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Actualité - Page 713

  • Coup de coeur. Le battement d'aile du papillon de Fukushima

    pendant ce temps à fukushima.jpg

    coeur.jpgUn fan de Ma planète nous a signalé ce photo-montage, publié sur le site de Pêcheur.info. Coup de coeur pour cette initiative, non pas, bien sûr, pour tourner en ridicule les populations victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima, mais parce, pour Jean-Michel (Bordeaux) : "il vaut mieux en rire qu'en pleurer et un peu de détente dans ce monde de... ça fait du bien !". Et aussi parce que, cet été, les études des biologistes japonais ont mis en lumière la mutation génétique des papillons de la région irradiée de Fukushima.

    La photo fait le buzz sur le net et Pêcheur.info, le magazine d'information de la pêche et des pêcheurs, la justifie ainsi : "Bon, on rigole, ce montage photo de mutation mouette-requin est amusant. Mais l’accident de la centrale de Fukushima est une catastrophe, et on ne sait pas quels seront les dégâts sur la faune marine… Et le pire est peut-être à venir : une piscine pleine de matériaux hautement radioactifs menace de s’effondrer. Si cela se produisait, ce serait 10 fois plus grave que Tchernobyl."

    Les papillons mutants de Fukushima

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    Des papillons autour de la centrale de Fukushima présentant des anomalies morphologiques. Photo DR Scientific Reports

    L'esprit du photomontage de Pêcheur.info n'est pas totalement fantaisiste. Les scientifiques qui analysent les données biologiques liées à la radioactivité présente sur le site et la région de Fukushima, ont publié cet été un rapport qui montre que depuis le mois de mai 2011, les papillons qui vivent autour de Fukushima, sont devenus à 52 % des papillons mutants et présentent de multiples anomalies : ailes atrophiées, courbées ou en surnombre, antennes difformes, yeux bosselés, couleur altérée, éclosions avortées, infertilité... C'est un très inquiétant tableau clinique que dressent les chercheurs japonais l'Université des Ryukyu (Okinawa), dans cette étude publiée dans Scientific Reports, journal en ligne diffusé par l'éditeur de la revue Nature. Inquiétant pour nos amis les papillons certes, mais, solidarité d'espèce oblige, sûrement encore plus pour les êtres humains qui ont été victimes des retombées radioactives de la catastrophe de Fukushima.  Comme le souligne dans Le Monde du 15 août, Tim Mousseau, biologiste américain : "Cette étude est importante en raison de ses implications pour les communautés biologiques de la région de Fukushima et pour les êtres humains". Pour ce chercheur qui étudie l'effet des radiations sur la faune et la flore à Tchernobyl et à Fukushima, "ces anomalies morphologiques ne peuvent s'expliquer que par l'exposition aux radiations". 

    Le battement d'aile du papillon de Fukushima

    Pour l'instant, personne n'est officiellement décédé en raison des radiations à la suite de l'accident de Fukushima, à la différence de celui de Tchernobyl, d'une autre nature. Mais nombre d'experts (médecins et biologistes) font cependant valoir que les effets d'irradiation n'apparaissent pas immédiatement, comme ce fut le cas des victimes des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki qui, au lendemain de ces attaques, ne présentaient en apparence aucun symptôme particulier, ou des habitants d'Ukraine et de Pripriat, près de Tchernobyl. Les conséquences de la radiaoctivité de leur environnement sur leur santé et leur vie, c'est bien ce que redoutent les 80.000 habitants de la région de Fukushima qui ont été évacués, ainsi que les ouvriers qui interviennent sur le site de la centrale accidentée.

    Les répercussions du battement d'aile du papillon japonais pourraient faire sacrément mal à l'humanité.

    Cathy Lafon

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  • Conférence environnementale J-1. Et vous, quelles sont vos attentes ?

    conf environnement.jpg

    La Conférence environnementale s'ouvre demain... La tension est à son comble dans les rangs écolos : c'est utile, pas utile, on y va, on n'y va pas, on ne sait toujours pas qui y sera, de toutes façons ça sert à rien, l'écologie va encore se faire avoir...

    hulot afp.jpgSur le sujet, ça buzze, ça discute ferme et depuis deux mois, on a tout entendu et son contraire sur le grand-rendez vous écolo promis et tenu par François Hollande. De Greenpeace, qui s'est posé la question de sa participation, et réclame un moratoire sur les travaux à la centrale de Fessenheim et les gaz de schiste, à Nicolas Hulot, qui estime que la Conférence environnementale, doit servir de "piqûre de rappel" sur les enjeux liés à la préservation de la planète, en déclarant à l'AFP : "C'est bref, que personne ne se fasse d'illusions, ce n'est pas là qu'on va définir la mutation écologique, mais on peut définir une vision et un échéancier". Et qui rejoint aussi Greenpeace sur la question du moratoire sur les gaz de schiste. Sans compter les professionnels du développement durable, dont la filière des énergies renouvelables, en pleine déroute suite aux atermoiements du gouvernement précédens dans leur secteur industriel.

