Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Cinéma. "Polluting Paradise" : comment défendre un paradis menacé par la pollution ?

     Polluting-Paradise-1-©-corazón-international.jpg

    Les villageois de Cambernu (Turquie) en lutte pour sauver de la pollution leur coin de paradis, filmés par Fatih Akin Photo DR

    polluting affiche.jpg

    Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le documentaire "Polluting Paradise" sort dans les salles de cinéma aujourd'hui.

    En 2006, le réalisateur allemand  Fatih Akin tourne la scène finale de son film "De l’autre côté à Camburnu", village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie. C'est un vrai coin de paradis, où les habitants vivent depuis des générations de la pêche et de la culture du thé, au plus près de la nature. Il entend alors parler d’une catastrophe écologique qui menace le village : un projet de décharge construit dans un mépris total de l’environnement et contre lequel s’élèvent le maire et les habitants.

    Comment défendre ce paradis menacé par la pollution ?

    Le combat de David contre Goliath

    film,documentaire,réduction,prévention,déchet,débat,bordeaux,utopiaRéponse: caméra au poing. Fatih Akin (photo ci-contre) décide de lutter contre ce projet avec ses propres moyens d'artiste et de cinéaste. Pendant plus de cinq ans, il filme le combat du petit village contre les puissantes institutions et témoigne des catastrophes inéluctables qui frappent le paradis perdu : l’air est infecté, la nappe phréatique contaminée, des nuées d’oiseaux et des chiens errants assiègent le village. Pourtant, chaque jour, des tonnes d’ordures sont encore apportées à la décharge….

    Résultat : "Polluting Paradise".  Un documentaire qui est tout à la fois un portrait remarquable de la population turque des campagnes, un émouvant plaidoyer pour la défense de la planète et un hommage à l'engagement citoyen. Parmi les figures marquantes, il y a bien sûr le maire, exemple d'intégrité démocratique, mais aussi la formidable et regrettée (elle est morte en 2011, avant la fin du tournage) Nezihan Haslaman, cultivatrice de thé, qui avait fait de la lutte son objectif de vie. Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le film sort en salles aujourd'hui.

    "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte".

    A Bordeaux, la première projection du film au cinéma Utopia sera suivie d’un débat organisé par le Collectif Déchets Girondin, sur le thème : "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte". Le Collectif girondin entame une croisade contre le maintien de l'incinérateur le Cenon, dont la fermeture anticipée était envisagée pour 2015 et dont la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) voudrait prolonger l'exploitation. Le débat à Utopia aura lieu ce soir avec Pierre Dozolme et Alain Blanc, du CDG, Philippe Meynard, Conseiller régional, maire de Barsac et président de la Communauté de communes de Podensac, et François Bouchet, de l’Université Populaire de l’Environnement (UPE).

    Les déchets au cinéma ? Il y a plus glamour comme sujet. Certes. Mais parvenir à les réduire et à gérer proprement leur traitement est un enjeu primordial pour que notre planète ait un futur "durable"...

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Polluting Paradise", Fatih Akin, 2012, 1h25. Présenté en Sélection Officielle, Séance Spéciale au Festival de Cannes le 18 Mai 2012.
    • A Bordeaux: au cinéma Utopia. Soirée-débat mercredi 29 mai, 20 h 30.

    LIRE AUSSI

  • Marie-Monique Robin : "Notre Dame des Landes"

    marie monique robin.jpg

    Marie-Monique Robin rend honneur au combat contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes Photo AFP

    Bio-pipole entre toutes, Marie-Monique Robin  ne cesse d'accumuler les records de "vertitude". 

    La journaliste-militante qui défend de pied ferme l'environnement, auteure de nombreux livres et documentaires chocs et engagés, comme "Le Monde selon Monsanto", "Notre poison quotidien", "Les Moissons du futur", "Japon, terres souillées", a surpris son monde en acceptant de recevoir la Légion d'honneur, au titre de Chevalière. Dans le petit monde écolo, contestataire par définition, qui vilipende plus qu'à son tour les décisions de l'Etat et critique les politiques gouvernementales qui pénalisent trop souvent l'ennvironnement, ça fait jaser. Presqu'on serait déçu...

    légion d'honneur,marie-monique robin,journalisteMais la Robin a plus d'un tour dans son sac... Pas folle la guêpe. Marie-Monique, la fine mouche, industrieuse comme l'abeille, a accepté la distinction offerte par Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie,  et a décidé qu'elle lui serait décernée... à Notre-Dame-des-Landes, le 8 juin prochain, à partir de 11h, au cours d'une fête et d'un repas (bio) géant. Et remise, en outre, par une autre grande dame de ses copines, Dominique Méda, sociologue et philosophe, également Chevalière de la Légion d’honneur.

    Une cérémonie de remise de Légion d'honneur transformée en gigantesque manif conviviale, musicale et plein champ ? Il fallait y penser et oser le faire. L'ACIPA (Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Lande), s'en réjouit sur son site internet. Et nous aussi. Car, vous savez quoi ? On est tous invités !

