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Développement durable - Page 521

  • Agence régionale de la biodiversité : peut-on (ré)concilier écologie et économie en Aquitaine ?

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    La plage du lac de Lamothe,à Hostens (Gironde). Photo archives "Sud Ouest"

    On l'attendait depuis longtemps. LAgence Régionale pour la Biodiversité en Aquitaine (ARBA) est enfin née en 2014.  Elle a pour mission principale d'orchestrer une plateforme régionale d’échanges, pour valoriser la connaissance de la biodiversité, promouvoir les bonnes pratiques et les actions en sa faveur, en  accompagnant tous les acteurs dans sa prise en compte.

    Rendez-vous pour la biodiversité

    Parmi ses premières réalisations, dans le cadre de sa mission d'animation d'un forum des acteurs régionaux de la biodiversité, elle proposera, chaque trimestre, des "Rendez-­vous de la biodiversité", des  cafés ou soirées­ débats, sur des thèmes en lien avec la biodiversité et des initiatives locales.

    Concilier écologie et économie, c'est possible  ?

    parc régional naturel des landes de gascogne,agence régionale de la biodiversité,aquitainePour la première édition de ces tous nouveaux "Rendez­ vous", l'ARBA s’associe avec le Parc naturel régional des Landes de Gascogne (PNRLG), le Conseil départemental de la Gironde et l'entreprise Vertigo Lab, un bureau de recherches et d’études spécialisé en économie et gestion de l’environnement installée à Bordeaux. La rencontre se déroulera ce vendredi 19 juin, de 17h à 20h, sur le territoire du Parc naturel, et abordera la question qui fâche souvent, celle des compromis, possibles et souhaitables, entre préservation des écosystèmes et développement économique des territoires. 

    Questions cruciales

    Tourisme de nature, eau et littoral, forêt et sylviculture : comment valoriser économiquement la biodiversité pour mieux la préserver ? La biodiversité, peut­-elle être une source d'économie locale et un levier pour le tourisme, l'emploi et un développement territorial durable ? Autant de questions cruciales pour le développement de l'Aquitaine, territoire au riche patrimoine naturel, comme l'illustre encore la dernière polémique liée à l'extension de la porcherie de Saint-Symphorien, à laquelle s'opposent les défenseurs d'une nature protégée, créatrice de richesse économiques durables.

    Balade et échanges

    parc régional naturel des landes de gascogne,agence régionale de la biodiversité,aquitaineUne balade à travers le Domaine départemental d’Hostens - le long des berges du lac de Lamothe - commentée par un animateur du site, ouvrira la soirée à 17 h, histoire de bien se mettre dans l'ambiance. Animés par Thomas Binet, directeur de Vertigo Lab, les débats et les échanges qui suivront, à partir de 18h30, au Cercle ouvrier de Saint Symphorien (photo ci-dessus), permettront de croiser les regards avec les différents acteurs du territoire : citoyens, élus, gestionnaires, entrepreneurs, chercheurs, protecteurs de l’environnement, acteurs socio­économiques...

    Vous aimez votre région et la nature ? Pour vous, dialoguer, valoriser et mettre en commun les initiatives et les savoir-faire, c'est toujours mieux que de camper sur des positions stériles? Alors, que vous soyez professionnels ou non, ne ratez pas ce nouveau temps de rencontre conviviale, destiné à tous les Aquitains.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'ARBA, c'est quoi ? Créée en 2014 à l’initiative de la Région Aquitaine, l’Agence Régionale pour la Biodiversité en Aquitaine s’est implantée à l’Eco-Système Darwin à Bordeaux. Elle est née de la volonté de rassembler un forum d’acteurs autour des questions et des enjeux de la préservation de la biodiversité. Sa mission principale est d’être une plateforme régionale d’échanges, pour valoriser la connaissance de la biodiversité, promouvoir les actions en sa faveur et les bonnes pratiques et accompagner tous les acteurs dans sa prise en compte. L’ARB est construite autour d’une large gouvernance, composée de sept collèges
    • Pour consulter les actualités de l'Agence régionale de la biodiversité en Aquitaine, rendez-vous sur la page facebook de l'ARB : cliquer ICI

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  • Pesticides : alors, Roundup ou pas Roundup ?

