Vidéo. Réchauffement climatique : ça chauffe pour la planète !
Le dernier rapport du Giec, publié le 8 octobre 2018, sur le réchauffement climatique est très alarmiste... Mais selon les scientifiques, rien n'est encore perdu. Photo archives AFP
Pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5ºC, il faudrait modifier rapidement, radicalement et de manière inédite tous les aspects de la société, a déclaré le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans le cadre d’une nouvelle évaluation publiée ce lundi 8 octobre 2018. Outre les avantages évidents pour les populations et les écosystèmes naturels, le fait de limiter le réchauffement à 1,5 °C et non à 2 °C permettrait également de faire en sorte que la société soit plus durable et plus équitable, a précisé le Giec.
"Fort de plus de 6 000 citations de références scientifiques et grâce à la contribution dynamique de milliers d’experts, ainsi que d’évaluateurs d’institutions publiques du monde entier, ce rapport remarquable témoigne de la portée du GIEC et de son importance pour l’action des pouvoirs publics." Hoesung Lee, président du Giec
Le "Rapport spécial du Giec sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C" (1) a été approuvé ce samedi 6 octobre par le Giec à Incheon, en République de Corée. Élément scientifique clé, il sera au cœur de la Conférence sur les changements climatiques (COP 24) qui se tiendra en Pologne, à Katowice, en décembre prochain, lors de laquelle les gouvernements feront le point sur l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
"Les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1 °C sont déjà bien réelles"
Cette évaluation, dont l’élaboration avait été demandée par les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) lors de l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, est le fruit de la collaboration de quatre-vingt-onze auteurs et éditeurs-réviseurs issus de 40 pays. "Un message important ressort tout particulièrement de ce rapport, à savoir que les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1 °C sont déjà bien réelles, comme l’attestent l’augmentation des extrêmes météorologiques, l’élévation du niveau de la mer et la diminution de la banquise arctique" a souligné Panmao Zhai, coprésident du Groupe de travail I du Giec.
Pour le climat, 1,5°C et 2°C, ce n'est pas du tout pareil
Le rapport met en exergue un certain nombre de conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées si le réchauffement était limité à 1,5 ºC, et non à 2 ºC ou plus. Ainsi, d’ici à 2100, le niveau de la mer à l’échelle de la planète serait, si le réchauffement était limité à 1,5 ºC, inférieur de 10 cm à celui qui risquerait d’être enregistré s'il était limité à 2 °. Avec un réchauffement de 1,5 °C, 70 à 90 % des récifs coralliens disparaîtraient, alors qu’avec un réchauffement de 2 °C, la quasi-totalité (99 %) serait anéantie. La probabilité que l’océan arctique soit libre de glace en été serait d’une fois par siècle si le réchauffement est limité à 1,5 °C, mais d’au moins une fois tous les dix ans s’il est limité à 2° C. On imagine les bouleversements climatiques qui s'ensuivraient... Ce demi-degré change donc beaucoup de choses pour la montée du niveau des mers, la fonte des glaces en Arctique, l’érosion de la biodiversité, la lutte contre la pauvreté ou encore les événements climatiques extrêmes.
"Nous avons besoin d'une transition très rapide vers un modèle énergétique 100% renouvelable"
La bonne nouvelle (car il y en a une !), c'est que les climatologues affirment qu'en agissant maintenant, il est encore possible de changer le cours des choses et d'éviter le pire en limitant la hausse des températures à 1,5 °C. Comment ? "Nous avons besoin d'une transition très rapide vers un modèle énergétique 100% renouvelable, une sortie définitive des énergies fossiles et des politiques ambitieuses de réduction d'émissions, tout en augmentant la surface de nos forêts, zones humides et prairies pour capter le carbone déjà dans notre atmosphère. Toute inaction rendra les impacts du changement climatique de plus en plus coûteux et difficiles à contrôler, tout en rendant les solutions à déployer elles-aussi plus coûteuses", résume Michèle Rivasi, eurodéputée française EELV. Il faut donc commencer à réduire les émissions de gaz à effet de serre le plus vite possible pour qu’elles diminuent de 45 % en 2030 par rapport au niveau de 2010. Les technologies existent, mais il faut aussi changer les habitudes et le fonctionnement des sociétés.
Une vidéo de Brut pour comprendre en moins de 2 minutes les enjeux du dernier rapport du Giec sur le climat.
(1) Son titre complet est: "Réchauffement planétaire de 1,5 °C, Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d'évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la parade mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté".
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