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Déchet - Page 38

  • La transition énergétique, c'est aussi la fin des sacs plastique

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    Grâce à Surfrider Foundation Europe, la France dira adieu aux sacs plastique à usage unique en 2016. Photo AFP

    La transition énergétique à la française, on en cause, on en cause, depuis... pas mal de temps. Après un grand débat national qui s'est étalé en 2013, une valse des ministres concernés et quelques reports de calendrier, la voilà qui arrive enfin à l'Assemblée nationale ce mercredi, sous la forme du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte  porté par l'actuelle ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal. Pour Nicolas Hulot, invité de France Inter ce matin, les écolos n'ont pas à bouder leur plaisir. La loi projet phare du quinquennat, est une belle avancée pour la protection de l'environnement et la protection du climat, assure le patron de la la Fondation pour la Nature et l'Homme, qui ajoute, "Certes, il y a des points à améliorer, mais le débat parlementaire est là pour ça".


    Nicolas Hulot : "Les terroristes gagnent 2... par franceinter

    eolien.jpgUrgence climatique et gestion des ressources de la planète

    Il est utile de rappeler le premier objectif de la loi : diminuer de 50% notre consommation énergétique d'ici à 2050 en réduisant la part des énergies fossiles et du nucléaire dans le bouquet énergétique tricolore et en développant les énergies renouvelables. Car l'urgence, aujourd'hui, est de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour limiter le changement climatique et améliorer la santé : la pollution de l'air tue 7 millions de personnes dans le monde chaque année. Et pour y parvenir, il faut économiser les ressources fossiles qui ne sont pas illimitées et recourir à de nouvelles sources d'énergies non polluantes et renouvelables (soleil, vent, géothermie, hydrogène, biomasse, déchets, bois...). Comme toujours, on a déjà presque tout lu sur le contenu du projet de loi, avant même qu'il ne soit écrit et rendu public et on connaît par coeur les deux critiques récurrentes : "oui, mais la loi ne dit pas quelle centrale nucléaire va être fermée ni quand" (sous-entendu: en réalité, François Hollande ne veut pas vraiment réduire la part du nucléaire et encore moins en sortir) ; et, oui, mais "il paraît que" le gouvernement veut revenir sur son interdiction d'exploitation des gaz de schiste.

    Social, croissance verte et  territoires à énergie positive

    habitat basse consommation.jpgMais voilà. La question de la transition énergétique, c'est le nucléaire, qu'elle prévoit de faire passer de 75% à 50% dans la consommation d'électricité d'ici à 2025, mais c'est aussi bien plus que cela. Et la loi destinée à la mettre en oeuvre a aussi pour objectif de réduire la facture de la France, y compris celle de ses entreprises, et sa dépendance aux énergies fossiles et d'augmenter le pouvoir d'achat des Français en diminuant leurs dépenses pour se chauffer et se déplacer. L'objectif de réduction des énergies fossiles est de 30% d'ici à 2030 avec des primes de conversion pour l'achat de véhicules électriques pour remplacer les voitures "très polluantes" et améliorer la qualité de l'air (est-ce une bonne idée à 100% ? Ca se discute).  Elle veut lutter contre la surconsommation et le gaspillage en punissant les fabricants d'appareils à obsolescence programmée (ce n'est pas gagné). Elle met en place un vaste plan national de rénovation thermique énergétique de l'habitat qui doit devenir entièrement basse consommation à l'horizon 2050

    L'Aquitaine, exemplaire territoire à énergie positive

    tepos aquitaine.jpgElle prévoit aussi un soutien ambitieux au développement des énergies renouvelables pour une croissance verte, au travers, notamment  des 200 Territoires à énergie positives (TEPOS) présents dans toutes les régions. L'idée des TEPOS : réduire au maximum les besoins en énergie par la sobriété et l'efficacité énergétiques et les couvrir par les énergies renouvelables locales. A ce titre, cette performance est méconnue, mais l'Aquitaine est pionnière en la matière, elle a lancé déjà une dizaine de projets sur son territoire, une initiative que l'Etat veut multiplier dans toute la France...

    Terminés, les sacs plastique à usage unique

    Et puis, on le sait encore moins, mais le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, c'est aussi l'interdiction des sacs plastique à usage unique en France, à partir de 2016. La Commission spéciale de l'Assemblée nationale - en charge du pré-examen du projet de loi-  a en effet voté jeudi dernier un amendement en ce sens. Un amuse-gueule écolo, dérisoire, au regard de l'enjeu de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ? Bien au contraire. S'il est voté, cet amendement constituera une victoire sans précédent pour la préservation de l'environnement et la sauvegarde des océans, cruciale pour l'avenir de notre climat, celui de la biodiversité des espèces animales qui les peuplent et par voie de conséquence pour l'avenir de l'humanité. 

    déchet grand crohot 3.jpg"La France doit donner l'exemple"

