Bonnes pratiques : cinq gestes utiles pour bannir le plastique de sa salle de bain !
Nos salles de bain regorgent de flacons en plastique... Privilégier à l'achat les grands formats, réutiliser les contenants et penser à les trier : autant de bons gestes pour la planète. Photo AFP
Pas besoin de vous faire un dessin : pour l'environnement, le plastique, non seulement ce n'est pas fantastique, mais c'est un vrai fléau écologique. Sacs, films alimentaires, emballages, flacons, cosmétiques, vêtements... Nous sommes cernés par le plastique, ce matériau fait partie intégrante de notre vie quotidienne... Jusque dans nos salles de bain. Or, certains plastiques, contiennent des substances qui peuvent être dangereuses pour la santé. C'est le cas du bisphénol A ou des phtalates. Autre problème avec le plastique : il n'est généralement pas biodégradable. Une bouteille plastique a une durée de vie de 400 ans. Et depuis des décennies, nos déchets plastiques dégradent durablement notre environnement, atterrissant dans nos cours d'eau, nos lacs pour finir dans la mer, au risque de tuer les animaux qui les absorbent (poissons, mammifères et oiseaux) et de contaminer la chaîne alimentaire.
Et si on préservait notre environnement en modifiant nos gestes au quotidien, en commençant par bannir (ou réduire) le plastique de nos salles de bain ? Voilà une bonne résolution de début d'année. Et voici cinq trucs pour vous y aider.
1. Vive les recharges !
D'abord, quand on achète gels douche, savons liquides et autres shampoings (bio, de préférence), le premier bon geste, c'est de d'opter pour le modèle grand format familial. C'est mathématique : on diminue d'autant le nombre de contenants et donc de déchets plastique jetés. Plus économique et plus écologique, c'est tout bénéf' pour la planète et pour notre portefeuille. Ensuite, au lieu de les jeter une fois vides, pourquoi pas conserver les contenants afin de les recharger, en achetant les liquides en berlingots, une offre commerciale de plus en plus répandue ? La recharge, ça marche aussi pour les parfums: plusieurs grandes marques proposent désormais des flacons ressourçables en parfumerie.
2. Fini le coton-tige plastique !
Pourquoi attendre l'entrée en vigueur, le 1er janvier 2020, de la loi interdisant un certain nombre d'objets en plastique à usage unique, ultra-polluants pour l'environnement ? Au banc des accusés, les cotons-tiges, qui font partie des cinq produits les plus polluants, véritables plaies des océans. Il en existe depuis longtemps en papier-cartonné, voire même en bois ou en bambou. Bonne nouvelle : ils ne sont pas beaucoup plus chers que leurs homologues en plastique.
3. Passer aux brosses à dent en bois
On en trouve désormais partout : en pharmacie, parapharmacie, ou dans les magasins spécialisés en bio. Les brosses à dent à manche en bois, à tête changeable (utile quand on sait que les dentistes recommandent de les changer tous les trois mois) et recyclables. Certaines ont même des brosses en soie naturelle. D'autres encore ont un manche en bambou, recyclé et recyclable, et des soies en nylon 4 biodégradables qui, selon le fabricant, se décomposent naturellement dans le compost en dix-huit mois maximum.
4. Privilégier les contenants "verts", en verre ou en plastique végétal... sans oublier de faire le tri
Le verre présente l'avantage d'être recyclable à l'infini. Mais son empreinte carbone n'est pas neutre. Sa fabrication, notamment, est gourmande en eau. Le plastique végétal, lui est obtenu à partir d'éthanol de canne à sucre, 100% d'origine naturelle. Sa production consomme deux fois moins d'énergie que le plastique classique, mais il n'est recyclable à 100% qu'une fois. Dans les deux cas de figure, passez du mode "jetable" au mode "récupération", en réutilisant le plus possible tous ces contenants. N'oubliez pas non plus que le tri et le recyclage, cela vaut aussi pour tous les emballages des produits d'hygiène, étuis en cartons ou en papier des savons, dentifrices, etc. Quand on est dans la salle de bain, loin des bacs de tri des déchets ménagers, c'est une consigne que l'on a tendance à oublier.
5. Et pourquoi pas se démaquiller à l'huile de coco ?
Les produits de beauté sont souvent polluants. De nombreux ingrédients appartiennent à la famille des huiles minérales, comme la paraffine, sont tous droit issus de la pétrochimie. D'autres, comme les PEG (polyéthylènes glyycoles) proviennent de matières plastiques. On peut aussi trouver certains ingrédients comme les silicones, dont la mauvaise dégradation a un impact néfaste sur la qualité de l'eau. Concernant les démaquillants, comme pour tous les cosmétiques, on peut opter pour les formules biodégradables. Voire se tourner vers le bio. Un truc : passez à l'huile de coco (y compris en pot pour la cuisine). Cet ingrédient est d'une rare efficacité : il suffit de passer son doigt dans le pot et d'appliquer sur son visage et le tour des yeux un peu de graisse de coco, puis de rincer à l'eau tiède, avec un gant démaquillant en microfibres (en vente dans la plupart des magasins bio et dans certaine grandes enseignes), que l'on lave ensuite. D'une pierre deux coups : on économise par la même occasion les disques en coton ! Ces derniers ont un impact considérable : on utilise pas moins de 5 260 litres d'eau pour produire 2 kilo de coton. Et, selon Consoglobe, les femmes utiliseraient en moyenne 2.100 disques de coton par an.
Derniers conseils pour verdir votre salle de bain : n'oubliez pas non plus de fermer votre robinet, pour économiser l'eau, et de favoriser les marques éthiques... et locales. Et le bio.
►DEUX LIVRES A LIRE
"60 idées ludiques et pratiques pour en finir avec le plastique !", de Jutta Grimm. Edition Terre vivante, 174 p. 17 euros. Sacs, emballages, soins de beauté, soins pour bébé, produits pour la maison... Le plastique est partout ! Véritable pépinière de solutions vertes et simples, ce livre propose de nombreuses alternatives au "tout-plastique", à faire soi-même, y compris pour la salle de bain. Savons, dentifrices, shampoings, cotons à démaquiller, lingettes nettoyantes, lessives, emballages... Le "do-it-yourself" est tendance, mais lorsqu'il permet en plus de préserver l'homme et son environnement, il est d'autant plus gratifiant ! Un livre indispensable. L'auteure Juttat Gromm propse aussi sur son blog [en Allemand], www.grimmskram.net, des activités créatives et des alternatives au plastique pour la vie de tous les jours.
""En finir avec le plastique", de Will McCallum, responsable de la campagne Océans, Greenpeace UK. Edition Marabout Sciences&Nature. 223 p. 15 euros. Environ 12,7 millions de tonnes de plastiques finissent dans les océans chaque année et tuent plus d'1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins. Dès 2050, en volume, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans la mer. Pour lutter contre ce fléau écologique de notre époque, voici un guide accessible à tous pour vous aider à adopter les petits gestes qui changent tout : remplacer le jetable par du réutilisable, organiser un nettoyage de plage dans votre région...
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