    On veut pouvoir respirer

    Les filières françaises du solaire et de l'éolien, au bord de l'asphyxie, attendent elles aussi avec impatience la conférence environnementale de la fin de semaine pour découvrir les mesures de soutien d'urgence promises par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho.  "Il y a des mesures possibles en peu de temps. Cela permettrait aux entreprises d'être encore vivantes avant la fin du débat sur l'énergie de 2013", plaide Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et le seul représentant des filières figurant sur la liste des invités. 

    eolien mer.jpgLa situation est particulièrement grave pour le photovoltaïque, victime de la conjonction des effets de la crise, de la concurrence chinoise soupçonnée de dumping par les Occidentaux ainsi que des réguliers tours de vis donnés aux subventions françaises depuis fin 2010. Mais pour l'éolien, ce n'est pas mieux. Jusqu'ici plutôt mieux portant, il a vu sa situation se dégrader ces derniers mois, un coup de frein qui s'est traduit par une chute de 58% des raccordements au premier semestre. Si l'éolien en mer reprend son souffle, avec le lancement du deuxième appel d'offres, l'éolien terrestre est toujours dans l'impasse : la loi Littoral impose que les éoliennes bordant les côtes soient près de zones déjà construites, alors même que la loi Grenelle 2 interdit, ellen toute éolienne à moins de 500 mètres d'une habitation...

    Esoleils.jpgt la filière du bio, les attentes des Français en matière de santé et d'environnement, la biodiversité, les nitrates, les pesticides, l'eau, l'air, les gaz de schiste... Tout ça en deux jours ?

    Je sais pas vous, mais finalement, dur d'avoir un avis qui permette de briller à la machine à café, ou au prochain dîner en ville... D'où l'idée de concocter un petit tour d'horizon des attentes de plusieurs représentants associatifs, de professionnels du développement durable et d'élus de la région (et un poil au-delà), que vous découvrirez demain vendredi 14 septembre sur Ma Planète,  le jour J de la Conférence.

    Sur un petit panel représentatif (impossible d'être exhaustif, il y a en réalité un monde fou chez les écolos !), presque tout le monde a répondu à Ma Planète. Et vite. Ca fait plaisir. Vous allez voir, les réponses sont belles, intelligentes, concernées, pertinentes... Les attentes sont nombreuses, ultra-précises et globalement, au-delà du blabla, on attend une véritable écoute et des actes qui traduiraient enfin le changement vers une société écologique. Pas vraiment dans une confiance béate... Mais avec une immense détermination. 

    A lire demain sur Ma Planète : "Alors, moi, qu'est-ce que j'attends de la Conférence environnementale ?".

    Le bonus : et vous ?

    Comme il n'y a vraiment pas de raison pour que ce soit toujours les mêmes qui bossent, à vous la parole : quelles sont vos attentes ? Etes-vous, sereins, optimistes, inquiets, pessimistes, pour vous "c'est mort", ou cela ne vous intéresse absolument pas ? 

    En deux lignes, envoyez votre point de vue, en cliquant ICI.  Il sera publié ultérieurement (à condition qu'il soit ultra-court et respecte la politesse...). Vous pouvez aussi poster un commentaire, comme d'habitude.

    Cathy Lafon


  • Conférence environnementale J-1. Crier à l'ours... par SMS ?

     préservatio,protection,ours

    Capture d'écran d'un document vidéo fourni par le ministère de l'Ecologie et réalisé le 28 avril 2006 montrant l'ourse baptisée Franska par les Slovènes en hommage à la France, le jour de son lâcher sur le territoire de la commune de Bagnères-de-Bigorre.

    Certains écolos craignent que le story board de la Conférence de l'environnement des 14 et 15 septembre ne soit celui de "Bonne nuit les petits !".

    ours photo mitt.jpg"François Hollande, avec Nounours !"

    Les défenseurs de l'ours dans les Pyrénées en font partie. Aussi ont-ils décidé de s'introduire médiatiquement dans le débat, quatre jours avant l'ouverture de ladite conférence. Pour qu'on n'oublie pas le sort du célèbre plantigrade, objet dans nos contrées de si nombreuses polémiques. Ils ont ainsi offert lundi 10 septembre à une photo encadrée de 'exhorter à s'engager, comme son prédécesseur, en faveur des ours, et ce dès la prochaine conférence environnementale.

    Menacé d'extinction

    L'ours ne subsiste plus à l'état sauvage en que dans les Pyrénées, où il est menacé d'extinction. Les défenseurs de l'animal entendent auourd'hui rappeler au nouveau président l'appel lancé en 1982 et renouvelé en 1988 par son prédécesseur, à la sauvegarde de l'espèce.

