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Animal - Page 241

  • Alors, poisson d'avril, le "Shazam des oiseaux" ? Oui... et non !

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    Oiseau moscovite Photo AFP

    La naissance du "Shazam des oiseaux", dont Ma Planète vous a conté la belle histoire lundi, est bien un poisson d'avril, comme certains internautes l'ont deviné...  Hélas, car l'envie et le besoin de pouvoir identifier en temps réel les oiseaux que l'on voit et que l'on entend demeure encore insatisfaits. Mais peut-être pas pour longtemps...

    La part de vérité

    Si l'on fait la part du vrai et du faux dans ce gentil poisson ou plutôt "oiseau d'avril", on voit qu'il est basé sur des faits bien réels. Andrzej Mardula, Sentinelle de l'environnement de Ma Planète et informaticien d'origine bordelaise, a réellement eu l'idée d'une telle application pour smartphone, dans les circonstances décrites par l'article  du 1er avril. Par ailleurs, la banque en ligne de sons et de chants d'oiseaux de l'université américaine de Cornell  existe aussi et les initiatives d'encyclopédies multimédia de ce genre se multiplient sur le Net.

    Des sons gratuits et universels

    A partir du site d'Universal-Soundbank, destiné aux musiciens, cinéastes, bruiteurs, studios d'enregistrements, DJs, réalisateurs, soundesigners et à tous ceux qui recherchent des sons de qualité professionnelle, on peut ainsi télécharger et écouter des chants et sons d'oiseaux enregistrés et disponibles sur des banques de sons gratuites en ligne.

    "Former l'esprit écologique chez les moscovites"

    Tout récemment, le 26 mars,  la mairie de Moscou a annoncé la création d'une banque de chants d'oiseaux téléchargeables gratuitement "pour former l'esprit vert chez les moscovites". Les chants des 250 espèces d'oiseaux à plumes peuplant la capitale russe et sa région seront répertoriés et enregistrés dans un catalogue qui sera distribué dans les parcs, les écoles et les bibliothèques, a indiqué le chef du département de l'Environnement de la mairie Anton Koulbatchevski. Le livre comprendra des illustrations et les descriptions des espèces locales, qui seront dotées de codes-barres renvoyant à des fichiers téléchargeables permettant d'auditionner leurs chants. Spassiba !

    mesangecharbonniere.jpgA Bordeaux, les chants d'oiseaux en QR codes

    En 2012, lors de la deuxième « semaine digitale » organisée du 23 mars au 1er avril 2012, la ville de Bordeaux faisait la promotion de QR codes destinés aux amoureux de la nature. Grâce à ce système, lancé en 2011 en partenariat avec la LPO, les utilisateurs de Smartphones peuvent disposer d'informations sur les plantes et arbres du jardin public directement sur leur mobile. Ils peuvent même entendre le chant des oiseaux en photographiant les 50 QR codes disséminés sur les 10 hectares du jardin et positionnés devant certains arbres ou à proximité des nichoirs. L'extension de cette opération à d'autres espaces verts était prévue.
     
    On peut ainsi écouter la mésange charbonnière bordelaise en cliquant ICI. Pas mal...

    Une version béta en Angleterre

    smarthones,application,shazam des oiseauxEnfin, en décembre 2012, une société britannique annonçait la création d'un module de reconnaissance automatique des chants et cris d'oiseaux, en version béta encore limitée à quelques espèces communes. Isoperla, a développé l'application "Id Bird Song" pour smartphones (iPhone) et tablettes (iPad) qui aide à identifier les chants et cris de 74 oiseaux des jardins du pays des Beatles.
     
    Ne manque plus que le fameux "Shazam des oiseaux" à la française... L'idée a germé. Peut-être des amoureux de la nature la concrétiseront-ils prochainement ? Ma Planète veut bien être la marraine de ce futur "Shazam écolo".
     
    LIRE AUSSI

    DES SITES QUI PERMETTENT DE TELECHARGER DES CHANTS D'OISEAUX

  • Biodiversité. Bientôt un Shazam pour les chants d'oiseaux !

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    Une bécassine des marais, photographiées par Alain Noël, "Sentinelle" de Ma Planète, au parc ornithologique du Teich (Gironde)

    Pouvoir identifier le chant d'un oiseau lorsqu'on se balade, en ville ou à la campagne ? Inaccessible rêve, partagé par de plus en plus de Terriens coupés de la nature dont les racines culturelles ne sont plus nourries par le savoir ancestral de la connaissance des animaux, des plantes et des arbres.  A l'heure où l'on peut reconnaître la moindre musique ou chanson grâce à l'appli gratuite "Shazam", téléchargeable sur smartphone, la frustration grandit...

