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  • Dumping sur le photovoltaïque: l'Europe veut taxer la Chine

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    Une fabrique de panneaux solaires à Huaibei, dans l'est de la Chine, le 21 mai 2012  Photo archives AFP

    C'est fait. L'Europe a opté pour des mesures anti-dumping en décidant à l'unanimité, mardi 4 juin, d'imposer des taxes sur les importations de panneaux solaires chinois, de cellules photovoltaïques et de composants.

    Même pas peur 

    La Commission européenne entame par la même occasion un bras de fer avec la Chine dans le secteur du solaire, malgré les réticences de plusieurs Etats de l'UE, dont la puissante Allemagne et les menaces de représailles commerciales de Pékin. La Chine n'a d'ailleurs pas tardé à répliquer en lançant dès cette nuit une procédure anti-dumping et anti-subventions visant les vins de l'Union européenne, qui place la France en première ligne : l'Hexagone est le premier exportateur européen vers la Chine, avec 140 millions de litres de vin vendus en 2012.

    30.000 emplois en jeu

    Karel-de-gucht.jpg "Ce n'est pas une mesure protectionniste", a assuré à l'AFP le commissaire chargé du Commerce, Karel De Gucht. Pour lui, l'instauration de ces taxes est une "mesure d'urgence pour donner un ballon d'oxygène à un secteur qui souffre" des pratiques de dumping des firmes chinoises. Plusieurs entreprises allemandes (Q-Cells et Solarhybrid) et françaises (Solar France) ont déjà mis la clé sous la porte. D'autres ont été reprises, comme la Française Photowatts par EDF. En Europe, quelque 30.000 emplois sont en jeu, selon Bruxelles.

    "On continue à négocier avec les Chinois mais on le fait désormais avec le pistolet chargé"

    La décision sera publiée ce mercredi 5 juin au Journal officiel de l'UE et entrera en vigueur jeudi, pour une durée de six mois. La riposte est musclée mais ce n'est pas la guerre et la Commission espère toujours parvenir à une solution à l'amiable. En signe de bonne volonté, elle a opté pour une réponse graduée : à partir du 6 juin, les importations de produits chinois de l'industrie solaire seront taxées à hauteur de 11,8% et si aucun accord n'est trouvé avec Pékin dans les deux mois, le taux sera alors relevé à 47,6% en moyenne. "La balle est dans le camp des Chinois", conclut  Karel De Gucht, qui insiste : " Il est clair que si la Chine n'apporte pas de solution d'ici au 6 août, des taxes plus élevées seront appliquées".  "On continue à négocier avec les Chinois mais on le fait désormais avec le pistolet chargé", résume à l'AFP une source communautaire sous couvert d'anonymat.

    Le soulagement des industriels européens

    "Nous sommes soulagés que la Commission européenne ait décidé de prendre des mesures concrètes pour lutter contre les pratiques déloyales chinoises, qui ont déjà coûté des milliers d'emplois et la fermeture de 60 usines dans le secteur en Europe", a réagi le groupement d'entreprises EU ProSun. En revanche, l'Alliance pour une énergie solaire abordable (Afase), qui regroupe beaucoup de fabricants chinois, a affirmé que cela allait "sévèrement heurter le niveau de demande, ce qui entraînera des pertes d'emplois et portera un coup important à l'industrie solaire européenne".

    batho afp.jpgDes mesures anti-dumping nécessaires, mais pas suffisantes

    Dans une lettre ouverte publiée le 31 mai 2013, publiée sur le Huffington Post, David Haïun, PDG de Groupe Solaire de France, interpellait Delphine Batho, Ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie, en évoquant l'urgence qu'il y avait à réagir pour faire face aux graves menaces qui pèsent sur le secteur photovoltaïque en général et sur son entreprise en particulier. Société leader du marché photovoltaïque résidentiel français, Groupe Solaire de France fait état de la chute importante et rapide de son carnet de commandes, liée aux baisses régulières du tarif de rachat de l’électricité. Si la décision de Bruxelles de taxer les panneaux solaires d’origines chinoises est une bonne réponse, l'industriel  estime qu'elle ne sera pas suffisante pour sauver la filière française. David Haïun alerte notamment sur les prochaines augmentations de tarifs des constructeurs européens et sur la bonification tarifaire «made in Europe », dispositif qui présenterait des failles juridiques selon la Commission de Régulation de l’Energie.

