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Bio - Page 48

  • Projet de loi : l'agroécologie est l'avenir agricole de la France

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    La France dit oui à l'agroécologie, mais ne veut pas pour autant renoncer au bio. Photo archives AFP

    Le 14 janvier, les députés ont adopté en première lecture le projet de loi d’avenir pour l’agriculture, défendu par le ministre Stéphane Le Foll, qui vise notamment à prendre le virage de l’agroécologie. Un texte pour partie écologiquement vertueux, mais qui comporte aussi des mesures moins écolos. Décryptage.

    Le contexte

    Même si la France reste la première puissance agricole d’Europe, elle est passée en dix ans de la place de 2e exportateur agroalimentaire mondial à la 5e. Le projet de loi ambitionne de renforcer la compétitivité des filières (agriculture, agroalimentaire, forêt) tout en passant d’un modèle productiviste à une agroécologie, tout en continuant à soutenir le bio. En gros, refonder la politique agricole française en vigueur depuis les trente glorieuses, en mêlant performances économiques et écologiques. Vaste programme.

    1. LE TOURNANT AGROECOLOGIQUE

    • Les politiques publiques devront favoriser l’association de « la performance économique et la performance environnementale », et privilégier les pratiques agroécologiques, alliant « autonomie des exploitations agricoles » et protection de l’environnement.
    • Seront créés des groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE), sorte de label accordé à des agriculteurs ou des exploitants forestiers se regroupant, afin qu’ils bénéficient d’aides de manière préférentielle ou majorée.

    2. D’ANTIBIOTIQUES PAR LES VETERINAIRES

    Afin d’éviter que l’antibiorésistance ne se transmette à l’homme via la chaîne alimentaire, la délivrance des antibiotiques pour les animaux sera mieux encadrée. Les remises, rabais et ristournes seront interdits ainsi que la délivrance d’unités gratuites, lors de la vente d’antibiotiques aux éleveurs. Le suivi des ventes sera renforcé.

    projet de loi,agriculture,bio,agroécologie,pesticides,phytosanitaires,emploi3. LE BIO

    En vertu d’un amendement écologiste, la promotion de la « conversion à une agriculture biologique » figurera parmi les finalités de la politique agricole.

    Toutefois, l'objectif du Grenelle de l'environnement qui visait 20% de la surface agricole en bio dès 2020, n'est plus de mise. Stéphane Le Foll promet tout de même un doublement des surfaces dès 2017, avec 8% de terres en bio, bien inférieur aux ambitions initiales. Pour que le bio tricolore progresse, toutes les cantines gérées  par Etat devraient passer à 20% de bio.

    4. OGM

    Pas une ligne sur le sujet, ce qui inquiète Greenpeace et Bio d'Aquitaine. L'organisation aquitaine souligne dans un communiqué du 13 janvier, que, selon elle "la coexistence entre maïs OGM et maïs biologiques ou non OGM est impossible". Des résultats d'expérimentation menée par l'Inra à la demande du Réseau Semences Paysannes (RSP) le montrent, malgré l'absence de validation scientifique, précise Bio d'Aquitaine. Le 16 janvier, l'Europe s'est prononcée pour le rejet de la demande d'autorisation de la culture d'un nouveau maïs OGM, le TC1507.

    5. PESTICIDES

    • Suivi permanent de leur impact sur l’environnement et la santé, et plus seulement au moment de leur autorisation de mise sur le marché.
    • Publicité grand public pour les produits phytosanitaires interdite afin de réduire leur usage par les jardiniers amateurs avant de les interdire en 2022.

    Des mesures un peu faibles pour les défenseurs de l'environnement et pour les apiculteurs dont les colonies d'abeilles connaissent un effondrement, dû pour partie aux pesticides. La France reste le premier pays consommateur en Europe de phytosanitaires, dont 90 à 95% sont utilisés pour l'agriculture, en dépit du plan Ecophyto lancé en 2008, qui prévoyait d'en réduire l'usage de 50% d'ici à 2018.  En juin 2013, une vaste expertise de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dévoilait qu'il existait une "présomption forte" de lien entre certains cancers dont la prostate et des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson, avec l'usage de pesticides chez les professionnels qui les manipulent.

    6. INSTALLATION DE JEUNES AGRICULTEURS

    • Le contrat de génération sera adapté à l’agriculture, en permettant une aide pendant trois ans au maximum à l’exploitant qui voudra transmettre son entreprise à un salarié âgé de 26 à 30 ans ou à un stagiaire de moins de 30 ans. Le gouvernement estime à 2.000 par an le nombre d’exploitations agricoles dont la transmission hors cadre familial sera ainsi accélérée.
    • Par ailleurs, l’installation progressive, dispositif aidé, pourra se faire sur cinq ans

    7. MEDIATEUR DES RELATIONS COMMERCIALES

    Pour redonner du poids aux producteurs face à la grande distribution, un médiateur des relations commerciales agricoles pourra être saisi de tout litige sur les contrats et prendre toute initiative, comme ce fut le cas au printemps dernier sur le prix du lait.

