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Développement durable - Page 638

  • L'usage massif des OGM ne limite pas les pesticides

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    Le Département américain de l'agriculture vient de publier le bilan de plus de quinze ans de culture d'organismes génétiquement modifiés, les premières semences ayant été commercialisées en 1996. Conclusion: contrairement à l'un des arguments avancés pour justifier leur usage, les OGM ne permettent pas de limiter les pesticides. C'est même le contraire, pour les herbicides.

    ogm,organisme génétiquement modifié,etats-unis,bilan,herbicide,pesticide,phytosanitaire,insecticide,assemblée nationale,vote,loi,interdictionLes zones non OGM favoriseraient la réduction de la consommation d'insecticides

    Si les agriculteurs américains utilisent massivement le coton, le soja et le maïs OGM, c'est pour leur rendement supérieur, mais pas pour diminuer le recours aux pesticides. En effet, si le pays a réduit sa consommation d'insecticides, ce n'est pas grâce aux OGM, mais, selon le Département américain de l'agriculture, en raison de la baisse très importante sur le sol américain des populations de pyrales, des papillons ravageurs du maïs et autres plantes cultivées, laquelle profite aussi aux cultures non OGM. A l'inverse, les études constatent que la création de zones refuges non OGM a permis de limiter l'émergence de résistances aux pesticides chez les insectes.

    Les OGM accroissent la résistance aux herbicides

    Quant aux phytosanitaires herbicides, les OGM n'ont pas permis aux  Américains de réduire leur utilisation, bien au contraire. Pour le soja, elle est même en augmentation. En outre, des résistances aux herbicides sont apparues pour quatorze «mauvaises herbes», ce qui a contraint les agriculteurs à maintenir les épandages chimiques dont on sait qu'ils sont toxiques et dangereux pour la santé humaine.

    Après les mauvaises herbes, les «super mauvaises herbes» : merci les OGM

    Selon une étude publiée en septembre 2013 dans le magazine Science, «les États-Unis se dirigent vers une crise» car «dans certaines régions du pays les mauvaises herbes résistantes à l'herbicide le plus populaire au monde, le glyphosate, poussent maintenant dans la grande majorité des champs de soja, coton, et maïs», où ces cultures sont à 90% à base de graines OGM . 

    ogm j'en veux pas.jpgLa France dit encore "non" aux OGM

    De son côté, concernant l'usage des OGM, la France maintient son cap : l'Assemblée nationale a adopté, mardi 15 avril, l'interdiction de la culture de maïs OGM qui avait été rejetée par le Sénat le 17 février dernier. Seul le groupe UMP a voté pour ce texte présenté par le sénateur socialiste Alain Fauconnier. En vertu de la loi, la mise en culture de variété de maïs génétiquement modifié est interdite et précise qu'en cas de non-respect de cette interdiction, l'autorité administrative peut ordonner la destruction des cultures concernées.  Pour l'UMP, "C'est un texte anticonstitutionnel et contraire au droit européen".

    L'Europe examine le cas du MON 810

    Le renouvellement d'autorisation du MON 810 est en effet actuellement en cours d'examen par l'Union européenne, avec, en parallèle, des discussions pour revoir le processus d'évaluation des OGM. Le compromis en discussion permettrait à chaque Etat d'interdire la culture d'un OGM sur tout ou partie de son territoire pour des raisons autres que la santé et l'environnement, comme l'ordre public, l'aménagement du territoire ou la lutte contre la dissémination.

    Le 15 mars dernier, la France interdisait par arrêté la culture des maïs OGM et donc celle du MON 810 de Monsanto. L'Hexagone entendait privilégier le "principe de précaution" dans l'attente que la loi interdisant plus largement toute culture de maïs transgénique soit adoptée à l'Assemblée, le 15 avril. C'est maintenant chose faite. Reste encore à conclure l'affaire au niveau européen. 

    Cathy Lafon

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    • Tous les articles de Ma Planète sur les OGM : cliquer ICI
  • Bordeaux: le quartier des Bassins à flot chauffé à 70% aux énergies renouvelables

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    Image de synthèse du nouveau quartier des Bassins à flot, à Bordeaux. DR

    C'était la bonne nouvelle de la Semaine du développement durable à la bordelaise. La semaine s'est achevée, la bonne nouvelle demeure. Le réseau de chaleur du nouveau quartier des Bassins à flot, à Bordeaux, sera alimenté par 70 % d'énergies vertes et locales provenant de trois sources différentes : le bois énergie (biomasse constituée par le bois), la récupération des calories des eaux traitées de la station d'épuration Louis Fargue et la géothermie de surface.

    Bassins à flot, Bacalan les Chartrons

    Et comme l'écologie est partageuse et solidaire, ce réseau  alimentera en chauffage et eau chaude sanitaire une partie de Bacalan et des Chartrons, deux quartiers historiques de Bordeaux voisins de celui des Bassins à flots. Soit, à terme, plus de 750.000 m2, et 5.000 logements, bureaux et commerces implantés dans ce nouveau quartier et conçus dans l'esprit des politiques de Développement Durable de la ville, qui seront desservis par les 10 km du réseau. Pas mal.

