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Actualité - Page 692

  • Fil vert. Résidus de pesticides : Bruxelles minimise-t-elle les chiffres ?

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    Traitement de culture par des pesticides Photo DR

    C'est une info révélée aujourd'hui par le Nouvel Obs : selon l'écologiste François Veillerette, le porte-parole de l’association Générations Futures, Bruxelles mettrait en oeuvre une nouvelle méthode de mesure des résidus de pesticides visant à  minimiser le niveau réel des pesticides présents dans les fruits, légumes et autres céréales servis sur nos étals. 

    Un nouveau "scandale" sanitaire

    veillerettte.jpgD'après les écolos, avec cette nouvelle méthode, les fonctionnaires européens ne joueraient le jeu de la prévention sanitaire et de l'écologie qu'en apparence :  ils prétendent en effet vouloir prendre en compte l’incertitude analytique des différents laboratoires qui sont en charge de mesurer les "résidus de pesticides". Louable objectif : le différentiel peut en effet se situer entre 1 et 3 milligrammes par kilo et il conviendrait donc de le mesurer précisément pour savoir si la présence de produits phytosanitaires est ou non supérieure aux normes maximales en vigueur. "Sauf que la Direction générale de la Santé et des Consommateurs a considéré que la valeur qu’il convient de retenir pour juger d’un éventuel dépassement sera toujours… la plus basse !", explique Veillerette (photo ci-contre) qui juge qu'il pourrait s'agir là d'un nouveau "scandale" sanitaire.

    "Pesticides : j’accuse Bruxelles d’homologations illégales"

    Déjà, en avril dernier, plusieurs ONG européennes avaient dénoncé un système d’autorisation massif de nombreux nouveaux pesticides et le porte-parole de Génération Future avait accusé "Bruxelles d'homologations illégales" de pesticides, grâce à ce qu'il appelle "une procédure diabolique d’homologation de substances dangereuses" : le principe de la "re-soumission". Nouvelle "invention" mise au point en 2007 dans le secret du Comité Permanent de la Chaîne Alimentaire  où siègent des représentants des États et de la Commission, la "re-soumission" est formalisée par le Règlement 33/2008 et elle accorde une seconde chance d’homologation à l’industrie pour des pesticides comportant pourtant des lacunes dans les données ou présentant des dangers avérés et qui auraient dû être retirés. Résultat : sur  87 pesticides présentés, 64 avaient été homologués à la date du 3 avril dernier.

    Un nouveau tour de passe-passe de Bruxelles ? 

    Selon François Veillerette, Bruxelles se livrerait donc à un tour de passe-passe statistique qui  "revient à diviser par deux les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments et à surexposer les populations européennes". Quant au commissaire européen John Dalli, qui était en charge du dossier, il a été "démissionné" il y a quelques semaines pour entente avec un industriel du tabac suédois...  

    Tout ça manque vraiment de clarté...

    Cathy Lafon 

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  • Planète vidéo. "Planète Océan": le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand

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    Shark Bay, Australie-Occidentale, Australie (25°55’ S - 113°36’ E). Avril 2012, photo extraite du film de Yann Arthus-Bertrand DR

    océan,documentaire,film,protection,yann arthus-bertrandC'est bientôt Noël, c'est cadeau : Ma Planète vous offre en avant-première, des images de "Océan", le nouveau film de Yann Arthus-Bertrand. Co-réalisé avec Michael Pitiot, le documentaire sera diffusé gratuitement dans certaines salles en France (musées, réseau associatif) et à l’étranger, avant de l'être sur à la télévison, sur France 2, fin décembre. Il est déjà vendu en DVD et Blue Ray depuis le 4 décembre dernier.

    "Planète Océan" est un film d'une brûlante actualité, à la veille de l'examen,le 18 décembre, par le conseil "Agripêche" de l'Europe, des nouveaux quotas de pêche pour 2013...

    Peut-on imaginer un film qui changerait le regard des hommes sur l’océan ? Peut-on raconter simplement et à tous le plus grand mystère naturel de notre planète ? Peut-on enfin aider nos enfants à croire à un monde de demain meilleur et durable ?

    C’est le triple défi de cette nouvelle aventure cinématographique signée Yann Arthus-Bertrand dont le rédacteur en chef est Michael Pitiot, qui entraîne dans son sillage les missions scientifiques de TARA, un pool unique de chercheurs, océanographes et biologistes de plusieurs pays.

    Tourné aux quatre coins d’une géographie extrême, "Ocean" raconte l’odyssée moderne des hommes à la découverte de leur planète bleue. Les océans, qui recouvrent les deux tiers de la planète et permettent à l’Homme de se nourrir et de commercer à une échelle inédite (600 millions de containers dans le monde), sont au coeur du fonctionnement climatique. En retour, les hommes le polluent et puisent tellement dans les stocks de poissons (80% des espèces sont surpêchées) que leur renouvellement n’est plus assuré. Le risque ? Que des équilibres millénaires soient définitivement rompus...

    "Planète Océan" : c'est aussi notre maison. La Terre.

    Cathy Lafon

    ►PLUS D'INFO

  • Biodiversité. Gers : le loup est revenu !

