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Réchauffement climatique : des arbres dans les vignes contre le dérèglement

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Un technicien de l'INRA examine les vignes du centre de recherche de Restinclières, proche de Montpellier, dans l'Hérault, le 18 mai 2019. Archives AFP

Le réchauffement climatique a aussi des conséquences sur le vin. Des températures moyennes plus élevées accélèrent en effet la maturation des raisins utilisés dans la vinification, ce qui entraîne une baisse de l’acidité et une augmentation des sucres dans le fruit. Ceci élève le taux d’alcool du vin et modifie d’autres composés du raisin qui affectent l’arôme et la saveur, et modifie la qualité et le caractère du vin.

Parmi les solutions envisagées pour préserver la qualité des vins en s'adaptant au dérèglement climatique : l'agroforesterie, ou vitiforesterie. Cette antique méthode de travail des agriculteurs, reléguée aux oubliettes par l’agriculture intensive, revient en force, notamment dans les vignobles du sud du pays.

Microclimats

Dans le midi de la France, l’arrivée des raisins à maturation se fait aujourd’hui deux à trois semaines plus tôt qu’il y a 50 ans. Certains viticulteurs ont trouvé une parade : ils s’adaptent en empêchant leurs variétés traditionnelles de mûrir trop tôt, simplement en plantant des arbres.

Aux côtés des habituelles lignes de ceps soigneusement entretenus, se dressent désormais des rangées d’arbres qui prodiguent l’ombre de leur frondaison aux précieux raisins. Des microclimats sont ainsi créés, offrant de nombreux avantages pour la biodiversité, et permettant de contenir le mûrissement des grappes afin d’obtenir un vin de meilleure qualité. La présence des arbres accroît aussi la tolérance de la vigne au gel et la protège des turbulence des vents et de la violence des pluies orageuses. Les arbres offrent également des îlots de biodiversité favorables au développement d’insectes bénéfiques pour les plantations. Enfin, autre bienfait, ils séquestrent de grandes quantités du CO2 rejeté dans l’atmosphère.

L'exemple de la ferme expérimentale de Restinclières près de Montpellier

Parmi les viticulteurs pionniers qui ont désormais recours à l'agroforesterie, la ferme expérimentale de Restinclières près de Montpellier, cultive des arbres en combinaison avec la vigne. Mis en œuvre avec l’INRAE, ce système augmente les niveaux de refroidissement et d’humidité tout en séquestrant le carbone atmosphérique.  

Les vignes de Syrah et de Grenache plantées depuis 1996 en alternance avec des rangées d’arbres disposés à des distances précises sont minutieusement étudiées pour comprendre si la maturation peut être retardée par les effets d’ombrage, de brise-vent et d’évapotranspiration des arbres. Et le retour d'expérience est bon.  La récolte de 2019 a été très bonne, de grande qualité, analysent les chercheurs. D’autant que la région a connu une vague de chaleur fin juin 2019 qui a atteint 44°C à l’ombre, provoquant des dégâts dans de nombreux autres vignobles de la région, où les feuilles et les raisins ont été « brûlés », contrairement à Restinclières, probablement en raison de la présence des arbres.

La vitiforesterie est également utilisée dans le Sud-Ouest dans les vignobles du Gers. Les premières connaissances et résultats issus de ces systèmes sont présentés dans la vidéo ci-dessous.

Cathy Lafon

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