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Réchauffement climatique : la température dépasse pour la première fois 32 degrés dans le sud de l'Alaska

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Des enfants jouent sur un bloc de glace en train de fondre dans le village eskimo yupik de Napakiak, le 18 avril 2019 en Alaska. Photo AFP

C'est un record historique et inquiétant.  Ce jeudi 4 juillet, le mercure a dépassé les 32°C à Anchorage, la plus grande ville du sud de l'Alaska. L'État américain subit de plein fouet l'impact du réchauffement climatique, en dépit des opinions climatosceptiques du son président, Donald Trump. 

"À 17h, l'aéroport international d'Anchorage a officiellement atteint 90 degrés (Fahrenheit, soit environ 32,2°C) pour la première fois" depuis que des relevés y sont effectués, a tweeté dans la nuit l'agence météorologique du National Weather Service (NWS) pour la ville. Le précédent record avait été établi le 14 juin 1969, à 85 degrés Fahrenheit, soit 29,4°C. Selon les météorologues, la température maximale moyenne pour un 4 juillet dans cette commune du sud de l'État est de 18,3°C.  Le relevé enregistre est presque deux fois supérieur à cette moyenne. 

"Plusieurs autres records historiques ont été battus dans différents sites d'observation répartis dans le sud de l'Alaska", qui subit une "vague de chaleur" pour certains experts, a souligné le NWS vendredi matin. C'est notamment le cas à Kenai, où il a fait 31,6°C (contre 30,5°C en juin 1903 et juin 1953), et à King Salmon (31,6°C également). 

Feux d'artifice annulés 

Les traditionnels feux d'artifice du 4 juillet, fête nationale américaine, avaient été annulés en raison de ces "conditions météo extrêmement sèches" qui augmentent considérablement les risques de feux de forêt. Ces températures exceptionnellement chaudes sur le sud de l'Alaska sont provoquées par une "vaste zone de haute pression qui se trouve juste au-dessus de nous", a expliqué le météorologue Bill Ludwig, du NWS. 

37,8 degrés, record absolu de chaleur en Alaska

Même si ce nouveau record paraît impressionnant, il n'est pas inhabituel d'enregistrer au coeur de l'été des températures dépassant 30°C en Alaska, surtout à l'intérieur des terres où les extrêmes sont plus marqués. La ville de Fairbanks, pourtant située à près de 500 km plus au nord d'Anchorage, a ainsi connu une température de 37,2°C (99 Farenheit) le 28 juillet 1919. Et plus récemment, le 5 août 1994, le mercure y a frisé les 34°C, selon les archives du NWS. Le record absolu enregistré pour l'Alaska a atteint le seuil symbolique des 100 degrés Farenheit (37,8°C) à Fort Yukon, dans le centre-est de l'État, le 27 juin 1915. 

Un réchauffement climatique deux fois plus rapide que la moyenne du globe

L'Alaska avait déjà battu des records de douceur au printemps dernier, particulièrement dans la zone arctique, très sensible au changement climatique. Et tous les jours du mois de juin, sans exception, ont affiché des températures supérieures aux normales saisonnières, relève le NWS.  Selon les scientifiques, l'Alaska subit un réchauffement climatique deux fois plus rapide que la moyenne du globe. De "1901 à 2016, les températures moyennes aux Etats-Unis ont augmenté d'un degré Celsius, tandis qu'en Alaska, elles ont gagné 2,6 degrés", relevait ainsi en avril Rick Thoman, expert du Centre d'évaluation et de politique du climat de l'Alaska.  Avec des conséquences dramatiques pour les habitants.

Les villages sont inexorablement rongés par l'érosion, les contraignant à déplacer cimetière ou école, avait constaté une équipé de l'AFP en avril dernier. Le permafrost, couche de sol en théorie gelé tout au long de l'année, qui représente jusqu'à 85% de la surface de l'Alaska, est en train de fondre inexorablement. Cela fragilise les bâtiments, bouleverse l'habitat de nombreuses espèces animales et même le ramassage saisonnier des baies poussant sur la toundra. Le réchauffement perturbe ainsi beaucoup le mode de vie traditionnel de ces communautés isolées, qui dépendent de la chasse et de la pêche pour une partie de leur subsistance. 

Les cours d’eau gelés qui servent ordinairement de routes en hiver et au printemps, reliant entre eux les villages et permettant la circulation des marchandises, connaissent désormais une débâcle précoce, avec une recrudescence d’accidents mortels.

Cathy Lafon avec l'AFP

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