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  • Pesticides. Le Foll pour l'interdiction du Cruiser

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    La nouvelle va ravir les écolos, soulager les apiculteurs et redonner du coeur à l'ouvrage à nos copines les abeilles, en plein butinage : le nouveau ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'est prononcé ce vendredi pour l'interdiction du pesticide Cruiser, du groupe suisse Syngenta, utilisé pour le colza et suspecté d'être néfaste pour les abeilles. Avec à la clé l'interdiction effective de ce produit d'ici quelques semaines.

    Une interdiction qui réconcilierait l'agriculture et l'écologie ?

    L'affaire est emblématique. Le nouveau ministère de l'Agriculture était, bien sûr, attendu au tournant par les écologistes sur le pesticide Cruiser, comme il le sera sur les OGM, sur l'eau, les nitrates, etc. La décision qu'il vient de prendre est de bon augure pour l'avenir d'une action gouvernementale qui ne semble pas plus vouloir céder aux lobbies industriels que poursuivre la vieille logique d'opposition des intérêts des agriculteurs à ceux de l'écologie, néfaste au final à la biodiversité comme à la santé des consommateurs.

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    Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture.  Photo AFP

    Le retrait de "l'approbation de mise sur le marché" du Cruiser

    "J'ai averti le groupe qui commercialise le Cruiser que j'envisageais de retirer l'approbation de mise sur le marché", a en effet déclaré le 1er juin à l'AFP Stéphane Le Foll, après avoir reçu un rapport de l'Anses (agence sanitaire de l'environnement et de l'alimentation) qui démontre l'impact de ce produit sur la mortalité des abeilles. Demandé fin mars par le précédent ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire après la publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la compositiondu Cruiser) sur les abeilles, l'avis de l'Anses devait permettre une réévaluation du pesticide. Stéphane Le Foll estime donc que l'avis de l'Anses "apporte des éléments nouveaux et montre clairement l'effet néfaste de ce produit sur la mortalité des abeilles. Le ministre de l'Agriculture veut "tenir compte de ce qui a été dit", et saisir en outre la Commission européenne et l'Autorité européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) sur ce sujet.

    Poursuivre les recherches

    Dans son avis, l'Anses souligne que l'"approche originale" des chercheurs, qui ont conduit "une étude comportementale des abeilles butineuses exposées à une substance phytopharmaceutique", met en évidence "un effet néfaste d'une dose sublétale de thiamethoxam sur le retour à la ruche des abeilles butineuses". Elle admet que "dans les conditions de pratiques agricoles actuelles", l'exposition des abeilles au thiamethoxam via les résidus de nectar de colza "est inférieure à la dose utilisée dans l'expérience", mais estime qu'une exposition à cette dose "ne peut être totalement exclue dans des circonstances particulières". Elle relève aussi que d'autres études "ont récemment mis en évidence certains effets néfastes de l'exposition à des doses sublétales de néonicotinoïdes sur l'état de santé des colonies de bourdons et d'abeilles".  "En lien avec l'Efsa", l'Anses recommande donc de poursuivre les travaux de recherche.

    Vers une réévaluation européenne des produits phytopharmaceutiques

    Outre la répercussion immédiate des conclusions de son rapport sur le Cruiser, l'Anses, dans son avis, appelle également à une "évolution de la réglementation européenne" qui permettrait, lors de l'évaluation des produits phytopharmaceutiques, d'intégrer les résultats des expérimentations prenant en compte "les effets sublétaux d'une exposition aux néonicotinoïdes". Ce qui permettrait à l'avenir d'intégrer aux autorisations  la prise en compte de la dangerosité des produits phytosanitaires. De plus, l'Anses demande aussi d'"engager une réévaluation au niveau européen des substances actives néonicotinoïdes (thiamethoxam, clothianidine...) sur la base des données scientifiques nouvelles issues des études récentes". C'est un point qui mérite d'être souligné : il y a convergence avec le niveau européen. La Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche. L’Autorité a en outre été invitée à déterminer si les résultats pourraient être appliqués à d’autres néonicotinoïdes utilisés pour le traitement des semences.  Les études sont en cours.

    Derrière tout ça, l'idée est aussi de prendre enfin en compte les conséquences sur la santé de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si les petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : l'Agence sanitaire semble donner aujourd'hui un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Le groupe suisse Syngenta dispose maintenant d'un délai de 15 jours pour faire part de ses observations. Quant à nos petites ouvrières, maillots jaunes de la biodiversité  et leurs copains les bourdons, ils peuvent enfin espérer pouvoir bientôt butiner et bourdonner en paix.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

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  • Fil vert. EDF retenue pour trois projets éoliens en Afrique du Sud

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    Le Parc éolien de Darling, créé en 2008, en Afrique du Sud -  Photo DR 

    Une bonne nouvelle pour l'industrie française. EDF Energies Nouvelles (EDF EN), filiale d'EDF spécialisée dans la production d'énergie électrique d'origine renouvelable, a été choisie par le gouvernement sud-africain pour la construction de trois projets éoliens dans le pays, a annoncé l'entreprise jeudi 30 mai.