    Vertueux et moins cher

    Cette réalisation très verte est la conclusion d'une histoire au scénario bien écrit. En juillet 2013, trois acteurs de la transition énergétique s'associent pour créer "Energie des Bassins". Sa mission : concevoir, construire et exploiter le futur réseau de chaleur du quartier durable des Bassins à flot à Bordeaux. Avec un challenge de taille :" utiliser au mieux les ressources vertes produites localement tout en garantissant aux habitants une maîtrise de leurs charges, très largement déconnectées du prix des énergies fossiles". En clair: une énergie vertueuse et moins chère pour l'usager. Détenue à 51% par Mixéner, 40% par EDF Optimal Solutions et 9% par Idex, "Energie des Bassins" est le fruit de l'alliance de savoir-faire complémentaires. Mixéner assure la maitrise d'ouvrage déléguée. EDF Optimal Solutions réalise les chaufferies et les sous-stations. L'exploitation et la maintenance du réseau de chaleur reviendront quant à elles à Idex, qui communique également sur le projet. Le tout a été présenté le 3 avril dernier à Bordeaux.

    Trois énergies vertes

    Le réseau chauffera ses abonnés grâce à 70% d'énergies renouvelables et de récupération : 50% seront issues de la biomasse (deux chaudières biomasse d'une puissance totale de 6 MW implantées côté Bacalan et alimentées avec 8 à 10.000 tonnes de bois par an grâce à un approvisionnement de proximité). Les 20% d'énergies vertes restantes proviendront de la récupération calorifique du traitement des effluents de la station Louis Fargue (deux échangeurs de 6,6 MW au total, complétés par des pompes à chaleur et des échangeurs en sous-stations pour une puissance de 8,4 MW).  Ces deux chaufferies seront complétées par une troisième installation alimentée par de la géothermie de surface, puisée dans la Garonne. Le débit de pompage étant limité, l'utilisation de cette troisième source d'énergie alimentera la Cité des Civilisations du Vin en complément du réseau de chaleur. Enfin, le système ainsi configuré, d'une puissance totale de 21 MW, sera sécurisé par une alimentation gaz (chaudières de 26,1 MW), susceptible de prendre le relais en période de grand froid, sans surcoût pour l'usager.

    Rendez-vous en septembre

    Le réseau de chaleur des Bassins à Flot sera mis en service à compter du 1er septembre 2014. Son déploiement se fera en deux étapes, au gré de la livraison des projets immobiliers : 2014-2016 et 2017-2020. Il s'inscrit dans la déclinaison territoriale du Plan Climat Energie gouvernemental, en limitant au maximum les émissions de gaz à effet de serre. "En effet l'émission de 8.000 tonnes de CO2 sera évitée chaque année, soit l'équivalent de 4.500 véhicules parcourant 15.000 km par an", précise Idex. Afin de soutenir "Energie des Bassins" dans les investissements nécessaires à un tel projet (près de 30 M€), une aide à hauteur de 2,5 M€ lui a été octroyée par l'ADEME à travers le Fonds chaleur.

    Un dispositif  qui pourrait essaimer dans d'autres quartiers de Bordeaux, comme le secteur Niel et Brazza, rive droite, et contribuer à faire de la ville une ville à énergie positive.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Mixéner. Mixéner est une filiale détenue à 100% par la SAEML Régaz-Bordeaux, gestionnaire du réseau de distribution de gaz naturel sur Bordeaux et 45 communes girondines. Créée en 2010, elle est spécialisée dans l'ingénierie appliquée aux systèmes innovants faisant appel aux énergies renouvelables.  Cliquer ICI. Contact Presse Mixéner : Eric Destarac - edestarac@regazbordeaux.com
    • EDF Optimal Solutions. Cette filiale du Groupe EDF, assure la conception et la mise en œuvre de solutions d'éco-efficacité énergétique globales et sur-mesure visant à aider les collectivités territoriales, les bailleurs sociaux et les entreprises à réduire leurs consommations d'énergie et leurs émissions de CO2. Cliquer ICI. Contact Presse EDF Optimal Solutions : Géraldine Gauthier- edfoptimalsolutions@bm.com
    • Idex. Acteur de l'efficience énergétique, Idex assure le bien-être thermique de ses clients et réduit l'empreinte carbone du territoire, à travers une palette de services liés à l'énergie et à l'environnement. Capable d'exploiter toutes les énergies du territoire (biomasse, biogaz/méthanisation, géothermie, énergies de récupération...), Idex accompagne dans la durée les collectivités et les industries dans leurs projets d'infrastructures énergétiques, comme les réseaux de chaleur ou de froid. Cliquer ICI. Contacts Presse IDEX : Isabelle Laville - Agence Réplique -laville@replique-com.com; Hélène Senée - helene.senee@idex-groupe.com 
  • Polémique sur la démoustication en Gironde (suite). Pour l'INRA : inquiétude légitime mais alarme infondée

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    Un beau spécimen de moustique tigre. Photo DR

    Les moustiques inquiètent les autorités sanitaires car ,au delà des désagréments pour les peaux sensibles, ils peuvent être vecteurs de maladies virales graves, telles que la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune... L’arrivée en France et dans nos contrées du moustique tigre (Aedes albopictus), originaire d’Afrique de l’Est, en a rajouté une couche et incite à procéder à des démoustications sanitaires afin d'éradiquer les petites bêtes indésirables. Démoustications qui inquiètent parfois à leur tour les écologistes, pour leurs conséquences possibles sur la biodiversité locale, comme récemment en Gironde.

