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Greenpeace dévoile la carte des déchets nucléaires français

La centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis dans le Blayais (Gironde). Photo AFP

Y a-t-il des déchets nucléaires près de chez vous ? Alors qu’un débat public sur la gestion des déchets radioactifs se tient jusqu’au 25 septembre et à l'heure où le futur centre d'enfouissement Cigéo à Bure, dans la Meuse, fait polémique, c'est la question à 1.000 euros. Vous ne vous la posez peut-être pas, alors Greenpeace se l'est posée pour vous. 

Avec ses 58 réacteurs et 60 ans d’existence, l’industrie électronucléaire française produit des déchets radioactifs en masse, qui s’accumulent au fil des ans. Que deviennent-ils ? Où sont-ils stockés ? Par où transitent-ils ? Afin de vous permettre d’en savoir plus et de découvrir les sites et lieux de passages de matières et déchets radioactifs à proximité de votre commune,  Greenpeace a établi une carte des 70 principaux sites de stockage et d'entreposage de ces déchets en France, ainsi que les axes de transport du combustible usé qui circule de son lieu de production à un lieu d’entreposage ou de stockage à un autre, souvent à l’insu des riverains.

1 million de mètres cubes

"Les déchets nucléaires ne concernent pas seulement les riverains des centrales nucléaires. Ils se sont accumulés sur l’ensemble du territoire français métropolitain", avertit Greenpeace. A elle seule, l’industrie électronucléaire est responsable de près de 60 % des déchets radioactifs produits en France, soit près d’un million de mètres cubes selon linventaire officiel de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui met à disposition du public une carte similaire à celle de Greenpeace. Sauf que, selon l'ONG, l'Andra  mélange les déchets radioactifs, en incluant par exemple ceux qui proviennent des activités médicales, mais ne répertorie pas tout. Son inventaire ne prend pas en compte certaines matières pourtant hautement radioactives dont la filière française fait valoir qu'ils sont réinjectés à 96% dans les  réacteurs. En réalité, seul 1% des restants de l'uranium se trouve réellement recyclé dans 22 des 58 réacteurs tricolores. 

Plus d'un train de déchets nucléaires tous les deux jours

Greenpeace a donc choisi de représenter sur sa carte interactive, en plus des déchets officiels répertoriés par l’Andra, plusieurs lieux de passage (routes, gares…) ou d’entreposage de combustibles usés et de substances issues du retraitement, tel le plutonium.  "Ces matières, non classées parmi les déchets, n’en sont pas moins dangereuses.  Et elles s’accumulent aux quatre coins de France ,en circulant sur des axes routiers ou ferroviaires", précise l'ONG. Ces transports dangereux représentent de "très forts enjeux de sécurité" selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui en recense jusqu'à 200 par an sur les rails, soit plus d'un train tous les deux jours. Quand même.  Cette carte ne mentionne pas en revanche les déchets radioactifs issus de la médecine, de la recherche fondamentale (hors secteur électro-nucléaire et/ou militaire) et d’autres activités civiles et militaires.

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13 sites en Nouvelle-Aquitaine

Selon la carte établie par Greeenpeace, la Nouvelle-Aquitaine compte 13 sites de stockage de déchets nucléaires, 14 si l'on rajoute celui de Golfech, situé en Tarn-et-Garonne mais proche du Lot-et-Garonne.

Ouvert en avril dernier et relancé le 28 mai, au surlendemain des élections européennes, le débat public sur les déchets nucléaires se déroulera jusqu'au 25 septembre. Plusieurs dizaines de réunions publiques se tiendront d'ici là sur tout le territoire. Le débat est d'importance : le volume considérable des déchets nucléaires français n'est pas près de diminuer, avec le futur démantèlement du parc. Et pour l'instant, seuls  4% des déchets radioactifs des centrales de l'Hexagone sont vitrifiés par EDF et entreposés sur leurs sites, en attendant d'être enfouis à Bure. 

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Cette carte des déchets nucléaires est basée en partie sur les données disponibles en open data dans l’Inventaire national des matières et déchets radioactifs 2019 de l'Andra. Greenpeace n'a retenu qu’une partie seulement des sites mentionnés par l’Andra, afin de mettre en évidence ceux liés à l’industrie électronucléaire, une usine de traitement de terres rares ainsi que trois sites militaires emblématiques. Ces données ont été retravaillées et complétées par Greenpeace France, notamment afin de localiser plus précisément les sites que nous avons sélectionnés et de signaler la présence d’autres matières radioactives liées à l’industrie  électronucléaire. A ces informations, s’ajoutent celles collectées par les investigations de Greenpeace France sur les convois nucléaires par camion et train. Les chiffres sur le nombre de convois sont issus des données de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur le transport des substances radioactives en France. Les trajets de ces convois ferroviaires et routiers ont été identifiés par Greenpeace France. Les coordonnées GPS de ces points de passage sont basées sur l’observation de ces itinéraires et données à titre indicatif : elles ne pointent que quelques-uns des nombreux axes routiers, villes et gares par où ces convois transitent.

►LIRE AUSSI 

  • Les articles de Ma Planète sur le nucléaire : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur le centre d'enfouissement de Cigeo, à Bure (Meuse) : cliquer ICI 

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