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    Le Roundup est de nouveau pointé du doigt depuis le classement, en mars dernier, par l'OMS de son principal composant le glyphosate comme probable cancérogène pour l'homme. Photo AFP

    Selon des études scientifiques réalisées en Suède, aux Etats-Unis et au Canada, le glyphosate, principe actif de la plupart des herbicides utilisés en France, dont le célèbre Roundup, serait responsable de certains cancers. Il a été classé en mars dernier comme cancérogène probable chez l'homme par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

    Trois OGM tolérant le glyphosate retoqués par l'Anses

    pesticides,glyphosate,polémique,roundupEn 2014,  l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) en charge d'évaluer les impacts sanitaires des organismes génétiquement modifiées (OGM), a retoqué quatre demandes d'autorisation pour des plantes qu'elles a expertisées, trois sojas et un colza. Sur quatre, trois d'entre eux sont modifiés pour tolérer le glyphosate ou des herbicides à base du même glyphosate... sur l'interdiction duquel la France hésite.

    Pas touche au glyphosate pour les professionnels...

    "Non ! Si je l'interdisais, mais que je n'ai pas d'alternative, que me diraient les agriculteurs ? On viendra me dire : vous êtes en train de détruire la production agricole". Stéphane Le Foll, 9 juin 2015

    pesticides,glyphosate,polémique,roundupLe 9 juin dernier, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, déclarait sur la chaîne Public-Sénat qu'il n'interdirait pas le glyphosate, cette matière qui entre la composition de près de 500 produits, dont le célèbre Roundup, produit phare du géant américain Monsanto qui conteste l'avis de l'OMS.

    En revanche, le ministre concluait en demandant au « jardinier du dimanche, qui a la main lourde, d'arrêter. Un peu d'herbe, ça n'a jamais fait de mal à personne ». Une réponse à l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement, cadre de vie) qui, l'avait interpelé la veille, ainsi que les autorités sanitaires françaises, pour demander notamment que le glyphosate ne soit plus vendu en libre-service aux jardiniers amateurs.

    ...mais stop au Roundup pour les particuliers

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    "J'ai demandé aux jardineries d'arrêter de mettre en vente livre le Roundup". Ségolène Royal, 14 juin 2015

    Message reçu cinq jours plus tard (il faut laisser le temps au temps) par sa collègue de l'Ecologie, Ségolène Royal à qui échoie donc de "protéger" les jardiniers. Le 14 juin, le jour de l'inauguration de Vinexpo par François Hollande, la ministre annonçait, sur France 3, l'arrêt de la vente libre du Roundup aux particuliers dans les jardineries. "La France doit être à l'offensive sur l'arrêt des pesticides", a-t-elle déclaré en fustigeant au passage présence des phytosanitaires dans le vin, avec lesquels il faut, selon elle, en finir. Pour mémoire, la viticulture représente 3,7% de la surface agricole française mais concentre 20% des pesticides épandus.

    A tout petits pas...

    zéro pesticides villes logo.jpgComment prendre ces déclarations qui se veulent fracassantes ? Pour interdire les pesticides, dont on connaît pourtant bien aujourd'hui les effets nocifs sur la santé et l'environnement, force est de reconnaître que la France y va à tout, tout petits pas. Votée en 2013, la loi Labbé prévoit leur interdiction totale dans les espaces verts publics en 2020 et dans les jardins, à l'horizon 2022. Ou comment se donner du temps pour voir venir. L'accès en vente-libre aux produits phytosanitaires quant à  lui, doit  être interdit pour les jardiniers amateurs, à compter du 1er janvier 2018.