    Un "geste fort" en faveur des réintroductions

    Reportage. Une ourse slovène de 7 ans lâchée, en août 2008 près d'Arbas (Haute-Garonne). Archives INA

    Les pro-ours attendent du nouveau gouvernement un "geste fort" lors de la conférence : l'annonce d'un nouveau plan de restauration de la population d'ours dans les Pyrénées, comme l'a indiqué à l'AFP  l'un de leurs chefs de file, Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'Ours-Adet. Cela passe forcément par des réintroductions. "L'Etat français n'a plus de plan de restauration depuis celui qui s'est achevé fin 2009, malgré l'obligation que lui fait la directive européenne dite Habitats Faune Flore",  a-t-il déploré. Trois ou quatre oursons seraient pourtant nés cet hiver dans les Pyrénées espagnoles, venant renforcer le noyau central de la population d'ours (le seul comprenant des femelles) qui comptait 19 des 21 ours repérés dans les Pyrénées en 2011. En août dernier, les écologistes ont eu l'occasion de se féliciter de ces naissances, qui montrent une bonne adaptation des ours dans les Pyrénées. Les associations Pays de l'Ours-Adet et Ferus se sont réjoui, tout en soulignant cependant que la population n'est toujours pas viable. Pour Alain Reynes : "Le gouvernement français doit maintenant adopter un nouveau plan de restauration, le précédent étant terminé depuis bientôt 3 ans".

    Arrêtons de jouer au chat et à la souris avec les ours !

    préservatio,protection,oursLes ours, qui peuplaient autrefois le massif pyrénéen en grand nombre, n'y sont plus qu'une vingtaine. Huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996 pour préserver l'espèce. Mais le précédent gouvernement de droite a ulcéré les défenseurs de l'animal en juin 2011, avec la décision de Nathalie Koscisko-Morizet, alors ministre de l'Ecologie, de trancher en faveur des opposants à la réintroduction et en revenant sur son engagement de lâcher une femelle dans l'ouest des Pyrénées. Pour les pro-ours, le précédent gouvernement jouait "au chat et à la souris". "On a bien compris: l'idée (de renoncer au lâcher), c'était de passer le mistigri au gouvernement suivant. Eh bien voilà, on y est", conclut  Alain Reynes (photo ci-contre, archives Sud Ouest).

    Mais non Nounours, t'es pas tout seul !

    Que les défenseurs de l'ours se rassurent : selon le sondage IFOP pour le WWF publié le 12 septembre, 71 % des Français sont  pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Et pourtant, sympathique peluche et doudou rassurant pour les enfants, l'ours à l'état naturel divise profondément les Pyrénées entre les défenseurs de la biodiversité et ceux, à commencer par les éleveurs de brebis, pour lesquels la présence de l'animal, un carnassier toujours susceptible de s'attaquer aux troupeaux, est incompatible avec le pastoralisme et plus globalement avec le développement de l'économie locale. N'y aurait-il donc aucune solution pour concilier les deux points de vue de l'économie et de l'écologie ? On ne saurait le croire. D'autres régions européennes y sont bien parvenues, comme la Slovénie, justement. Et sinon, une récente initiative originale, prise pour préserver les animaux pacifiques des crocs du loup, prédateur en recrudescence, pourrait-elle être une bonne idée transposable à nos amis plantigrades pyrénéens ?

    Crier à l'ours par ... SMS ?

    préservatio,protection,oursLe loup est un autre carnassier, bien plus présent  en France et dévastateur que l'ours pour les cheptels d'animaux d'élevage comme les brebis, qui face à lui, n'en mènent en 2012 pas plus large que la chèvre de Monsieur Seguin, l'agneau de Monsieur Jean de La Fontaine, ou le petit Pierre. Cette année, dans les Vosges, 48 attaques ont déjà fait 165 victimes dans les troupeaux en montagne et récemment en plaine. Les éleveurs de ce département vont être les premiers à équiper leur troupeaux, dès 2013, du prototyype d'un collier révolutionnaire, mis au point par un chercheur suisse, Jean-Marc Landry (photo ci-contre), biologiste et éthologue. Si la brebis subit un strees intense, l'appareil libère un répulsif destiné à éloigner le loup et envoie dans la foulée un message d'alerte sous forme de SMS au berger. Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation, qui, si elle donne des résultats concluants, pourra être étendue en France, où l'on assiste au retour des loups (200 environ), notamment dans le Sud-Est. Pourquoi ne pas réfléchir à associer les brebis pyrénéennes à cette expérience, afin d'aider les bergers et leurs patous à protéger leurs animaux des offensives des ours, bien moins nombreux et moins délibérément agressifs que les loups ? Ou d'imaginer un système équivalent, si ce dernier n'est pas approprié au territoire pyrénéen ?

    Mais non Nounours, t'est pas tout seul !

    Que les défenseurs de l'ours se rassurent : selon le sondage IFOP pour le WWF publié le 12 septembre, 71 % des Français sont  pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.

    Faisons un cauchemar. Si la situation de l'ours n'évolue pas dans nos belles montagnes et que l'on  doive continuer à se référer à l'un des épisodes peu glorieux de l'histoire parfois sanglante du plantigrade pyrénéen (l'ourse Cannelle, tuée par un chasseur en 2004, condamné en 2010 par la Cour de cassation à payer 10.000 euros à 6 associations), la tentation peut être grande d'équiper un jour les ours eux-mêmes d'un tel collier... Et s'ils étaient agressés, ce ne serait pas toujours des loups qu'on détecterait...

    Mais comme les écolos sont appelés à rêver les 14 et 15 septembre prochain, au diable les vilains cauchemars : Nounours est là !

    Cathy Lafon

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