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Biodiversité - Page 358

  • Pêche : l'Europe doit voter pour ou contre l'interdiction du chalutage en eaux profondes

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    Le déchargement d'un chalutier, dans le port du Guilvinec, en Bretagne. Photo archives / AFP

    D’ici à la fin de l’année 2013, la pêche profonde au chalut, méthode la plus destructrice de toute l'histoire humaine pour la biodiversité marine et les stocks halieutiques, sera compètement interdite dans les eaux européennes. Ou pas.

    Le contexte

    En juillet 2012, la Commission européenne a proposé l'interdiction pour deux ans du chalutage en eau profonde, une technique de pêche critiquée pour son impact destructeur sur les océans. La France et l’Espagne s'étaient alors fermement opposées à la décision européenne. Cette proposition est soumise aujourd'hui au vote du Parlement et du Conseil européen.

    clairenouvian.jpgL'enjeu : préserver des milliers d’espèces affectées par une minorité de navires

    Les principaux poissons que les chalutiers de fond cherchent à pêcher sont les grenadiers, lingues bleues et sabres noirs. La pêche au chalut profond est une pratique minoritaire en Europe : dans le nord-est de l’Atlantique, seuls 2 % des navires font appel à ce type de méthode.  En France, Claire Nouvian, directrice de l'association Bloom, qui œuvre pour la conservation marine, le rappelle, "98,5 % des captures d'espèces profondes sont réalisées par neuf navires, soit 0,1 % de la flotte française". Peu de bateaux concernés donc, mais qui provoquent des ravages inversement proportionnels dans les écosystèmes. En tête desquels, selon Bloom, ceux qui pêchent pour les grandes enseignes, Intermarchés et Leclerc en tête.

    regalec.pngMauvais pour l'écologie et anti-économique

    A chaque prise, les chaluts raclent littéralement le fond des océans, opérant entre 400 et 1.500 m de fond et à chaque raclage, des écosystèmes qui ont parfois mis des milliers d’années à se former sont détruits. Comme les récifs coralliens et les éponges, dont la disparition entraîne le déclin des populations de poissons profonds. Désastreux pour la biodiversité, ce mode de pêche est aussi irrationnel sur le plan économique et industriel. Lorsqu’un filet racle le fond, il ne sélectionne pas les espèces qu’il attrape, mais produit un gaspillage considérable : on estime que 20 à 40 % des prises sont des espèces qui ne seront pas revendues ensuite, mais rejetées. Selon Bloom, les raies, requins et  régalecs (photo ci-dessus) sont les espèces les plus directement menacées par la pêche profonde. Le chalut détruit leur habitat et attrape bon nombre d’individus dont le cycle de reproduction est très lent.

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    Le chalutage profond est déjà interdit dans certaines régions des eaux européennes, comme, par exemple, dans certaines zones profondes de l’Atlantique nord-est,  afin de protéger les récifs coralliens. De même à Madère, aux Açores et aux Canaries ù l’interdiction a été votée en 2005.  Cette année, toute la Méditerranée s’est également vue interdire la pêche à plus de 1.000 m de profondeur.

    Le bras de fer

    Le 1er février 2013, le Parlement européen votait à une écrasante majorité (502 voix contre 137), le projet de loi sur la réforme du règlement de base de la politique commune de la pêche (PCP), en faveur d'une pêche durable, contre la surpêche. Un vote qualifié alors d'"historique." 

    Aujourd'hui, avec la question de la pêche profonde au chalut, c'est de nouveau le bras de fer entre les lobbies de la pêche et de la grande distribution qui espèrent faire avorter la décision européenne, notamment par l'intermédiaire de la France, et les défenseurs de la ressource halieutique. L'arbitre est encore l'Europe, dont la Commission européenne est favorable à la protection des espèces menacées. Aura-t-elle le dernier mot, comme en février dernier ? On devrait très vite le savoir. 

     Cathy Lafon

    ►LIRE AUSSI

  • Initiative: la Fol'éco-journée, c'est aujourd'hui et c'est à Bordeaux

    La 4ème Fol'éco-journée de Belcier a lieu ce samedi 28 septembre à Bordeaux (photo DR Ateliers des bains douches)

    Il y avait la Folle journée de Nantes, dédiée à la musique, qui a essaimé un peu partout dans le monde. Pour l'écologie, il y a désormais la Fol'éco-journée du quartier Belcier, à Bordeaux, placée chaque année sous le signe du développement durable et de la solidarité.

    Initiative de l'association l'Atelier des bains douches (ADB), la quatrième édition de la Fol’éco-journée de Belcier a lieu ce samedi 28 septembre.  Bien ancrée dans le paysage local, elle décline cette année le thème de la fête foraine à l’ancienne et propose une véritable fête de quartier gratuite, ouverte à tous, avec des animations originales et décalées : la maison hantée, Wenceslas le tatoueur fou, des spectacles… et bien d’autres surprises encore.

    fête,quartier,atelier bains douche,bordeauxPrix 2011 de la Fondation de France

    Créée en 2009  dans un quartier populaire de Bordeaux proche de la gare Saint-Jean, par l'association ADB, la Fol'éco-journée veut provoquer la rencontre entre les habitants, nouveaux et anciens, créer du lien social, rompre l’isolement... Et par dessus tout défendre l’écologie qui est tout cela à la fois et qui en a bien besoin. D'être défendue. Il est vrai que dans ce domaine,  l"L'Atelier des bains douches" est un collectif reconnu qui a notamment créé un jardin partagé sur une friche du quartier Belcier. Animé par une habitante, Anne Sallenave, avec Aline Purivatra pour administratrice, l'ADB a fait émerger une envie partagée, celle de créer un quartier solidaire et durable. Ce qui n'a pas échappé à la Fondation de France  qui lui a décerné en 2011 un Laurier départemental, un prix destiné à récompenser les projets "écolos" les plus innovants parmi ceux qu'elle soutient.