    L'air de rien , le défi de l'élimination des sacs plastiques fabriqués, il faut s'en souvenir, à partir du pétrole, est colossal: on estime en France leur nombre à 5 milliards  et à plus de 12 milliards celui de tous les  petits sacs détachables dits "fruits et légumes", encore distribuables dans les commerces... C'est ce qu'a tenu à rappeler à veille du début de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi sur la transition énergétique, Surfrider Foundation Europe. L'ONG a joué un rôle majeur en faveur de cet amendement par ses opérations annuelles de nettoyage des plages et la campagne « Ban the bag » qu'elle a lancée en 2013, pour en finir avec les sacs plastique. "La France a aujourd'hui une occasion unique de rentrer dans une nouvelle ère en matière d'environnement et de préservation des océans grâce à cette mesure exemplaire", souligne Stéphane Latxague, le directeur directeur général de l'association. Pour lui, l'interdiction des sacs plastique est aussi pédagogique, car elle permettra aux citoyens français de mesurer leur responsabilité quotidienne dans la protection de la planète et des océans, grâce à une première action concrète et accessible à tous. Avant d'aller plus loin dans la lutte pour la réduction des déchets. "La Californie, explique-t-il, a été le premier Etat américain à avoir interdit les sacs plastique". Et depuis, l'une de ses grandes villes, San Francisco, a fait le pari fou du zéro déchet...

    stephane-latxague_8th.jpgChanger la vie des Français et protéger le climat

    "Quand Ségolène Royal indique que ce projet de loi va changer la vie des Français et qu'il représente une réelle chance, Surfrider est fière de contribuer à ce changement collectif de modèle", poursuit Stéphane Latxague (photo ci-contre). "En étant à l'origine de cet amendement, nous portons la responsabilité d'une prise de conscience collective pour sensibiliser tous les citoyens à un océan bien géré, source de solutions pour le climat", conclut-il.

    Cathy Lafon

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    • Surfrider Fondation Europe. En sa qualité d'ONG reconnue d'intérêt général dédiée à la protection de l'eau et du littoral, l'association revendique son engagement pour faire changer durablement les comportements sociétaux et agir directement sur les enjeux environnementaux en lien avec les océans.  Surfrider Foundation Europe sera d'ailleurs à la table des négociations de la future conférence environnementale pour faire entendre ses principales revendications :  intégrer les questions relatives aux océans dans les négociations nationales et internationales liées au changement climatique ;  mettre en lumière de façon concrète les effets néfastes du changement climatique sur les océans, et par voie de conséquence sur la vie quotidienne des citoyens, afin de générer une mobilisation de tous  sur le sujet ;   influer sur les règlementations tant françaises qu'européennes. Le site de SFE : cliquer ICI
  • Attention, toxique ! Que faire des déchets ultimes ? Réponse ce soir sur Arte

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    Ce vendredi soir, avec le documentaire "Toxique ! Que faire des déchets ultimes ?", la chaine franco-allemande Arte mène l'enquête (sans concession, comme à son habitude) sur une menace sanitaire bien réelle, trop souvent ignorée du débat public et de monsieur et madame tout le monde : la gestion des déchets toxiques.

    Les déchets nucléaires, oui, mais pas seulement

    Il n'y a pas que le stockage définitif des déchets nucléaires, question récurrente dans le débat public, qui pose un sérieux problème pour notre santé et l'avenir de nos enfants. Pas un mot pourtant des solvants, des restes de peinture, des vieilles piles et des "déchets ultimes", scories des usines d'incinération des déchets, qui comptent parmi les rebuts les plus toxiques du secteur industriels, ni sur les conséquences d'un stockage définitif impropre.

    Des métaux lourds toxiques

    Produits en masse, ils contiennent des métaux lourds, comme le cadmium, le plomb, le zinc ou le cuivre à des concentrations dangereusement élevées. Des substances qui, si elles sont rejetées dans l'environnement, peuvent pénétrer dans le corps humain par le biais de l’air, de l’eau ou de la nourriture et causer de graves dommages à la santé.  Leurs lieux de stockage sont de véritables bombes à retardement.

    stocamine_1_1.jpgPollutions durables et cancers

    Après onze ans d’inactivité à la suite d’un incendie, StocaMine, l’ancienne mine de sel alsacienne reconvertie en centre d’enfouissement des déchets toxiques, doit être définitivement fermée afin de préserver l’environnement. Ailleurs, il est parfois déjà trop tard, comme à la décharge de Kölliken en Suisse, où les substances toxiques ont contaminé les réserves d’eau, ou dans la région de l’ancienne décharge de Schönberg, qui connaît une recrudescence alarmante de cancers.

    "Toxique !" est une enquête à charge en forme de jeu de piste, qui révèle bien des erreurs et des négligences soigneusement étouffées, pour se pencher sur des initiatives visant à résoudre ce casse-tête empoisonné. A vos télés !

