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Agriculture - Page 176

  • Planète vidéo : "Notre poison quotidien" sur Arte, le 16 juillet

    MARIE MONIQUE ROBIN POISON QUOTIDIEN.jpg

    "Notre poison quotidien", le documentaire choc de Marie-Monique Robin DR

    Comment l'industrie chimique empoisonne nos assiettes : c'est le thème de l'enquête documentaire magistrale, implacable et un poil effrayante qu'a menée Marie-Monique Robin durant deux ans. A voir ou a revoir sur Arte, jeudi 16 juillet, à 20 h 50.

    pesticides,phytosanitaires,bisphénol a,chimie,maladie,cancer,maladie professionnel,viticulture,marie-monique robinLa baffe

    La journaliste engagée, réalisatrice du "Monde selon Monsanto", remonte aux sources historique de la fabrication industrielle et de l'usage par l'agriculture des pesticides et établit un lien entre l'augmentation actuelle des cancers et la pollution chimique, du champ du paysan à nos assiettes. Alors, oui, "Notre poison quotidien", c'est la baffe, la première fois qu'on le voit. On ne regarde plus ce qu'on a dans l'assiette de la même façon. On compte frénétiquement toutes les pommes à la peau farcie de résidus de pesticides qu'on a pu croquer (sans les peler, malheureuse !). On fonce dans la première épicerie bio venue et on se jette au cou des agriculteurs bio pour les remercier de leur engagement dans une agriculture saine. Le stress. Mais il faut absolument l'avoir vu.

    Cent mille molécules chimiques dans l'environnement

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, après la reconversion des industries de l'armement dans le secteur chimique, cent mille molécules chimiques ont envahi l'environnement, et plus particulièrement l'alimentation. Des résidus de pesticides subsistent sur les fruits et légumes, des additifs alimentaires sont intégrés dans les plats préparés, et les emballages en plastique sont monnaie courante.  Parallèlement, au cours des trente dernières années, les cancers, les maladies neurologiques telles que Parkinson ou Alzheimer, et les troubles de la reproduction ont considérablement augmenté dans les pays développés. Existe-t-il un lien entre cette inquiétante évolution et le déferlement des substances chimiques dans nos assiettes ?

    robin317.jpgUn prix Albert Londres en quête de vérité

    Deux ans durant, Marie-Monique Robin, prix Albert Londres 1995, a parcouru l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Europe pour tenter de répondre à la question, en mettant à jour les mécanismes d'évaluation, de réglementation et d'homologation des produits chimiques. Munie d'études épidémiologiques et de témoignages de chercheurs respectés et indépendants qui mettent en garde contre la toxicité de certaines substances, la journaliste est allée à la rencontre de représentants des agences de réglementation, comme la Food and Drug Administration (FDA) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), pour tester la fiabilité des garde-fous mis en place à la fin des années 1950. Pesticides, aspartame, bisphénol A : le constat sur les dangers de la production alimentaire est accablant. Au terme de cette démonstration imparable, la réalisatrice explore les pistes pour tenter d'enrayer cette "épidémie" de cancers...

    Le documentaire sérieux et courageux de Marie-Monique Robin a été violemment critiqué à sa sortie par les lobbys de l'industrie agroalimentaire et de l'agriculture conventionnelle. Plusieurs études scientifiques publiées depuis mettent en évidence le danger des pesticides pour la santé humaine, notamment pour les travailleurs de la vigne, et tendent, hélas pour notre santé, à lui donner raison.

    Cathy Lafon

    • "Notre poison quotidien", c'est où, c'est quand ? La coproduction d'Arte France et INA (2010), diffusée une première fois le 15 mars 2011,  est à voir mardi 16 juillet 2013 à 20h50.  Rediffusion jeudi 18 juillet à 8h55 et lundi 22 juillet à 9h00.
    D'AUTRES LIVRES ET  DOCUMENTAIRES DE MARIE-MONIQUE ROBIN
    • Reportage "Japon : terres souillées", de Marie-Monique Robin,  diffusé samedi 1er décembre à 18h35 sur Arte. 
    • "Les Moissons du futur", dont la version écrite est paru 11 octobre et dont la version filmée a été diffusée le 16 octobre 2012 sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010). 
    • "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.

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  • La météo nous rend fous. Et ailleurs, quel temps fait-il sur la planète ?

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    La canicule sur la plage de Contis, dans les Landes 18 août 2012. Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre

    Les nouvelles toutes fraîches (ou toutes chaudes?)  du climat planétaire, c'est le dernier rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) qui nous les a données le 3 juillet : il faut s'y faire, le climat de la planète bleue change et se réchauffe. La première décennie du 21ème siècle a été la plus chaude depuis 1881, avec une accélération du réchauffement climatique et la multiplication des conditions climatiques extrêmes qui ont fait au total 370.000 morts. 

    Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées

    "A l'exception de 2008, chacune des années de la décennie 2001-2010 compte parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées, le record étant détenu par 2010", affirme le rapport. Sachant que les données disponibles commencent en 1881. En outre, la première décennie du siècle se classe au deuxième rang des plus arrosées depuis le début des relevés instrumentaux, note l'OMM. Décryptage.

