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Agriculture - Page 157

  • "Semences : les gardiens de la biodiversité". Un documentaire signé Arte

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    Des fleurs libres pour donner naissance à des semences libres © Alexander Heinlibres

    Vous l'ignorez peut-être, mais si vous pouvez déguster aujourd'hui certains légumes anciens, dits "oubliés" et remis au goût du jour, ou encore découvrir d'existence de délicieuses tomates noires ou blanches aux formes qui n'ont rien de standard, c'est grâce à la lutte que mènent au quotidien de petits exploitants agricoles, souvent bio, pour préserver la biodiversité contre les grands semenciers agricoles. Et, contrairement aux apparences, cela n'a rien d'une évidence: aujourd'hui, en Europe, les paysans n'ont plus le droit de commercialiser leurs semences, sauf autorisation officielle, qui passe par un examen draconien des produits, légumes et fruits, cultivés.

    Ce dimanche, après avoir vu le documentaire "Semences : les gardiens de la biodiversité", réalisé par Anja Glucklich et diffusé sur Arte,  vous saurez tout sur le sujet.

    courgette.jpgLes menaces qui pèsent sur la biodiversité agricole

    Les clés de l'équation de la biodiversité agricole sont assez simples. En 100 ans, un quart de la biodiversité des cultures a disparu et aujourd'hui, cinq multinationales de l’agrochimie, qui fabriquent aussi les pesticides et ont des intérêts dans l'industrie pharmaceutique, ont le  monopole des semences mondiales et s'enrichissent en obligeant les paysans à utiliser les semences qu'elles ont sélectionnées. Depuis 30 ans, aucune variété à semence libre na été autorisée au catalogue des semences, qui passe au crible de 50 critères, l''homogénéité et la stabilité des légumes et des fruits produits. Pour espérer être inscrite au catalogue, une courgette doit, par exemple, être capable de faire un voyage autour du monde en gardant sa fraicheur, quand bien même la mode serait aux circuits courts. Enfin, en Europe, une ferme disparaît toutes les dix minutes...

    larzac_05.jpgRedonner aux agriculteurs le droit d'exercer leur métier de paysans

    Voilà pourquoi, en Allemagne comme en France, dans le Lot-et-Garonne, près d'Agen, ou encore à Montpellier et sur le plateau du Larzac, de petits exploitants, des agriculteurs bio, des chercheurs et les citoyens européens se mobilisent contre le diktat européen et contre la confiscation par quelques grands groupes internationaux des semences, source de nourriture et donc de vie pour l'humanité. Leur objectif : redonner aux paysans, devenus trop souvent les exécutants de l'agrochimie, le droit et la possibilité de sélectionner, de multiplier et d'échanger leurs semences agricoles. De nouvelles variétés de fruits et légumes anciennes et nouvelles pourraient ainsi rejoindre nos assiettes et assurer par la même occasion la biodiversité de l’environnement en luttant contre l’appauvrissement et la pollution des sols. 

    bob brac.JPGDu Lot-et-Garonne à l'Allemagne, en passant par Montpellier

    Anja Glucklich nous fait voyager à travers l'Europe. En Allemagne,  chercheurs, agriculteurs et jardiniers s'unissent pour sauvegarder des semences biologiques et créer de nouveaux légumes.  En Lot-et-Garonne, Jean-François Bertellot explique comment les plantes apprennent à s'adapter au manque d'eau ou à un sol pauvre et prospèrent au bout de quelques années. Et comment on peut combattre la pyrale du maïs, grâce a son prédateur naturel, une mouche, que l'on introduit dans les champs : plus sain et bien moins coûteux que les phytosanitaires... Selon lui, le véritable enjeu de l'agriculture du XXIème siècle, c'est la transformation du modèle agricole, afin de le faire évoluer en un modèle d'agriculture naturel, capable de supporter en s'y adaptant les changements climatiques. C'est ainsi qu'on obtiendra la sûreté alimentaire et qu'on vaincra la faim dans le monde. Tel est aussi le credo de Bob Brac de la Perrière (photo ci-dessus) membre du réseau "Semences paysannes",  généticien des plantes et chercheur réputé installé à Montpellier, qui consacre sa carrière à la défense des semences bio à pollinisation libre. Tout cela est bel et bon, mais cela doit passer par la loi.