    L'appel d'air sud-africain

    Le montant de ces contrats n'a pas été précisé. Ces projets, situés dans la région de l'Eastern Cape (Sud), représentent une puissance totale de 104 MW. Leur construction devrait démarrer en 2013 "pour des mises en service d'ici la fin 2014", précise la société dans un communiqué.

    Le gouvernement sud-africain a prévu de développer d'ici à 2016 "un parc installé de 3.725 MW d'énergie renouvelable" et a "engagé un grand appel d'offres (...) à travers tout le pays", précise le communiqué d'EDF EN. Pour Fabienne Demol, directrice des affaires nouvelles chez EDF EN : "Ce nouveau succès démontre la capacité d'EDF EN à développer des projets qui répondent parfaitement aux contraintes et aux besoins locaux, tout en conservant le même niveau d'exigence, de qualité et de rentabilité que pour tous les autres investissements du groupe".

    EDF continue de construire son repositionnement industriel dans les énergies renouvelables, y compris à l'international. Nouvelle preuve, s'il en était encore besoin, que l'avenir énergétique de la planète passe par les EnR, qui bénéficient désormais de gros investissements financiers au niveau mondial.

    263 milliards de dollars

    En 2011, selon les chiffres publiés par le Pew Charitable Trusts dans son étude annuelle intitulée « Qui gagne la course à l’énergie propre ? », les énergies renouvelables ont mis le turbo avec au niveau mondial un total de 83,5 GW d’EnR installés (près de 30 GW de nouvelles centrales solaires et 43 GW d’énergie éolienne ont été déployés). Le tout pour un montant de 263 milliards de dollars (+ 6,5 % par rapport à 2010), qui ont été investis dans le monde dans de nouvelles installations EnR.

    Les EnR devancent le nucléaire

    La capacité de production de l'énergie renouvelable représente désormais 565 GW, "soit près de 50 % de plus que la puissance électronucléaire installée en 2010", souligne aussi le Pew charitable trust. Quant aux investissements dans les énergies renouvelables à l'échelle mondiale, ils ont augmenté de 600 % depuis 2004. Un vrai record, emmené principalement (à 95 %) par les pays du G20.

    Solaire : l'exemple allemand à suivre

    Dans le détail, les investissements 2011 ont surtout été réalisés dans l’énergie solaire (128 milliards de dollars, soit + 44 % par rapport à 2010). Et le solaire, question développement durable, c'est nickel :  cette énergie permet à la fois de faire baisser le prix de l'électricité, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et le déficit de la balance commerciale en économisant les importations d'hydrocarbures. Le solaire compte ainsi aujourd’hui pour plus de la moitié des investissements en énergies renouvelables des pays du G20. L'Allemagne, notamment, est très en pointe dans ce secteur.  Ainsi, vendredi 25 et samedi 26 mai, à la mi-journée, pas moins de 22 000 mégawatts (MW) ont été produits par les panneaux solaires installés outre-Rhin. Il s’agit du record mondial de production d’énergie solaire, équivalent pendant plusieurs heures chaque jour à la production d’électricité de 20 centrales nucléaires, soit la moitié de la consommation électrique allemande.  Nos voisins allemands confirment ainsi clairement leur place de premier pays producteur d'énergie solaire au monde, avec près de 25 000 MW de capacité installée, soit dix fois plus qu'en France. A elle seule, l'Allemagne produit autant d’électricité solaire que le reste du monde. Et pourtant, le pays de Goethe bénéficie d'un taux d'ensoleillement bien moins élevé que celui de Victor Hugo...

    L'Europe championne du monde 2011 des ENR

    Les plus gros investisseurs au monde dans les EnR en 2011 sont les Etats-Unis (48 milliards de dollars) suivis de la Chine (45,5 milliards de dollars). En Europe, les investissements dans les EnR ont augmenté selon le Pew charitable trust de 4 %, pour atteindre 99,3 milliards de dollars. La France avec ses 5 milliards de dollars d’investissement (dont 4,4 milliards dans la seule énergie solaire) se classe en 5e place du palmarès européen, loin derrière l’Allemagne (30,6 milliards de dollars), l’Italie (28 milliards de dollars), le Royaume-Uni (9,4 milliards de dollars).

    Cathy Lafon

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