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Climat : la "marche funèbre" des Suisses pour la disparition du glacier Pizol

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Depuis 1850, les scientifiques estiment qu’il y a plus que 500 glaciers suisses qui ont complètement disparu. Photo AFP 

A la veille du sommet international spécial sur l'urgence climatique à l'ONU, à New York, des Suisses ont commémoré ce dimanche 22 septembre, la disparition du glacier Pizol par une longue "marche funèbre" en montagne. Comme en Islande, en août dernier. 

Le Pizol, un des glaciers alpins les plus étudiés, s’est évaporé sous l’effet du réchauffement climatique. Il "a tellement perdu de sa substance que, d’un point de vue scientifique, il n’est plus du tout un glacier", explique Alessandra Degiacomi, de l’Association suisse pour la Protection du Climat, une des ONG à l’origine des funérailles.

Après une "marche funèbre" d’environ deux heures, les participants, en habits de deuil, ont rejoint sous un ciel nuageux le pied de l’ancien glacier escarpé situé aux alentours de 2.700 mètres d’altitude, près du Liechtenstein et de l’Autriche. Une couronne de fleurs a été déposée, mais aucune plaque commémorative ne sera en revanche laissée sur place, contrairement à ce qu’ont fait les Islandais le 18 août, à la mémoire de l’Okjökull, le premier glacier de l’île à avoir perdu son statut.

Aux trois quarts fondu en 13 ans

« Depuis 1850, on estime qu’il y a plus que 500 glaciers suisses qui ont complètement disparu », dont seulement 50 avaient un nom, a expliqué à l’AFP Matthias Huss, glaciologue à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, qui sera au Pizol. « Alors Pizol, ce n’est pas le premier. Mais, on peut le considérer comme le premier glacier suisse en train de disparaître qui a été très bien étudié », et ce depuis 1893, a-t-il souligné. Le constat est sans appel: depuis 2006, le glacier a perdu environ 80 à 90% de son volume. Seuls subsistent quelque 26.000 m², soit « moins que quatre terrains de football », a détaillé le scientifique. 

« Comment osez-vous regarder ailleurs ? » Greta Thunberg à l'ONU, le 23 septembre 2019

Les chefs d’État et de gouvernement, ont été appelés ce lundi à renforcer leurs engagements pour limiter le réchauffement du globe à 1,5°C ou 2°C par rapport à la période préindustrielle, au XIXe siècle. Notamment par Greta Thunberg, la jeune égérie suédoise pour le climat, qui a profité de l’ouverture du sommet sur l’urgence climatique pour critiquer à nouveau l’inaction des gouvernements. Au bord des larmes, avec des mots très durs. Vont-ils réagir ? Une chose est sûre, en Suisse comme en Islande, deux pays connus pour leurs glaciers, l’inquiétude des scientifiques est la même face au réchauffement climatique.

En Suisse, l'été, on emballe les glaciers pour les préserver des ardeurs du soleil

Chaque été, depuis quelques années, pour préserver le glacier du Rhône des effets dévastateurs du réchauffement climatique, les scientifiques suisses l’emballent dans  des kilomètres de bâches isolantes. La mise en place du revêtement synthétique se fait à l’aide de mousquetons et nécessite près d’une centaine de professionnels qui s’attellent à la tâche durant une semaine. 

Parmi les glaciers protégés par les chercheurs suisses, on trouve ainsi le glacier du Rhône. Également connu sous le nom de Rhonegletscher, celui-ci se situe au nord-est du canton du Valais. De récentes études indique qu’il s’agirait d’un des plus vieux glaciers du pays, formé il y a environ 11.500 ans.

Cathy Lafon

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