L'oiseau devinette du lundi
Ces oiseaux picoraient dans la neige, en quête de nourriture, le 5 février 2012 Saint-Vincent-de-Paul, en Gironde. Les reconnaissez-vous ?
Chaque lundi, Ma Planète vous invite à découvrir un oiseau de la région, avec une petite énigme proposée par Alain Noël, ornithologue amateur et photographe animalier girondin.
Autrefois, l'hiver, lorsqu'on marchait le long des champs, on voyait souvent de petits groupe d'oiseaux bruns décoller en chantant, puis filer plus loin au ras du sol pour s'y reposer. A condition, toutefois, d'avoir des yeux suffisamment bons pour distinguer les-dits volatiles, en train de sautiller sur les terres labourées. Une scène, hélas, devenue bien rare... Notre oiseau mystère de la semaine est gros comme un moineau. Sur un champ enneigé, comme sur la photo ci-dessus (ça aussi, cela devient de plus en plus rare sous nos latitudes), il est plus facile de le distinguer.
Son nom est bien connu de tous. Pourtant, bien peu de gens savent le reconnaître vraiment. En faites-vous partie ? Alors, langue au chat ?
Bien vu ! Vous avez reconnu l'alouette des champs.
Une alouette des champs filant dans le bleu du ciel, à Grayan-et-l'Hopital en Gironde, le 25 mai 2012. Photo Alain Noël
L'alouette des champs, notre alouette commune, ne l'est plus tant que cela. On peut la voir, et surtout l'entendre, lorsqu'elle migre, en octobre. Dans la région, elle niche dans des espaces ouverts ou en montagne. Mais ses effectifs diminuent chaque année, conséquence directe de l'utilisation des pesticides qui réduisent les graminées sauvages et les petites proies carnées indispensables à l'alimentation des jeunes de l'espèce. L'alouette des champs réussit à subsister dans les jachères ou les plateaux non cultivés. Elle a de nombreuses cousines en Europe, mais la seule véritablement présente est le cochevis huppé.
Souhaitons à l'alouette de résister aux dégâts collatéraux de l'agriculture intensive, rien que pour le plaisir (pas si égoïste que cela) de savourer son chant nuptial, qui en fait l'un des plus grands mélomanes de la gent ailée. A cette occasion, le mâle s'élève lentement dans les airs jusqu'à plus de 100 m, en chantant continûment, il puis se stabilise quelques secondes, avant de plonger comme une pierre au sol, formant des strophes de sons roulés, sifflements et autres trilles qui peuvent durer de 5 à 10 minutes !
Alain Noël
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