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.

    A VOIR

  • Les jours de la seule culture OGM en plein champ en France sont-ils comptés ?

    peupliers afp.jpg

    La reconduction d'une expérimentation d’OGM sur des peupliers à l’étude en France Photo AFP

    La France va-t-elle mettre fin à sa seule expérimentation en plein champ de culture OGM ? L'Inra veut prolonger dans le Loiret son expérimentation sur des peupliers, possibles futurs biocarburants, mais une partie du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) a déjà rendu un avis défavorable. Quant aux écolos, ils bataillent contre la reconduction.
     
    La consultation du public sur le site vie-publique.fr sur cette expérmentation s'achève aujourd'hui. Dans les deux semaines qui viennent Delphine Batho, la ministre  de l'Ecologie rendra son avis et Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture décidera alors du renouvellement de l'autorisation. Ou pas.
     
    L'Inra : chaud bouillant

    Comme de juste, l'Institut de la recherche agronomique (Inra) demande l'extension pour cinq ans d'une autorisation donnée en 2007,  afin "d'étudier l'effet de la modification de la biosynthèse des lignines sur les propriétés du bois".  L'ambition est notamment d'évaluer les propriétés du bois ainsi modifié pour la production de biocarburant de 2e génération. Cet essai, qui porte sur plus de 1.000 arbres et a démarré en 1995, se déroule à Saint-Cyr en Val.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLe HCB souffle le chaud et le froid

    Saisi par le ministère de l'Agriculture, le HCB - instance créée en 2009 pour éclairer les décisions des politiques sur les nouvelles technologies- a rendu un double avis divergent le 15 avril, qui oppose sa filière  scientifique à la filière éthique.  Pour son comité scientifique, l'expérimentation "ne présente pas de risques identifiables pour la santé humaine ou animale ou pour l'environnement". En revanche, la majorité des membres du Comité économique, éthique et social (CEES) a estimé que la recherche "ne devrait pas être reconduite". Le CEES craint notamment que la production de bioéthanol à partir de peupliers n'entre "en concurrence avec des surfaces agricoles et des cultures alimentaires, et pose la question, trop rarement évoquée en la matière, du bilan carbone global d'un tel biocarburant.

    ogm,conflit,polémique,inra,expérimentation,arbre,peuplier,apiculuture,abeillesLes écolos:  ultra froids

    On s'en doute aussi, dès qu'il s'agit d'OGM, les écolos sont très méfiants. Les Amis de la Terre, la Confédération paysanne, la Fédération nationale agriculture biologique, Greenpeace et l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf), membres du CEES, ont appelé dès l'ouverture de la consultation publique leurs concitoyens "à renforcer cette position contre l'extension de l'expérimentation". Pour les association environnementales, "Les sommes engagées dans la recherche publique aujourd'hui ne peuvent se détourner à ce point-là de l'intérêt public qui est d'assurer l'autonomie et la souveraineté alimentaire des populations". La prolongation de la culture des peupliers OGM inquiète également les apiculteurs. Ces arbres sont en effet une source importante de propolis, résine végétale utilisée par les abeilles.

    Arrêter l'expérimentation : un frein à la biomasse ?

    De son côté, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), pro-OGM, a estimé que l'arrêt de cette expérimentation "serait pénalisant pour la recherche de voies innovantes nécessaires pour développer en France une énergie renouvelable à partir de la biomasse". L'argument semble peu convainquant, car le développement de la biomasse dépend surtout d'une volonté politique et industrielle, comme en témoignent un pays comme la Finlande où ce type d'énergie renouvelable est très développé sans cultures OGM. En 2004, les anti-OGM y ont déraciné ou abattu les 400 bouleaux génétiquement modifiés, situés sur l’unique site d’étude consacré aux arbres génétiquement modifiés, à Punkaharju. Et les arbres des forêts françaises n'ont pas non plus attendu les OGM pour pousser...

    Plus qu'un symbole

    Il s'agit du seul essai à fin scientifique en plein champ en France, depuis la destruction de 70 pieds de vignes à Colmar par des militants anti-OGM en août 2010. Depuis 2008, il n'y a plus de culture d'OGM en plein champ à des fins commerciales. Pour les écologistes, comme pour les scientifiques pro-OGM, l'enjeu de la décision gouvernementale n'est pas mince et dépasse le stade du simple symbole.

    Cathy Lafon

    • L'autorisation de 2007 de l'Inra pour expérimenter des peupliers OGM dans le Loiret : cliquer ICI
    • Le site de la consultation publique : cliquer ICI
    • Contacts ONG : 

    Pour Les Amis de la Terre : Patrick de Kochko - 06 17 06 62 60. Pour La Confédération Paysanne : Guy Kastler - 06 03 94 57 21. Pour la Fédération Nationale Agriculture Biologique : Daniel Evain - 06 84 06 64 38. Pour Greenpeace : Cédric Gervet - 06 13 07 04 29. Pour l’UNAF : Jean-Marie Sirvins - 06 89 37 06 12