    8. LUTTE CONTRE LES IMPORTATIONS ILLEGALES DE BOIS

    Les importateurs et vendeurs de bois ou produits en bois ne respectant pas les obligations prévues par le règlement européen en matière de contrôle de la traçabilité des produits s’exposeront à des sanctions pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et 100.000 euros d’amende.

    9. PROTECTION DES AOP et IGP

    La protection des appellations d’origine et indications protégées sera accrue, par la création d’un droit d’opposition au dépôt d’une marque pouvant les léser. Un amendement du gouvernement a limité ce droit aux cas où le produit protégé est similaire à celui de la marque.

    10. INSTITUT AGRONOMIQUE, VETERINAIRE ET FORESTIER DE FRANCE

    Rassemblant les établissements d’enseignement supérieur agricole public et des organismes de recherche, il doit remplacer en matière de recherche et d’enseignement supérieur une structure plus lâche, Agreenium, et doit renforcer le pilotage national du secteur. Plus généralement, le projet de loi veut faire de l’enseignement agricole un levier d’innovation et d’investissement.

    Le texte devrait être débattu au Sénat en avril, en vue d’une adoption définitive à la fin du premier semestre 2014. D'ici là, les écolos et les lobbys proches des industriels devraient redoubler d'efforts en coulisse pour faire évoluer le projet de loi, dans un sens, ou dans l'autre...

    Cathy Lafon avec AFP

    PLUS D'INFO

    • Le texte du projet de loi pour l'avenir de l'agriculture : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur le bio : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur les pesticides : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur les OGM : cliquer ICI
  • "Germes tueurs, le fléau de l'élevage intensif": une enquête explosive signée Arte

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    © NDR/Thurn Film

    A force de gaver les animaux d'antibiotiques, l'élevage industriel donne naissance à de redoutables bactéries que nous retrouvons dans nos assiettes et qui résistent à ces médicaments. De quoi, à terme, remettre en cause l'existence même des antibiotiques.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loi"Les antibiotiques, c'est pas automatique"

    Si un nombre croissant d’individus subissent l’assaut de bactéries multirésistantes, la faute en revient en partie à l'utilisation excessive des antibiotiques par les êtres humains. Le phénomène est désormais bien connu et dénoncé en France par la campagne sanitaire : "Les antibiotiques, c'est pas automatique". Mais aussi, on le sait moins, par l'administration massive des antibiotiques aux animaux élevés industriellement. Avec le risque d’une transmission de bactéries résistantes des animaux aux hommes.  "Germes tueurs : le fléau de l'élevage intensif", l'enquête de Frank Bowinkelmann et Valentin Thur diffusée par Arte ce jeudi 9 janvier, lève le voile sur un phénomène méconnu et inquiétant, qui fait froid dans le dos.

    L'augmentation constante des bactéries multirésistantes

    En septembre 2013, la « Salmonella Kentucky » rejoignait la « New Delhi métallo-beta-lactamase » dans la liste des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Cette souche connaît une explosion sans précédent depuis 2006, selon une étude publiée en mai dernier dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Résistante aux fluoroquinolones, antibiotiques puissants utilisés massivement chez l'homme comme chez l'animal, sa zone de contamination s'est progressivement élargie à toute l'Afrique et au Moyen-Orient. Ce n'est qu'un exemple récent parmi d'autres de l'augmentation constante des bactéries résistantes aux antibiotiques, mise en avant en novembre 2013, par un rapport de l'agence américaine "Centers of Disease Control and Prevention" (CDC).

    25.000 décès par an en Europe

    Les résistances augmentent dans le monde entier, notamment en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe. Chaque année aux États-Unis, 2 millions d'infections et 23.000 décès sont causés par ces bactéries. En Europe aussi, les germes qui résistent aux antibiotiques causent environ 25.000 décès par an, dus à l'une des cinq bactéries multirésistantes les plus fréquentes. Les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne et la France sont ainsi touchés par l’explosion d’infections difficiles à soigner, car résistantes aux médicaments.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiAu banc des accusés, l'administration massive d'antibiotiques aux animaux

    L'enquête d'Arte s’appuie sur les éclairages de chercheurs, d’éleveurs responsables, de vétérinaires et de médecins de plusieurs pays européens, pour dénoncer la pratique de l’administration vétérinaire massive d’antibiotiques aux animaux, autant à titre curatif que préventif. C'est un chercheur néerlandais qui a, le premier, tiré la sonnette d’alarme en 2004 après avoir identifié la présence du SARM (stathylocoque doré résistant à la méthicilline) dans des élevages porcins. Les volailles produites à la chaîne suscitent aussi la méfiance : sont-elles infestées d’entérobactéries tout aussi coriaces ? En outre, en dehors du contact direct avec le bétail, les bactéries se propagent via les cheminées d’aération des bâtiments d’élevage ou les épandages de fumier dans les champs, ce qui peut contaminer d’autres cultures, qu’elles soient bio ou pas.

    télévision,arte,documentaire,antibiotiques,résistance,projet de loiLa riposte de la France

    L'accélération du phénomène inquiète l'OMS, qui évoque le risque réel d'une paralysie de la médecine moderne: sans antibiotiques, plus de chirurgie, plus de greffes d'organe, plus de chimiothérapies, plus de barrière thérapeutique pour empêcher la propagation des contagions... La France, consciente du problème depuis 2011 avec le plan d’action "Ecoantibio 2012-2017", prépare une riposte à l'antibiorésistance chez les humains. En mai dernier, un rapport visant à l'"Encadrement des pratiques commerciales pouvant influencer la prescription des antibiotiques vétérinaires" était remis au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. La réforme prévue par le projet de loi d'avenir pour l'agriculture que les députés examinent depuis le 7 janvier, vise ainsi notamment à lutter contre l'antibiorésistance, par la baisse des ventes d'antibiotiques destinés aux animaux.