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    Le loup de Troncens (Gers) photographié par Jean-François Langlois DR

    Il ne s'agit pas d'un conte de Noël pour petits citadins du XXIème siècle : on peut à nouveau crier "Au loup !" dans la région, sans craindre le ridicule. L'animal, revenu naturellement en France il y a vingt ans dans le massif du Mercantour, dans les Alpes, étend désormais son territoire à l'ouest du pays, jusqu'au Gers. L'un d'eux a été photographié fin novembre dans un champ de maïs par un particulier, près de sa maison à Troncens, dans les vallées gersoises aux confins des Hautes-Pyrénées. Bien loin des Alpes et de l'Italie d'où serait issu le premier couple de loups, aperçu en France en 1992, après l'éradication complète de l'espèce dans l'Hexagone, dans les années 30.

    C'est le loup : le doute n'est pas permis

    Il ne s'agit pas là d'une nouvelle version gersoise de la fable de "Pierre et le loup", mise en musique par Prokofieff : "Sud Ouest" l'a révélé hier, dans son édition du Gers, l'animal photographié par  Jean-François Langlois est bien un "canis lupus".  C'est ce qu'a confirmé, le 13 décembre,  le Réseau du loup de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à Gap (Hautes-Alpes), auquel l'Office du Gers a transmis les clichés. Le doute n'est pas permis pour Yannick Léonard, responsable du "Réseau de suivi du loup", à Gap : il s'agit bien du "loup qu'on rencontre sur le territoire national, venu des Abruzzes (italiennes) et qui a colonisé le territoire depuis 20 ans". "On a affaire à un animal haut sur membres, il y aussi la couleur du pelage, foncée sur le dos, la longueur de la queue, l'extrémité de la queue constituée d'un pinceau de poils noirs; sur un antérieur de l'animal, on observe un liseré noir qui est aussi une des caractéristiques des loups, le museau assez allongé et puis ce qu'on appelle le masque facial (avec) une partie un peu blanche au niveau du maxillaire inférieur".

    Un loup dans le Gers ? "Rien de surprenant"

    Il s'agit aussi de la limite la plus occidentale où l'animal a été observé depuis son retour naturel en France en 1992 en provenance de l'Italie voisine. Mais "il n'y a rien de surprenant" à voir le loup dans les champs du Gers, "le loup est une espèce capable de faire des déplacements extrêmement importants; rien ne l'arrête", ni une autoroute, ni une ligne TGV, poursuit-il. Quelques individus sont déjà installés dans les Pyrénées-Orientales et dans les Cévennes, puis dans les Vosges, où la controverse entre les défenseurs de l'animal et ses adversaires, au premier rang desquels les éleveurs, a fait rage cet été.

    Crier au loup par ... SMS ?

    préservatio,protection,oursEn France, le loup est en effet un carnassier, bien plus présent et dévastateur que l'ours pour les cheptels d'animaux d'élevage comme les brebis, qui face à lui, n'en mènent en 2012 pas plus large que la chèvre de Monsieur Seguin, l'agneau de Monsieur Jean de La Fontaine, ou le petit Pierre. Cette année, dans les Vosges, 48 attaques ont fait au moins 165 victimes dans les troupeaux en montagne et en plaine. Les éleveurs de ce département vont d'ailleurs être les premiers à équiper leur troupeaux, dès 2013, du prototype d'un collier révolutionnaire, mis au point par un chercheur suisse ami des loups, Jean-Marc Landry (photo ci-contre), biologiste et éthologue. Si la brebis subit un stress intense, l'appareil libère un répulsif destiné à éloigner le loup et envoie dans la foulée un message d'alerte sous forme de SMS au berger. Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation, qui, si elle donne des résultats concluants, pourra être étendue en France, où l'on assiste au retour des loups, notamment dans le Sud-Est.

    Dans le Gers, on n'en est pas encore à se tâter pour équiper ou non d'un tel collier les canards, les oies et les volailles qu'on y élève en liberté...

    Un "animal dispersant"?

    Le loup de Troncens est-il un célibataire endurci isolé, où vit-il dans une meute, comme la plupart de ses congénères, autour d'un couple fondateur ? La meute reste généralement fidèle à son territoire, comme l'est encore la meute "historique" revenue dans le Mercantour en 1992. Mais la meute chasse aussi une partie de ses membres qui partent à la recherche de nouveaux territoires. Le loup surpris dans le Gers dans le canton de Marciac par Jean-François Langlois est peut-être un "animal dispersant" venu des Pyrénées-Orientales, du Massif central ou même de plus loin, indique Yannick Léonard, qui cite l'exemple d'une femelle partie de l'est des Hautes-Alpes et localisée ensuite dans les Pyrénées-Orientales.

    200 à 250 loups vivent aujourd'hui en France

    Pour s'installer, le loup cherchera la tranquillité. Mais, dans sa quête de territoire, il ne se laisse pas freiner par les zones urbanisées. Il repousse ainsi doucement les frontières de sa zone d'implantation en France. Sa limite septentrionale se trouve actuellement dans les Vosges où il s'est établi l'année dernière. La plupart des 200 ou 250 loups sur le sol français restent cependant dans le massif alpin : aucun n'a encore fait son entrée dans Auch ou dans Paris, comme le chante Serge Reggiani...

    Si vous faites partie de ceux qui aiment à "chercher le loup", c'est bien dans les Alpes que vous risquez surtout le trouver aujourd'hui.

    Cathy Lafon

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