    • Le nombre de victimes de catastrophes naturelles en hausse de 20%

    sandy.jpgPays béni par sa situation géographique et son climat tempéré, malgré la canicule qui l'a frappée en 2003, de violentes tempêtes comme Klaus ou Xynthia, ou encore les inondations ce printemps, la France n'a pas encore trop à se plaindre de l'accroissement des phénomènes climatiques extrêmes qui meurtrissent la planète. L'agence de l'ONU indique en effet que le nombre de victimes des vagues de chaleur monstres qui ont frappé l'Europe en 2003 et la Russie en 2010, des ouragans, comme Katrina aux Etats-Unis en  200 et des cyclones, comme Nargis en Birmanie en 2008, ou Sandy aux Etats-Unis en 2012, est en hausse de 20% par rapport à la décennie précédente (1991-2000).

    • Et le froid de ce printemps ?

    neige hiver 2013.jpgPas de contradiction avec le réchauffement global de la planète : les températures plus froides en Europe et Amérique du Nord se sont accompagnées de températures plus élevées ailleurs sur la planète. "Le printemps froid que nous avons connu en Europe en 2013 n'est pas en contradiction avec le réchauffement, mais c'est ans doute une manifestation supplémentaire de ce réchauffement, car c'est la conséquence de la fonte des glaces de l'Arctique", explique Michel Jarraud, le Secrétaire général de l'OMM.

    • Il fait plus froid, parce qu'il fait plus chaud : CQFD

    Pour faire court : avec le réchauffement plus sensible dans les régions nordiques, la différence des températures avec les régions équatoriennes se réduit. "Cela modifie la circulation atmosphérique et pourrait causer des températures plus froides dans certaines régions", explique le patron de la météo mondiale, qui précise aussi qu'il n'y a pas de consensus entre les scientifiques sur ce point.  Les relevés du rapport de l'OMM montrent que le climat s'est nettement réchauffé entre 1917 et 2010 et, surtout, que le rythme décennal d'augmentation des températures sur les périodes 1991-2000 et 2001-2010 est sans précédent.

    • La faute à qui, à quoi ?

    diesel.jpgBon, on est tous au courant maintenant : le réchauffement climatique que nous vivons est dû à l'augmentation exponentielle de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, dont la spécificité est de piéger la chaleur. Les activités humaines (industrie, transports, agriculture, etc.) en sont à l'origine, et les émissions de GES sont bel et bien en train de transformer notre climat, avec les bouleversements que cela suppose pour l'environnement et les océans, souligne le rapport.

    • Chaud devant !

    Et ce n'est pas fini. Il faut s'attendre à ce que "les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et intenses sous l'effet des changements climatiques et nous devons nous y préparer, avertit le patron de l'OMM, qui rappelle que les vagues de chaleur de cette décennie ont été particulièrement meurtrières, avec 136.000 décès, alors qu'elles ont causé moins de 6.000 décès pour la décennie 1991-2000. La température globale de la planète augmente désormais à un rythme décennal de 0,21°C. 

    • Les inondations, en tête des catastrophes naturelles

    inondations inde.jpgCa va faire tilt dans la région du Sud-Ouest: le rapport de l'OMM note aussi que les pluies intenses accompagnées d'inondations ont été les phénomènes extrêmes les plus fréquemment observés pendant cette décennie. Et ce, même si la sécheresse touche plus de personnes que les autres catastrophes, car elle concerne des zones plus étendues et dure plus longtemps. Quant au cyclone Nargis qui s'est abattu sur la Birmanie en mai 2008 est le plus meurtrier de la décennie. Plus de 138.000 personnes ont été tuées ou portées disparues et il a fait 8 millions de sinistrés.

    • La hausse du niveau de la mer

    banquise.jpgDernière conséquence du réchauffement en cours : la fonte des glaces. Le niveau moyen de la mer a augmenté au rythme de 3 mm par an en moyenne pendant la première décennie du 21e siècle, soit le double de celui constaté en moyenne sur tout le 20e siècle (plus 1,6 mm par an). Le niveau de la mer est 20 cm plus haut par rapport au niveau des années 1880. La prévision pour ce siècle d'une hausse entre 19 et 58 cm parait maintenant définitivement sous-évaluée, précise aussi l'OMM.

    Avec tout ça, les experts continuent à travailler pour savoir s'il faut imputer les phénomènes extrêmes au changement climatique dont la réalité ne fait plus débat, plutôt qu'à la variabilité naturelle du climat. Ils n'ont pas pour le moment de réponse claire, note l'OMM.  Vu le contenu du rapport de l'organisation mondiale spécialiste de  la météo, on se dit quand même qu'ils en ont  une vague idée...

