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Catastrophe naturelle - Page 23

  • Réchauffement climatique: le Giec presse les gouvernements d'agir

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    Réchauffement climatique : le Giec met les Etats au pied du mur Photo archives Sud Ouest

    La planète se réchauffe à un rythme inédit et dangereux. Réduire les émissions de gaz à effet de serre est devenue une urgence absolue. Au-delà de ce double message, les experts du Giec ont exposé ce dimanche les scénarios pour y parvenir. S'il n'est pas encore trop tard pour contenir la hausse de la température en dessous de 2°C, la balle est plus que jamais dans le camp des Etats, qui ont désormais le dos au mur.

    "Un résumé pour décideurs"

    Réunis en conclave depuis le 7 avril dernier à Berlin, les scientifiques et délégations des 195 pays membres du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) de l’ONU ont planché pour adopter un "résumé pour décideurs", qu'ils ont publié ce dimanche 13 avril. Une synthèse plus que précieuse, à l’heure où la communauté internationale s’apprête à entrer dans une période d’intenses négociations pour parvenir, à Paris fin 2015, à sceller un accord global et contraignant sur les réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette troisième publication du nouveau rapport du Giec s’attèle à l’atténuation, de l'impact des activités humaines sur le climat. Soit concrètement, comment faire pour  limiter les émissions de gaz à effet de serre.

    le treut.jpgObjectif : +2°C et pas plus

    La précédente évaluation du Giec remonte à 2007. Depuis l'ère pré-industrielle, la Terre s'est déjà réchauffée à une vitesse inédite (+0,8°C), en raison des activités humaines. Pour garder un confort de vie raisonnable sur la planète bleue et éviter des impacts catastrophiques dans de nombreuses régions du globe, l’objectif de la communauté internationale est de limiter le réchauffement à +2°C, par rapport à la période pré-industrielle, quand la trajectoire actuelle est de + 4°C vers 2100, rappelle le Giec.  "Pour ne pas dépasser les 2°C, il faut baisser très rapidement les émissions de GES : il faudrait en fait les diviser environ par 3 d’ici à 2050", explique le climatologue français Hervé Le Treut, contributeur au Giec (photo ci-dessus).

    ges  infographie.pngL'augmentation exponentielle des émissions de gaz à effet de serre

    En 2010,  les émissions de GES ont été dues à 35% à la production d’énergie, 24% à l’agriculture et la forêt, 21% à l’industrie, 14% aux transports et 6% au bâtiment. Et elles ne cessent de croître dans un monde qui consomme toujours plus de charbon et de pétrole. Le CO2 est de loin (76%) le principal gaz à effet de serre. Alors qu'on sait qu'il faut les réduire afin de préserver le climat et de lutter contre la pollution atmosphérique, entre 2000 et 2010, elles ont augmenté de 2,2%, soit plus vite qu’entre 1970 et 2000 (+1,3%). La Chine et les Etats-Unis sont les plus gros émetteurs. La tendance actuelle doit donc être absolument inversée et le temps presse pour agir. "Sans réduction des émissions avant 2030, il sera plus difficile de ne pas dépasser les 2°C et les options seront moindres", alertent les scientifiques.

    eoliennes offshore france.jpgComment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

    Les amateurs de scoops et de potions magiques seront déçus. Les voies explorées par les experts du climat sont archi-connues des observateurs de l'écosystème Terre et, plus largement, des habitants de la planète et de leurs gestionnaires. Le Giec, qui ne mène pas d'études, recense et évalue les recherches existantes. Outre un tournant vers une production d'énergie émettant moins de CO2, une meilleure efficacité énergétique des bâtiments, des processus industriels et des modes de transport est incontournable, comme la taxation du carbone, la gestion des terres agricoles et  le soutien aux énergies non fossiles… Le développement des méthodes de capture et de stockage du CO2, le plus important gaz à effet de serre, est aussi cité. Les investissements dans les énergies "bas carbone" vont devoir tripler, voire quadrupler entre 2010 et 2050. Dans les énergies "bas carbone", le Giec classe les renouvelables, le nucléaire et les énergies fossiles associées à une capture et un stockage du carbone, qui sont aujourd'hui à un stade expérimental. La réduction des subventions aux énergies fossiles est un autre levier possible, tout comme les actions de reforestation qui seront un facteur important pour absorber du CO2 présent dans l'atmosphère.

