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Animal - Page 218

  • Oiseaux mazoutés. Dégazages ou épaves : quels sont les responsables de la pollution aux hydrocarbures ?

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    Un Macareux moine échoué sur une plage de l'île de Ré Photo Sud Ouest / Xavier Léoty

    15% des oiseaux échoués sur le littoral atlantique depuis fin janvier sont mazoutés. Bien décidée à ce que la source de la pollution marine soit identifiée, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a décidé de porter plainte contre X auprès du tribunal de Brest le 13 mars.   De son côté, l'ONG environnementale Robin des Bois dénonce les épaves marines non surveillées, aux cargaisons de pétrole susceptibles de fuir et de causer des pollutions aux hydrocarbures. Le CEDRE (Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions) a été missionné pour faire des analyses et une enquête judiciaire est actuellement en cours.

    mazout.jpgHécatombe historique

    Cet hiver, plus de 38.000 oiseaux, principalement des alcidés (le Macareux moine, le Guillemot de troïl et le Pingouin torda) se sont échoués sur les plages européennes, dont environ 30.000 en France et 7.500 en Espagne et en Grande-Bretagne. Les tempêtes à répétition sont responsables de cette hécatombe historique, mais pas que.  Pour la LPO, les intempéries ont bon dos. L'association l'a constaté, la pollution par les hydrocarbures a également tué un grand nombre d'oiseaux. 

    Le CEDRE enquête

    Depuis plus de trois semaines, le littoral atlantique est touché par d’importantes arrivées de boulettes de pétrole, de la Charente-Maritime à la Bretagne. Pour le CEDRE qui l'analyse, ce pétrole porte la même signature chimique, où qu'il soit récupéré. Autre indice, le fioul semble avoir séjourné peu de temps en mer et pour l'organisme, les analyses montrent que les échantillons étudiés ne correspondent à aucune des marées noires bien connues qui ont affecté la zone au cours des dernières années : "Erika" (1999), "Prestige" (2002, au large de l'Espagne) et "TK Bremen". 

    Les épaves en cause ?

    Selon l'association écologiste Robin des Bois, qui évoque aussi dans un communiqué de presse des arrivages diffus d’hydrocarbures plus au sud, jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques, ces résidus ne proviendraient pas uniquement de dégazages, mais pourraient être rejetées par une ou plusieurs épaves abandonnées et insuffisamment surveillées, comme celles de l’"Erika", avec ses 19.800 tonnes de pétrole, ou de l’"Union Neptune" (2011). L'ONG estime que l'on peut ainsi suspecter plusieurs dizaines d’épaves, car plus elles vieillissent, plus elles sont fragiles et susceptibles de fuir en libérant dans l’environnement les vieux fiouls de propulsion jusqu’alors confinés et oubliés.  Et quand les tempêtes les chahutent, comme cet hiver, on peut craindre le pire. Il en existe plus de 4.000 au large des côtes françaises : pétroliers, navires de guerre, bateaux de pêches, chimiquiers, avions, sous-marins... Un potentiel de pollution considérable.

    le foucault.jpgLe "Foucault", près de l'île de Ré

    A titre d’exemple, l'ONG rappelle que l’épave du paquebot "Foucault" (photo ci-contre), bombardé en juin 1940, sur la plage de "Sablanceaux", sur  l'île de Ré (Charente-Maritime), a commencé à fuir en l’an 2000. La frégate "Laplace", navire météo d’assistance à l’aviation et la marine marchande, naufragé en 1950 près du Cap Fréhel,  a commencé à fuir 50 ans après ; l’épave du "Peter Sif", naufragé en 1979 en face d’Ouessant, a commencé à fuir en 1998.

    Des épaves potentiellement polluantes et dangereuses

    C'est l'occasion pour l'ONG de tirer la sonnette d'alarme sur le dossier explosif des épaves potentiellement polluantes et dangereuses, dont l'étude de la dépollution et de la sécurisation constituaient l'un des engagements non tenus du Grenelle de la Mer (2009). Robin des Bois pointe un autre engagement du Grenelle qui a bien été pris, mais n'est pas respecté : l’Etat français s’engageait à ratifier la Convention de l’OMI (Organisation Maritime Internationale) sur l'enlèvement des épaves. Cette convention qui préconise le renflouement et l'enlèvement des épaves dangereuses pour la sécurité maritime ou l’environnement n'a été ratifiée à ce jour que par neuf pays : l’Allemagne, la Bulgarie, le Royaume-Uni, l’Iran, l’Inde, la Malaisie, le Maroc, le Nigéria et Palau (Océanie). Pour qu'elle entre en vigueur, dix signatures sont nécessaires. D'où l'importance crucial de la signature de la France. 

    armes chimiques fond des mers.jpgDes bombes à retardement

    Les analyses du CEDRE devraient permettre d'en savoir plus. Ce qu'il y a de sûr, c'est que les épaves de bateaux et de sous-marins, avec les carburants et les déchets toxiques et dangereux qu'elles contiennent parfois, constituent de vraies bombes polluantes à retardement. Tout comme ces armes chimiques, jetées en pleine mer après la fin de la deuxième guerre mondiale, scandale révélé récemment  par le documentaire d'Arte, "Armes chimiques sous la mer". Ou encore ces fûts de déchets nucléaires, immergés dans l'océan jusqu'au début des années 1990 : près des côtes d'Europe reposent ainsi plus de 100.000 tonnes de déchets radioactifs oubliés.

