" que "les ministres de Tunisie, d'Italie, de Monaco et de Chypre, autour de Philippe Martin, appellent de leurs voeux".
Protéger 10% des océans d'ici à 2020
Ouvert le 21 octobre à Marseille, en présence d'experts, le Congrès mondial des Aires protégées s'est achevé le week-end dernier. Ce rendez-vous international a réuni durant cinq jours près de 1.300 participants représentant 87 nations, sur le thème des aires marines protégées, de la gestion et de la protection des océans. Ce congrès constitue l’un des derniers points d’étape afin d’atteindre les objectifs internationaux de protéger 10% des océans d’ici à 2020.
Dans ce cadre, la France devrait débloquer "plus de 20 millions d'euros" pour soutenir durant les deux prochaines années des projets de protection du milieu marin en Méditerranée, mais aussi dans le Pacifique ou dans les Caraïbes.