    L’écologie autrement

    L'ADB veut faire de l'écologie, mais autrement. En proposant, par exemple, un rendez-vous ludique où l'on joue, où l'on cause, où l'on rit... Ce qui, concernant l'écologie, est rarement le cas, reconnaissons le. Depuis sa création, la formule évolue chaque année, comme l’explique Aline Purivatra, l’administratrice de l’ABD : "Cette année, on a voulu inventer autre chose, qui touche davantage une population qui n’est pas forcément prête à entendre parler d’écologie. La méthode n’est pas la même, elle est moins pédagogique, plus en filigrane. Verres consignés, zéro déchets, buvette bio et quelques stands, qui invitent à modifier les comportements et en présentent les moyens, comme les vélos électriques ou les voitures partagées."

    Toutes les associations du quartier

    On l'a compris, la Fol'éco-journée n'est pas un rendez-vous cosmétique et hors-sol, mais elle est le fruit du travail d'une équipe d’environ 15 personnes qui s'investit durant des mois, et d'une trentaine de bénévoles, mobilisés le jour-même. Toutes les associations partenaires du quartier ont mis la  main à la pâte et se sont creusé la tête pour créer des stands autour du thème de la fête foraine à l'ancienne. "Astrolabe", par exemple, investit une caravane pour un jeu de kim à l’aveugle, "Les Crabes" tiennent un stand de bonbons et barbe-à-papa, les écoles fabriquent des panneaux à trou…

    Une fête vraiment éco-exemplaire à découvrir absolument.

    Cathy Lafon

    • La  Fol'éco-journée, c'est où, c'est quand ? Samedi 17 Septembre,  rue Son Tay et Salle Son Tay (en cas de pluie, la fête pourra s'abriter) de 14h00 à minuit. Bordeaux, quartier Belcier (gare Saint-Jean).
    • Contact : Anne Sallenave-Tél : 06 01 74 23 28 ou 09 53 539 534. atelierbainsdouches@free.fr
  • Réchauffement climatique: l'Aquitaine en première ligne

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    Selon le climatologue Hervé Le Treut du Giec,, les vagues de chaleur vont devenir plus fréquentes en France et en Aquitaine. Photo archives Sud Ouest

    Le réchauffement climatique est confirmé, ça ne va pas aller en s'arrangeant, les événements climatiques extrêmes devraient se multiplier et le rôle de l'homme dans les causes de ce changement est avéré. Telles sont les principales conclusions de la première étape du 5ème rapport du  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), publiée aujourd'hui.

      + 4,8° C d'ici à 2100

    L'Organisation météorologique mondiale (OMM) avait déjà annoncé la couleur au début de l'été : selon un rapport publié en juillet dernier, la décennie 2001-2010 a été la plus chaude qui ait été constatée depuis le début des mesures systématiques, en 1850. Depuis le début de l'ère industrielle, la température moyenne de la planète s'est réchauffée de 0.8°C, dont 0,6°C au cours des cinquante dernières années. Une surchauffe d'une intensité inédite sur une durée de temps aussi courte dans l'histoire du climat de la Terre, qui devrait se poursuivre. Selon le Giec, la hausse des températures va se poursuivre et pourrait atteindre 4,8 degrés Celsius d'ici à la fin du siècle.

    Et en Aquitaine ?

    Les conclusions du Giec rejoignent celles du rapport scientifique, coordonné pour la région Aquitaine par Hervé Le Treut, climatologue et membre du Giec, publié début septembre. L'étude "Prévoir pour agir, la Région Aquitaine anticipe le changement climatique'"estime qu'"il est nécessaire d'envisager les conséquences d'une élévation de la température moyenne globale de l'ordre de 4°C ou 5°C."  Selon le climatologue, présent à Stockholm, l'Aquitaine devrait connaître un réchauffement climatique plus important que le réchauffement moyen global et certains modèles envisagent même "des réchauffement en fin de siècle de plus de 6°C et des relèvements du niveau de la mer bien supérieurs à un mètre". Pour la région, les conséquences seront de taille, sur la culture de la vigne et des vendanges, la forêt, la pêche, la qualité de l'eau, les énergies (nucléaire et renouvelables), la qualité de l'air, la santé, le littoral, l'agriculture...  Les vagues de chaleur vont devenir plus fréquentes, les glaciers des Pyrénées pourraient avoir totalement disparu en 2050, et l'érosion du manteau neigeux va s'accélérer. Les zones littorales, les zones humides et fluviales, l'estuaire de la Gironde vont subir l'augmentation du niveau des eaux. L'érosion marine menace les côtes sableuses, comme à Soulac, Lacanau... Pour le climatologue, s'il reste des incertitudes,  "c'est un risque que l'on ne peut ignorer".

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    Cathy Lafon