    Cathy Lafon

    A VOIR : "Toxique ! Que faire des déchets ultimes ?", vendredi 19 septembre, Arte, 22h25. Un documentaire d'Alexander Schlichter et Davina Weitowitz (Allemagne, 2014, 52 mn).

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    • Tous les articles de Ma Planète sur les déchets: cliquer ICI
  • Quoi de neuf à la rentrée ? A Bordeaux, La Recharge, la première épicerie zéro emballage en France, a ouvert début juillet

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    Jules et Guillaume  co-créateurs de la première épicerie sans emballages de France, rue Sainte-Colombe à Bordeaux. Photo Sud Ouest Thierry David

    Que s'est-il passé en votre absence cet été ? Mi-juillet, à Bordeaux, deux jeunes diplômés ont ouvert la première épicerie de France sans emballage. La Recharge, c'est son nom, s'approvisionne dans un circuit de producteurs locaux avec une particularité: ce commerce qui lutte contre les gaspillages, ne propose aucun emballage mais invite ses clients à se munir de leurs propres contenants pour venir faire leurs achats.

    Zéro déchet

    Nichée dans le quartier historique de Bordeaux, rue Sainte-Colombe, l’épicerie a ouvert le 8 juillet. Le local, un ancien magasin de meubles, est décoré avec des objets de récup : meubles chinés de-ci, de-là et retapés, étals confectionnés à l’aide de cagettes ou de caisses de vin… Un décor qui annonce la couleur. Principe numéro 1 du développement durable: éviter de jeter mais au contraire, trier, récupérer et recycler les déchets. Et en plus, ça a un charme fou.

    recharge local.jpgCommerce éco-responsable

    A La Recharge, tout n'est pas bio à 100% mais on trouve des fruits et des légumes qui le sont. Sinon, de huile d’olive, du vin, de la bière, des bonbons, des produits détergents, des yaourts, des fromages….: bref, tout ce qu'on peut trouver dans une épicerie classique, à ceci près que tout est produit localement et que la plupart des articles sont vendus en vrac. Comme dans les épiceries d'antan, les clients sont invités à venir faire leurs emplettes avec leurs propres sachets, boîtes, bocaux, cagettes, bouteilles… Attention, les créateurs du concept ne sont pas non plus des radicaux du "zéro emballage" mais avant tout des pédagogues de l'écologie. Si les clients viennent les mains vides, bien sûr, "on leur propose nos propres contenants, qu’ils peuvent acheter et réutiliser", glisse Jules Rivet, cofondateur du lieu avec Guillaume de Sanderval.  En espérant quand même qu'ils comprendront le message et reviendront la fois d'après avec leur contenant...

    recharge haricots.jpgRéduire à la source les emballages

    Pour Jules, 24 ans, diplômé de l’Institut d’administration des entreprises de Bordeaux (IAE) et Guillaume 23 ans, titulaire d’un Master en droit et fiscalité de l’énergie,  deux amis de lycée, l’histoire de La Recharge a commencé il y a environ deux ans.  "L’idée de faire un magasin sans emballages" est partie de la prise de conscience de "la quantité effarante de déchets que l’on produit et notamment des emballages jetables", précise Jules qui insiste: "On ne fait pas tout en bio, mais on travaille directement avec des producteurs locaux", en privilégiant des circuits courts, "pour réduire, à la source, les emballages ". L'autre finalité écolo étant d'avoir aussi d'avoir un "un commerce de proximité, implanté dans le quartier".

    Pépite entrepreneuriale bordelaise

    Juste avant l'ouverture de La Recharge, les deux jeunes entrepreneurs, reçus à l'Elysée par François Hollande le 20 juin dernier, ont été récompensés du grand prix "PEPITE-Tremplin entrepreunariat étudiant".  Leur projet était mûri de longe date : c'est lui qui a orienté les études de Jules en gestion et finance des entreprises et pas l'inverse. Avant de séduire le jury du prix PEPITE, les deux amis ont bénéficié d'un soutien de financement participatif sur internet : un gros succès, avec 119% du projet de La Recharge financé via Kiss Kiss Bank Bank. Cerise sur le gâteau : les 10.000 euros du prix PEPITE leur ont permis de finaliser les derniers détails avant l'ouverture. 

    Ecolo de A jusqu'à Z

    Première du genre en France, l'épicerie sans emballage La Recharge, n'a qu'un seul équivalent en Europe, à Londres. Et elle séduit les consommateurs soucieux de développement durable: Olivier, 54 ans, enseignant et bordelais depuis toujours, est conquis  : "Cela n’est pas plus cher qu’ailleurs et ce sont de bons produits (…). J'achète plutôt mes fruits et légumes au marché des Capucins, en bio ou en local. Mais pour moi qui suis très attentif à choisir mes achats en limitant poches et emballages, c'est enfin le magasin écolo de A jusqu'à Z ! "

    Cathy Lafon

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    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an
    • 5 millions de tonnes : le poids des emballages jetés en France par an. Seulement 37% d'entre eux sont recyclés.