    Cathy Lafon

    C'EST A LIRE

    • "Cette météo qui nous rend fous ", hors série exceptionnel de "Sud Ouest", en vente en kiosque,  au prix de 2 €. On peut aussi l'acheter en ligne : cliquer ICI

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  • Pesticides : trois viticulteurs girondins renoncent aux épandages aériens

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    Epandage aérien dans les vignes Photo archives DR

    Alors qu'une étude de l'Inserm a récemment confirmé la nocivité des pesticides sur la santé humaine et malgré l'interdiction en France des épandages aériens de produits phytosanitaires, la Préfecture de la Gironde venait d'accorder, lundi 27 juin, des dérogations à trois viticulteurs girondins. A titre exceptionnel, pour une période qui courait jusqu'au 28 juin. Ces derniers y ont renoncé : on ne peut que s'en féliciter.

    viticulture,pesticides,epandage aérien,loiLes pesticides responsables de cancers et de maladies neurologiques

    Les résultats d'un important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), menée sur l'ensemble des connaissances internationales actuelles concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants) a conclu en effet, le 13 juin dernier, aux dangers pour la santé humaine des phytosanitaires. Parmi les premières victimes en France, les agriculteurs, au premier rang desquels les travailleurs de la vigne, tout particulièrement exposés et très concernés dans la région en Charente et dans le Bordelais. C'est ce qu'a montré l'étude APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, publiée en février dernier et menée en collaboration avec Marie-Lys Bibeyran, la soeur d'un salarié viticole en Médoc (photo ci-dessus) décédé d'un cancer en 2009 . La vigne à elle seule, utilise 20% des pesticides consommés en France !

    vigne grappe.jpgDes dérogations légales...

    Motif des dérogations pour ces épandages aériens : les conditions météo particulièrement défavorables, avec des pluies abondantes qui éprouvent la vigne et le risque de développement du mildiou et de l'oïdium. Les chateaux concernés : Grand Corbin d'Espagne, à Saint-Emilion, le château Ripeau sur la même commune et enfin, le domaine de Chevalier à Léognan. Pour aussi regrettables soient-elles d'un point de vue écologique et sanitaire, ces dérogations sont parfaitement légales, le législateur en interdisant l'épandage aérien les a en effet prévues, "dès lors que les circonstances et l'urgence le justifient".

    ... mais paradoxales

    On est cependant en droit de s'étonner du paradoxe d'une loi qui autorise en même temps qu'elle interdit. Car alors, pourquoi interdire ? Et de regretter que la santé de la vigne et des raisins puisse passer (même exceptionnellement) avant celle des hommes qui y travaillent et/ou qui boiront le vin ainsi produit. En remarquant aussi que, s'il s'agit de sauver une économie en péril, les producteurs de vins bio, issus d'une viticulture aux méthodes durables comme la biodynamie qui n'utilise aucun produit phytosanitaire, souffrent tout autant des mêmes conditions météo... et sont soumis au même péril économique. Auront-ils droit à une mesure de soutien "exceptionnelle" et "naturelle", et si oui, laquelle ?

    Les écolos vent-debout

    Les élus écologistes d'Aquitaine sont montés dès hier au créneau, rappelant dans un communiqué que, selon l’article 10 de l’Arrêté du 31 mai 2011 relatif aux conditions d'épandage des produits mentionnés à l'article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime par voie aérienne," le donneur d'ordre  doit porter au préalable à la connaissance du public la réalisation d'un épandage aérien au plus tard 48 heures avant le traitement, et notamment demander l'affichage en mairie de ces informations".  En soulignant qu'une mission commune d'information du Sénat sur les pesticides et leur impact sur la santé, impliquant des sénateurs représentant tous les groupes politiques avait  rendu un avis le 10 octobre dernier recommandant de "mettre fin aux dérogations à l'interdiction d'épandage aérien des pesticides".

    viticulture,pesticides,epandage aérien,loiLes trois châteaux ont annoncé avoir renoncé à ce traitement pour leurs vignes

    Ces trois châteaux autorisés de façon dérogatoire à faire de l'épandage par hélicoptère jusqu'au 28 juin inclus ont indiqué dès hier matin qu'ils n'utiliseraient finalement pas la voie aérienne pour traiter leurs vignes. Au domaine de Chevalier, on a indiqué que l’autorisation n'est pas encore officiellement parvenue et qu'elle entraîne une obligation d'affichage pendant quarante huit heures à la mairie avant de pouvoir effectuer ces épandages. Ce qui serait trop tard pour empêcher le développement des maladies. A Grand Corbin Despagne et à Ripeau c'est l'annonce d'une météo plus clémente qui a conduit à envisager d'autres solutions.  On les en remercie en espérant pour eux que les conditions climatiques deviennent plus favorables.

    Que des dérogations pour des épandages aériens soient accordées une dizaine de jours après la publication de l'Inserm dans une zone agricole et viticole aussi sensible que la Gironde, aurait été pour le moins choquant. Que les châteaux concernés aient renoncé à y recourir est une bonne chose pour la santé et la qualité de l'environnement. Cela ne résout cependant pas la question d'une loi qui se contredit elle-même.

    Cathy Lafon

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