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« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » : quand Jacques Chirac sonnait l'alerte pour le climat

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Jacques Chirac au sommet de Johannesburg, le 2 septembre 2002. Photo Archives AFP

Dans l'avalanche d'hommages qui accompagnent la mort de l'ancien président de la République, Ma Planète veut tirer un coup de chapeau (vert) à celui qui, contre toute attente, fut le premier grand chef d'Etat à avoir tiré la sonnette d'alarme du réchauffement climatique sur la scène internationale.

C'était  le 2 septembre 2002, devant l’assemblée plénière du IVe Sommet de la Terre organisé par l’ONU à Johannesburg, en Afrique du Sud. Jacques Chirac se lance dans une vive critique de l’indifférence des habitants de la planète face aux maux de celle-ci, et plus particulièrement le changement climatique, en prononçant un discours fort, rédigé par Nicolas Hulot qui débute par le fameux «Notre maison brûle et nous regardons ailleurs». Des mots resté gravés dans les mémoires, qui en ont médusé sur le moment plus d'un :

"Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l’admettre. L’humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l’humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables."

Celui qui voyait dans le sommet de la Terre de Rio en 1992 «un gentil machin de post-soixante-huitards» se pose tout d'un coup à l'international en champion de la planète.

Il fera une nouvelle intervention très remarquée une année plus tard sur les forêts tropicales en péril et proposera en 2006 avec le président brésilien Lula, la taxe de solidarité sur les billets d'avion, aussi appelée taxe Chirac, la première taxe internationale prélevée sur le prix des billets pour financer l'organisme international Unitaid. Au niveau national, les actes ne suivent pas vraiment ses paroles. Chirac imposera toutefois une charte de l’environnement adossée à la Constitution, instituant le principe de précaution. Toujours sous l'influence de Hulot.  

Chirac n'était pas un écologiste par nature (mais qui peut se targuer d'être tombé dans la marmite verte dès la naissance ?). Pro-nucléaire, partisan de l'agriculture intensive, pro-chasse, pro-OGM et pro-BTP, l'ancien président aura pourtant contribué à ouvrir les yeux et les consciences à la cause environnementale.

Le discours de colère et de larmes prononcé à la tribune de l'ONU dix-sept ans après par la jeune égérie du climat Greta Thunberg, le 23 septembre 2019, montre, s'il en était besoin, que Jacques Chirac n'a pas été entendu en son temps. C'est une évidence. Pas plus, hélas, que tous ces autres pionniers lanceurs d'alarme du climat, scientifiques, politique et associatifs. Mais l'ancien chef de l'Etat aura au moins apporté sa pierre dans le combat des écologistes pour défendre la planète, notre maison. Pour cela, nous devons le remercier. 

Cathy Lafon

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