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Réchauffement climatique : la Terre vit sa période la plus chaude depuis 2000 ans

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Dans le centre de Stockholm, en Suède, le 28 juillet 2019. Photo AFP

Cet été de fournaise restera dans les mémoires comme un palier franchi dans l'escalade du réchauffement climatique. Sous nos latitudes, en Europe et dans l'Hexagone, mais aussi plus au nord, dans les régions septentrionales. Ces derniers jours, il a fait jusqu'à 35 degrés en Norvège et Suède. Les pays nordiques enregistrent des températures accablantes en raison du déplacement vers le nord de la canicule historique qui frappe l’Europe, créant dans certaines zones des "nuits tropicales". Avec des conséquences inéluctables sur la fonte de la calotte polaire.

"Accélération de la fonte des glaces"

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) prévoit que les flux atmosphériques vont faire circuler la chaleur de l’Europe vers le Groenland, "avec pour effet une augmentation des températures et une accélération de la fonte" des glaces. Les prévisions actuelles indiquent que la fonte des glaces pourrait atteindre les records de 2012, ajoute l’OMM, qui cite des scientifiques de l’Institut météorologique danois. Ce qui ne pourra qu'accentuer le réchauffement en cours.

Depuis 2000 ans, il n'a jamais fait aussi chaud sur Terre et toute la surface de la planète est quasiment concernée par le phénomène.

Une étude scientifique conduite par une équipe internationale de paléontologue et publiée le mercredi 24 juillet dans les revues Nature et Nature Géoscience vient confirmer ce constat : selon les résultats de leurs analyses systématiques les plus complètes à ce jour, non seulement le réchauffement climatique actuel est inédit en raison de son amplitude, mais il est également sans précédent de par son caractère universel. En clair : depuis 2000 ans, il n'a jamais fait aussi chaud sur Terre et toute la surface de la planète est quasiment concernée par le phénomène.

Les scientifiques ont étudié près de 700 indicateurs climatiques, afin de reconstruire les variations de températures passées sur deux mille ans, bien avant les relevés de température officiels des ces 150 dernières années, à partir d'archives naturelles : carottes de glace, anneaux de croissance des arbres, sédiments des lacs ou coraux. Toutes ces données proviennent d'une base internationale baptisée PAGES (Past Global Changes). A l'optimum romain climatique romain (une période chaude au cours des premiers siècles de notre ère), a succédé le petit âge glaciaire de la fin de l'époque antique, suivi  d'un nouvel optimum climatique médiéval (800-1200), puis du retour d'un petit âge glaciaire (1300-1890) qui a vu notamment une fort avancée des glaciers alpins. 

Inédit, le phénomène est anthropique

Leur étude, d'une ampleur inédite et basée sur l'exploitation d'une base de données ultra-complète, révèle qu'aucun de ces événements climatiques antérieurs au XXe siècle n'a affecté en même temps l'ensemble du globe comme le fait le réchauffement climatique actuel. A la différence de ce que nous vivons aujourd'hui, dans le passé, la fluctuation des températures naturelle, s'expliquait par l'activité solaire  ou par des facteurs naturels locaux, comme les éruptions volcaniques au XIXe siècle. Aujourd'hui, ce sont 98% de la planète qui sont impactés par le réchauffement en cours, le plus important depuis 2000 ans. Autre élément inédit : la vitesse à laquelle cette hausse des températures est survenue, depuis la moitié du XXe siècle, après les débuts de l'ère industrielle. Seule l'Antarctique, au pôle sud, échappe encore en partie à ce changement climatique sans précédent dans l'histoire de la planète bleue.

Pour les chercheurs, nul doute possible : au vu de leurs analyses, ce sont bel et bien les activités humaines qui sont à l'origine de la période de chaleur inédite que vit la Terre. Voilà qui devrait définitivement river leur clou aux derniers climatosceptiques.

Cathy Lafon

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