    Anticiper la loi : "un bon signal", mais encore

    pesticides,glyphosate,polémique,roundupLa décision de Ségolène Royal n'est finalement qu'une anticipation de la loi et sur un seul produit, le Roundup. Elle a cependant a été saluée par la CLCV qui "avait demandé que cette mesure soit prise et accueille très positivement cette décision", dans un communiqué. Matthieu Orphelin, le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot a indiqué pour sa part que que "Si l'interdiction de la vente aux particuliers du Round Up était anticipée par la loi ou par des accords volontaires, ce serait évidemment un bon signal".

    Certes, il faut bien commencer quelque part. Mais François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, ne peut, lui, s'empêcher de pointer l'"effet d'annonce" :"Nous attendons des différents Ministres qu’ils prennent des mesures d’interdiction claires des pesticides notamment ceux à base de glyphosate", a-t-il déclaré.

    Le glyphosate, sans danger pour les uns et pas pour les autres ?

    On peut en effet s'interroger sur ce nouveau "grand écart écologique" du gouvernement. De deux choses l'une. Soit le glyphosate est potentiellement dangereux, soit il ne l'est pas. S'il l'est, ce que semble indiquer de nombreuses études sanitaires, il l'est quantitativement davantage pour les professionnels de l'agriculture que pour les jardiniers amateurs. Les premiers, même s'ils sont davantage informés de ses dangers potentiels, l'utilisent bien plus que les seconds. Il l'est d'ailleurs aussi par voie de conséquence, à un autre degré, pour tous les consommateurs des fruits et légumes cultivés au glyphosate. Ce qui finalement, représente pas mal de monde, l'ensemble de la population ne s'alimentant pas encore en bio.

    Les agriculteurs officiellement victimes des pesticides

    pesticides vignes épandage.jpgHasard du calendrier, ou pas, ce nouvel épisode de l'interminable feuilleton des pesticides a commencé le jour-même de la publication du décret du 9 juin 2015 qui reconnaît enfin officiellement que les agriculteurs sont bien victimes des pesticides.... Le texte de loi "complétant les tableaux des maladies professionnelles" crée un lien entre le lymphome malin non hodgkinien et les "travaux exposant habituellement aux composés organochlorés, aux composés organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l'atrazine".

    L'indemnisation des maladies

    S'il faut cependant  prouver une exposition à ces produits sur une période de dix ans, aucune des circonstances où les agriculteurs sont en contact avec les pesticides n'est oubliée par la loi. L'inscription au tableau des maladies professionnelles "permettra à de nombreuses victimes d'obtenir une prise en charge des soins liés à leur pathologie, ainsi que l'attribution d'une indemnisation" se réjouit ainsi l'association Phyto-victimes qui a bataillé de longues années durant avant d'arriver à ce résultat, conquis également de haute lutte par les combats menés par des familles de victimes, comme ceux de Marie-Lys Bibeyran ou de Valérie Murat, en Gironde.

    Lancé en 2008 sous Nicolas Sarkozy, le plan Eco-phyto destiné à réduire de moitié la consommation de pesticides d'ici 2018, patine sérieusement et n'attendra pas son objectif. Au lieu de diminuer, l'utilisation des phytosanitaires ne cesse d'augmenter... Aussi, le ministre Stéphane Le Foll a-t-il annoncé sa volonté de le relancer: le nouveau plan Eco-phyto est soumis à consultation du public jusqu'au 29 juin. Avec quels résultats concrets ? A suivre...

    Cathy Lafon

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  • Inondations : la France se dote d'un simulateur de crues unique en Europe

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    Le simulateur de crues de l'IRSTEA, à Villeurbanne, près de Lyon. Photo AFP

    Les Etats-Unis ont le plus gros simulateur d'ouragans au monde, "Sustain", installé à Miami. En France, le premier risque naturel, c'est l'inondation.  Débordement d'un cours d'eau, submersion par la mer : un Français sur quatre est exposé, selon les experts en hydrologie. Dans le contexte du réchauffement climatique, mieux comprendre les mécanismes des débordements des eaux et les prévenir constitue un enjeu majeur pour la sécurité des populations. Aussi, la France dispose-t-elle aujourd'hui d'un simulateur de crues unique en Europe, situé à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA) à Villeurbanne, près de Lyon.

