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Commerce - Page 38

  • Biodiversité : l'avenir des oursins est dans l'Île de Ré

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    Les oursins d'Yvan Le Gall, nés dans l'écloserie de l'Ile de Ré (Charente-Maritime). Photo AFP / Xavier Léoty

    Alors que partout dans le monde, les oursins, comme l'ensemble de la faune marine qui peuple les océans, sont victimes de la pollution des eaux et de la surpêche, la solution de repeuplement pourrait venir de la région Sud Ouest. Plus précisément, de l’île de Ré (Charente-Maritime) et de son écloserie, à ce jour unique en France.

    Mets délicat et chaînon indispensable de la biodiversité marine

    En voilà une bonne nouvelle, car si l'oursin ou"échinide", lenom savant de celui qui est aussi surnommé "hérisson" ou  "châtaigne des mers", peut piquer méchamment les pieds des baigneurs imprudents et empoisonner les vacances des étourdis qui ont oublié à la maison leur pince à épiler, il constitue aussi un vrai et rare délice gastronomique. Et par dessus tout, comme chaque être vivant sur la planète, l'oursin a sa place, irremplaçable, dans la grande chaîne de la biodiversité.

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"L'Oursine de Ré"

    Autant de vérités indispensables à savoir que n'ignore pas Yvan Le Gall, le fondateur de la société "L’Oursine de Ré", installé à La Flotte-en-Ré depuis 2006. A 42 ans, l'échiniculteur (éleveur d'oursin) reste aujourd'hui le seul en France à savoir maîtriser la production de l'invertébré, au corps arrondi et recouvert de piquants, cousin germain du concombre de mer et de l'étoile de mer, et ce, de bout en bout, depuis l’écloserie jusqu’à l’animal adulte et commercialisable. Une seconde écloserie d'oursins a failli voir le jour dans le Var, en Méditerranée, en collaboration avec l’Institut océanographique Paul-Ricard, mais le projet s'est dégonflé en 2013.

    Six tonnes d'oursins par an

    "Je produis environ six tonnes d’oursins par an, explique Yvan Le Gall. Cinq tonnes sont transformées en terrines de corail et une tonne est vendue vivante". Actuellement, pour chaque nouvelle génération, l’échiniculteur parvient à faire naître 60 millions de larves à partir de seulement quatre femelles, capables de pondre 15 millions d’oeufs chacune. "J’atteins presque 100% de fécondation. Pourtant, jusqu’à présent, j’en jette l’écrasante majorité pour ne conserver qu’environ 100.000 oeufs, car je suis limité par la taille de mes infrastructures", regrette l’éleveur.

    Assurer la production de naissains

    Une situation qui devrait toutefois rapidement s'améliorer : Yvan Le Gall finit d'aménager en écloserie un blockhaus situé derrière son exploitation, qu'il a racheté. Cela lui permettra de multiplier par vingt le nombre de larves. Pas pour augmenter le nombre de terrines qu’il vend aux particuliers, aux restaurants et dans les épiceries fines, mais pour assurer la production de naissains. Une activité utile pour la survie de l'espèce, retardée par la tempête Xynthia, qui, en 2010, a ravagé l'installation, mais prévue dès les débuts de "L'Oursine de Ré". La société a d'ailleurs "déjà fourni 10.000 juvéniles pour repeupler le Golfe du Morbihan en 2011″, souligne l'éleveur.

    Une pouponnière d'oursins, comment ça marche ?

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de réA sa naissance, une larve d’oursin c'est mignon, mais c'est surtout minuscule : le bébé oursin mesure un demi-millimètre. Il nage en pleine eau – c'est sa phase "pélagique" – avant, au bout de trente jours, de se poser au fond pour commencer sa vie "benthique". Trois mois plus tard, devenu naissain, le nourrisson oursin dont la taille s'est multipliée aussi par trois, mesure environ 1,5 millimètre et sa commercialisation peut commencer. C'est le père d’Yvan Le Gall, Pierre, professeur de biologie marine et chercheur, qui a mis au point, dans les années 1980, ce procédé d'élevage, en milieu clos, bassin ou aquarium.

    Six algues différentes (non toxiques) par jour

    Les qualités nutritionnelles du régime alimentaire des oursins ne diffère finalement pas tant que cela de celui des hommes. Au lieu de reposer sur une consommation de cinq fruits et légumes (sans pesticides) par jour, la technique d'élevage des oursins repose sur le juste équilibre de la qualité et de la température de l’eau et un dosage parfait dans les six sortes d'algues différentes qui constituent leur alimentation de base. En vrai père nourricier, Yvan Le Gall veille jalousement et en personne, à la nourriture de ses bébés oursins. C'est lui-même qui la produit ou la récolte, comme les Laminaires, ces grandes algues brunes dont il ramasse entre 30 et 35 tonnes par an sur les plages de l’île de Ré.

