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Quand la Chine s'éveille au photovoltaïque, elle devient championne du monde. Pour le meilleur ou pour le pire ?

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Des panneaux solaires dans une centrale solaire à Hami, au nord-ouest de la Chine. Photo archives AFP

Alors que la France accouche péniblement de sa Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour définir, dans le cadre de sa transition énergétique, la part à laquelle doit être réduite dans les 10 ans qui viennent la part du nucléaire dans son mix énergétique, et le nombre de centrales nucléaires qui doivent être fermées pour espérer créer, en parallèle, les conditions de la montée en puissance des énergies renouvelables, la Chine s'est déjà lancée à fond dans les énergies renouvelables. Une politique d'une folle ambition écologique qui s'attire pourtant de vertes critiques de la part de certains écologistes. A juste titre, ou pas ? 

Des panneaux solaires à  perte de vue

Dans la province du Shaanxi, les montagnes du plateau de Lœss se couvrent de bleu : par centaines, les panneaux solaires s'étendent sur cette contrée désertique, connue comme étant le berceau de la civilisation chinoise, dont les ressources naturelles sont la seule richesse. Sur le plateau tibétain de la province du Qinghai, au centre de la Chine, les panneaux solaires s'étendent à perte de vue. Sur 27 kilomètres carrés, le parc solaire du Longyangxia, inauguré l'an dernier, couvre 13 fois la surface de Monaco et produit une électricité représentant la consommation de 200 000 foyers. À plusieurs centaines de kilomètres au nord, dans le désert de Tengger, se trouve le plus grand parc solaire du monde avec ses 1 500 MW. Le pays s'est également illustré avec la mise en service, en 2017. de la plus grande ferme solaire flottante au monde, d'une capacité de 40 MW... 

Photovoltaïque en pointe, nucléaire en berne

L'Empire du milieu, qui se positionne désormais comme le champion mondial des énergies renouvelables, installe à tour de bras de gigantesques centrales solaires, pour faire face à ses énormes besoins énergétiques. Une montée en puissance à la chinoise, implacable et époustouflante : le géant asiatique détient un quart des capacités mondiales et fabrique la moitié des panneaux solaires vendus dans le monde, d'après le rapport 2017 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Le pays a même atteint avec trois ans d'avance ses objectifs de production d'énergie solaire fixés pour 2020.  Malgré cette progression fulgurante, la production solaire photovoltaïque est encore loin d'entamer la domination des énergies fossiles : elle représente moins de 2% du mix électrique chinois. Mais d'ici 2040, sa capacité devrait encore être multipliée par dix, passant de 77 GW à 738 GW... Quand les investissements dans le nucléaire, eux, baissent régulièrement depuis au moins 2012. En six ans, ils ont été divisés par deux.  Les mises en chantier de réacteurs sont elles aussi orientées à la baisse : 3, 5GW par an en moyenne entre 2012 et 2015, 2GW en 2016 et 0,6 en 2017. 

Solaire vs nucléaire : quel impact écologique ?

Cette éclatante réussite verte, qui devrait permettre à la Chine de réduire sa dépendance aux énergies fossiles, n'est pourtant pas du goût de tous les écologistes. Certains y voient des paysages détruits par la main de l'homme. Sauf qu'à la différence d'une centrale nucléaire, un panneau photovoltaïque peut être enlevé si besoin, sans dégât durable pour l'environnement. D'autres s'inquiètent de la gestion des déchets, faisant valoir que d'ici à 30 ans, ces milliards de panneaux arriveront en fin de vie, alors que rien n'a été prévu pour leur collecte et leur recyclage. Sauf qu'à la différence des déchets du nucléaire, dont on ne sait que faire, il est possible d'adopter une réglementation pour la collecte et le recyclage des panneaux solaires en fin de vie. L'Europe l'a fait en 2012. En France, on arrive même à valoriser 90 % des déchets issus des vieux panneaux solaires. Oui, mais les panneaux photovoltaïques contiennent aussi des métaux toxiques (brome, cadmium, plomb...) beaucoup plus difficiles à séparer et à éliminer...  Et leur traitement nécessite un processus coûteux et l'utilisation de produits chimiques polluants. Sauf que les déchets nucléaires, eux, restent radioactifs des siècles durant et constituent une menace autrement plus grave pour l'environnement et l'avenir de l'humanité.

L'humanité a un besoin vital et urgent de sortir de l'exploitation des énergies fossiles, émettrices des gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique. Aussi parfaite soit-elle en matière d'efficacité énergétique et de sobriété, elle aura toujours besoin d'une énergie propre et décarbonée. A bien peser les inconvénients des filières photovoltaïque et nucléaire (loin d'être zéro carbone), les centrales solaires semblent un moyen plus sûr de sauver la planète que le nucléaire. 

Cathy Lafon

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