Biodiversité : 3 milliards d'oiseaux ont disparu en Amérique du Nord en 45 ans
Un merle noir.
Depuis cinquante ans, trois milliards d'oiseaux d'Amérique du Nord se sont volatilisés. C'est ce que révèle une vaste étude conduite par des chercheurs publiée jeudi dans la revue Science. Un chiffre effrayant, mais pas surprenant. Ces chiffres correspondent au déclin observé ailleurs et notamment en France, où l'Observatoire national de la biodiversité a estimé à 30 % le déclin des oiseaux des champs entre 1989 et 2017.
La population d'oiseaux d'Amérique du Nord s'est effondrée d'un quart depuis 1970, soit près de trois milliards de volatiles en moins dans la nature, estiment des chercheurs dans une étude d'ampleur publiée jeudi par la revue Science. Les oiseaux des campagnes sont les plus touchés, sans doute en raison de la réduction des prés et des prairies, et de l'extension des terres agricoles.
90 % des pertes concernent 12 familles d'oiseaux
Mais, plus inquiétant encore, les oiseaux des forêts et les généralistes (qui s'adaptent à une diversité d'environnement) sont aussi en déclin : 90 % des pertes concernent 12 familles d'oiseaux, dont des moineaux et bruants, des parulines, des merles ou encore le chardonneret jaune. Ces chiffres correspondent au déclin observé ailleurs et notamment en France, où l'Observatoire national de la biodiversité a estimé à 30 % le déclin des oiseaux des champs entre 1989 et 2017.
En cause, l'utilisation de pesticides qui, en tuant les insectes, affectent toute la chaîne alimentaire. Mais les ornithologues évoquent d'autres facteurs, comme les chats ainsi que vitres des fenêtres des maisons sur lesquelles les oiseaux se fracassent, une cause de mortalité loin d'être anodine : le nombre d'oiseaux tués dans ces collisions a été estimé en 2014 entre 365 millions et 1 milliard par an aux États-Unis.
« C'est un avertissement qui vaut pour toute la faune européenne, signale Richard Gregory, chercheur à la Société royale pour la protection des oiseaux, au Royaume-Uni et co-auteur de l'analyse. La manière dont nous gérons l’environnement est insoutenable pour nos espèces les plus communes. »
Si la situation paraît critique, elle n'est pas pour autant irréversible. Alors que les aires protégées sont essentielles à la conservation des espèces rares et menacées, ces plans de gestion offrent peu de protection aux espèces les plus communes et les plus répandues, déclarent les scientifiques. Ils recommandent par conséquent que les programmes d'amélioration de l'environnement passent à une échelle plus large, notamment au travers de la mise en place de nouveaux schémas agricoles et de zones vertes en milieu urbain.
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