    Top secret...  au service de la recherche

    Ceux qui voudraient en savoir plus resteront sur leur faim. La technique des Le Gall reste, à ce jour, un secret bien gardé et s’il fait volontiers visiter ses installations, le patron de "L’Oursine de Ré", refuse d’ouvrir au tout venant les portes de son laboratoire... Les larves d’oursin constituent par ailleurs un excellent bio-indicateur de la qualité des eaux aussi, l’échiniculteur ne se contente-t-il pas d'élever des oursins pour les mettre dans les assiettes des gourmets. Il met aussi son savoir-faire au service des chercheurs et universitaires de Bretagne et de La Rochelle. Si l’oursin adulte supporte la pollution, pas les larves. Les bébés oursins peuvent donc servir à mesurer et étudier les effets de l’acidification des océans, provoquée notamment par la hausse de la concentration en CO2 dans l’atmosphère et le réchauffement climatique.

    L'Espagne aussi

    océan,pollution,acidification,réchauffement climatique,mer,oursins,élevage,échiniculture,naissain,ile de ré"Je suis également en pourparlers pour une réintroduction en Corse et peut-être aux Antilles, où les oursins blancs ont quasiment disparu", précise Yvan Le Gall, quand on le questionne sur d'éventuelles duplications de pouponnières d'oursins. L'échiniculteur rétais évoque un autre projet, encore en gestation, de développement en Espagne. "Une demande de naissains en très grand volume m’est parvenue d’Espagne. Les Espagnols sont à la fois les plus grands pêcheurs et les premiers consommateurs [d'oursins, NDLR] du monde, et les professionnels souhaitent repeupler leurs côtes atlantiques", explique-t-il. C’est d’ailleurs justement pour approvisionner ce marché, qu'il dit avoir racheté le blockhaus destiné à accueillir une nouvelle écloserie.

    Dans l'Ile de Ré, l’écloserie d'oursins devrait commencer à tourner à plein régime dès cet été et les touristes se régaler de la chair succulente de la "châtaigne des mers".

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    PLUS D'INFO

    • L’Oursine de Ré : Zone ostréicole du Petit Préau, 17630 La Flotte en Ré. Tel: 05.46.66.54.08  - Fax: 05.46.66.54.09 - Port: 06.79.98.17.33. Email : info@loursinedere.fr

    • Qu'est-ce qu'un naissain ? Les naissains sont les larves de différents mollusques, notamment d'espèces faisant l'objet de cultures marines comme les huîtres, les moules ou les oursins. Ce terme est le plus souvent employé au singulier ("le naissain") pour faire référence à un ensemble de larves planctoniques.
    • La vie d'un oursin en images: cliquer ICI
  • Initiative. H&M et Puma testent un nouveau procédé de recyclage de fibres textiles

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    L'enseigne H&M Bordeaux, rue Sainte-Catherine. Photo archive Sud Ouest / Thierry David 

    Le groupe de luxe et d’habillement sportif Kering, maison mère notamment de Puma, et le géant suédois du prêt-à-porter Hennes et Mauritz (H&M) veulent tester un nouveau procédé de fabrication textile à partir de fibres recyclées, mis au point par la start-up Worn Again.

    Modèle circulaire pour tissus vertueux

    La start-up britannique a mis au point « un procédé inédit de recyclage chimique "de textile à textile», capable de séparer et d’extraire le polyester et le coton des vêtements et textiles anciens ou usagés, afin fabriquer de nouveaux tissus, « créant ainsi un "modèle circulaire" pour les textiles », soulignent les trois enseignes. 

    Se substituer au polyester dérivé du pétrole

    recyclage,tissu,h&m,puma,kering,vêtement,enseigne,modeCe procédé entre « dans sa dernière phase de développement » et sera testé dès cette année dans les chaînes d’approvisionnement de Puma et H&M. Il s’agit d' une « solution capable de se substituer au polyester dérivé du pétrole » pour fournir une nouvelle source de matières premières « à faible impact environnemental pour les fibres et les tissus composés de cellulose », selon ces promoteurs.  Elle permet surtout de contourner l’une des principales barrières du recyclage, à savoir la nécessité de décomposer les vêtements en fibres mélangées, et de séparer du polyester et de la cellulose les colorants et autres agents contaminants.

    Objectif 2020 : que du coton éco-responsable

    recyclage,tissu,h&m,innovation,puma,kering,vêtement,enseigne,modeLes modeuses vertes vont craquer. D'autant que H&M, déjà installé à Bordeaux, Libourne, Pau et Anglet, renforce sa présence dans la région Aquitaine avec l'ouverture, le 22 avril prochain, d'un nouveau magasin familial à Dax, dans les Landes, sur le site du Centre Commercial Grand Mail. Thomas Lourenço, Directeur de H&M France, précise à cette occasion dans un communiqué que l'enseigne propose "une mode plus durable, avec une utilisation croissante de matière éco-responsable" : en 2020, tout le coton utilisé par la maison suédoise doit provenir de sources durables.