    La Sepanso,association de protection de l'environnement aquitaine vient ainsi de porter plainte auprès de la Commission européenne pour une démoustication effectuée dans le marais de Montferrand, à la demande de quatre communes de la Presqu’île, Ambès, Ambarès et Lagrave, Saint Louis de Montferrand et Saint Vincent de Paul. Selon l'association, telle qu'elle a été menée, cette opération sanitaire pourrait nuire à la biodiversité locale.

    moustiques,démoustication,prévention,lutte,gironde,montferrand,bactérie,btiLa crainte de la Sepanso : une bactérie exogène, menace pour la biodiversité locale

    Ma Planète a relayé, le samedi 12 avril, les motivations de la plainte des écologistes et leurs explications. Les opérations de démoustication par pulvérisation de BTi (Bacilius Thuringiensis, var. Israelensis) autorisées par le préfet dans le marais de Monferrand, concernent  douze sites Natura 2000 du département de la Gironde. Or, selon la Sepanso, au-delà des moustiques visés, la disparition des insectes et larves dans le marais de Monferrand pourrait perturber l'écosystème local et la la biodiversité d'un site naturel que le classement en zone Natura 2000 a, justement, pour objet de protéger.  Par ailleurs, toujours selon l'association écologiste, le  BTi, agent biologique, serait une bactérie exogène, qui pourrait renforcer le nombre des espaces invasives indésirables et nocives aux écosystèmes locaux. Pour la Sepanso, une démoustication mécanique ciblée aurait suffi.

    moustiques,démoustication,prévention,lutte,gironde,montferrand,virus,maladie,bactérie,btiUn tueur de moustique sélectif et bien de chez nous

    Laurent Lagadic, de l'unité d'Ecotoxicologie aquatique à l'INRA de Rennes (photo ci-contre) réagit aujourd'hui à l'article publié sur le blog Ma Planète et répond à la Sepanso.  Les inquiétudes exprimées par l'association écologique concernant des sites Natura 2000, sont légitimes, reconnaît le chercheur. Mais, selon lui, il convient d'en modérer la vision trop alarmiste. Et ce, principalement pour deux raisons. "Contrairement à tous les autres larvicides, le Bti est un agent biologique hautement sélectif et aussi étonnant que cela puisse paraître, à la dose recommandée pour la démoustication, il ne tue que les larves de moustiques et épargne les larves de chironomes (vers de vase) ", précise le scientifique, qui rectifie aussi : "le Bti ne vient pas de contrées éloignées où les écosystèmes sont différents des nôtres, mais il est bel et bien naturellement présent dans les sols des écosystèmes français". Il ne s'agit donc pas d'une espèce invasive et, à ce titre, il n'y a pas de risque à l'utiliser dans notre région.

    Une pratique sous haute surveillance

    Le chercheur de Rennes souligne aussi que "la démoustication est une pratique sous haute surveillance". Indépendamment des autorisations préfectorales, qui s'appuient sur les recommandations de l'Agence Régionale de Santé (ARS),  "les interventions de démoustication font l'objet d'un suivi des effets non intentionnels sur l'environnement, notamment sur les espèces non cibles d'invertébrés qui participent aux réseaux trophiques". Utilisé partout en France métropolitaine et DOM, dans la mesure où c'est actuellement le seul et unique larvicide autorisé par la réglementation, les résultats des études à long terme menées sur le terrain montrent qu'aux concentrations où il est recommandé pour être efficace contre les larves de moustiques, le Bti (sous la formulation VetoBac WG) n'affecte pas les larves d'autres insectes ou invertébrés, ni en terme d'abondance, ni du point de vue de leur diversité. Des résultats concordant avec ceux obtenus ailleurs en Europe - en Suède, par exemple - ou dans le monde - Etats-Unis, Australie, précise Laurent Lagadic.

    Ce suivi, réalisé par l'INRA, est en place depuis plusieurs années sur la façade atlantique, rappelle le scientifique de l'INRA.

    Cathy Lafon

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    CONTACTS

    • Sepanso : fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine, affiliée à France Nature Environnement (FNE). Sepanso gironde : 1 Rue de Tauzia, 33800 Bordeaux. Tel : 05 56 91 33 65. Courriel : sepanso22sepanso.org. Site internet : http://www.sepanso.org/gironde

    • Laurent Lagadic. UMR INRA - Agrocampus ESE (Ecologie et Santé des Ecosystèmes). Equipe Ecotoxicologie et Qualité des Milieux aquatiques, 65 Rue de Saint Brieuc, CS 84215,35042 Rennes Cedex. Courriel : Laurent.Lagadic@rennes.inra.fr