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Biodiversité : ces 66 espèces invasives qui pourraient menacer les espèces européennes

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L'implantation de l’écureuil fauve, une espèce invasive en Europe, menacerait l'écureuil roux (sur la photo). Photo archives Odd Andersen/ AFP

Transmission de maladies, lutte pour l'espace de vie, la nourriture... Au delà de leur côté insolite, voire parfois folklorique, et qui peut amuser la galerie, les espèces animales et végétales invasives peuvent se révéler de véritables fléaux pour les écosystèmes locaux et les espèces endémiques. L'Union européenne répertorie 14 000 espèces invasives dont plus de 300 espèces sont qualifiées "d'espèces exotiques envahissantes" (EEE), dans une liste qu'elle met à jour. 

66 espèces exotiques envahissantes potentielles

Pour répondre à cette menace en essayant de l'anticiper, un groupe de 43 scientifiques européens ont choisi de faire un tour d'horizon prospectif afin d'obtenir une autre liste comprenant des EEE potentielles. Pour ce faire, ils ont pris en compte différents paramètres afin de savoir quels organismes sont les plus susceptibles de s'établir et de coloniser l'Union Européenne dans la prochaine décennie. Les chercheurs ont ainsi identifié 66 espèces invasives dont l’arrivée en Europe menacerait la survie d’espèces locales. Leurs résultats ont été publiés le 12 décembre 2018 dans la revue spécialisée Global Change Biology

Poissons, de plantes, d’algues, de moules ou encore de mammifères comme l’écureuil fauve (aussi appelé écureuil renard)... Pour l'heure, aucune de ces nouvelles 66 espèces invasives terrestres ou d’eau douce n’a atteint le continent sauf en captivité. Selon les scientifiques, elles présentent un risque dans les 10 années à venir, car elles sont soit des prédateurs soit en compétition avec des espèces européenne. Ils ont ainsi placé 8 d'entre elles dans la catégorie "Risque très élevé", 40 dans dans "Risque élevé" et enfin 18 dans "Risque modéré". 

Asie et Amérique

Les chercheurs ont constaté que sur les 66 espèces potentiellement dangereuses pour les écosystèmes de l'Union européenne, la plupart sont naturellement présentes en Asie et en Amérique. Parmi les plus problématiques, on retrouve notamment le poisson Channa argus (ou poisson à tête de serpent). Ce poisson qui peut atteindre un mètre de longueur et demeurer 3 ou 4 jours hors de l'eau, est pêché pour la consommation humaine et fait l'objet d'élevage en Asie, où il est apprécié pour sa chair, fine et délicate. Ce poisson carnivore natif du sud et de l'est de la Chine, est désormais très présent au Japon notamment dans les étangs marécageux où il s'attaque aux espèces endémiques. Il est aussi considéré comme une espèce invasive aux États-Unis, notamment dans le Potomac, où on le trouve depuis une dizaine d'années.

Transport maritime

Les espèces marines arrivent largement grâce aux échanges commerciaux, au transport maritime et aux navires. "Prévenir l'arrivée d'espèces invasives est le meilleur moyen d'éviter une colonisation", explique dans  ScienceDaily, la professeure Helen Roy du centre britannique d’écologie et d’hydrologie, qui a coordonné l'étude. "Prédire quelles espèces peuvent survivre et s’adapter dans de nouvelles régions implique de considérer de nombreux facteurs écologiques et sociaux économiques dont le climat et les échanges commerciaux",précise-t-elle. Autant d'informations essentielles, selon les chercheurs, pour aider l'Europe à optimiser les ressources investies dans la prévention et la détection précoce de ces espèces.

Cathy Lafon

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