    Le 6 mai 2013, une proposition de loi allant dans ce sens a bien été soumise à la Commission européenne. Depuis, les lobbyistes des puissants semenciers ne cessent de manœuvrer pour ne pas perdre leur monopole. L'enjeu est énorme, car les agriculteurs bio pourraient en perdre leur droit de rééutiliser les graine semences issues de leurs récoltes... En Europe, dans les campagnes et les instituts de recherches, l'inquiétude et la mobilisation sont grandes. 

    Cathy Lafon

    "SEMENCES : LES GARDIENS DE LA BIODIVERSITÉ", Anja Glucklich, 52 min. Diffusion sur Arte, ce dimanche 16 mars à 10h20.

  • Naoto Matsumura, le "dernier homme de Fukushima", témoigne au Parlement européen

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    Naoto Matsumura Photo Antonio Pagnotta

    A Fukushima, trois ans après le désastre nucléaire, Naoto Matsumura, un fermier de 53 ans, vit toujours dans la zone désormais interdite de 20 km, autour de la centrale dévastée par le tsunami du 11 mars 2011. Cette année, il a décidé de prendre son bâton de pélerin-samouraï et de faire le tour du monde pour alerter l'opinion sur les dangers du nucléaire. Ce mardi 11 mars, il témoigne au Parlement européen de Strasbourg.

    naoto matsumura.jpgL'histoire de Naoto Matsumura

    En mars 2011, quatre jours après l'explosion du réacteur n°4, le paysan de Fukushima quitte avec les siens la ferme exploitée par sa famille depuis cinq générations. Considéré comme un irradié et devenu un paria au Japon comme bien d'autres habitants de cette région, il ne parvient pas à trouver d'hébergement. Il laisse alors sa famille à Iwaki et retourne chez lui pour nourrir ses animaux. Il découvre, d'abord chez ses voisins, puis dans tous les environs, que partout des animaux ont été abandonnés, souvent enfermés et incapables de se nourrir, leurs propriétaires pensant pouvoir rentrer assez rapidement chez eux. Il décide alors de rester définitivement dans la zone évacuée et interdite, pour sauver et s'occuper d'autant d'animaux qu'il le pourra, et leur éviter de mourir de faim ou d'être abattus selon les consignes gouvernementales. 

    couverture livre naoto dernier homme.jpg "Le dernier homme de Fukushima"...

    C'est un journaliste italien Antonio Pagnotta qui a fait connaître Naoto Matusumura. Après l'avoir rencontré  lors d'un voyage dans la zone, il lui a consacré un livre très émouvant, "Le dernier homme de Fukushima", publié aux éditions Don Quichotte, en 2013. Le "samouraï sans maître",  plein de rage à l'encontre des responsables de ce désastre nucléaire, est bien décidé à ne pas les laisser supprimer les preuves de l'impact de la contamination radioactive, en éliminant les animaux possiblement affectés et leur descendance. C'est en vivant dans la zone contaminée, sans eau courante, électricité ni sanitaires que cet homme courageux a décidé de manifester sa colère face à Tepco, le géant de l'industrie nucléaire japonais, responsable de la gestion de la centrale.