    Créer le "Shazam des oiseaux"

    C'est alors qu'un informaticien, Andrzej Mardula, qui travaille à Paris mais a longtemps vécu à Bordeaux, par ailleurs Sentinelle de l'environnement pour Ma Planète, a l'idée du siècle : créer une appli gratuite téléchargeable sur smartphone afin de pouvoir identifier les auteurs des gazouillis et roucoulements qui jaillissent des bosquets partout où l'on se balade. Bref : créer le "Shazam des oiseaux". Il suffirait de lancer un logiciel et de braquer l'iPhone sur la source du chant d'oiseau et après quelques secondes, le "Shazam des oiseaux"  fournirait non pas le titre d'une chanson, avec ses  coordonnées complètes (album, artiste, pochette du CD, etc.), mais le nom de l'oiseau, sa photo et sa fiche descriptive.

    Mais qui chante quoi ?

    C'est en se baladant avec des amis un beau jour de printemps, au bord d'un lac en Chalossse dans les Landes, que l'idée lui est venue, il y a un an de cela. Il fait beau et ça cuicuite de partout, au beau milieu d'envols de plumes. Chouette. Mais qui chante quoi ? Et là, on reste bête et coi, le bec dans l'eau. Rossignol, merle moqueur ? Il n'y a guère que le croassement du corbeau que ses amis et lui-même reconnaissent à coup sûr dans ce joyeux tintamarre... N'est pas ornithologue qui veut. La solution germe alors tout naturellement dans l'esprit de l'informaticien bidouilleur qui ne fait jamais un pas sans son smartphone et ses indispensables appli, pour connaître la distance parcourue même à pied, découvrir le meilleur chemin pour rallier des lieux improbables en voiture, savoir la force du vent qui souffle sur la plage, l'heure de la prochaine marée, ou bien le titre de la chanson que fredonne la jolie voisine en attendant son métro... : il n'y a qu'à "Shazamer" les jolies bêtes à plumes !

    La plus grande banque de son naturels au monde

    Oui, mais où trouver des chants d'oiseaux déjà enregistrés ? Andrzej fait son enquête sur internet et découvre que l'Université Cornell aux Etats-Unis a créé la plus grande banque de sons naturels au monde en libre accès : son laboratoire d'ornithologie qui garde une trace sonore de toutes les espèces d'oiseaux au monde a mis en ligne une gigantesque collection de sons d’oiseaux récoltés et enregistrés depuis 1929. Ces sons peuvent être téléchargés. Il aura fallu à ses chercheurs une douzaine d’années pour compiler et mettre en ligne ce pot-pourri de piaillements pan-aviaires : plus de 9.000 espèces sont représentées par leurs gazouillis, trissements, zinzinulements et gringottements (plus de noms de cris d’oiseaux, cliquer ICI) En tout, la collection recèle 150.000 enregistrements audios, soit 10 téraoctets d’informations ou 7.500 heures d’écoute en continu... Il y a de quoi faire.

    Une appli "très Sud Ouest"

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    Pour régionaliser la chose et partir d'un environnement animalier connu, Andrzej décide de commencer par donner accès aux chants des oiseaux présents dans le Sud Ouest. Entre temps, il s'est associé à une autre sentinelle de Ma Planète, Alain Noël, un photographe girondin amateur spécialiste des oiseaux. Ce dernier sélectionne de son côté les espèces de la région et leur adjoint une photographie. Nos deux Sentinelles travaillent durant un an en relation avec les chercheurs de la banque des sons de Cornell qui leur ont ouvert gratuitement leurs enregistrements, tant le projet leur paraissait louable. Un an plus tard, le tour est joué. Résultat : une appli qui va bientôt permettre aux mobinautes curieux et passionnés par la nature d'identifier le chant des oiseaux, en ville ou à la campagne. Reste à trouver un nom à ce nouveau Shazam, et à lancer l'appli... qui sera téléchargeable sous Androïd et Apple, c'est promis.

    A suivre...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Téléchargez la collection de sons d'oiseaux de l'université de Cornell: cliquer ICI
    • La banque de sons de l'université de Cornell : cliquer ICI
  • Ecolos et éleveurs : le loup est dans la bergerie

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     Le loup de Troncens (Gers) photographié par Jean-François Langlois en novembre 2012 DR

    Un certain nombre d'associations écologistes et les éleveurs de moutons se sont entendus le 22 mars pour établir à 24, soit le double du chiffre actuel, le nombre maximum de loups pouvant être tués par an pour protéger les troupeaux. Les défenseurs des animaux sauvages contestent le bien-fondé de ces mesures et entendent porter l'affaire au niveau européen.

    plan loup,abattage,conflit,élevage ovin,europe,commission européenne,biodiversitéSept loups tués entre 2008 et 2012

    Réuni à Lyon, le "Groupe national loup" (GNL) qui réunit les acteurs concernés par le dossier loup et que le gouvernement a chargé d'élaborer les détails du plan 2012-2017 annoncé en février dernier, a abouti à "un accord unanime accepté par tous", selon son président, le député des Alpes de haute Provence, Christophe Castaner,(photo ci-contre). Parmi les points adoptés, le GNL propose que le nombre maximum de loups pouvant être abattus par les éleveurs soit porté à 24. En 2012/2013, ce chiffre était de 11. En 2011/2012, il était de six. Sept loups ont été tués entre 2008 et 2012.