    YANNICK JADOT.jpgRetrouver une ambition européenne pour les énergies renouvelables

    De son côté, l'eurodéputé Vert français Yannick Jadot, vice-président de la commission du commerce international, qui mobilise le Parlement européen sur ce sujet depuis plus d'un an, se réjouit de ces mesures. Elles offrent, selon lui, "un répit indispensable à une industrie qui était en train de disparaître, avec ses salariés, ses compétences, ses outils de production, tous victimes de la concurrence déloyale chinoise." Il regrette néanmoins qu'elles soient aussi "tardives, provisoires et surtout moins ambitieuses que prévues". L'eurodéputé écologiste rappelle que l'Europe doit aussi retrouver une ambition pour l'industrie des énergies renouvelables en général et le photovoltaïque en particulier, pour parvenir à fonder le projet d'une relance industrielle européenne basée sur la transition énergétique, comme le défendent François Hollande et le gouvernement français.   "L'UE a maintenant six mois pour sortir du piège de la division dans laquelle elle a été mise par la Chine et retrouver une ambition pour l'industrie du photovoltaïque, une des industries les plus prometteuses en Europe", conclut-il.

    europe,chine,commerce,yannick jadot,solaire,photovoltaïque,franceFinalement, être une énergie renouvelable, c'est comme être une femme libérée : c'est pas si facile... Si le soleil  vient de se lever franchement pour lui, le ciel du photovoltaïque européen est loin d'être totalement dégagé :  il ne faut surtout pas le laisser tomber.

    Cathy Lafon

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  • Centrale nucléaire du Blayais : c'est le MOX qu'elle préfère

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    La centrale nucléaire du Blayais en Médoc (Gironde) Photo archives "Sud Ouest" / Laurent Theillet

    L'ASN vient à peine de décerner la mention "assez satisfaisant" à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) pour sa sûreté en 2012, que le gouvernement autorise EDF à utiliser du MOX, un combustible nucléaire contenant du plutonium provenant de combustibles usagés, dans deux réacteurs supplémentaires de la centrale girondine, par un décret publié jeudi dernier au Journal officiel. Au grand dam des écologistes, comme on peut s'en douter.

    Le MOX : kesaco ?

    Du MOX partout à Blaye ? Soit, mais encore ? Pour le public non averti mais néanmoins intéressé, il convient de préciser que le MOX est une spécialité, non pas de la gastronomie française, mais de son industrie nucléaire et de son "chef", Areva.  Un réacteur nucléaire fonctionne grâce à l’uranium. En même temps, on produit un élément plus lourd et plus radioactif : le plutonium. Le combustible MOX est un mélange d’uranium et de plutonium, d’où son appellation issue de l’anglais, "mixed oxyde" : MOX désigne donc cet "oxyde mixte d'uranium et de plutonium", fabriqué par Areva et employé dans l'Hexagone depuis 1987.

    MOXER, c'est recycler...

    Pour Areva, le grand atout du MOX est son rôle de recyclage, car, issu du retraitement de déchets nucléaires opéré dans l'usine de la Hague (Manche), il réutilise le plutonium obtenu au terme de la combustion d'uranium enrichi. A l'heure où l'on pointe l'insoluble question de l'avenir des déchets nucléaires, à l'occasion notamment de l'ouverture du débat public du futur centre d'enfouissement de Bure, suivez mon regard. A Blaye, il était déjà utilisé dans les réacteurs 1 et 2 de la centrale proche de Bordeaux. Il pourra désormais être employé dans les autres réacteurs, le 3 et le 4. Telle est la décision du ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Ce qui porte à 22 sur 58 le nombre de réacteurs français "moxés".

    L'ASN a dit oui

    Après la demande d'EDF d'utiliser plus de MOX au Blayais en avril 2010, avant la catastrophe de Fukushima, l'Autorité environnementale avait obtenu un an plus tard que le dossier soit complété. A l'issue d'une enquête publique, fin 2011, l'Autorité de Sécurité nucléaire a finalement émis un avis favorable en octobre 2012. Le gendarme du nucléaire a notamment considéré "que l'expérience acquise depuis 1987 sur l'utilisation du MOX dans les réacteurs nucléaires français n'a pas fait apparaître de comportement du combustible différent en exploitation de celui du combustible à l'uranium enrichi", souligne le ministère.

