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Réchauffement climatique : 6 choses à retenir du premier rapport du Giec sur l'océan et les glaces

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Icebergs et glacier de la calotte glaciaire dans le fjord Sermilik, près de Tiniteqilaaq (Groenland). Photo archives AFP

On s'y attendait. S'il laisse une lueur d'espoir, en précisant que rien n'est encore inéluctable, le premier rapport du Giec (d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur l'océan et la cryosphère publié ce mercredi est (très) alarmant. Voire apocalyptique.

Montée du niveau des océans acidifiés de 30 à plus de 80 cm d'ici la fin du siècle, côtes et petites îles menacées de submersion, glaciers qui disparaissent... Victimes en première ligne du réchauffement, les océans, les glaces et les zones gelées, comme le permafrost, dépérissent et fondent à grande vitesse, menaçant des pans entiers de l'humanité, qui doit réduire au plus vite ses émissions de CO2 pour limiter les dégâts, avertit le groupe de scientifiques des experts climats de l'Onu.

Certains des impacts dévastateurs du changement climatique sont déjà "irréversibles", note le groupe d'experts climat de l'ONU à l'issue d'une réunion marathon de cinq jours à Monaco. Ce rapport souligne toutefois qu'il est encore temps de mettre en place des mesures efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre pourrait éviter le pire. Le Giec note dans son rapport que les océans peuvent aussi offrir des solutions pour aider à réduire ces émissions, notamment par le développement des énergies renouvelables.

1. Réduire le réchauffement climatique, c'est plus qu'urgent

Le monde s'est engagé en 2015 dans l'accord de Paris à limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Les océans, qui couvrent plus de 70% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart de ces émissions et 90% de la chaleur supplémentaire générée par le CO2 produit par l'Homme. Avec des conséquences palpables: hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygène. Et même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d'ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu'alors que tous les cent ans.

2. Des cyclones plus puissants et destructeurs

L'«intensité moyenne» des cyclones tropicaux et la proportion des cyclones de catégorie 4 et 5, qui se serait déjà accru ces dernières décennies, «devraient augmenter», même si les cyclones de manière générale ne devraient pas être plus fréquents, selon le rapport.

3.La hausse du niveau des mers 2,5 fois plus rapide qu'au XXe siècle

Le niveau des mers a augmenté 2,5 fois plus vite au début du XXIe siècle qu'au XXe, et va continuer à s’accroître principalement en raison du rétrécissement des calottes glaciaires, selon le même rapport. Quels que soient les scénarios, la mer continuera à s'élever après 2100. Dans un monde à +2°C le rythme d'élévation pourrait se stabiliser, jusqu'à atteindre environ 5 mètre en 2300, contre plusieurs mètres si les émissions de gaz à effet de serre continuent au même rythme qu'aujourd'hui, selon ce document.

4. L'approvisionnement en eau menacé

Dans l'Himalaya, les glaciers alimentant dix rivières, notamment le Gange et le Yangtze, pourraient fondre de manière spectaculaire et perturber l'approvisionnement en eau d'une grande partie de l'Asie. Le dégel du permafrost en Sibérie ou dans l'Alaska pourrait quant à lui libérer de grandes quantités de gaz à effet de serre, qui à leur tour accéléreraient le réchauffement climatique, alimentant ainsi un cercle vicieux.

5. Le coût faramineux du risque submersion

La montée des eaux favorise les vagues de submersion et les tempêtes. il faudrait alors se préparer à construire des digues autour des grandes mégapoles côtières comme New York ou à anticiper le déplacement peut-être inéluctable de certaines populations, notamment celles de petits Etats insulaires qui pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle.

Construire des protections contre la montée des eaux pourrait réduire de 100 à 1000 fois les risques d'inondations, à condition d'investir «des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an». Ce qui fonctionne pour les mégapoles côtières est toutefois moins efficace pour les deltas agricoles ou les petits atolls, préviennent les scientifiques, sachant que les Etats insulaires n'auront de toute façon pas les moyens de dépenser l'équivalent de «plusieurs» points de PIB pour de tels travaux.

Au total, selon le rapport, plus d'un milliard de personnes vivront d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées particulièrement vulnérables aux inondations ou à d'autres événements météo extrêmes amplifiés par la montée du niveau de la mer et le dérèglement climatique.

6. Le récif corallien en danger

Ces bouleversement entraînent des impacts en cascade sur les écosystèmes dont dépend l'Homme, comme les récifs coralliens qui servent de nurserie à de nombreuses espèces de poissons ou les régions de montagnes alimentées en eau par les glaciers.

Au final, rien de bien nouveau et pas vraiment de scoop pour celles et ceux qui suivent ce sujet maintenant depuis des années. Sauf que tout s'accélère dangereusement. Dans un monde à +2°C le rythme d'élévation pourrait se stabiliser, jusqu'à atteindre environ 5 mètres en 2300, contre plusieurs mètres si les émissions de gaz à effet de serre continuent au même rythme qu'aujourd'hui, estime le rapport. Une autre étude scientifique nous a alertés il y a peu : si on ne fait rien pour inverser la tendance le climat pourrait se réchauffer de +7°C d'ici à 2100. Nous avons désormais toutes les données en main. Pour l'espèce humaine, il pourrait s'agir de survivre et non plus seulement d'assurer un confort de vie sur la planète. A nous de choisir d'agir, ou pas. 

Cathy Lafon  avec l'AFP

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