    Un objectif qui ne sera atteint que si l'on parvient à remettre en question en France les méthodes de l'élevage intensif, en prenant le tournant du bio et de l'agroécologie. Une vraie révolution verte en perspective...

    Cathy Lafon

    LE DOCUMENTAIRE

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  • Palmarès de l'écologie 2013 : votre département est-il vert ?

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    La Gironde, 3ème du palmarès national de l'écologie 2013, occupe la première place pour la consommation durable. Photo archives Sud Ouest / Fabien Cottereau

    L'hebdomadaire "La Vie" vient de publier les palmarès 2013 de l'écologie en France, département par département. Si la Gironde caracole en tête des trois premiers, les résultats sont très contrastés dans la région.

    Pour la 7e année consécutive, "La Vie" a passé la performance des politiques écologiques de 96 départements au crible, selon 8 critères environnementaux : consommation durable, protection de la biodiversité, agriculture biologique, gestion des déchets, Agenda 21, énergies renouvelables, qualité de l'eau et de l'air. Les résultats ont été publiés le 15 novembre.

    Dans la région, le département où vous habitez est-il vert et fait-il preuve d'une réelle volonté écologique ?

    • La Gironde, première de la classe

    En Aquitaine, la Gironde, département éco-exemplaire, décroche presque 20/20,  avec une brillante troisième place nationale. Première pour la consommation durable, son Agenda 21, l'un des plus anciens, est aussi l'un des plus performants de France. En juillet 2013, pour la quatrième fois de son histoire, le Conseil Général girondin s'est ainsi  vu récompenser par les Rubans du Développement Durable pour son Agenda 21 et la dynamique territoriale qu'il a su impulser. La bonne qualité de l'eau est l'une des forces du département qui obtient des résultats encourageants pour les énergies renouvelables (photovoltaïque essentiellement), l'agriculture bio et la biodiversité. Ce qui le plombe, en revanche, à l'instar de bon nombres d'autres départements français, c'est la gestion des déchets : il n'est que 78ème au plan national ! Tout comme la qualité de l'air : les pics de pollution enregistrés par l'agence de la qualité de l'air en Aquitaine (Airaq) sont fréquents dans l'agglomération bordelaise.

    Très bonne élève de l'écologie, la Gironde est un peu isolée dans la région où les autres départements font beaucoup moins bien, à l'exception du Lot-et-Garonne, 10ème au classement  national, ex-aequo avec la Loire-Atlantique (Bretagne). Troisième au plan national pour l'agriculture biologique, la Dordogne, 14ème, limite la casse. Quant aux Pyrénées-Atlantiques, si elles obtiennent une très belle 2ème place pour la consommation durable, elles sont tuées par une 94ème place pour la gestion des déchets, qui les relègue à la 19ème place au plan national, tout juste au dessus de la moyenne.

    • Carton jaune pour le Gers

    palmares de l'écologie,classement,la vie,2013,département,collectivité locale,agenda 21Mauvaise surprise pour Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie : en Midi-Pyrénées, le Gers n'est pas parmi les départements les plus écolos de l'Hexagone. Le département de l'ex président du Conseil général n'obtient qu'une 37e place. Le Gers ne se distingue que sur un critère, celui de l'agriculture biologique, où il se classe premier (source Agence bio 2012). Il ne brille pas, en revanche, dans ses classements pour les sept autres critères. D'autant plus râlant que la première place au plan national est décrochée par le département voisin de Haute-Garonne...

    • Charente et Charente-Maritime : peuvent beaucoup mieux faire

    La Charente-Maritime, 27ème, est dans le peloton de tête pour la protection de la biodiversité, mais recueille des résultats plutôt médiocres par ailleurs. Quant à sa voisine, la Charente, elle n'occupe que la  41ème place. Classée parmi les derniers départements pour l'agriculture bio, c'est sur la gestion des déchets qu'elle est la moins mauvaise (21ème).

    • Les Landes, bonnes dernières

    Lanterne rouge de la région, le département des Landes fait figure de cancre, car il n'occupe que la 81ème place nationale et fait partie des 22 départements français dont la note, en dessous de la moyenne, tourne autour de 8,5. Protection de la biodiversité, gestion des déchets, production d'énergie renouvelable, Agenda 21 : autant de matières que les Landaises et les Landais doivent bûcher d'urgence, s'ils veulent sortir du bas du tableau.

    Cathy Lafon

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