    Deuxième certitude : quelle que soit leur origine, les résidus de pétrole qui s'abattent depuis plusieurs semaines sur le littoral Atlantique contribuent à la mortalité des oiseaux de mer et à la dégradation de l’environnement marin.

    Troisième et dernière certitude : la mer est bel est bien toujours une poubelle.

    Cathy Lafon

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  • Cinéma. Deux films écolos au top des succès français aux USA

     

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    "La Marche de l'empereur", de Luc Jacquet

    Le saviez-vous ? Dans la top list des cinq films qui marchent le mieux aux Etats-Unis, on trouve deux  documentaires animaliers écolos : "La Marche de l'Empereur", et "Océans".

    Cocorico !

    On n'y pense pas toujours, mais le cinéma tricolore occupe une jolie place dans les succès économiques à l'étranger du fameux "made in France". Et dans ce secteur, la thématique de l'écologie déclinée par les réalisateurs français brille particulièrement par ses réussites.

    Ainsi, « La Marche de l'empereur », le fabuleux film sur les manchots de Luc Jacquet, sorti en 2005 et récompensé par un oscar du meilleur film documentaire en 2006, caracole en tête de ce palmarès tricolore et bat tous les records avec près de 13 millions d'entrées outre-atlantique. Il a attiré très exactement 12.843.300 Américains.

    "Océans", le film sorti en 2010 sur les êtres vivants qui peuplent le fond des mers, occupe la cinquième et  dernière place de ce prestigieux classement, avec quand même, excusez du peu, 2,5 millions d'entrées. Réalisé par Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, avec la voix de Pierce Brosnan pour le public américain, il a fait très précisément 2.555.562 entrées.

    the artist.jpgMais le documentaire de Jacques Perrin n'a vraiment pas à rougir, car il est devancé par deux poids lourds du "french movie", genre imbattables : "The Artist" et "Le fabuleux destin d'Amélie Poulain". "The Artist", le film muet en noir et blanc de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin et Bérénice Bejo, sorti en 2011, a décroché cinq oscars en 2012 et enregistré 5.717.422 entrées aux États-Unis. Quant au «Fabuleux destin d'Amélie Poulain », sorti en 2001, le film de Jean-Pierre Jeunet avec Audrey Tautou comptabilise 5.460.000 entrées au pays de l'Oncle Sam. Il a en outre reçu le Bafta Awards du meilleur scénario coécrit avec Guillaume Laurant.

    Un tel succès pour deux documentaires écolos dans un pays où un quart de la population ignore que la Terre tourne autour du soleil, constitue,certes, une bonne nouvelle pour le cinéma français, mais finalement, surtout pour l'écologie et l'avenir de la planète...

    Cathy Lafon

  • Chanson culte : "La Montagne", de Jean Ferrat

    "La montagne", de Jean Ferrat. En voilà une chanson culte et une valeur sûre... Suggérée par Pascale, une internaute fan de Ma Planète.

    Une chanson visionnaire

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    Jean Ferrat et José Bové. Photo DR

    Ecrite en 1964, bien avant la mode écolo, cette chanson mélancolique et populaire est réellement visionnaire : elle dénonce déjà l'exode rural, la malbouffe et encense le retour à la terre. Rappelez-vous. La France en 1964, c'était avant 1968. Hé oui. Le général de Gaulle régnait, les Trente glorieuses battaient leur plein et les Français découvraient les meubles en Formica et les poulets élevés en série comme autant de "progrès". 

    Le coup de foudre

    Au début des années 60, Jean Ferrat, accède à la gloire. Il  passe à l'Olympia en 1962. Sa chanson "Federico Garcia Lorca" reçoit une ­avalanche de prix, suivie de "Paris Gavroche", "Deux ­Enfants au soleil" et  "Nuit et Brouillard".  C'est alors que Jean Saussac, peintre et décorateur, basé en Ardèche, qu'il vient de rencontrer, l'invite à venir découvrir son village: Antraigue-sur-Volanes. Et Jean Ferrat, le Parisien, a le coup de foudre pour Antraigues. Au point d'y composer "La Montagne", inspirée de son nouvel amour pour les Cévennes, avant d'y acheter une vieille ferme et de s'y installer.

    L'ancêtre de la conscience verte

    Chanson devenue mythique, "La Montagne", véritable déclaration d'amour à la nature, est aussi la première profession de foi écologique en chanson. Ancêtre de la conscience verte, elle a dénoncé, avant l'heure, l'urbanisation, l'étalement urbain, la perte des valeurs terriennes, la désertification des campagnes et de la montagne, l'agriculture intensive et la malbouffe, avec le "poulet aux hormones".  Avant les luttes pour le Larzac des années 70 et celles de Notre-Dame-des-Landes, et bien avant la vache folle, les OGM et encore le trafic de la viande de cheval...

    "La Montagne" porte en elle tous les germes des combats écolo à venir que mènera par la suite un certain José Bové. C'est dire.

    Cathy Lafon