    Je t'aime MOX non plus

    Au total, le MOX contient entre 5 à 10% de plutonium. La radioactivité du plutonium étant considérablement plus élevée que celle de l'uranium enrichi, le MOX représente un risque supplémentaire en cas d'accident nucléaire. Alors, pas contents, les écolos. Et ils le font savoir. Le MOX n'est pas leur tasse de thé. Ils l'ont au contraire dans leur collimateur, de même que certains scientifiques qui le considèrent comme potentiellement très dangereux.

    Coucou, le revoilou !

    mamere.jpgVieille pomme de discorde politique entre les écologistes et le Parti socialiste qui avait rechigné à valider en 2011, avant les élections législatives et présidentielle, l’accord sur le paragraphe concernant le retraitement des déchets nucléaires et qui avait tenté de refuser d'entériner sa disparition, le MOX resurgit en 2013. Noël Mamère, le député-maire écologiste de Bègles (Gironde), ne pouvait manquer de dénoncer ce qu'il appelle  "une décision politique", destinée, à "protéger la filière MOX, que",  dit-il "nous sommes le seul pays au monde à vouloir continuer". Selon lui, la décision concernant la centrale du Blayais est "contraire aux engagements de François Hollande sur la transition énergétique", visant à faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans l'électricité d'ici à 2025. Le député-maire girondin souligne, en outre, que  l'"on vient prendre ce risque dans une centrale vulnérable, qui a frôlé une catastrophe majeure en décembre 1999 avec une alerte de niveau 2".

    centrale nucléaire,blayais,mox,asn,edf,décret,gouvernementLe MOX d'Areva est reparti vers le Japon

    Le 16 avril dernier, en dépit des manifestations des opposants écolos, Areva a recommencé à expédier par la mer le MOX, cargaison à très haut risque, vers le Japon où seules deux centrales nucléaires ont redémarré depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. Transport contrôlé par l'ASN (photo ci-contre). Un cadeau pour le moins embarrassant pour l'Empire du soleil levant.

    "A la demande de la France"

    Pas vraiment enthousiaste, le client d'Areva, la compagnie japonaise Kansai Electric Power, a précisé dans un communiqué que « l'envoi de combustible se faisait à la demande de la France, qui cherche à mettre fin à son stockage prolongé », mais que son «utilisation restait encore incertaine ». Prévu initialement en 2011, ce type de transport que contrôle l'ASN avait été retardé après la catastrophe de Fukushima : le MOX était employé dans l'un des réacteurs accidentés (le numéro 3) de la centrale japonaise...

    En France, les quatre réacteurs du Blayais qui vont tous désormais se nourrir au MOX, ont chacun une puissance de 900 mégawatts. Ils font partie de la génération de réacteurs la plus ancienne actuellement en fonctionnement en France. Dans le rapport sur la sûreté nucléaire en France en 2012 récemment rendu public par l'ASN, le Blayais est l'une des centrales françaises les mieux (ou les moins mal) notées par le gendarme du nucléaire. Elle a cependant enregistré 48 incidents significatifs, dont six de niveau 1, contre 35 en 2011.

    Cathy Lafon

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  • Initiative en Gironde : randos et nuits insolites dans les refuges périurbains

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    Le Tronc Creux, nouveau refuge périurbain au Bourgail, à Pessac (Gironde). Photo DR Bruit du Frigo/Zebra/la Cub

    On est d'accord : le mois de mai n'a pas été si joli que ça. Quant au mois de juin...Il va devoir faire ses preuves ! Beau ou pas, en Gironde, le printemps annonce néanmoins l'ouverture de la saison 2013 pour de nouvelles nuits insolites, à l'abri de quatre refuges périurbains de l'agglomération bordelaise. Trois d'entre eux sont déjà connus :  Le Nuage à Lormont,  Le Hamac à Gradignan et La Belle Etoile à Floirac. Le quatrième vient tout juste de naître : il s'agit Tronc Creux à Pessac. Ouverts depuis le 15 mai, ils rejoignent le refuge-hiboux Les Guetteurs, où l'on peut déjà nicher depuis le 1er mars dernier.

    refuge hibou dedans.jpgLe bonheur d'une évasion touristique durable, à deux pas de Bordeaux...

    Le projet des Refuges périurbains est une initiative des collectifs artistiques bordelais Bruit du frigo et Zébra 3 / Buy-SellfIl est accompagné et financé par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB), et la participation des communes hôtes. Il est présenté dans le cadre de lEté Métropolitain, initiative imaginée également par la CUB.