    rechauffement climatique secheresse.jpgPlus on attend pour agir, plus ce sera coûteux

    Il y a deux semaines, le Giec mettait en avant des risques de conflits dus à une compétition accrue pour les ressources et la vulnérabilité plus élevée des populations pauvres des pays en voie de développement. Au-delà de +2°C, les scientifiques estiment que l’adaptation sera beaucoup plus difficile et coûteuse et que des conséquences dramatiques ne pourront être évitées. A titre d’exemple, avec une hausse de 4 degrés, le niveau moyen des mers gagnerait près d’un mètre, ce qui submergerait de nombreuses îles et deltas et mettrait en danger les zones côtières de nombreux pays. Réduire les émissions de GES, permettra de limiter les impacts du réchauffement déjà en cours : baisse globale des rendements agricoles, mise en danger de certaines espèces, diminution de la ressource en eau,  hausse des dommages et des coûts sanitaires liés aux évènements extrêmes, migrations, etc.

    giec,rapport,réduction ges,co2,émissions,réchauffement climatique,prévention,réductionAppel à la mobilisation et à la solidarité internationale

    "Ce rapport est très clair sur le fait que nous sommes face à une question de volonté mondiale et non de capacité" à agir pour ne pas dépasser les 2°C, a réagi John Kerry, secrétaire d'Etat américain. Christina Figueres, responsable climat à l'ONU, a affirmé : "le monde peut encore lutter contre le changement climatique mais à la condition que les nations soient collectivement plus ambitieuses".

    "On ne négocie pas avec la nature"

    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon (photo ci-dessus), qui va organiser en septembre à New York un sommet des chefs d’Etat sur le climat, exhorte tous les pays à agir rapidement et vigoureusement" après la publication de ce rapport et "à faire tous les efforts nécessaires pour parvenir à un accord (...) ambitieux" en 2015. "On ne négocie pas avec la nature", conclut-il.

    Cathy Lafon

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  • "Thalassa" : face aux tempêtes, un littoral à protéger

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    La situation du Signal (Gironde) est particulièrement préoccupante depuis les fortes houles qui ont frappé le Sud-Ouest cet hiver. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Elles s’appellent Qumaira, Petra, Dirk, Ulla, Christine…. Elles se sont abattues sur la France tout au long de l’automne et de l’hiver. Derrière ces prénoms, se cache une succession de violentes tempêtes comme l’Hexagone en a rarement connu et dont l’ensemble du littoral porte encore les traces.

    Comment vit-on ces tempêtes dans les zones menacées du bord de mer ? Quelles conséquences sur l’érosion de nos côtes ? Et quelles solutions concrètes pour limiter les effets de l’assaut des vagues? Aujourd’hui, face au réchauffement climatique et à la montée des eaux, faudra-t-il rendre à la mer ce qui lui appartenait ? "Thalassa" tente de répondre ce soir, à partir de 20 h 45, à ces questions cruciales, en allant à la rencontre de ceux qui, sur les côtes de Bretagne, en Normandie, Méditerranée, Aquitaine ou en Poitou-Charentes, affrontent les colères de la mer mais qui ne quitteraient pour rien au monde leur coin de littoral.

    xynthia.jpgLe douloureux souvenir de Xynthia

    Le magazine de Georges Pernoud fait un focus sur la région Sud-Ouest, au littoral très exposé. Première étape en Vendée et en Charente-Maritime, où l'épisode de la tempête Christine qui a frappé avec une rare violence, a rappelé de bien mauvais souvenir avec la conjonction des vents violents, d'une forte houle et d'une grande marée... Quatre ans après Xynthia (photo ci-contre), une équipe de Thalassa a retrouvé les sinistrés qui avaient témoigné au lendemain de cette catastrophe, en essayant de savoir si les leçons de cette tempête meurtrière ont été tirées. Force est de constater que l'épisode de cet hiver s’inscrit aussi dans la longue histoire du combat des hommes contre l’océan entamé au XIIème siècle. A cette époque, les moines de la région avaient créé un réseau complexe de digues pour gagner des hectares de terres sur la mer. Aujourd’hui, face au réchauffement climatique et à la montée des eaux, faudra-t-il rendre à la mer ce qui lui appartenait ?