    Naoto Masumura à Fessenheim et au Parlement européen

    Naoto a néanmoins a décidé de quitter Tomioka, son village situé à 12 kilomètres de la centrale Daii Ichi, pour venir en France entre le 5 et le 20 mars 2014  et plus particulièrement à Fessenheim, lors des manifestations qui se tiendront sur le Rhin pour le troisième anniversaire du début de la catastrophe de Fukushima. Le "dernier homme de Fukushima", devenu le symbole de la lutte contre le nucléaire, veut témoigner et raconter sa douloureuse expérience de l’explosion de la centrale de Fukushima Daii Ichi, véritable « sœur jumelle » de Fessenheim. Né d’une idée d'Antonio Pagnotta, ce voyage symbolique est organisé par un collectif d’associations et coordonné par le groupe local de Greenpeace Strasbourg. Sa rencontre avec les agriculteurs, les habitants de cette région sera pour lui l’occasion de faire comprendre aux gens que la vie peut basculer du jour au lendemain et qu’on peut tout perdre. Qu’une explosion nucléaire peut détruire toute une région durablement : sa terre, ses animaux, ses habitants.

    La parole lui est aussi donnée ce mardi, au Parlement Européen, dans une conférence de presse, pour faire l’état des lieux à Fukushima, trois ans jour pour jour après le séisme et le tsunami qui allaient provoquer la deuxième plus grave catastrophe nucléaire de l'Histoire, après celle de Tchernobyl, en 1986.

    Cathy Lafon

  • Il fait beau.... Vite, au jardin ! Oui, mais comment jardiner écolo ?

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    Le soleil est enfin de retour, après deux mois de pluie et de tempêtes incessantes. Ca sent le printemps ! Les envies de grattouiller la terre vous démangent ? Oui, mais comment jardiner autrement et écolo ?

    Voici quelques conseils, avec une chouette vidéo, postée par la chaine jardin Truffaut.fr qui répond à toutes vos questions.

     

    coccinelle.jpgParticiper au concours "Jardinez autrement"

    Autant de bonnes pratiques pour jardiner écolo, sans pesticides, en respectant la nature et la biodiversité, en adoptant des gestes simples : le compostage, le paillage, le choix des plantes, faire appel aux prédateurs naturels comme le hérisson, la coccinelle ou le crapaud. Vous voilà fin prêts pour participer au quatrième concours "Jardiner autrement, réduisons l'usage des pesticides au jardin", qui aura lieu du 21 mars au 12 mai 2014 !  Ce concours récompense les pratiques de jardinage économes en pesticides et respectueuses de l'environnement.

    Des précautions à prendre avant de jardiner

    Mais attention, même s'il y a plein de choses à faire au jardin après les mois d'hiver, attendez encore un peu avant de refaire vos plates-bandes. Les jardins, à de rares exceptions près, regorgent encore d'eau. Piétiner la terre dans ces conditions risque de la durcir en surface lorsqu'elle séchera. Dès ce week-end, on peut tout de même tailler ces rosiers et faire un bon nettoyage, en enlevant les feuilles mortes. Patience aussi pour vos potées de géraniums : même si les températures continuent comme cet hiver d'être en dessus des normales saisonnière (+ 1,8° C), nous ne sommes pas encore à l'abri des gelées printanières... 

    Alors, un dernier conseil : même si vous êtes convaincus de la réalité du réchauffement climatique, un peu de patience. Avant de courir acheter vos plantes, attendez la fin des saints de glace, les 11, 12 et 13 mai. Selon la tradition populaire, ils marquent la "vraie" fin des gelées et des grands froids. 

    Bon jardinage et bonne chance pour le concours !

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Comment participer au concours "Jardinez autrement" ? Le dossier de candidature sera en ligne et téléchargeable sur le site Jardiner autrement à partir du 21 mars 2014 jusqu'au 12 mai. Il peut aussi être envoyé par voie postale. Pour plus d'informations, contactez-nous au 01 44 39 78 88 ou par mail : concours@jardiner-autrement.fr. Un jury, composé de personnalités du monde horticole et d'experts de la Société Nationale d'Horticulture de France (SNHF), étudiera tous les dossiers et sélectionnera les lauréats.