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Conférence environnementale J-1. Crier à l'ours... par SMS ?

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Capture d'écran d'un document vidéo fourni par le ministère de l'Ecologie et réalisé le 28 avril 2006 montrant l'ourse baptisée Franska par les Slovènes en hommage à la France, le jour de son lâcher sur le territoire de la commune de Bagnères-de-Bigorre.

Certains écolos craignent que le story board de la Conférence de l'environnement des 14 et 15 septembre ne soit celui de "Bonne nuit les petits !".

ours photo mitt.jpg"François Hollande, avec Nounours !"

Les défenseurs de l'ours dans les Pyrénées en font partie. Aussi ont-ils décidé de s'introduire médiatiquement dans le débat, quatre jours avant l'ouverture de ladite conférence. Pour qu'on n'oublie pas le sort du célèbre plantigrade, objet dans nos contrées de si nombreuses polémiques. Ils ont ainsi offert lundi 10 septembre à une photo encadrée de 'exhorter à s'engager, comme son prédécesseur, en faveur des ours, et ce dès la prochaine conférence environnementale.

Menacé d'extinction

L'ours ne subsiste plus à l'état sauvage en que dans les Pyrénées, où il est menacé d'extinction. Les défenseurs de l'animal entendent auourd'hui rappeler au nouveau président l'appel lancé en 1982 et renouvelé en 1988 par son prédécesseur, à la sauvegarde de l'espèce.

Un "geste fort" en faveur des réintroductions

Reportage. Une ourse slovène de 7 ans lâchée, en août 2008 près d'Arbas (Haute-Garonne). Archives INA

Les pro-ours attendent du nouveau gouvernement un "geste fort" lors de la conférence : l'annonce d'un nouveau plan de restauration de la population d'ours dans les Pyrénées, comme l'a indiqué à l'AFP  l'un de leurs chefs de file, Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'Ours-Adet. Cela passe forcément par des réintroductions. "L'Etat français n'a plus de plan de restauration depuis celui qui s'est achevé fin 2009, malgré l'obligation que lui fait la directive européenne dite Habitats Faune Flore",  a-t-il déploré. Trois ou quatre oursons seraient pourtant nés cet hiver dans les Pyrénées espagnoles, venant renforcer le noyau central de la population d'ours (le seul comprenant des femelles) qui comptait 19 des 21 ours repérés dans les Pyrénées en 2011. En août dernier, les écologistes ont eu l'occasion de se féliciter de ces naissances, qui montrent une bonne adaptation des ours dans les Pyrénées. Les associations Pays de l'Ours-Adet et Ferus se sont réjoui, tout en soulignant cependant que la population n'est toujours pas viable. Pour Alain Reynes : "Le gouvernement français doit maintenant adopter un nouveau plan de restauration, le précédent étant terminé depuis bientôt 3 ans".

Arrêtons de jouer au chat et à la souris avec les ours !

préservatio,protection,oursLes ours, qui peuplaient autrefois le massif pyrénéen en grand nombre, n'y sont plus qu'une vingtaine. Huit ours slovènes ont été introduits dans les Pyrénées depuis 1996 pour préserver l'espèce. Mais le précédent gouvernement de droite a ulcéré les défenseurs de l'animal en juin 2011, avec la décision de Nathalie Koscisko-Morizet, alors ministre de l'Ecologie, de trancher en faveur des opposants à la réintroduction et en revenant sur son engagement de lâcher une femelle dans l'ouest des Pyrénées. Pour les pro-ours, le précédent gouvernement jouait "au chat et à la souris". "On a bien compris: l'idée (de renoncer au lâcher), c'était de passer le mistigri au gouvernement suivant. Eh bien voilà, on y est", conclut  Alain Reynes (photo ci-contre, archives Sud Ouest).

Mais non Nounours, t'es pas tout seul !

Que les défenseurs de l'ours se rassurent : selon le sondage IFOP pour le WWF publié le 12 septembre, 71 % des Français sont  pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées. Et pourtant, sympathique peluche et doudou rassurant pour les enfants, l'ours à l'état naturel divise profondément les Pyrénées entre les défenseurs de la biodiversité et ceux, à commencer par les éleveurs de brebis, pour lesquels la présence de l'animal, un carnassier toujours susceptible de s'attaquer aux troupeaux, est incompatible avec le pastoralisme et plus globalement avec le développement de l'économie locale. N'y aurait-il donc aucune solution pour concilier les deux points de vue de l'économie et de l'écologie ? On ne saurait le croire. D'autres régions européennes y sont bien parvenues, comme la Slovénie, justement. Et sinon, une récente initiative originale, prise pour préserver les animaux pacifiques des crocs du loup, prédateur en recrudescence, pourrait-elle être une bonne idée transposable à nos amis plantigrades pyrénéens ?

Crier à l'ours par ... SMS ?

préservatio,protection,oursLe loup est un autre carnassier, bien plus présent  en France et dévastateur que l'ours pour les cheptels d'animaux d'élevage comme les brebis, qui face à lui, n'en mènent en 2012 pas plus large que la chèvre de Monsieur Seguin, l'agneau de Monsieur Jean de La Fontaine, ou le petit Pierre. Cette année, dans les Vosges, 48 attaques ont déjà fait 165 victimes dans les troupeaux en montagne et récemment en plaine. Les éleveurs de ce département vont être les premiers à équiper leur troupeaux, dès 2013, du prototyype d'un collier révolutionnaire, mis au point par un chercheur suisse, Jean-Marc Landry (photo ci-contre), biologiste et éthologue. Si la brebis subit un strees intense, l'appareil libère un répulsif destiné à éloigner le loup et envoie dans la foulée un message d'alerte sous forme de SMS au berger. Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation, qui, si elle donne des résultats concluants, pourra être étendue en France, où l'on assiste au retour des loups (200 environ), notamment dans le Sud-Est. Pourquoi ne pas réfléchir à associer les brebis pyrénéennes à cette expérience, afin d'aider les bergers et leurs patous à protéger leurs animaux des offensives des ours, bien moins nombreux et moins délibérément agressifs que les loups ? Ou d'imaginer un système équivalent, si ce dernier n'est pas approprié au territoire pyrénéen ?

Mais non Nounours, t'est pas tout seul !

Que les défenseurs de l'ours se rassurent : selon le sondage IFOP pour le WWF publié le 12 septembre, 71 % des Français sont  pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.

Faisons un cauchemar. Si la situation de l'ours n'évolue pas dans nos belles montagnes et que l'on  doive continuer à se référer à l'un des épisodes peu glorieux de l'histoire parfois sanglante du plantigrade pyrénéen (l'ourse Cannelle, tuée par un chasseur en 2004, condamné en 2010 par la Cour de cassation à payer 10.000 euros à 6 associations), la tentation peut être grande d'équiper un jour les ours eux-mêmes d'un tel collier... Et s'ils étaient agressés, ce ne serait pas toujours des loups qu'on détecterait...

Mais comme les écolos sont appelés à rêver les 14 et 15 septembre prochain, au diable les vilains cauchemars : Nounours est là !

Cathy Lafon

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