    En 2014, environ 65 millions de tonnes de filaments de polyester et de fibres de coton ont été produites à l’échelle mondiale. On estime qu’en 2020, la demande internationale pour ces fibres sera de 90 millions de tonnes.

    Cathy Lafon avec l'AFP

  • En Dordogne, les coiffeurs passent au vert

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    Avoir des cheveux tout beaux tout bio, c'est de plus en plus possible, grâce au réseau "Développement durable, mon coiffeur s’engage". Photo DR

    Bonne nouvelle pour les éco-coquettes périgourdines : les coiffeurs de la Dordogne s’engagent dans le développement durable avec six nouveaux salons labellisés "Développement durable, mon coiffeur s’engage".  Initié par la profession de la Coiffure et porté par les Institutions de la Coiffure, le label de la "green coiffure" poursuit dans la région le développement de son réseau de salons bio.

    La Dordogne, département en pointe

    label dév durable coiffure.jpgAllez savoir pourquoi, le concept du cheveu "bio" fait fureur en Dordogne,  l’un des départements les plus représentatifs de la mobilisation des coiffeurs en faveur de la démarche de développement durable. A ce jour, sur les quinze salons qui bénéficient de la labellisation en Aquitaine, douze sont installés au pays de la grotte de Lascaux et du site préhistorique des Eyzies. Parmi eux, les salons « Valérie Coiffure » (Cours-de- Pile), « Tendance Coiffure » (Sarlat-la-Caneda), « Coiffure Laurence » (Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilac) et « Salon Combe Bernard » (Bergerac) ont même obtenu trois étoiles en matière de performance développement durable. Pas mal non plus pour « Coiff Influence » (Cibjac) et «Cile Coiffure » (Périgueux), qui ont acquis leurs deux étoiles. Et d’autres dossiers de candidatures sont en cours de traitement : il y aura un jour plus de coiffeurs verts que de restaurants étoilés dans un département roi de la gastronomie made in Sud-Ouest...

    Un engagement éhair punch.jpgco-citoyen et des actions concrètes

    Pour faire partie du réseau des Ambassadeurs «Développement durable, mon coiffeur s’engage», une labellisation accordée pour trois ans, les salons de coiffure s’engagent à respecter les principes énoncés dans la Charte de développement durable de la profession de la coiffure et à adopter, au quotidien, des comportements destinés à réduire les consommations des ressources (eau et électricité), à améliorer la santé de ses salariés et à assurer le bien-être de sa clientèle. Parmi les multiples actions éco-citoyennes menées au quotidien par ces éco-salons, on relève : le recyclage et le tri des déchets, l’utilisation de mousseurs pour réduire la consommation d'eau, l'éclairage aux ampoules LED, l’utilisation de matériels ergonomiques pour les équipes et, enfin, l’application de produits respectueux de l’environnement, du cheveu et de la peau. En revanche, oubliez le blond platine : les colorations uniquement végétales et bio ne peuvent pas tout faire ! Quant à celles qui ne rêveent que boucles et frisettes alors qu'elles ont le cheveu désespérément raides, c'est aussi un poil compliqué : les permanentes sont toujours plus ou moins chimiques, même s'il existe aujourd'hui des produits plus écologiques. 

    L'écologie, tout le monde y trouve son compte

    coiffure,salon,bio,développement durable,dordogne,aquitaine,sud-ouestDans le département, les Institutions de la Coiffure bénéficient du soutien de Patricia Faurie (photo ci-contre), responsable du salon labellisé bio « Hair Punch» à Périgueux  et élue à la  Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) de Dordogne et la CMA d’Aquitaine. Avec conviction et détermination, la coiffeuse qui concilie beauté et santé capillaire dans son propre salon, favorise le déploiement du label en sensibilisant le plus grand nombre, professionnels de la coiffure et clientèle. Chez "Hair Punch", un complexe de beauté 100% verte qui accueille hommes et femmes sur quatre niveaux et une surface de 250m2, tout est écolo, des peintures bio au lustre en carton recyclé. «Convaincue par les bienfaits de cette démarche éco-citoyenne indispensable, j’incite mes collègues à la suivre car tout le monde y trouve son compte» explique Patricia Faurie.

    Il est vrai que les coiffeurs labellisés "développement durable" parviennent à réaliser jusqu’à 70% d’économie en eau et 45% en électricité tout en protégeant leur santé et celle de leurs clientes, en appliquant une cosmétique bio non agressive pour l'organisme. Une démarche exemplaire à suivre.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le label « Développement durable, mon coiffeur s’engage » : cliquer ICI