    Refuge péri-urbain, kesaco ?

    Il s'agit de lieux-oeuvres d'art. Tous différents, ils ont comme dénominateur commun la magie des randonnées en pleine nature et des nuits à la belle étoile. Ils servent d'étapes aux randonneurs de la future « boucle verte » qui permettra de faire le tour de l'agglomération bordelaise à pied. L'occasion de découvrir la pratique d'un tourisme différent, poétique et durable.

    Le Tronc creux : un nid sur un rond de sorcière

    Imaginé par Yvan Detraz de Bruit du Frigo et réalisé par Zebra 3/Buy Self, le Tronc creux vient s'installer sur l’un des ronds de sorcières, sorte de clairières aménagées au coeur de l'Ecosite du Bourgailh. Sa forme revisite les refuges naturels des animaux, à la fois nids, abris contre le froid ou cachettes pour échapper aux prédateurs. Elle fait aussi référence à l’histoire du lieu, qui était autrefois une décharge. Les écorces qui le recouvrent prennent la forme de crampons, rappelant les roues des compacteuses, engins utilisés pour broyer et tasser les détritus.

    vouivre.jpgEt ce n'est pas fini : un nouveau refuge, La Vouivre, (ci-contre) oeuvre de Candice Pétrillo, est également en préparation dans les ateliers de Zébra 3 / Buy-Sellf à la Fabrique Pola. Il partira pour le Parc de Cantefrêne à Ambès...


    Des randonnées périurbaines

    Le projet des refuges périurbains, ce sont aussi les randonnées qui vont avec, sur la Boucle verte qui permet de faire à pied le tour de l'agglo bordelaise. La première d'entre elle prévoit de crapahuter de Gradignan jusqu'à Bègles, en passant par Pessac, les samedi 15 juin et dimanche 16 juin prochains. Une rando de deux jours, pour parcourir 40 km et explorer le quart sud de l’agglomération. Elle s’articule autour des trois refuges périurbains installés à Gradignan, Pessac et Bègles.  L’itinéraire relie les grands parcs et espaces naturels du secteur, emprunte de nombreux sentiers existants et longe plus particulièrement l’eau Bourde, une rivière de 22 kms qui prend sa source à Cestas et se jette dans la Garonne à Bègles.C'est gratuit, mais il faut s'inscrire à l'avance, car le nombre de place est limité à 70. Pour la seconde, on a le temps de voir venir  : ce sera le week-end du 21 et 22 septembre, d'Ambès à Lormont en passant par Floirac (réservations à partir du 10 juillet).

    A vos chaussures !

    Cathy Lafon

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    • Les randonnées périurbaines: cliquer ICI
    • Les refuges périurbain : gratuit / infos & réservations pour une nuit :

    refuge nuage.jpgLe Nuage oeuvre de Candice Pétrillo, Zébra 3, réalisée dans le cadre de Panoramas 2010, sera au Parc de l'Ermitage à Lormont à partir du 29 mai 2013 - 7 couchages - Réservations auprès de l'Office de Tourisme de Lormont et de la Presqu'île au 05 56 74 29 17 dès le 15 mai 2013.

    refuge étoile.JPGLa Belle Etoile oeuvre de Stéphane Thidet, sera au Domaine de La Burthe à Floirac à partir du 27 mai 2013 - 8 couchages - Réservations auprès de l'Office de Tourisme de Lormont et de la Presqu'île au 05 56 74 29 17 dès le 15 mai 2013.

    refuge étoile.JPGLe Hamac oeuvre d'Yvan Detraz, Bruit du frigo, sera au Parc de Mandavit à Gradignan à partir du 4 mai 2013 - 6 couchages - Réservations auprès du Point Info Tourisme au 05 56 89 06 36 dès maintenant.

     

     tronc-creux.jpgLe Tronc Creux oeuvre d'Yvan Detraz, Bruit du frigo, sera à l' Ecosite du Bourgailh, Pessac à partir du 16 juin 2013 - 9 couchages - Réservations auprès de l'Ecosite du Bourgailh au 05 56 15 32 11 dès le 15 mai 2013.

     

    refuge hibou 2.jpgLes Guetteurs.6 places. Infos et réservations  : Service culturel de Bègles - Tél : 05 56 49 95 95 - 77 rue Calixte Camelle, 33130 Bègles. Accès : Bus ligne 36 / 11 arrêt Rives d’Arçins.