    soulac.jpg"Je vous invite à vous préparer d'ores et déjà à quitter l'immeuble. Un arrêté d'évacuation assorti d'une interdiction d'habiter vous sera notifié sans délai. » Mairie de Soulac, 22 janvier 2014

    Deuxième halte, à la pointe du Médoc, à Soulac-sur-Mer, avec les journalistes Hervé Corbière et Frédéric Chignac, où la résidence emblématique « Le Signal » vit ses derniers jours. Le courrier officiel adressé par la mairie fin janvier à chacun de ses occupants est sans ambiguïté. Construite il y a moins d'un demi-siècle, cette barre de quatre étages, qui compte 78 logements, est menacée de longue date par l'érosion de la plage. Cette année, l’inéluctable s’est produit : les grandes marées et les coups de vent ont eu raison des derniers espoirs des habitants du Signal.

    Souffrir, comprendre et agir

    C'est bien sûr un crève-cœur pour Jacqueline Gandoin, 81 ans, qui habite au rez-de-chaussée depuis 2005 et va devoir quitter son trois pièces pour rejoindre la résidence pour personnes âgées de Soulac. "C'est comme avec les grands malades, on se dit … Mon Dieu ! Laissez-le moi encore un peu. Depuis la tempête Xynthia en 2010, j'avais compris que c'était fini. Mais on aurait bien aimé avoir un dernier été..." conclut l'octogénaire, résignée. De son côté, la Bordelaise et océanographe Virginie Lafon apporte l'expertise du bureau d'études aquitain Géo-Transfert, une cellule de Transfert de Technologie de l'Adera, pour comprendre les mécanismes naturels de l'érosion à l'oeuvre sur le littoral de Soulac. Elle décrit les vitesses d'évolution connues, les mesures scientifiques effectuées pour connaître ces évolutions, l'effet des tempêtes sur le trait de côte, les différents moyens de protection à disposition et les difficultés qu'il y a à gérer une zone côtière dans un tel contexte.

    Autant d'éléments précieux pour aider les décideurs à analyser la situation, anticiper et agir. Car si le réchauffement climatique accroît la rapidité du phénomène inéluctable de l'érosion des côtes, il devient urgent de savoir s'y adapter.

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    A VOIR

    • "Face aux tempêtes", Thalassa, six reportages à partir de 20h45 sur France 3 : cliquer ICI 

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  • Climat: le Giec sonne l'alarme et somme les gouvernements d'agir

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    Selon le deuxième volet du cinquième rapport du Giec, il est impératif de limiter à 2°C la hausse du mercure sur la planète d'ici à 2100. Photo AFP

    Le réchauffement climatique va réduire la production céréalière mondiale jusqu'à 2% tous les dix ans et pourrait représenter un coût de 1.050 milliards d'euros pour l'économie mondiale  à la fin du siècle. Deux très mauvaises nouvelles parmi d'autres, contenues dans le deuxième volume du cinquième rapport du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) consacré aux impacts déjà réels du réchauffement, publié ce lundi au Japon.

    giec,réchauffement climatique,faim dans le monde,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapport,#soslittoralPour le Giec, il y a le feu au lac

    Le Giec publie depuis 2013 une série de volumes intermédiaires qui remettent à jour les connaissances sur le changement climatique en cours, issues de la littérature scientifique du monde entier. Le premier d'entre eux, rendu public en septembre dernier, était déjà très inquiétant. Notamment pour la région du Sud-Ouest, très concerné par le réchauffement, avec, par exemple, l'impact de la hausse du niveau de la mer sur le littoral, accrue notamment par la fonte des glaces polaires. Le second ne l'est pas moins, avec des constats qui poussent le Giec à assombrir encore un peu plus ses perspectives sur les conséquences du réchauffement« La probabilité d'impacts graves, étendus et irréversibles s'accroît avec l'intensification du réchauffement climatique »avertissent les experts mondiaux du climat. Les risques sont qualifiés par le Giec d'« élevés à très élevés » en cas de hausse moyenne des températures de 4° C par rapport à la période préindustrielle (« extinction substantielle d'espèces », « risques importants pour la sécurité alimentaire »), mais de « considérables » dès un réchauffement de 1 à 2 °C. 