    Pourquoi 24 loups, et pas 20 ou 25 ?

    Le chiffre de 24 a été déterminé pour garantir la progression de l'espèce, mais en garantissant une progression faible "parce qu'actuellement, les loups progressent de 19% par an, ce qui est assez spectaculaire", a indiqué le président du GNL. Ce chiffre sera réévalué chaque année, voire tous les six mois, sur la base d'un "suivi biologique plus réactif" de l'espèce pour mieux évaluer son évolution localement.

    Objectif du plan loup : défendre l'espèce protégée, en donnant les moyens aux éleveurs de se défendre

    L'objectif du plan loup est de "trouver l'équilibre entre l'affirmation que le loup restera une espèce protégée en France et donner de vrais moyens aux éleveurs de pouvoir se défendre, parce qu'on est passé de 0 à 5.000 bêtes tuées en quelques années, et surtout il y une désespérance sociale d'une très très grande violence chez les éleveurs", a affirmé Christophe Castaner.

    plan loup,abattage,conflit,élevage ovin,europe,commission européenne,biodiversité"Le loup est encore une espèce protégée"

    Le hic, c'est que l'Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) fait voler en éclat "l'unanimité" sur l'abattage des loups. L'ASPAS n'est pas du tout d'accord avec ces mesures anti-loups, qu'elle qualifie de "massacre stupide et inutile". L'organisation qui a déjà agi au niveau européen pour la protection de l’ortolan veut préparer "une riposte cinglante" et rappelle que le "loup est encore une espèce protégée…"

    "Une absurdité au niveau biologique"

    Pour Pierre Athanaze, son président (photo ci-dessus) l'abattage de 24 loups, absurde au niveau biologique, ne constitue pas une solution durable au conflit entre éleveurs et grands prédateurs. Il craint que cette mesure "démagogique", ne soit destinée qu'à calmer les éleveurs les plus hostiles au loup. Or, selon lui, ces derniers "ne se satisferont pas longtemps de cette mesure, car leur but est l’éradication totale de tout prédateur".

    Protéger efficacement les troupeaux

    Il est vrai que les scientifiques et les défenseurs de la nature rappellent depuis des années que le loup ne représente qu’une infime proportion dans les causes de la mortalité des troupeaux et qu'abattre un loup désorganise les meutes et les pousse à conquérir de nouveaux territoires. L'APSAS préconise plutôt que l'on protège les troupeaux de façon efficace avant d’envisager toute mesure de tir d’un loup, comme cela se pratique dans tous les pays où les grands prédateurs cohabitent avec le pastoralisme.

    Crier au loup par SMS

    plan loup,abattage,conflit,élevage ovin,europe,commission européenne,biodiversitéEn 2012,  dans les Vosges, 48 attaques ont fait au moins 165 victimes dans les troupeaux en montagne et en plaine. Les éleveurs de ce département devraient être les premiers à équiper leur troupeaux, dès 2013, du prototype d'un collier révolutionnaire, mis au point par un chercheur suisse ami des loups, Jean-Marc Landry (photo ci-contre), biologiste et éthologue. Si la brebis subit un stress intense, l'appareil libère un répulsif destiné à éloigner le loup et envoie dans la foulée un message d'alerte sous forme de SMS au berger. Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation, qui, si elle donne des résultats concluants, pourrait être étendue en France : une solution alternative à l'abattage.

    La France a du mal avec sa biodiversité

    Le loup français est d'origine italienne. Revenu naturellement au début des années 90 dans les Alpes après son éradication dans les années 30, il est en croissance constante dans l'Hexagone avec une "aire de répartition" qui augmente de 25% par an. On en en compte au moins un dans la région, dans le Gers, où l'un d'eux a été photographié par un particulier fin novembre dans un champ de maïs, aux confins des Hautes-Pyrénées. Mais les loups tricolores ne sont encore que 250 aujourd'hui, alors que l’Espagne en abrite plus de 2.500 et l’Italie 1.500. L'ours n'a donc aucune raison de se sentir seul et mal-aimé au pays de Jean de La Fontaine...

    La Commission européenne en recours

    Les recommandations du GNL seront soumises à une consultation publique. Les ministres de l'Agriculture et de l'Ecologie, Stephane Le Foll et Delphine Batho, devraient prendre un arrêté de mise en oeuvre au plus tard fin mai. De son côté, comme pour la "gestion calamiteuse de l’ortolan, du grand hamster ou du grand tétras", l’ASPAS avertit qu'elle porte le dossier à la Commission Européenne "pour obliger la France à enfin protéger sa nature". " Oui, nous sommes des extrémistes : nous demandons le respect des lois…", conlut Pierre Athanaze.

    A suivre...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFOS

    • Le site gouvernemental français consacré au loup : cliquer ICI
    • Le site du ministère de l'Ecologie sur la protection des grands carnivores : cliquer ICI
    • Le site de l'ASPAS :  Cliquer ICI
    • Le point de vue des associations environnemenales qui défendent les animaux sauvages sur le "Groupe national loup" : cliquer ICI

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