     Des modèles réduits pour simuler

    « Il est important de comprendre comment les crues, c’est-à-dire l’élévation du débit des rivières, se transforment en inondations et se propagent », Vasken Andreassian, directeur adjoint scientifique à l’IRSTEA

    Confluence de deux rivières, migration des méandres d’un fleuve, débordement en plaine, rupture de barrages…  les conjonctions de phénomènes naturels qui provoquent une inondation sont tellement nombreuses et complexes, qu'"on ne sait pas les reproduire sur un ordinateur", explique Vasken Andreassian.  D'où le recours aux modèles réduits.

    Comment ça marche ?

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaDans une salle de 300 m2 de l’IRSTEA, le simulateur de crues ressemble à un grand aquarium monté sur roulettes. D’un coût de 800.000 euros, il s'inscrit dans un projet d’études européen, « FlowRes », qui vient de débuter et doit durer trois ans. L’ensemble des données récoltées fera l’objet d’un rapport en 2018.Long de 18 mètres sur trois de large, il reproduit au centième le périmètre d’un cours d’eau avec son lit, ses berges herbagées, ses forêts, ses constructions. Cette rivière miniature se remplit en quelques secondes puis déborde. Sept chercheurs hydrologues suivent à plein temps les simulations qui peuvent durer de quelques minutes à une journée selon les besoins.

    "Dans ce canal, nous étudions les crues extrêmes. Quasiment personne ne les a vues car elles arrivent une fois tous les 100 ans, voire 1.000 ou 10.000 ans » pour les plus violentes". Sébastien Proust, chercheur en hydrologie des rivières

    La hauteur d’eau est mesurée notamment par des capteurs à ultrason et la vitesse par une sonde Pitot. Les variations sont étudiées en fonction de la pente (simulée jusqu’à 5%), du débit et du type d’occupation des rives: selon qu’il y a des arbres, des maisons, de la prairie… Des sédiments (sable ou gravier) peuvent être ajoutés pour étudier l’érosion torrentielle. Deux centimètres de différence de niveau d’eau dans le simulateur équivalant à deux mètres sur le terrain.

    Réchauffement climatique

    inondation,lutte,prévention,simulateur,irsteaCertes, les scientifiques ne peuvent pas dire précisément aujourd'hui si l'impact du réchauffement climatique en cours accroîtra ou pas le nombre d'inondations et de submersions. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est que les phénomènes météorologiques vont gagner en intensité. Alors, dans ces conditions, "on imagine qu’à la suite d’un changement de climat, les crues vont devenir de plus en plus fréquentes", souligne Vasken Andreassian. "Il y aura de plus en plus de sites stratégiques (centrales thermiques et nucléaires) et d’habitations en zone inondable", poursuit-il.

    Chacun a en mémoire le drame provoqué par l'avancée brutale de l'océan, lors de la tempête Xynthia, qui a fait 29 morts à La Faute-sur-Mer (Vendée), dans la nuit du 27 au 28 février 2010 (photo AFP ci-dessus), ou encore, l'inondation due à la "tempête du siècle" Martin, en 1999, lors de laquelle on avait frôlé la catastrophe à la centrale nucléaire du Blayais, en zone inondable.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Créé en 1981, l’IRSTEA, anciennement CEMAGREF, compte neuf centres dans l’Hexagone et emploie quelque 1.600 personnes. Son budget était de 116 millions d’euros en 2013. Depuis 2008, l’IRSTEA est associé à Météo-France dans un autre projet, RHYTMME, qui vise à installer des radars hydrométéorologiques de nouvelle génération dans les Alpes du Sud, territoire à haut risque, et à développer une plateforme internet d’avertissement en temps réel.

    EN CHIFFRES

    • Selon l’IRSTEA, 20.000 km de cours d’eau en France sont actuellement jaugés alors que 120.000 km ne sont pas surveillés. Une unité de recherche de l’institut recense les inondations depuis un millénaire pour cartographier les zones les plus exposées: à ce jour, 122 sont jugées « prioritaires », couvrant 2.900 communes.

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