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportBaisse de la production agricole mondiale, hausse de la faim dans le monde

    Réuni durant cinq jours à Yokohama, dans la banlieue de Tokyo, le Giec estime ainsi que la production mondiale agricole globale diminuerait de 0,2 à 2% si la température devait augmenter de 2,5 degrés. Avec les conséquences sur la faim dans le monde que l'on devine. D'où l'interpellation des gouvernements et acteurs internationaux par Action contre la faim. «Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres», insiste l'ONG, dans un communiqué qui rappelle que ce sont toujours les plus démunis qui souffrent le plus des impacts du changement climatique dont ils ne sont pas responsables, y compris pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle«842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition», précise Action contre la faim, qui s'inquiète : «Les projections les plus optimistes (+2°C  à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050.»

    Réfugiés climatiques, biodiversité menacée, infrastructures dégradées...

    Le nouveau rapport intermédiaire du Giec recense également d'autres effets du réchauffement climatique, comme l'accentuation de l'érosion et le risque de la submersion de de terres avec une élévation du niveau de la mer et des centaines de millions de réfugiés climatiques, les régions les plus vulnérables se trouvant en Asie.  Notons que d'autres données doivent être prises en compte, comme l'impact du réchauffement climatique sur la biodiversité, avec la menace sur les ressources halieutique et la pêche, ou encore la dégradation des infrastructures victimes de catastrophes naturelles à répétition. Bref, on n'a pas fini de sortir la calculette pour additionner les innombrables coûts du réchauffement.

    giec,réchauffement climatique,changement,hausse niveau mer,océan,littoral,rapportEn France, un hiver marqué par les conséquences du changement climatique

    La publication du Giec fait écho en France au bilan d'un hiver marqué par les tempêtes à répétition qui ont frappé violemment le littoral atlantique, accompagnées d'un fort risque de submersion et d'inondation. Mais aussi au bilan de Météo France, qui a relevé que la température moyenne de cet hiver dépassait de 1,8°C la normale saisonnière et qu'il devrait rester dans les annales comme l'un des trois hivers les plus chauds en France depuis le début du XXème siècle. Les températures du début de l'année 2014 confirmant cette douceur exceptionnelle.

    Accord sur le climat : objectif 2015

    La communauté internationale s'est donnée pour objectif de conclure fin 2015, lors de la conférence climat de l'ONU à Paris, un accord global et contraignant de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle.  De leur côté, les grands Etats semblent avoir pris conscience des risques climatiques. Ainsi, le 28 février, un satellite nippo-américain était lancé du Japon, afin de surveiller en 3D la formation des phénomènes climatiques extrêmes, comme les précipitations et les inondations, et de mieux comprendre le changement climatique. Tel est l'objectif du Global Precipitation Measurement (GPM), fruit d'une collaboration entre l'Agence spatiale américaine (NASA), et l'Agence japonaise d'exploration spatiale (JAXA). D'autres agences, notamment européenne et indienne, participent à ce projet d'un coût de 678 millions d'euros.

    Les effets du réchauffement se font déjà sentir partout sur la planète

    Depuis la publication de son premier rapport, en 1990, le Giec ne cesse de sonner l'alarme climatique. Pour les scientifiques, les effets du réchauffement «se font déjà sentir sur tous les continents et dans les océans».  Ils ont toutefois rappelé lundi que rien n'est encore perdu : « Les risques liés au changement climatique peuvent être réduits en limitant sa vitesse et son ampleur », en prenant des mesures« d'adaptation » au réchauffement attendu. A condition toutefois de conclure un accord mondial contraignant pour bloquer la hausse du mercure à 2 degrés à l’horizon 2100. Seront-ils enfin entendus par la communauté internationale ? A suivre...

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

    • Consultez la carte des impacts du réchauffement climatique publiée par "Le Monde" : cliquer ICI.
    • Le 5e Rapport d'évaluation du GIEC se composera au final de trois volumes et d'un rapport de synthèse, dont la publication s'étendra jusqu'au mois d'octobre 2014. Il constituera un nouveau bilan mondial des connaissances scientifiques sur le changement climatique concernant : Changements climatiques 2013 : les éléments scientifiques, Volume 1 (publié en septembre 2013);  Les impacts, les vulnérabilités et l'adaptation, Volume 2  publié en (mars 2014);  L'atténuation du changement climatique, Volume 3 (publication à venir, mi-avril 2014).

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI