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Grand débat national : quelle est la place de l'écologie ?

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Les taxes sur le carburant n’ont pas augmenté au 1er janvier, car l’Elysée a finalement choisi de "supprimer" la taxe carbone pour 2019. Photo Guillaume Souvant / AFP

Alors que le grand débat national en réponse à la crise des"gilets jaunes" s'est ouvert ce mardi 15 janvier pour deux mois, Emmanuel Macron, a proposé un "nouveau contrat" pour la nation, dans une lettre adressée aux Français ce dimanche soir, diffusée dans les médias et sur Internet. Appelant "le plus grand nombre" de citoyens à participer "à cette initiative inédite" dont il dit avoir "la ferme volonté de tirer toutes les conclusions", le président a affirmé encore vouloir, à travers ce grand débat citoyen pour lequel il a retenu quatre thème majeurs, "transformer avec [les Français] les colères en solutions".

Dans les quatre domaines sur lesquels les Français sont invités à plancher et à faire des propositions, avec la fiscalité, la démocratie et citoyenneté, et l'organisation de l'État et des services publics : l'environnement. S'il a cadré le débat, le président a assuré qu'il n'y aura "pas de questions interdites" et n'exclut pas de poser d'autres thèmes dans la liste, au fil du débat. Y compris, donc, pour l'écologie. 

"Je me suis engagé sur des objectifs de préservation de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air. Aujourd’hui personne ne conteste l’impérieuse nécessité d’agir vite. Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses." Emmanuel Macron

La transition écologique, pour le président, elle est « essentielle à notre avenir . « Je pense toujours que l'épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement », écrit-il dans sa lettre. Et chacun se rappelle que c'est aussi le point de départ de la colère des « gilets jaunes », avec le refus de la hausse de la taxe carbone...

Alors, comment financer la transition écologique ? Par des impôts, ou pas ? Comment "rendre les solutions concrètes accessibles à tous, pour remplacer sa vieille voiture ou sa chaudière ? Quelles sont les solutions qui pourraient être conçues localement pour se déplacer, se loger, se chauffer ou se nourrir ? Comment accélérer la transition environnementale ? Comment garantir scientifiquement les choix que nous devons faire à l'égard de la biodiversité ? Et comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos producteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ?" Voilà les questions posées par le président pour lancer le débat, sachant qu'elles doivent rester ouvertes et n'ont pas vocation à donner les solutions. Sinon, ce ne serait pas la peine de débattre...

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Au premier rang des sujets liés à l'écologie qui fâchent en France, souvent depuis longtemps, et qui s'inviteront vraisemblablement dans le débat, la taxe carbone. Supprimée en 2019 en réponse à la colère des gilets jaunes, elle devrait faire l'objet d'un consensus pour pouvoir revenir dans le budget de 2020. Mais aussi, l'interdiction du glyphosate, la sortie des pesticides responsables en partie de l'effondrement de la biodiversité, le moratoire sur la fermeture des centrales à charbon programmée d'ici à 2022, ou encore la question du nucléaire

Comment participer au grand débat ?

Le premier ministre, Édouard Philippe, a dévoilé lundi soir les modalités de l'opération. Réunions localisées ou ambulantes, ateliers, contributions, plateforme numérique, courriers... 

Au-delà de la diversité des outils déployés, le gouvernement a désigné les 35.000 maires  comme pivots locaux du débat national, mais, théoriquement, chaque Français peut s'engager. Un calendrier des réunions devrait permettre à chacun de trouver un lieu ou un moyen de partager son point de vue. Chaque citoyen pourra aussi s'appuyer sur un « kit » méthodologique, qui comprendra notamment des cartes et des données pour organiser lui-même un débat, s'il le souhaite. Chaque réunion doit être déclarée 7 jours avant sa tenue, en précisant la date, le lieu et le nombre de participants attendus et faire l'objet d'un compte rendu. Elle sera confiée à un animateur supposé garantir une certaine « neutralité » (impossible par exemple pour un ministre de jouer ce rôle). La liste des débats organisés dans chaque région figurera sur le site internet www.granddebat.fr

À compter du 21 janvier, les internautes pourront également déposer leurs contributions sur Internet via le site du grand débat ou les adresser par courrier postal à la Mission Grand Débat à l'adresse suivante: 244, boulevard Saint-Germain, 75007 Paris. Un numéro vert est également mis en place (0.800.97.11.11 en France Métropolitaine et 01.82.71.03.39 pour l'Outre-Mer). 

Enfin, dans la phase finale du débat, soit à partir du 1er mars, des «conférences citoyennes régionales» seront organisées. Réunissant dans chaque région un groupe représentatif d'une centaine de personnes tirées au sort, ils «pourront participer à l'élaboration de pistes concrètes, donner leur avis sur ce qui ressort des premières semaines du grand débat national et nourriront ainsi la réflexion sur les suites à donner», selon Matignon.

Près d'un Français sur deux a l'intention d'y participer, d'après un sondage OpinionWay diffusé lundi.

Cathy Lafon

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